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Critique de GabySensei


Certains d'entre vous l'auront remarqué, je suis une buse en orthographe !

Ce petit livre m'a permis de comprendre un peu mieux les raisons de mon mal. J'ai tout d'abord réalisé que j'étais loin d'être seul dans ce cas. En fait tout le monde fait des fautes d'orthographe à plus ou moins grande échelle. Pourquoi ? Car le français est une langue pensée par et pour des aristocrates. Notre langue est très riche mais en même temps très complexe. Trop selon moi. Notre orthographe est aberrante. Il y a une multitude de règles qui souffrent d'exceptions complètement illogiques, des doublements de consonnes intempestives, des lettres muettes, les graphèmes qui ne correspondent pas aux phonèmes... L'apprentissage de l'orthographe impose à toute la population scolaire une perte de temps dramatique. Il faut en moyenne 2 ans de plus à un petit français pour maitriser l'écriture et la lecture, qu'à un enfant espagnol ou un italien. Quand en plus on sait que les méthodes pédagogiques de l'Éducation Nationale sont défaillantes, on se retrouve avec un gros problème sur les bras. 15 à 20 % des élèves ne maîtrisent pas la lecture et l'écriture à leur entrée en sixième ! Sont-ils tous des fainéants indécrottables ? Je ne le crois pas. Nous ne sommes pas égaux devant les apprentissages et les mécanismes complexes qui sont en jeu au niveau cérébral pour l'apprentissage de l'écriture. Je refuse de croire que 20 % des élèves sont mauvais. Je pense que l'on explique mal et qu'il faut complément revoir la pédagogie. Quand on pense que l'on enseigne l'écriture depuis la préhistoire, et que l'on n'a pas encore trouvé un moyen efficace de la transmettre, cela fait peur. Alors que fait L Académie Française ? Quand on sait que 40 % des fautes d'orthographes sont des fautes d'accent, une petite réforme, un "choc de simplification" permettrait à des millions de personnes de se sentir mieux. Mais non, il ne se passe rien.

Cette pratique de la langue est difficile et paralyse des millions de parlant-français. Elle leur interdit de s'exprimer à leur gré et elle est un instrument de sélection sociale néfaste et injuste. "Que l'on écrive bien ou mal, que l'on écrive des sottises ou des choses intelligentes, rien de tout cela n'est essentiel. le jugement porte en toute priorité sur la graphie. Il ne peut qu'être défavorable si elle se révèle fautive. On condamne sur la forme avant d'évaluer le fond. " (P45)

On ne parle pas d'erreur mais de "faute" d'orthographe. Il y a dans ce mot une connotation morale et religieuse terrifiante. Beaucoup de nos contemporains sont intransigeants sur l'orthographe. Pourquoi tant d'intolérance. Je pense que chacun ayant souffert lors de son apprentissage, il aime à faire respecter les règles qu'il a tant eu de mal à apprendre, un peu comme un enfant battu battra à son tour son propre enfant.

Quand on regarde l'histoire du français, on se rend compte qu'il n'a pas toujours été aussi complexe. Au temps de Rabelais, beaucoup de mots avaient des écritures multiples. Il en reste quelques exemples (clé/clef, paie/paye). L'important n'était pas alors une graphie rigoureuse que la volonté de se faire comprendre. Ou peut-être que les français d'alors étaient simplement plus tolérant qu'aujourd'hui. La langue reflète aussi l'esprit de son peuple.

Voilà, je n'ai pas de solutions miracles à tous ces problèmes qui sont très complexes. Mais j'avais envie de pousser un petit coup de gueule sur cette situation qui pourri la confiance en soi de beaucoup de gens et qui les empêche parfois de se réaliser pleinement. Alors chers compagnons de langue, soyez tolérant !
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