Magellan : Jusqu'au bout du monde

Les éditions Glénat par cette série « Explora » nous offre de très beaux et dépaysant récits de ces grands défricheurs de contrées inconnues. Christian Clot réussit à nous embarquer dans des aventures à la fois passionnantes et remarquablement documentées (il faut noter l'excellente idée de rajouter en fin de livre, une multitude d'informations sur ces personnages , sur l'époque et les enjeux politiques).
Pour cet album, la folle entreprise de Magellan est très bien rendue tant par les dessins (que j'ai trouvé vraiment magnifiques) que par les scènes qui rythment de façon homogène cet incroyable projet. Magellan obnubilé par son objectif, doit s'armer au propre comme au figuré pour réaliser son rêve. Moussaillon, faite levez l'ancre, l'aventure commence. Un très bel album pour une belle collection. « Explora » chez Glénat ça me va !!!

Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est aussi dans cette optique que les éditions Glénat ont débuté leur collection "Explora"…


Avant de lire cette bande dessinée consacrée à Magellan, je ne savais pas à quel point il était aussi méconnu et mésestimé (aucune dédicace ni au Portugal, son pays natal, ni en Espagne, son pays d'adoption : les documents historiques sont quasiment inexistants, à fortiori avec la disparition sans doute voulue du journal de bord de son expédition autour du monde…
Délaissé par son propre pays, Magellan a donc dû chercher chez l'Espagne honnie les soutiens nécessaires pour aller au bout de son rêve. L'expédition est frappée par les désertions et les trahisons, mais l'explorateur visionnaire savait dès le départ qu'il n'arriverait pas vivant à destination… Avec son affranchi Henrique de Malacca et son second Antonio Pigafetta, il prépare avec soin la manière dont il va tirer sa révérence : de lui ou de del Cano, qui sera le héros et le salaud ?
J'ai été surpris par les choix graphiques effectués, mais j'ai vite reconnu la patte d'Elyum Studio, donc l'héritage de l'Ecole des Gobelins : c'est soigné, c'est travaillé, c'est fluide, c'est efficace : on a l'impression de visionner un dessin animé ! Au final, une belle histoire et un beau personnage, du coup on pardonnera au spécialiste Christian Clot , qui livre une préface et un dossier historique de qualité, d'avoir un peu trop le "1492" de Ridley Scott dans le rétroviseur… ^^

Finalement on ne sait pas énormément de-choses sur Magellan. Tout ce que l'on sait de lui et de son voyage est résumé dans le très beau dossier qui clôt cette BD.

Eh bien dans un sens c'est tant mieux ; cela laisse de la place à Christian Clot, Bastien Orenge et Thomas Verguet pour imaginer un récit flamboyant. Ces auteurs ont une vision, une théorie basée sur l'indomptable volonté de Magellan de faire le tour du monde. Ils en font un stratège qui planifie l'ensemble des évènements qui vont émailler son épopée. Personnellement j'ai eu l'impression de voir Hari Seldon — le fondateur de la psychohistoire d'Isaac Asimov — en action.

Les auteurs parviennent impeccablement à nous faire ressentir l'immense difficulté que représentait un tel voyage au début du 16ème siècle. C'est surtout le désespoir des marins épuisés et affamés, s'estimant perdus au mieux au milieu de nulle part, au pire dans les régions régies par le diable, qui fait ressortir à quel point il s'agissait là d'un saut dans l'inconnu. de même on prend en pleine poire la force des découvertes : la première vision de cet océan qui semblait si Pacifique après les tempêtes du détroit plus tard nommé du nom de l'explorateur, et surtout la prise de conscience, à l'arrivée aux Moluques par l'est, que l'on vient de prouver la rotondité Terre.

Un superbe récit extrêmement bien documenté donc. Tout au plus puis-je regretter l'instabilité des traits de visage des personnages sous la main des dessinateurs. Mais cela passe rapidement au second plan.

