Cette histoire est tirée d'un fait réel. Amy, jeune adolescente noire de Montgomery, ville de l'état d'Alabama, est kidnappée par un gang de criminels alors qu'elle rentre du collège. Elle sera séquestrée avec d'autres filles ramassées comme elle et entassées dans un chalet minable à l'écart de la ville, dans des conditions d'horreur absolue. Il est prévu qu'elles soient vendues en Asie pour alimenter des réseaux de prostitution, ou d'esclavage sexuel. L'oncle d'Amy, aidé de son associé blanc, va, en marge de l'enquête policière, tout tenter pour retrouver la jeune fille. Mais le temps est compté… Dans cet état sans foi ni loi, englué de racisme et de corruption, s'agitent des personnages dénués de scrupules, de véritables fous furieux, comme « le rat », le tortionnaire des jeunes captives. D'autres s'accrochent à des bribes d'humanité. Quoi qu'il en soit, ce roman très noir où la violence le dispute à l'action, est une peinture sociale de l'odieux et de la bêtise humaine.
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Le roman s'appuie sur du concret: l'auteur explique dans une note introductive, reproduite deux fois partiellement sur ce site, dans le synopsis, et dans une "critique", qu'il a été frappé en Alabama par l'aspect "attardé" de récit, la cet état, ainsi que d'autres états du sud, des points de vue culturel et social, où l'homme noir, même instruit, bien habillé, n'a pas sa place, son rang.
C'est la toile de fond de ce roman, un sujet grave donc...
Le récit est bien construit, et le suspense entretenu, grâce à une alternance entre les chapitres qui se déroulent dans la cabane sordide où sont retenues les filles, et ceux qui mettent en scène "l'équipe" qui essaient de les récupérer: la mère et l'oncle d'Amy, des noirs, et Norman, un blanc, puis, enfin,la police...
Le seul problème, à mon sens, est que la fin est bâclées; après nous avoir tenus en haleine durant tout le récit, la résolution du problème est d'une rapidité foudroyante: en deux coups de cuillère à pot, c'est terminé !
J'en suis resté un peu surpris, et avec un goût d'inachevé.
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C’était la seule chaîne de télévision dédiée à la population afro-américaine ; l’état faisait en sorte que les émissions soient ineptes pour avilir la population noire. Il laissa vagabonder son esprit. À présent, il était clair pour lui qu’il était en sérieuse difficulté. Il remua, mal à l’aise sur le canapé sale. Le rat lui avait indiqué que les filles kidnappées valaient beaucoup d’argent. Il fallait mettre au point un plan qui l’empêcherait de faire partie de cette magouille. Kirk se leva du canapé, libérant une bouffée d’odeur aigre de tissu usé. Il fronça le nez de dégoût, toujours plongé dans ses pensées, il se dirigea vers la porte-fenêtre. Soulagé, il respirait l’air frais ; la nuit était sombre et immobile. Quelques grillons chantaient dans la prairie et l’herbe bruissait. Il trouva un gros rocher au bord de la terrasse et s’assit. Plaçant ses coudes sur ses genoux, il fixait une ligne d’arbres dans le lointain. Il était écœuré par l’image des filles retenues en otage, elles étaient trop jeunes et innocentes. Kirk se frotta le visage avec les deux mains ; il savait qu’il prenait un risque énorme s’il voulait les aider.
Norman devait faire pas mal d’efforts pour comprendre la culture négro-africaine. Il y avait, par exemple, la notion de « labola », un montant payé par le marié au père de la mariée, que ce soit en argent ou en biens, avant de pouvoir épouser une jeune fille. Une autre bizarrerie de leur ethnie était que la femme devait prouver qu’elle était capable d’avoir des enfants avant qu’un homme puisse la considérer pour le mariage, c’était aussi l’une des nombreuses raisons pour lesquelles il y avait tant de mères célibataires dans leurs quartiers pauvres.
Norman devait faire pas mal d’efforts pour comprendre la culture négro-africaine. Il y avait, par exemple, la notion de « labola », un montant payé par le marié au père de la mariée, que ce soit en argent ou en biens, avant de pouvoir épouser une jeune fille. Une autre bizarrerie de leur ethnie était que la femme devait prouver qu’elle était capable d’avoir des enfants avant qu’un homme puisse la considérer pour le mariage, c’était aussi l’une des nombreuses raisons pour lesquelles il y avait tant de mères
Il n’était pas intéressé par la politique, seulement par sa carrière de business man, il ne se considérait pas comme un arriviste, mais vivait le négoce comme une aventure palpitante. À dix-huit ans, Norman traçait déjà des plans de carrière : il irait à l’université pour apprendre les subtilités des métiers du commerce. Puis, il rejoindrait une grande entreprise et au bout de quelques années, il deviendrait un gestionnaire aguerri.
Sa mère l’avait averti à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas d’argent facile, il suffisait pour cela de travailler avec acharnement et patience. Bruce était la preuve qu’elle avait tort, il manipulait les liasses de billets sans trop se fouler. Et maintenant ? Il était dans un merdier qu’il n’aurait jamais imaginé. Il regarda l’homme en face de lui et haussa les épaules.