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EAN : 9782723498470
64 pages
Glénat (02/03/2016)
3.66/5   90 notes
Résumé :
Gyantsé Tibet, mai 1924. David MacDonald, agent de l'empire britannique, reçoit la visite d'un jeune lama et d'une européenne. Voilà 13 ans qu'Alexandra David-Néel parcourt l'Asie, accompagnée d'Aphur, son boy devenu fils adoptif. Un voyage hors-norme à la découverte de civilisations et de cultures qui dépassent l'Occident. Elle a rencontré des rois, des Maharajas, et même le Dalaï-Lama en personne ! Point d'orgue de son périple : elle a séjourné à Lhassa, la vill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 90 notes

La bande dessinée est pour moi une synthèse très intéressante de la vie de la femme aux semelles de vent.
Les illustrations sont magnifiques ainsi que les couleurs.
Le scénario est très bien fait . En effet, elle raconte en 1924 à la fin de son premier périple au Tibet, son aventure à David Mac Donald, agent britannique en poste dans une forteresse du Tibet Tsang . La Bande dessinée revient régulièrement entre les scènes du voyage à cet agent fortement intéressé par son histoire, qui lui pose des questions pour resituer et continuer le récit du voyage.
Les termes inconnus pour nous sont accompagnés d'un
astérisque et l'explication figure en bas de page.
C'est une dame étonnante et tellement avide d'apprendre, vraiment étonnante.
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Après plusieurs longs mois d'absence, la collection Explora reprend de plus belle en ce mois de mars 2016, et une nouvelle héroïne fait son entrée dans ce « Hall of Fame » des grands explorateurs : la française Alexandra David-Néel ! Christian Clot dirige toujours la collection, mais semble avoir moins participé au scénario que sur la plupart des autres tomes précédents, donnant à Christian Perrissin (connu par exemple pour la série Martha Jane Cannary) l'occasion de mettre cette femme en valeur, à l'aide de Boro Pavlovic au dessin (à noter que ces deux auteurs ont déjà collaborés ensemble sur la série El Niño).

Le choix scénaristique de départ est classique, mais la circoncision de l'intrigue est futée. Au cours d'une nuit de 1924, Alexandra David-Néel débarque dans la maison d'un officier britannique de Gyantsé et va lui raconter la formidable épopée qui l'a conduite à traverser le Tibet. Christian Perrissin choisit donc de relater l'histoire de cette exploratrice française de 1911 à 1925, quand elle a autour de cinquante ans (sa jeunesse est expliquée plus loin, mais ne relève pas de l'exploration ; la fin de sa vie, à la recherche du taoïsme, pourrait mériter aussi un focus intéressant).
Au début, le lecteur peut se prendre à penser qu'avec ce tome-ci, l'exploration sera cette fois d'un ordre plus philosophique, à travers la redécouverte de textes liés au bouddhisme. Mais rapidement, Alexandra David-Néel va plus loin et se lance dans l'exploration physique de la philosophie tibétaine en y allant à pied ! Contre la loi, les vents et la neige, elle va s'acharner à entrer en contact avec les plus grands penseurs bouddhistes et surtout à aller au fameux monastère de Lhassa, ville mythique où est installé le Potala et dont la localisation restait encore un mystère pour les Occidentaux. Que trouvera-t-elle dans la Cité interdite où résident les dieux du Tibet ? La narration se fonde, bien sûr, sur le journal qu'elle a publié en revenant en France après une quinzaine d'années à arpenter cette partie de l'Asie !
De son côté, Boro Pavlovic est chargé de mettre en lumière par son dessin ce voyage si particulier. L'illustration a déjà le formidable avantage que n'a pas eu l'exploratrice : rendre compte en image de son parcours vertigineux et de ses magnifiques découvertes. Des visages burinés par le vent, des paysages alternant entre le sombre nocturne et l'éclat diurne au moment de la découverte de Lhassa, Boro Pavlovic avait là un sujet tout à fait passionnant pour varier ses planches astucieusement. le coloriste Alexandre Boucq a sûrement eu pas mal d'heures de boulot pour réussir à nuancer les nombreuses planches enneigées.
Cet album se termine sur les désormais traditionnelles dix pages d'explication historique sur les sujets abordés, les lieux rencontrés et surtout la vie racontée, pages auxquelles nous a habitués la collection Explora.