Voilà l'album qui m'a le plus attiré vers la toute récente collection Explora aux éditions Glénat !

Magellan, une aventure historique sur les mers et les océans, des dessins à première vue grandioses, il y avait de quoi me motiver en effet ! Et de ce point de vue-là difficile d'être dessus car tant au niveau du scénario fin et complexe que du dessin précis et épique, ce "Magellan : Jusqu'au bout du monde" vaut son pesant d'or. Pas besoin, je pense, d'appuyer davantage sur l'intérêt historique de s'intéresser à des périodes connues souvent que de loin par le grand public : ici, les grandes découvertes sont vécues dans le dur, dans le feu de l'action. Les matelots peinent, ils doutent, on y croit vraiment ! Et puis cette d'une vraie-fausse histoire élucidée ou non par les contemporains de Magellan, ses successeurs si on peut dire, est plutôt bien trouvée et à critiquer cette bande dessinée plusieurs mois après l'avoir lue, je me rends compte qu'elle est d'autant plus ingénieuse que cela donne un sens à l'ensemble : ce n'est pas juste un média quelconque pour faire passer un peu de culture brute sous le couvert de quelques dessins bien sentis, c'est plus que cela.

Un album de grande qualité donc, accompagné, comme toujours pour cette collection, d'un dossier historique précisant les recherches faites notamment par Christian Clot pour retracer l'histoire de Magellan : Glénat et la collection Explora font bien les choses, en réussissant leur pari, c'est-à-dire illustrer et scénariser ce qui a poussé ces explorateurs de mondes inconnus à repousser les limites du possible. Et c'est loin d'être fini car Burton, Fawcett et autres Kingsley prennent la suite avec des aventures de plus en plus poussées puisque certains auront droit à bien plus qu'un seul tome chacun !

Premier album de la toute nouvelle collection Explora dirigée par Christian Clot pour les éditions Glénat, « Magellan » nous entraine à la découverte de cet explorateur mondialement célèbre et de son voyage autour du monde financé au XVIe siècle par l'empereur Charles Quint au profit de la couronne d'Espagne. C'est avec beaucoup de plaisir et d'intérêt que l'on suit l'histoire de cette expédition et ses aléas : les désaccords entre Magellan et ses capitaines, les doutes et les privations de l'équipage, la peur devant l'inconnu et l'immensité de l'océan... On devine rapidement que cette bande dessinée a été l'objet d'abondantes et sérieuses recherches qui rendent le cadre et le récit cohérents et très instructifs. Mais Christian Clot ne se contente pas ici de suivre une trame historique bien connue et élabore pour nous une intrigue beaucoup plus vaste et complexe qui a le mérite de nous en apprendre également un peu plus sur la situation politique de l'Europe de l'époque.

Saluons également les graphismes et les couleurs qui sont véritablement sublimes et nous dévoilent au fil des pages des paysages d'une beauté époustouflante. Un complément historique extrêmement bien documenté de Christian Clot nous est proposé en fin de volume afin de revenir plus en détail sur le contexte économico-politique de l'époque, l'état de la navigation au XVIe siècle (les instruments, les navires...) et surtout la figure de Magellan et des principaux personnages impliqués dans cette formidable aventure (bonus que le lecteur pourra apprécier à la fin de chaque tome issu de la collection Explora). Un très bon album et surtout une excellente collection qui conjugue efficacement divertissement et culture. A noter qu'un second album « Mary Kingsley », est également déjà paru et que deux tomes devraient sortir en librairie tous les six mois (les suivants étant consacrés à Richard Francis Burton et à Percy Fawcett). Il faudra donc se montrer patient, mais cela vaut largement le coup.

