AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782878442328
304 pages
Faton (06/10/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
Dans l'esprit des Occidentaux, l'architecture japonisante bâtie en Europe à la fin du XIXe siècle était identique à celle de l'archipel. Mais ces décors monumentaux ou rustiques, présentés dans des paysages exotiques créés de toutes pièces, étaient des architectures mixtes, en partie importées de l'archipel, mais toujours adaptées aux plaisirs des Européens. En effet le succès de ce japonisme architectural n'était autre que la suite de l'engouement qu'avait connu le... >Voir plus
Que lire après Le Japonisme architectural en France : 1550-1930Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique de décembre 2018. Un immense merci à Babelio pour m'avoir sélectionnée, ainsi qu'aux éditions Faton pour l'envoi de ce magnifique ouvrage.

2018 a marqué le 160ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon. Si le traité de 1858 fut plus ou moins imposé à un shogunat d'Edo sur le déclin, les rapports entre les deux États ont par la suite évolué et aujourd'hui on célèbre bel et bien l'amitié franco-japonaise. Ce 160ème anniversaire a été placé sous le signe du japonisme, très présent dans l'Hexagone.

En tant qu'objet-livre, le japonisme architectural en France, 1550-1930, est d'une admirable qualité. Couvertures cartonnées, mise en page et typographie agréables à l'oeil. Et surtout une incroyable richesse iconographique. Les nombreuses illustrations en couleurs révèlent toutes les beautés matérielles citées dans le corps du texte et réjouissent le regard. Photographies de meubles ou d'établissements japonisants, estampes, gravures occidentales, plans cotés, clichés lors de rénovation, etc, prouvent la diversité des sources abordées.

Le fond du livre est à l'avenant de sa forme. Jean-Sébastien  Cluzel, maître de conférence à la Sorbonne a réuni sous sa direction de multiples intervenants aux spécialités variées. Les universitaires en histoire de l'art, en archéologie ou en musicologie, côtoient des architectes, des ingénieurs, des conservateurs de musées, des maîtres jardiniers ou charpentiers, d'origine européenne et nippone. Une pluralité d'experts qui, une fois de plus, assure la richesse et le sérieux des propos.

Divisée en deux grandes parties ("Genèse : avant 1854" puis "Apogée " 1854-1914), l'ouvrage se compose d'articles rédigés par un ou plusieurs intervenants. le thème principal étant le japonisme architectural, l'accent est mis sur les inspirations japonaises dans plusieurs constructions françaises et belges - la plus célèbre et emblématique étant le jardin japonais d'Albert Kahn avec des pavillons, à Boulogne-Billancourt.
Pour autant, mobiliers et arts décoratifs tels que la céramique, les laques ou les paravents ne sont pas oubliés puisqu'ils représentent généralement la porte d'entrée des Occidentaux vers un goût japonisant. Et ce, dès le XVIème siècle, même si le terme à proprement parlé de "japonisme" est un néologisme de la seconde moitié du XIXème siècle.

J'ai été éblouie pendant ma lecture par l'importance évolutive qu'a pris le japonisme de qualité et comment l'archipel et ses édifices traditionnels impactèrent considérablement la mentalité et l'architecture (de bâtisses ou de jardins) françaises. Des "folies" exotiques au coeur de jardins à l'exploitation d'un érotisme nippon fantasmé dans la construction et la décoration de maisons closes, on se rend compte des variations prises au fil du temps. A chacun son Japon, en quelque sorte.

Chaque article est une synthèse sur un sujet, érudit et dense mais toujours très abordable. Néanmoins, de par la somme de connaissances apportées par les auteurs, mieux vaut tout de même être motivé par le sujet et concentré sur sa lecture. le plaisir ressenti n'en est que plus intense. Et les nombreuses notes de fin de chapitre renvoient à d'autres ouvrages pour aller encore plus loin.