Alexandre David-Néel est une très belle présentation de cette exploratrice française méconnue, Christian Perrissin maîtrise un des meilleurs albums de la collection Explora initiée par Christian Clot, au service duquel Boro Pavlovic met sa palette graphique.

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Je commençais à désespérer que la collection Explora ressorte jamais un nouvel album, et voilà qu'elle enchaîne trois publications à la suite ! Outre Rimbaud et Darwin, les lecteurs auront donc cette année l'occasion de découvrir (pour une fois) le parcours d'une femme d'exception : Alexandra David-Néel. Chanteuse d'opéra, journaliste, orientaliste et surtout première femme européenne à avoir séjourné à Lhassa au début du XXe siècle : l'exploratrice aura eu une vie bien remplie. Difficile évidemment de tout faire tenir en une soixantaine de pages, aussi l'album se concentre-t-il sur une partie seulement de sa biographie. Tout commence en 1911 : Alexandra est alors âgée d'une quarantaine d'années et décide de partir pour l'Asie, un voyage qui, elle en fait la promesse à son mari, ne devrait pas excéder une période de dix-huit mois. Elle reviendra quatorze ans plus tard, après avoir exploré l'Inde, le Japon, la Corée et, son but ultime, le Tibet. Si la bande-dessinée choisit de s'attarder sur cette période en particulier, c'est parce que c'est à cette époque qu'eurent lieu les deux principaux événements qui assurèrent la renommée de l'exploratrice : sa rencontre avec le 13e dalaï-lama en exil à Kalimpong et son séjour incognito dans la cité de Lhassa, interdit depuis longtemps aux visiteurs étrangers.

L'ouvrage aborde aussi la quête spirituelle menée par la Française qui éprouve très tôt une fascination peu commune pour les textes sacrés bouddhistes qu'elle étudiera et traduira tout au long de sa vie. Elle n'hésitera pas, par exemple, à vivre plusieurs années en ermite pour parfaire son enseignement aux côtés des plus grands « gomchens », à deux pas de la frontière du Tibet. Un Tibet qu'on découvre profondément affecté par les désirs expansionnistes des empires chinois et britannique qui se disputent l'autorité dans la région. Les graphismes de Boro Pavlovic reproduisent en tout cas brillamment la beauté des paysages tibétains et l'âpreté de son climat qui faillit bien venir à bout de la détermination de cette femme pourtant dotée d'un sacré caractère et d'une endurance impressionnante pour son âge. Comme tous les ouvrages de cette collection, l'album comprend en bonus un dossier contenant de plus amples informations historiques sur la situation du Tibet à l'époque ainsi que sur des événements de la biographie de l'exploratrice non évoqués dans la bande-dessinée (les excentricités de sa jeunesse, ses accointances avec les milieux anarchiste, féministe et franc-maçon, son retour en France après son expédition…).