Cet album de la collection Explora retrace l'histoire du tout premier tour du monde, par l'équipage du portugais Magellan, en 1521-22.
Beaux dessins, beaux bateaux, beaux paysages maritimes, notamment l'instant de la découverte du Pacifique par l'Est : j'en aurais même souhaité davantage.
J'ai regretté que le récit s'attache plus aux problèmes de relations humaines ("Ce n'est pas une mutinerie. Nous devons seulement faire entendre raison à Magellan. Son projet est insensé."), qu'à la grandeur de l'exploration proprement dite. Parce que tout de même, c'est fabuleux cette volonté inébranlable, cette foi dans la science astronomique et cartographique qui a lancé cette expédition dans l'inconnu.
Bon, c'est vrai qu'on ne peut pas faire l'impasse sur les évènements qui ont émaillé le voyage :
"- Traîtrises, meurtres, mutineries ? Est-ce cela que L Histoire devra retenir de ce premier tour du monde ?
- Vous savez bien que c'est à nous de décider ce que L Histoire devra retenir..."
Les personnages sont nombreux mais bien caractérisés, ce qui permet de s'y retrouver sans trop de difficulté. Par contre, la narration est déroutante pour qui ne connaîtrait pas encore l'histoire de Magellan. Les auteurs ont fait le choix d'un désordre chronologique : la mort de Magellan pour commencer, puis l'arrivée à Séville où le chroniqueur Pigafetta fait au roi d'Espagne le récit du voyage. L'histoire de l'esclave Enrique, intercalée, nous éclaire sur le passé de Magellan avant l'expédition.
Je reste dubitative également face au choix de fictionner la mort de Magellan : dommage que cela parte un peu en vrille. Mais un intéressant petit dossier historique en fin d'album remet les pendules à l'heure.
Challenge Bande dessinée 2022

Cette BD reprend le voyage de Fernao de Magalhaes, petit noble portugais, marin expérimenté mais sans possibilité de commandement dans son pays d'origine, qui partit pour le compte du roi d'Espagne à la tête d'une flotte de cinq navires à la recherche d'un passage vers l'ouest dans les eaux de l'Atlantique sud.
Ce qu'on en connaît ne tient qu'au récit des 18 derniers survivants rentrés à Séville en 1522 après avoir accompli le premier tour du monde. Un voyage sans fin, explorant chaque baie de l'Amérique du Sud, jusqu'à trouver le passage entre la terre de feu et le continent : le détroit de Magellan. S'en suivent la révolte d'une partie des équipages et des capitaines, le demi tour effectué par le principal navire porteur des vivres, les semaines passées dans un océan Pacifique bien plus grand que les calculs des géographes ne l'imaginaient. Puis l'arrivée sur Cebu et le combat fatal à l'amiral de la flotte, tué sur une plage dans un combat sanglant.
Le scénario ne s'écarte pas de la chronique de Pigafetta, embarqué aux côtés de Magellan, et est utilement complété par les notes historiques finales. le rendu visuel permet de bien suivre cette aventure et la constructions en séquences temporelles avant – après donne un peu de densité à l'histoire. Les notes permettent de comprendre que Magellan n'aurait pas du connaître la notoriété qui est la sienne, si son aventure et ses apports avait été passés sous silence comme les survivants (sauf Pigafetta) et le trône d'Espagne ont tenté de le faire.

Voici enfin une biographie qui sort pour une fois des sentiers battus. En effet, on découvre l'histoire du premier tour du monde en 1521 par le navigateur Magellan. L'originalité provient du fait que ce n'est pas tant l'aventure qui est mise en avant mais la paternité de la découverte avec les complots que cela comporte.

J'ai bien aimé également le fait que l'auteur s'implique et prenne des risques pour nous démontrer une thèse qui finalement paraît assez crédible. On va plus loin que le simple documentaire qui est assez ennuyeux car on connaît généralement les faits. Une vraie bd historique mais avec ce petit plus qui fait toute la différence.

Comble du bonheur, les images sont très belles avec des décors somptueux. Bref, on se régale d'autant que le récit est assez fluide, ce qui facilite la lecture. C'est mon premier titre de la collection Explora que j'ai bien envie de découvrir.

