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Citations sur Fortune de mer (13)

Il y avait des gouttes de lune dans l'herbe rêche. Les talus étaient à la fête. Les oiseaux endormis dans la lande jetaient des pépiements. Qui étaient-ils? Des autochtones ou des migrateurs? Puis tout ça s'étouffait. L'été avait été chaud, et la tempête, en mouillant les terres, laissait s'exhaler une odeur de pierre à feu entre les rochers, de genêt mouillé et d'embruns.
Plus bas, dans les à-pics, la brume salée maquillait les criques effilées de Penn-Ar-Ru-Meur. Une onde sonore en montait, grosse d'écho, de réverbérations acoustiques. Vivante. Autour, le granit ajoutait fantasmagorie, fêlures et sifflements.
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De là, on voyait bien que la côte était râpée, qu'aucun arbre ne pouvait tenir, que les deux baies, Calgrac'h et Béninou, essuyaient en permanence les vents, que le passage du Poulpe écumait. Qu'il n'y aurait ici jamais que des pelouses basses, des abris à moutons, et ces amas chaotiques mangés de lichens, imitant des tours étêtées, des pans de murailles. Sans oublier l'Iroise aux quatre coins de l'horizon, si coléreuse parfois - comme le racontaient les vieilles femmes, de celles qui avaient perdu des frères et des maris dans les tempêtes - qu'elle faisait exploser les lanternes des phares et, par défi, venait lécher le début du ciel. N'étions-nous pas à la barre d'un vulgaire radeau de terre et de roches? Celle que les anciens surnommaient "la plus lointaine" se montrait fidèle à sa réputation.
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Le vent qui gifle déjà, la pluie qui cingle, de Kerandraon à Toull-Auroz comme de Porz-Biliec à la pointe de Pern.
Fuir ou se terrer?
Le moindre sentier tourne court. Les grèves sont floues. Les moutons se sont envolés comme les houppes de coton. Les fermes font le gros dos, trapues et closes. Dans la tourmente, seuls les phares résistent, clignant de l’œil.
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Tout de suite, j'avais été attiré par Lucia Parma, sa coiffure inhabituelle, son maintien un peu raide, ce quelque chose de fragile et de bourdonnant qui se déplaçait avec elle, comme une aura, au point de m'être fait la réflexion que celui qui l'attendrait à Brest devait être un magicien d'un sacré niveau. Pour compléter le tableau, la belle offrait une carnation d'un ocre tendre, comme sucré, et, sous un tee-shirt grège, de petits seins hauts et ronds comme deux oranges - plus tard, je découvrirais qu'un tatouage, un 8 inversé, signe de l'infini, ornait le gauche. Par trois fois, s'étant retournée, son regard flou de myope balaya les rangs de derrière comme si elle cherchait un visage connu. Le sien, semé de quelques grains de brillant, me parut délicieux, aiguisé, irréel. Pour l'heure, anonyme encore parmi les passagers, elle feuilletait les pages du journal régional... (p. 13)
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Après le premier virage, la nudité de l'île réapparaissait : vide et bosselée, entaillée sur ses extrémités, assaillie de toutes parts. Derrière les talus,, les vagues arrivaient en rangs serrés, sorties d'un gaufrier géant, identiques, rythmées et frangées d'écume, pour s'engouffrer dans les criques, dont elles repartaient, cassées et furieuses. L'air était saturé d'embruns et de sel. Dans un creux, l'un des derniers moulins à orge, que les femmes et les enfants de jadis entretenaient en l'absence des pêcheurs partis en mer, tournait comme une toupie. Le vent avait siphonné chaque sentier; la lumière n'accrochait plus, diluée à son tour. Ouessant en avait vu d'autres, ça n'effrayait en rien les îliens.
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Par temps clair, il suffisait de fixer un point sur le rivage et d'attendre. Tout venait alors à graviter autour de soi dans un mouvement large de sillages et de reflets. Et quand l'essaim des étoiles s'éclairait, leur scintillement atteignait le visiteur comme une onde, un salut, une question. Une reconnaissance.
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Le soleil alluma une colonie de galets multicolores. Le flot les annexa à sa course et les engloutit. Un crustacé irisé bougea sous un buisson d'algues puis se figea.
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Il y avait des gouttes de lune dans l'herbe rêche. Les talus étaient à la fête . Les oiseaux endormis dans la lande jetaient des pépiements .
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Rien n'est amusant ou alors tout est comique.
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En contrebas, les rochers étaient autant de dents de dragon plongées dans la salive de l'Iroise.
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