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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ta-Nehisi Coates est un journaliste afro-américain, la quarantaine, né à Baltimore sur la côte Est des Etats-Unis, chroniqueur pour The Atlantic chroniqueur à The Atlantic, qui est devenu grâce à ce livre qui a fait fureur aux STATES, l'un des intellectuels les plus écoutés du moment.

Avec cet essai paru en début 2016 aux Editions Autrement et qui a reçu de façon totalement méritée le prix du meilleur essai de la rédaction de Lire, il livre un témoignage coup de poing qui pose la question de la négritude aux USA, question qui revient souvent dans l'actualité à chaque crime terrible d'un noir par un blanc aux USA et une question qui va faire d'ailleurs l'objet de deux films chocs début 2017, A birth of nation et Moonlight, on en reparle d'ailleurs très vite

Dans cette brulante et brillante missve écrit à l'attention de son fils de quinze ans , Coates nous dit ce que c'est que d' être noir aux Etats-Unis de nos jours avec un talent littéraire qui saute aux yeux :



« N'oublie jamais que nous avons été esclaves dans ce pays plus longtemps que nous n'avons été libres"



Un état des lieux sans concession sur ce monde en décréptitude, , une réflexion intérieure d'un homme qui se demande quel monde il laissera à ses descendants à sa mort, un livre écrit avec les tripes mais aussi le coeur, un des incontournables essais de cette année 2016..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Livre phénomène.... Quelle est donc cette colère noire ? Quel est donc sa raison?
Depuis plusieurs jours, d'aucuns s'inquiètent de savoir si cette colère noire existe en France, ou si elle peut exister ..Pourquoi cette inquiétude ? Prendre le livre et le lire.
Une colère noire, c'est une lettre, qu'un homme adresse à son fils. C'est l'histoire de cet homme, la formation de cet homme, c'est l'histoire d'un homme noir qui parle à un autre homme noir. Des années les séparent, l'amour les unit.
Oui, on devient noir, on vous apprend à l'être , par force, et oublier cela dans cette Amérique c'est prendre le risque d'en mourir. le Rêve. le Rêve américain. le grand rêve, l'usine à rêve. Tu fais partie du rêve ou tu es l'ennemi du rêve. Tu es personnage du rêve ou tu n'es rien. Tu ne comptes pas. Et tous les présidents de la terre entière n'y changeront rien. Ils font partie du Rêve. C'est le Rêve qui les a créés. Oublier que ce monde marchand, stéréotypé, programmé, sécuritaire n'est pas synonyme de liberté c'est prendre le risque de prendre une balle, de prendre un coup, de perdre son corps. Ne pas baisser la garde, et toujours lutter. Lutte et conscience voilà ce que contient cette lettre. Rester éveiller, ne pas se laisser endormir, et faire de sa vulnérabilité une force, un rappel constant à la vigilance.
Mémoire. Il ne peut y avoir de pardon possible si il n'y a pas de mémoire.
Mensonge. Il ne peut y avoir de justice là où le crime est impuni.
Liberté. Il ne peut y avoir de liberté là où la sécurité devient une priorité, «  une valeur ultime ».
Non, il ne peut y avoir de colère noire en France. Mais il peut y avoir une colère qui aura sa propre couleur, la couleur d'un même sentiment. En lisant le préface d'Alain Mabanckou on le comprend. La blessure des africains-américains est leur blessure. Pillés, ôtés, volés, arrachés. C'est une blessure qui n'est comparable à aucune autre. Ni supérieure, ni inférieure, elle est la leur. Elle la soeur de sang de celle de Césaire, de Glissant, de Baldwin, de Fanon.
On peut comprendre ce à quoi le Rêve que l'on veut nous imposer risque de tous nous mener.
Nous entretenons, protégeons également un Rêve. Notre colère a t elle la même couleur ?
Non la richesse des États Unis ne s'est pas construite comme cela, par la grâce de Dieu et par la grande vertu des hommes. Non l'Indépendance n'est pas née d'un pur mouvement humaniste.
Oui, le Rêve vend du rêve, produit du rêve, mange du rêve, consomme du rêve, bénit et s'absout de son cauchemar. Rêve. Mais à quel prix ? Quel est donc la matière première qui a servi à faire marcher moteurs, cylindres, et rouages de la machine du rêve ? L'humain, la peau, la chair, les os des hommes. Des vies.
Et les dieux ne sauveront personne, parce que le diable n'a besoin de personne. Il n'a besoin que de lui même et de serviteurs. Oui un livre étonnant. Parce qu'une voix américaine nous parvient, une voie soeur qui revient, de loin, du fond de nous mêmes, et qui nous fait penser qu''il y a décidément de très belle, très saine colère. Souhaitons nous cette colère. Ici et sur tous les continents. Là où le rêve désincarne l'humain . Un livre important. Une reprise de parole qui comme le souligne Toni Morrison «  comble le vide intellectuel ». Il nous faudra nous aussi sans doute reprendre parole. Combler notre vide intellectuel qui nous anéantit. le Rêve nous a terrorisés, nous a rendus obéissants, peureux, muets. Nous avons perdu toute couleur. Nous sommes uniformément les sujets d'un Rêve qui nous soumet.
Création liberté de penser, dialogue voilà les armes de ce lutteur. Création. Imagination. Dialogue. Parole.
Mais quel est donc ce rêve ?
« Une civilisation installée et contrôlée par la sauvagerie ». Une sauvagerie qui se dédouane continuellement grâce à de perpétuelles « bonnes intentions ». Et puis tans pis pour les omissions, pour les dommages, pour la destruction des sans nom. «  le Rêve est ennemi de tout art, de toute pensée courageuse, et de toute écriture honnête. le rêve prospère sur la généralisation, sur la limitation des du nombre des question possibles, sur la préférence pour les réponses immédiates ».
cette colère noire a la couleur d'un sentiment, celle de la colère. «  Peut-être qu'être appelé « noir » n'avait rien à voir avec tout ça ; peut être qu'appeler quelqu'un « noir » c'est juste une façon de donner un nom à celui qui était en bas de l'échelle, à un être humain devenu objet, à un objet devenu paria ».
Lettre d'amour d'un père à son fils. Un appel au refus de croire, de croire que le rêve peut justifier le fait d'oublier tous ceux que nous perdons.