Christian Perrissin et Boro Pavlovic signent avec « Les chemins de Lhassa » un bel album qui s'inscrit parfaitement dans la lignée des autres tomes de la collection Explora dont on ne peut que saluer l'initiative et la qualité.
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Connaissez-vous Alexandra David-Néel ? Une femme incroyable, passionnée par l'Asie, qui en 1911, à 43 ans, décide de partir pour 18 mois en Inde, pays qu'elle avait déjà visité à deux reprises, afin d'étudier les grands textes bouddhistes. Finalement, elle restera en Asie 14 ans ! Elle se rend à Ceylan, Madras, Adyar, Calcutta puis à Darjeeling dans les contreforts de l'Himalaya. Elle rencontre, en avril 1912, le XIIIe dalaï-lama, Thubten Gyatso. de 1914 à 1916, elle vivra au Sikkim, petit état himalayen. C'est là que le prince Sidkéong Tulku Namgyal, fils du souverain du royaume, lui présentera Aphur Yonden, jeune lama, moine érudit, qui deviendra son fils adoptif. Il est âgé alors de 14 ans et passe pour être la réincarnation d'un chef tibétain. Pour la suivre, il abandonne sa famille.
Ils se rendent ensemble au village de Lachen où ils resteront deux ans dans un monastère perché à quatre mille mètres d'altitude en compagnie d'un maître Lachen Gomchen Rinpoché qui leur transmettra son enseignement : elle se perfectionnera en tibétain, traduira des textes sacrés et approfondira sa connaissance du bouddhisme, religion qu'elle pratique depuis longtemps. Elle fera des retraites solitaires et s'initiera à la technique du toumo qui consiste à mobiliser son énergie pour produire de la chaleur.
De là, elle tentera de franchir la frontière du Tibet mais sera expulsée en 1916 par un représentant du gouvernement britannique. Elle ne veut pas rentrer dans une Europe en guerre et continue son périple en Asie: Japon, Corée, Chine puis elle s'installera trois ans au monastère de Kumbum de 1918 à 1921 : elle vient d'avoir cinquante ans.
Son but ? Atteindre Lhassa au Tibet, ville qu'aucun explorateur n'a, à cette époque, réussi à atteindre. le problème ? L'accès du Tibet est strictement interdit aux étrangers, sous peine de mort. Qu'à cela ne tienne, l'exploratrice tentera cinq fois l'aventure, et échouera entre autres à cause d'un appareil photo qu'elle avait emporté et que l'on découvrira sur elle.
Mais en octobre 1923, elle repart pour « le pays des neiges ». Cette fois, elle décide de se déguiser en mendiante et n'emporte que le strict nécessaire : un peu d'argent, des cartes, un thermomètre, des boussoles, des montres, une toile pour se protéger la nuit, deux revolvers, deux tasses qu'ils cachent sous leurs vêtements. Elle souhaite se fondre parmi les ardjopas, des moines voyageant à pied et visitant les lieux sacrés du Tibet, et se fait passer pour la mère du jeune lama. Elle se teint les cheveux avec de l'encre et du cacao, y ajoute des crins de yack, étale de la braise sur son visage… Elle arrivera à Lhassa dans la cité du Potala en mai 1924, huit mois après, ayant parcouru plus de mille kilomètres à travers des montagnes dont les cols dépassent les sept mille mètres d'altitude, à l'est du Tibet et avec comme seuls vêtements ceux qu'elle porte sur elle ! « Lha gyalo ! Les dieux ont triomphé ! »
Son aventure est absolument incroyable et montre sa volonté inébranlable de parvenir à son but malgré une multitude de risques : mourir de froid, de faim, de soif, d'épuisement, se faire assassiner, dévorer par les bêtes sauvages ou les brigands cannibales. La région est quasi inexplorée, les cartes très approximatives. Ils marchent souvent de nuit pour ne pas se faire repérer, craignant les pönpos, hauts fonctionnaires contrôlant les frontières. Ils ne doivent surtout pas être repérés comme philings, des étrangers ! Leur nourriture ? du thé au beurre de yack, de la tsampa (farine d'orge), de la viande séchée et des rognures de cuir provenant de semelles de chaussures quand il n'y a plus rien ! Elle se conduit comme les Tibétains : se mouche avec ses doigts, fait du feu avec des bouses de yack. Régulièrement, Aphur doit, en tant que prophète, dire l'avenir, « consulter le sort » : « il connaît l'art des « mos » (pratiques divinatoires) » et cela donne lieu à des scènes très drôles car ce jeune lama est plein de bon sens. Grâce à cela, ils se sortiront de situations bien difficiles ! Elle connaît l'art d'accroître la chaleur du corps, ce qui lui rend parfois service ! Alors qu'ils sont perdus en pleine montagne et qu'ils risquent de mourir de froid, Alexandra écrit : « je demeurai assise, immobile, savourant les délices de mon isolement dans le calme parfait, le silence absolu de cette étrange contrée blanche : l'esprit détaché de tout, plongée dans une sérénité indicible. » Comme elle le dit, de façon très zen, « en toutes circonstances, lorsqu'on a agi du mieux que l'on peut, se faire du souci est inutile. » C'est noté et on essaiera d'y penser !
C'est chez Glénat, dans la collection Explora, de C. Clot pour la conception, C. Perrissin pour le scénario, B. Pavlovic pour les dessins et A. Boucq pour les couleurs, que l'on découvre cette aventure extraordinaire dans un très bel album qui commence par la fin du périple : l'arrivée en mai 1924 de l'exploratrice à Gyantsé où elle est introduite auprès de David Macdonald, agent officiel de l'empire britannique, qui n'en revient pas qu'une femme ait pu faire un si long voyage dans de telles conditions. S'en suit un long retour en arrière où on la découvre quittant son mari pour quelques mois, pensent-ils. On assistera à l'échange avec le dalaï-lama, la retraite dans l'ermitage du Haut-Sikkim, la rencontre avec Aphur, le départ manqué en 1916 où elle est arrêtée au poste frontière du Haut-Sikkim, on la surprendra dans sa vie quotidienne au monastère de Kumbum pendant trois ans où elle se repose, fait de petites randonnées et s'adonne à des exercices de traduction de la prajna paramita, « la suprême sagesse », texte écrit au IIe siècle, comprenant cent mille versets, puis au vrai départ. Les dessins sont vraiment magnifiques et l'on est vraiment transporté dans ces contrées lointaines. C'est un vrai voyage que l'on vous propose ! Un dossier historique très précis et des photos extraordinaires complètent tout ce que la BD nous a déjà appris sur le fabuleux périple de l'aventurière. Un bémol peut-être : pourquoi ne pas avoir repris les traits physiques si particuliers d'Alexandra David-Néel ?
Dans tous les cas, un très beau travail et un grand plaisir de lecture qui ne manquera pas de vous conduire à l'indispensable « Voyage d'une Parisienne à Lhassa » d'Alexandra David-Néel !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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La collection Explora chez Glénat et une opération Masse Critique ciblée m'avaient permis de découvrir le très bon premier album dédié à Charles Darwin (Darwin, tome 1 : À bord du Beagle).

