C'est au moment de lire une autre aventure de la Panthère que je m'aperçois que je n'ai pas enregistré ni chroniqué cette lecture. J'ai lu tous les livres de Lucienne et elle n'a pas froid aux yeux: ici Gillian, femme flic surnommée la Panthère est un sacré personnage qui n'hésite pas à contourner les règles et user de son physique pour pénétrer des milieux SM. Elle veut savoir pourquoi son amie est morte.
Plus cru que d'habitude mais sans excès.
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— Ce que t’es bileuse ! D’abord, il n’a pas vu mon visage. Et puis se plaindre de quoi ? Qu’une femme l’a battu ? Les flics vont se marrer, d’autant plus que je lui ai administré une petite correction qui ne laisse pas de traces. Si toi, tu ne dis rien…
— Moi ? Jamais ! Vous m’avez sauvé la vie.
— Y’a juste un détail… Je lui ai fait croire qu’on était ensemble, sinon il aurait pas pigé que j’intervienne. Il va pas se priver de raconter partout que tu es lesbienne.
— Je m’en fous, mais alors !
— La cerise sur le gâteau, ajouta alors Gil en lui tendant quelques billets.
— C’est quoi ?
— Une partie du fric qu’il t’a piqué.
— Oh merci ! Vous ne pouvez pas savoir combien j’ai besoin de cet argent. Dites-moi comment je peux vous rendre ce que vous avez fait pour moi. S’il vous plaît ! N’importe quoi, je le ferai. Je vous le jure.
Gillian l’avait fixée un moment. La jeune femme avait soutenu son regard, les yeux pleins de reconnaissance, puis avait redit avec force :
— Absolument tout ce que vous voudrez. J’étais au bout du rouleau, Gillian. Je peux vous appeler Gillian ?
— Salut La panthère, qu’est-ce que tu viens foutre par ici ?
— Salut Chloé. Alors, ça mord ?
— Penses-tu ! Aujourd’hui, je sais pas ce qu’ils font mais y’a personne. Je me fais chier comme un rat mort.
— Soraya est là ?
— C’est elle que tu viens voir ?
— Si on te le demande, tu diras que t’en sais rien.
— Moi, ce que j’en dis…
— Alors ?
— Je la surveille pas, cette crouille.
— Me la joue pas sur ce ton, je sais être bonne fille mais je peux aussi être méchante.
— Te fâche pas, mais aussi, des meufs comme ça...
Elle ramassa son arme de service qui l’attendait sagement sur le bord de la commode et la rangea dans son holster, fit un rapide tour d’horizon : son F2 ne ressemblait en rien à l’appartement d’une jeune et belle célibataire. Les meubles récupérés dans des brocantes avaient été posés là, comme au hasard. La cuisine ne comportait que le strict nécessaire. Seule une grande télé plaquée au mur devant un large canapé de cuir blanc dénonçait une tentative d’occupation des lieux plus classique.
La retraite qu'ils appelaient ça. Il allait s'emmerder l'enflure. Quand on a été flic toute sa vie, on sait rien faire d'autre, c'est bien connu. Pour chasser la dépression qui s'annonçait, il avait forcé sur les alcools et comme elle était bonne fille, elle l'avait accompagné.
J'espère que je mourrai au champ d'honneur , les armes à la mains en abattant une saleté de tueur psychopathe. Mais finir comme ce pauvre con, très peu pour moi"
Gillian reprit sa voiture et se dirigea vers l’avenue du Peuple-Belge où elle savait qu’officiait Soraya, une fille qui venait du même bled que Djamila, ce qui avait renforcé leurs liens. La panthère remonta l’avenue jusqu’à la hauteur d’un ancien hospice général transformé en école commerciale et observa les alentours. Une grosse dondon occupait le banc de l’abribus, mais Soraya n’était pas là.