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Critique de Meps


Meps
13 septembre 2020
Je suis plutôt adepte des BD "classiques" avec héros récurrent (Tintin et Astérix ont peuplés ma jeunesse) ou des comics de super-héros de style Xmen ou Spiderman. En BD comme en comics, je suis généralement moins attiré par les "one shot", et il faut toujours un détail original pour que je me penche sur l'une d'entre elles.
Ici, outre le petit autocollant "sélection des bibliothécaires" apposé sur la couverture qui reste souvent pour moi un gage de qualité, le titre m'a tout de suite intrigué. David Boring, personnage principal et titre du comics, est aussi le pseudo choisi par l'acteur Esteban (encore un pseudo) pour la partie musicale de sa carrière. Seulement... aucun lien entre lui et cette BD puisqu'il a choisi ce nom comme une parodie de David Bowie (et c'est peut-être aussi la même référence à David Bowie qui a décidé Daniel Clowes à nommer ainsi son personnage, les grands esprits se rencontrent parfois !).

Passé le contexte anecdotique du choix du livre passons à l'histoire elle-même. Elle est vraiment baroque et ne peut que laisser un sentiment d'étrangeté. Ce qui le résumerait le mieux : c'est à la fois extrêmement réaliste et totalement irréel. le mélange des genres entre l'enquête criminelle et le récit intimiste trouble l'esprit. Si on rajoute un contexte politique marqué par le terrorisme biologique, on est parfois totalement circonspect. le coeur du récit reste néanmoins les émois, les fantasmes, les aventures amoureuses du personnage éponyme. Et quoi de plus normal puisque quand on a l'age du héros et qu'on est très souvent célibataire, le sujet est forcément central dans sa vie.

Ce anti-héros est vraiment parfait dans son rôle, puisqu'il a un abord totalement lisse, un physique de premier de la classe passe-partout, rien d'extraordinaire... mais les péripéties de sa vie à parti du début de l'ouvrage sont en revanche totalement hallucinantes. le talent de l'auteur est vraiment de nous faire naviguer entre les différents axes de son récit en nous faisant oublier un temps les autres. Alors que les morts s'enchainent finalement tout au long du récit, on les oublie parfois totalement pour s'intéresser aux états d'âmes intimes du héros. L'histoire est également servie par un graphisme très fifties, renforcée par des extraits du vieux comics du père de David (encore un élément qui ne peut que nous perdre, on recherche des liens entre le comics et le reste de l'histoire... et comme le héros, on en trouve pas !). le décalage est produit entre cette ambiance désuète et un contexte politique qui ressemble plutôt à celui de notre époque.

Une histoire très originale et déstabilisante mais malgré tout bien agréable à lire. de quoi donner envie de découvrir le reste du travail de son auteur, notamment Ghost World qui a connu la consécration par son adaptation pour le cinéma.
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