Astrid Shriqui Garain
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Il m'aura fallu le film de Kathryn Bigelow diffusé ce soir, le 27 septembre 2020 sur Arte, pour prendre véritablement la pleine conscience de ce que signifie être Noir en Amérique, parce que cela défi l'entendement.
Comment un pays bâti sur l'accaparement des terres aux premières nations, aux guerres bactériologiques envers les indiens, au recours de main d'oeuvre forcée dans les les premiers temps, un pays bâti sur la misère des émigrés irlandais qui valaient moins que le billet de transport qu'ils payaient pour arriver sur la terre promise, à la police des comtés, et j'en passe pour que le fric ruisselle du haut vers le bas et que des innocents soient tués au nom des statistiques et des résultats.
Mais il n'en reste pas moins que ce sont Monsieur et Madame Toutlemonde qui vont devoir faire leurs emplettes avec des familles dans le deuil.
Moment très difficile à vivre
Tellement d'injustice et de malversations :-(
Franchement cela mal à l'aise poursuivre met l'homme au dessus de la « race » en vertus de nos principes et nos principes laïcs et égalitaires.
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Ta-Nehisi Coates écrit à son fils aimé, et c'est fascinant... Par moment, presque suave et sensuel. Toujours exigeant, mais accessible.
Coates parle de sa vie, de son chemin difficile fait de peur et d'automatismes de survie. son leitmotiv, c'est de préserver son corps d'un anéantissement précoce qu'il sent comme probable.
Ta Nehisi Coates est noir, originaire des quartiers populaires de Baltimore.
Ses ancêtres ont subis l'arrachement à leur terre africaine, pour faire la richesse de ces États-Unis de violence: Ce Pays où la ségrégations et ses lois ineptes ont succédé à l' esclavage.
Ta Nehisi coates m'a mis le nez dedans, littéralement, fait sentir cette atmosphère lourde et menaçante qui enveloppe le noir dans la rue de son quartier, à l'école: Il faut courir et sans cesse adopter une stratégie de l'immédiat, empêchant de se projeter. le vol du corps noir perdure, même après la fin des lois ségrégationnistes. Le vol s'étend aux autres minorités, au pays, à la terre entière.
Après Chester Himes, Richard Wright, André Brink, julius Horwitz... C'est Coates qui s'y colle à me faire voir cette réalité si lucide, si... noire.
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"Une colère noire" (Editions Autrement) de Ta-Nehisi Coates est la lettre que l'auteur adresse à son fils de 15 ans.