Ce tome-ci se consacre à une femme d'exception, exploratrice, bouddhiste, anarchiste et j'en passe (il faut le lire pour s'en rendre compte) Alexandra David-Neel.

On découvre ici les motivations de cette héroïne moderne, première occidentale à avoir rencontré Le Dalaï-lama et à être entrée dans Lhassa la capitale interdite du Tibet. Au cours d'un long récit dans le récit, on la découvre insoumise, un peu têtue, bien sûre d'elle, et surtout très libre, on se fait également une idée de sa relation avec son "fils adoptif", son mari resté en Europe depuis des années, les autorités anglaises, etc.

Le tout servi par des dessins très agréables (le paysage s'y prête magnifiquement) et complété par un dossier documentaire en fait d'ouvrage (photos d'époque à l'appui).

Plaisir, découverte, travail ou curiosité, cet album peut s'apprécier de multiples manières.
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critiques presse (2)
BDGest
10 mai 2016
Ce nouveau tome de l’excellente série Explora tient ses promesses, tant du point de vue graphique que celui de l’approche d’une personnalité hors norme.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
25 février 2016
Avec cet album, Christian Perrissin et Boro Pavlovic nous racontent le parcours passionnant de l'une des exploratrices les plus incroyables de l'Histoire.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Les choses sont comme le sable fin qu'on s'efforce de serrer sans sa main, comme l'eau qu'on veut saisir entre les doigts ... tout coule, tout passe, tout fuit.
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Un bouillon, voilà ce qu'il lui fallait.
Nous avions conservé les vieux morceaux de cuir de mes bottes. L'étanchéité des semelles était assurée avec de la graisse animale frottée. J'espérais, en les faisant bouillir, obtenir un breuvage calorifique.
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S’il acceptait l’argent, il perdait le mérite d’avoir servi un lama de Lhassa. Il a préféré conserver le mérite.

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Cette fois-ci, pour ne plus risquer d’être démasqués, nous n’avions pour tout bagage qu’un sac chacun, avec une minuscule tente, du beurre, du thé, tsampa et viande séchée. Aucun vêtement de rechange. Dans nos ceintures, notre argent et une petite boussole.
Chaque matin, je frottais mon visage avec de la suie pour avoir l’air d’une bikuni (mendiante crasseuse). J’avais pris soin de noircir mes cheveux à l’encre de chine. Aphur était un lama de Lhassa et moi, sa vieille mère décatie.
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Et pendant que je veillais sur mon "fils", je réalisai qu'on était le 24 décembre. Noël 1923...
"Joyeux Noël, mon enfant"
Un vieux chant que ma mère fredonnait pour m'endormir me revient en mémoire...
"Les anges dans nos campagnes ont entonné l'hymne des cieux..
Et l'écho de nos montagnes redit ce chant mélodieux..."
J'entendis comme un tintement...
(...)
Etait-ce un effet dû à la faim et la fatigue ? Un instant j'ai même cru qu'il pourrait s'agir du Père Noël...
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