On a tous appris à l'école Christophe Colomb, Magellan, Vasco de Gama..... d'ailleurs j'ai un trou : il a fait quoi Vasco de Gama ???
Pour Magellan, c'est simple, c'est le premier à avoir fait le tour du monde, mais il est mort aux Philippines.... avant la fin du voyage.... Donc il n'a pas pu faire le tour du monde....
Et cette BD, très intéressante, raconte ça : comment a t'il fait le tour du monde. C'est rapide pour couvrir 3 années de navigation, mais même en allant à l'essentiel, j'ai appris énormément de chose. Et la cerise sur le gâteau, il y a un petit dossier en fin de tome apportant d'autres informations.

L'histoire commence sur la mort du capitaine Magellan, sur l'île de Mactan, océan Pacifique, le 27 avril 1521. Nous débutons donc sur la fin du voyage. La planche suivante, nous voyons le retour du navire la Victoria qui rentre à Séville. Dès lors, les survivants de ce voyage, del Cano et Pigafetta entreprennent de raconter leurs versions du voyage à l'empereur Charles Quint.
Ce début d'album entraîne le lecteur à s'interroger sur ce fameux voyage car même si nous l'avons tous plus ou moins ce qu'à entrepris Magellan et ses équipages, nous n'en connaissons pas vraiment les détails.
Ainsi, comme pour la bande dessinée de Marco Polo (de cette même collection et du même auteur), nous avons une histoire dans l'histoire. Ce grand récit de voyage est raconté d'une manière rétrospective.
J'ai bien aimé ainsi découvrir chaque étape du voyage de Magellan et les difficultés que cela impliquait. de plus, les petits détails historiques (veedor...) ont été pour moi très instructif. J'ai souri lorsque j'ai lu la bulle qui décrit l'océan que nous connaissons sous le nom de Pacifique : "Il a l'air calme, cet océan. Tellement pacifique..." (ah c'était donc ça ^^). Ce serait une bonne remarque à faire à des élèves je pense.
Cette bande dessinée est donc riche en informations mais aussi simple d'accès, par la manière dont l'histoire est présentée et racontée. de même, on peut souligner qu'il s'agit ici d'une interprétation de l'auteur du voyage de Magellan, et donc qu'elle a été également romancée.
Néanmoins, je suis un peu déçue de ne pas avoir découvert le voyage après la mort de Magellan. Même si je sais que c'est un e bande dessinée centrée sur le personnage de Magellan, je trouve dommage de ne pas comprendre pourquoi un seul navire finalement rentre en Espagne, et dans un état apparemment lamentable car selon les bulles, la Victoria ressemblerait à "une épave" qui ne " flotterai qu'à peine" et il semblerait que ce soit "un miracle qu'elle n'ait pas coulé". Bref, j'ai l'impression de ne pas avoir eu le droit à une partie du voyage, alors que le début était vraiment bien réalisé. Nous comprenons, pourquoi ils partent, quels sont les enjeux, les difficultés, les rapports de force... Je suis peut être trop pointilleuse.
Comme toujours le dossier historique de Christian Clot nous apporte des informations concernant ce voyage. Il reprend ainsi différents points comme le contexte historiques, les instruments de navigation, les acteurs ... qui sont très intéressants. J'apprécie vraiment de trouver ce petit dossier à la fin des albums, et de voir finalement toutes les recherches que l'auteur a mené pour créer la bande dessinée.
Enfin, au niveau des graphismes, je trouve les bateaux bien réalisés et certaines planches sont superbes telles que pp.9 (La baie de San Julian) et 28 (l'entrée dans le détroit). Les couleurs sont également intéressantes (jeux de lumière, surtout au niveau du voyage sur l'océan, mais dans les tempêtes aussi...).

Finalement, ça a été une lecture sympathique et très instructive.