Ta-Nehisi Coates, n'est pas rouge de colère mais noir de colère, un cri, une douleur, un hurlement primal devant le corps inanimé de son ami Prince Jones, une fois encore le policier qu'il l'a tué n'est pas inquiété, n'est pas condamné, comme pour tant de noirs afros américains,

« personne ne serait tenu responsable de cette destruction, car ma mort ne serait le fait d'aucun être humain : seulement le résultat d'un malencontreux mais immuable fait racial, que le jugement impénétrable de dieux invisibles imposait à un pays innocent.
Un tremblement de terre ne peut pas être cité à comparaître.
Un typhon ne plie pas devant la menace d'une inculpation.
Ils ont donc renvoyé le meurtrier de Prince Jones à son travail, car ce n'était plus du tout un tueur.
C'était une force de la nature,l'agent impuissant des lois de la nature. »

"Prince Jones tué alors qu'il était dans sa Jeep
Trayvon Martin est mort à cause de son sweat à capuche
Pareil pour Iordan Davis c'était la musique trop fort
Iohn Crawford n'aurait jamais dû toucher le fusil sur le présentoir
Kajieme Powell aurait dû apprendre à ne pas être fou.
Tu as appris ça pour la première fois avec Michael Brown"

A la finale olympique d'un 200m, des jeux de Mexico en 1968, Deux noirs 2 médailles or et Argent dressent le poing, dont Tommie Smith champion Olympique, leur vie est devenue ensuite un enfer...(18'83 Pierre louis Bass)

Mais ce livre aurait pu en rester là comme ces 2 poings levés, tout au contraire, Ta-Nehisi Coates conduit une réflexion morale, sociologique, philosophique...
Fini « I have a dream »
la réalité américaine ce sont sept morts impunis et tous les autres cités brièvement par Coates.
Reçu à la télévision croyant que son message est enfin passé la présentatrice, affiche plein écran un enfant noir pleurant dans les bras d'un policier blanc, et la présentatrice d'ajouter n'avons nous pas des raisons de croire à un nouvel espoir ! Rêver que cette image est possible que " l'espoir fait vivre ".
Là j'ai compris dit Coates que tous les spectateurs auront tout effacé, et qu'il ne restera que cette image Bizounours§