Je me suis beaucoup instruite en lisant ce livre mais j'ai aussi beaucoup rêvé devant les illustrations. Voilà un livre très enrichissant et qui comble une part du lien franco-japonais que je ne connaissais pas bien. Passionnés d'art, d'architecture, du Japon, je vous recommande vivement ce magnifique recueil d'articles spécifiques. Je suis pour ma part totalement conquise et compte bien acquérir ou me faire offrir un autre ouvrage du même éditeur et sous la direction du même Jean-Sébastien Cluzel, Architecture éternelle du Japon, de l'Histoire au mythe.
Commenter  J’apprécie          418
Je remercie Babelio et les éditions Faton pour ce très joli présent.
Un ouvrage magnifique, intelligent, l'érudition est accessible à tous, c'est passionnant, on apprend beaucoup tout en rêvant devant les photographies, illustrations qui révèlent toute la beauté et souvent met en valeur certains détails.
Se promener, revivre les expositions universelles à Paris, déambuler avec Charles Garnier, Alexandre Marcel, Emile Guimet, visiter et parcourir le Japon avec Hugues Krafft, apprendre l'art du jardin avec le grand Hata Wasuke, poursuivre la visite par le plus célèbre des jardins celui d'Albert Kahn un incontournable pour les amoureux du Japon. Et finir cette visite dans le musée d'un vagabond, Pierre Loti.
Que cela devait être riche culturellement de faire l'expérience d'un voyage au Japon lors de son ouverture aux étrangers. C'est déjà super de pouvoir le vivre à notre époque en parcourant cet ouvrage, de pouvoir y contempler des objets, des maisons, des jardins, vraiment un délicieux moment d'évasion, riche en découvertes.
Je vous recommande de lire la très belle critique de Kuroineka.
Commenter  J’apprécie          150
Passionnant livre sur l'influence des arts japonais sur notre architecture depuis le XIVéme siècle. C'est un livre très bien documenté, avec beaucoup de photographie et de plans qui ne se cantonne pas à l'architecture. On y parle aussi des expositions universelles, de l'art des jardins, du cinéma la Pagode, de l'influence sur la peinture occidentale, de paravent, de papier peint, d'Albert Kahn, de Pierre Loti.…
Ça ne se dévore pas comme un roman, mais ça se déguste chapitre après chapitre. Et je suis certaine que je m'y replongerai souvent avec le plus grand plaisir.

Reçu dans le cadre d'un Masse critique.
Merci aux Éditions Faton et à Babélio


Lien : https://ffloladilettante.wor..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le terme japonisme fut forgé par le critique d'art Philippe Burty (1830-1890) dans une série de six articles, tous intitulés《Japonisme》, publiée dans La Renaissance littéraire et artistique entre mai 1872 et février 1873. (...)
Le japonisme est pour Burty un acte militant qui veut faire connaître l'excellence des artistes et poètes nippons.

"Prologue", Jean-Sébastien Cluzel
Commenter  J’apprécie          50
Les règles de la perspective japonaise (et chinoise) en usage à l'époque, aussi bien en peinture que dans les décors de laque d'or, se caractérisent par l'emploi d'horizontales, de verticales et d'obliques, mais sans l'usage occidental du point de fuite propre à la perspective conique. On parle de perspective axonométrique, technique de dessin qui permet d'obtenir des vues plongeantes,《à vol d'oiseau》.

"L'architecture représentée sur les objets en laque de l'époque Edo", Geneviève Lacambre
Commenter  J’apprécie          30
Du début du XVIIème jusqu'à la fin du XIXème siècle, les laques du Japon ont été des supports importants dans la diffusion d'images d'architecture japonaise en Occident. (...) Pour les motifs architecturaux, il faut noter cependant que le durcissement de la politique des Tokugawa vis-à-vis des Européens aboutit à l'interdiction de représenter des ouvrages défensifs, châteaux et fortifications, dès les années 1640.

"L'architecture représentée sur les objets en laque de l'époque Edo", Geneviève Lacambre
Commenter  J’apprécie          20
L'ouverture forcée du Japon par les Américains en 1853-1854 permet la signature du traité franco-japonais de 1858 qui est à l'origine du développement rapide du commerce direct avec le Japon et de l'éclosion du japonisme.

"L'architecture représentée sur les objets en laque de l'époque Edo", Geneviève Lacambre
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean-Sébastien Cluzel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Sébastien Cluzel
En juillet 2023, la salle du Bouddhai et l'intégralité du parcours des collections permanentes du musée Cernuschi ont rouvert au public, après six mois de fermeture pour travaux de rénovation thermique.
Pour marquer cette réouverture, la salle du Bouddha dévoile une sculpture monumentale en bois de près de douze mètres représentant des dragons.
Ce chef-d'oeuvre d'art japonais est exposé pour la première fois dans son intégralité depuis les années 1930. Il a été spécialement restauré à l'occasion de la célébration du 150ème anniversaire du retour d'Asie d'Henri Cernuschi, fondateur du musée, qui sera également mis à l'honneur dans l'exposition "Retour d'Asie - Henri Cernuschi, un collectionneur au temps du japonisme" à partir du 6 octobre 2023.
Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi, et Jean-Sébastien Cluzel, maître de conférences en histoire de l'art de l'Extrême-Orient à la Sorbonne Université, présentent cette frise exceptionnelle en vidéo.
Plus d'informations : www.cernuschi.paris.fr/fr/reouverture-de-la-salle-du-bouddha-et-exposition-des-dragons-sculptes-japonais
+ Lire la suite
autres livres classés : laqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus




{* *}