Longue lettre d'un père à son fils, d'un homme à la conscience de son pays et du monde
L'Amérique, pays de contraste à population blanche dominante, dirigée par un homme ayant du sang noir, pays dont les policiers blancs ou noirs peuvent tuer impunémant des gamins
Comment ne pas être en colère s'indigner devant ces crimes, Comment ne pas s'indigner devant cette liberté à deux vitesses, la liberté des blancs et celle fictive, des noirs "....je me suis demandé comment il était possible de vivre libre dans ce corps noir. C'est une question profonde, parce que l'Amérique se perçoit comme l'oeuvre de Dieu, mais le corps noir est la preuve manifeste qu'elle n'est que la création de l'homme.".
A tout moment, ce pays qui s'est construit sur le racisme, racisme et extermination des Indiens, racisme de l'Esclavage, rappellera aux Noirs qu'ils ont du sang noir, l'oublier c'est prendre le risque de prendre des coups de matraque, une balle, d'être tué. Impunément. On parle encore de nos jours des américains d'une part et des noirs américains d'autre part. Deux peuples qui cohabitent. En dépit de décennies de luttes pour les droits civiques, le racisme contre les Noirs reste un problème de tous les jours, un racisme présent dans tous les États des Etats-Unis. En effet, si l'on continue à parler des noirs, c'est parce que "la race nait du racisme et non le contraire."
Les représentants du peuple américain ont codifié dans la loi au XXeme siècle le principe "Onedrop", principe de classification raciale selon laquelle une personne comptant dans son ascendance au moins un ancêtre d'origine subsaharienne, une seule goutte de sang noir : "one drop of black blood" était considérée comme noire. Choquant
Ta-Nehisi Coates, journaliste sait de quoi il parle, cette violence a touché sa famille"Je savais que le père de mon père était mort, que mon oncle Oscar était mort, que mon oncle David était mort, et qu'a chaque fois ça n'avait pas été de mort naturelle. [....] Tout le monde avait perdu un enfant, d'une manière ou d'une autre : dans la rue, en prison, à cause de la drogue ou des armes à feu."
Le "Rêve américain" est un mythe, un grand rêve qui accepte l'injustice vécue des noirs, la violence, les inégalités et on ne peut qu'être indigné par ce rêve. Et en effectuant quelques recherches on se rend compte que les jeunes hommes noirs tués par la police sont 21 fois plus nombreux que les jeunes hommes blancs, que 40% de la population carcérale est noire pour 14% de la population, que depuis 1976, 34% des condamnés à mort exécutés étaient des Noirs...et ainsi se suite....revenu moyen, taux de chômage sont à l'avenant...Une prise de concience
Alors oui il lire "Une colère noire", cette lettre d'un père à son fils de quinze ans, oui il faut recevoir ce coup de poing en pleine figure, être indigné par cette Amérique, fière il y a bien longtemps de ses artistes noirs, Samy Davies,
Jimi Hendrix,
Louis Armstrong, Sidney Bechet, pour ne citer qu'eux, être indigné par cette Amérique qui a élut deux fois un président Noir et qui tue les gamins noirs lors d'émeutes des ghettos, s'interroger sur ce pays de la Liberté, sur ces crimes impunis, cette richesse construite grâce au racisme, sur ce Rêve, qui ne fait pas rêver loin de là une partie importante de sa population. Amérique pays de paradoxes, pays de mensonges, pays d'hypocrisie....qui fait jurer ses présidents sur la Bible sans en respecter les principes
Et quand vous l'aurez en main, n'oubliez pas de lire la préface d'
Alain Mabanckou,« La lettre à son frère d'Amérique »…
Un livre à lire, à relire qui ne peut laisser aucun lecteur indifférent. Un auteur que je découvre.
J'aimerais savoir comment le peuple blanc américain a reçu ce livre? N'y a t-il pas dans de nombreux pays des colères identiques qui attendent leur auteur?Nous pouvons tous nous interroger.
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