Un livre incontournable, lumineux,d'une fougue inimaginable, mais pas la haine, car on apprend dans ce,livre que tous noirs vivent dans la peur
"LA PEUR accompagne maintenant son fils", sa vie ne pèse rien, tout homme blanc peut l'effacer sans être inquiété, comme pour son copain Michael Brown .
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L'Amérique décrite par Baldwin dans son oeuvre et qu'il a quitté en 1948 pour s'installer en France a-t-elle changé ? La lutte pour les droits civiques initiée par Martin Luther King dans les années 60 a-t-elle porté ses fruits pour les noirs américains, victimes de ségrégation ? Apparemment pas. Dans cette lettre écrite à son fils de 15 ans en 2015, Ta-Nehisi Coates parle de survie et de violence : les ghettos noirs de Baltimore où la violence de la rue est pour beaucoup de jeunes la seule forme de réponse possible à l'absence totale d'avenir, les coups de ceinturon des parents anxieux de protéger leurs enfants, l'école et son discours mensonger, la peur qui vous poursuit toute votre vie, parce qu'un regard mal perçu, un mot de trop, une attitude ambiguë peut vous coûter la vie. Sentir dans sa chair la vulnérabilité du corps traité comme de la marchandise, vendu aux enchères, meurtri, violé, anéanti. Se sentir réduire à la couleur de sa peau et bafoué dans son humanité et sa dignité par ceux qui se veulent Blancs et ont inventé la race pour justifier leur domination sur des critère de supériorité et asseoir leur domination économique. Comment protéger son enfant du regard d'une société dont le rêve ultime est d'habiter une maison cossue et suréquipée en banlieue, loin de toute réalité et à tout prix, même celui du sacrifice de milliers de noirs américains pour qui l'avenir se réduit à une mort par balle ou un emprisonnement à vie ? « Tu dois vivre – il y a tant de choses qui valent la peine d'être vécues. » « Pourtant je t'engage à lutter. Lutte en mémoire de tes ancêtres. Lutte pour la sagesse. Lutte pour ta grand-mère et ton grand-père, pour ton nom. » Et pour les Rêveurs, ceux qui continuent de piller la planète après avoir pillé les corps, « contente-toi d'espérer ».
Lecture salutaire car le « racisme », cette négation de l'autre, n'est pas particulière aux Etats-Unis, c'est même une déformation de l'esprit fort répandue et qui guette tout un chacun. Essayer de comprendre ce que ressent l'autre, sa peur, mais aussi ses aspirations est un premier pas vers la reconnaissance de son altérité.
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C'est une simple lettre à son fils mais c'est une réflexion tellement profonde sur la condition des Noirs américains, qu'elle paraît, aujourd'hui plus que jamais, indispensable à la compréhension de leur situation qui s'est ancrée dans le rejet et la violence.
Non il n'y aura pas d'intégration tant qu'un seul acte raciste pourra ôter la vie d'un homme de couleur en toute impunité. Et c'est la peur, latente et insidieuse, qui va induire tous les comportements agressifs des afro-américains et qui amène COATES à faire ce terrible constat : « Nous en sommes en captivité, mon frère, encerclés par les bandits majoritaires de l'Amérique ».
Mais quelque soit l'injustice qu'ils subissent, ces descendants d'esclaves sont chez eux en Amérique ; c'est leur pays et ils veulent y prendre la place qui leur est due.
Et il ne faut pas croire, comme le font les « Rêveurs » qu'il suffit de s'intégrer à cette société blanche, c'est une dangereuse illusion qui ne fait que masquer le racisme toujours présent.
L'auteur est un fervent partisan du mouvement des Black Panthers et un admirateur de Malcolm X qui prône le Pouvoir Noir plutôt que l'assimilation, comme seul avenir pour ce peuple ghettoïsé et marginalisé.
Alors pour cette prise de conscience essentielle, merci Monsieur COATES et bravo pour cette lettre à votre fils que je reçois comme si elle m'était destinée, à moi et à tous ceux qui n'imaginent pas le poids de « cette marque de naissance de la damnation » qui touche la population noire d'Amérique.
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J'ai bien aimé lire la préface d'Alain Mabanckou à ce livre coup de poing car il pense que ce livre est une invitation au dialogue, ce dialogue qui aboutira un jour à "la culture de la courtoisie et de l'échange".

Ce livre nous parle du rêve américain et nous donne le point de vue d'un noir américain intellectuel.

Il débat de la liberté telle qu'elle est comprise dans le rêve et hors du rêve.

Le Noir américain lutte encore et encore pour être reconnu comme un citoyen à part entière en Amérique et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

Le "passé d'esclave" est souvent érigé en élément constitutif de "l'identité noire américaine", bien au-delà de l'appartenance à la nation américaine".

Il parle aussi de la peur qui est au fond de leur coeur, et si j'ai bien compris, c'est essentiellement la peur de l'homme blanc, de sa justice et de ses moyens de l'appliquer. Il cite beaucoup de bavures policières à l'encontre des noirs et des tragédies à caractère raciste comme des massacres perpétrés dans des églises noires et pour lui, cela apparaît comme une conséquence de la faillite de la politique de Barack Obama sur la question raciale aux Etats-Unis.

Cela donne froid dans le dos mais c'est un livre-témoignage qui mérite d'être lu par tous.

Ce n'est pas parce qu'en France, nous sommes relativement protégés contre ce genre de domination raciale du Blanc sur d'autres couleurs qu'il faut oublier qu'ailleurs, ce n'est pas la même chose.
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Une lecture intense et poignante! Comment le rêve américain a consisté depuis la fondation même du pays à déposséder l'homme noir de son corps jusqu'à le détruire littéralement. L'auteur évoque les meurtres successifs de jeunes noirs américains aux mains de la police, son expérience de la violence quotidienne dans les quartiers pauvres, sa quête identitaire et ses efforts pour transmettre les bons conseils à son jeune fils. Un livre qui m'a secoué pour sa sincérité et son caractère profondément humain. Un sujet si tristement d'actualité...
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Longue lettre d'un père à son fils, d'un homme à la conscience de son pays et du monde
L'Amérique, pays de contraste à population blanche dominante, dirigée par un homme ayant du sang noir, pays dont les policiers blancs ou noirs peuvent tuer impunémant des gamins
Comment ne pas être en colère s'indigner devant ces crimes, Comment ne pas s'indigner devant cette liberté à deux vitesses, la liberté des blancs et celle fictive, des noirs "....je me suis demandé comment il était possible de vivre libre dans ce corps noir. C'est une question profonde, parce que l'Amérique se perçoit comme l'oeuvre de Dieu, mais le corps noir est la preuve manifeste qu'elle n'est que la création de l'homme.".
A tout moment, ce pays qui s'est construit sur le racisme, racisme et extermination des Indiens, racisme de l'Esclavage, rappellera aux Noirs qu'ils ont du sang noir, l'oublier c'est prendre le risque de prendre des coups de matraque, une balle, d'être tué. Impunément. On parle encore de nos jours des américains d'une part et des noirs américains d'autre part. Deux peuples qui cohabitent. En dépit de décennies de luttes pour les droits civiques, le racisme contre les Noirs reste un problème de tous les jours, un racisme présent dans tous les États des Etats-Unis. En effet, si l'on continue à parler des noirs, c'est parce que "la race nait du racisme et non le contraire."
Les représentants du peuple américain ont codifié dans la loi au XXeme siècle le principe "Onedrop", principe de classification raciale selon laquelle une personne comptant dans son ascendance au moins un ancêtre d'origine subsaharienne, une seule goutte de sang noir : "one drop of black blood" était considérée comme noire. Choquant
Ta-Nehisi Coates, journaliste sait de quoi il parle, cette violence a touché sa famille"Je savais que le père de mon père était mort, que mon oncle Oscar était mort, que mon oncle David était mort, et qu'a chaque fois ça n'avait pas été de mort naturelle. [....] Tout le monde avait perdu un enfant, d'une manière ou d'une autre : dans la rue, en prison, à cause de la drogue ou des armes à feu."
Le "Rêve américain" est un mythe, un grand rêve qui accepte l'injustice vécue des noirs, la violence, les inégalités et on ne peut qu'être indigné par ce rêve. Et en effectuant quelques recherches on se rend compte que les jeunes hommes noirs tués par la police sont 21 fois plus nombreux que les jeunes hommes blancs, que 40% de la population carcérale est noire pour 14% de la population, que depuis 1976, 34% des condamnés à mort exécutés étaient des Noirs...et ainsi se suite....revenu moyen, taux de chômage sont à l'avenant...Une prise de concience
Alors oui il lire "Une colère noire", cette lettre d'un père à son fils de quinze ans, oui il faut recevoir ce coup de poing en pleine figure, être indigné par cette Amérique, fière il y a bien longtemps de ses artistes noirs, Samy Davies, Jimi Hendrix, Louis Armstrong, Sidney Bechet, pour ne citer qu'eux, être indigné par cette Amérique qui a élut deux fois un président Noir et qui tue les gamins noirs lors d'émeutes des ghettos, s'interroger sur ce pays de la Liberté, sur ces crimes impunis, cette richesse construite grâce au racisme, sur ce Rêve, qui ne fait pas rêver loin de là une partie importante de sa population. Amérique pays de paradoxes, pays de mensonges, pays d'hypocrisie....qui fait jurer ses présidents sur la Bible sans en respecter les principes
Et quand vous l'aurez en main, n'oubliez pas de lire la préface d'Alain Mabanckou,« La lettre à son frère d'Amérique »…
Un livre à lire, à relire qui ne peut laisser aucun lecteur indifférent. Un auteur que je découvre.
J'aimerais savoir comment le peuple blanc américain a reçu ce livre? N'y a t-il pas dans de nombreux pays des colères identiques qui attendent leur auteur?Nous pouvons tous nous interroger.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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