La mémoire a des exigences qu'on ne peut pas toujours satisfaire. La mémoire est fallacieuse parce qu'elle persiste à vouloir boucher les trous.
(p. 71)
[…] si c'est dur pour nous, les adultes, de croire que notre vie passera en un battement de cils, il est impossible de convaincre une ado de seize ans victime de harcèlement que le monde ne se limite pas à ce fichu lycée.
(p. 181)
Souvent, quelqu'un qui décide de mettre fin à ses jours affiche un calme apparent.
Il fut un temps où l'on aurait fouillé les tiroirs, regardé sous l'oreiller ou le matelas à la recherche d'un journal intime, mais les ados d'aujourd'hui gardaient leurs secrets dans leurs appareils high-tech. Le mieux, c'était le téléphone. C'est là que les gens stockent leur vie, et pas que les jeunes. Les adultes aussi. L'être humain a confié ce qu'il a de plus intime à ces gadgets, en échange de... on ne sait trop quoi. Une certaine commodité sans doute. Des liens artificiels peut-être, qui valent mieux que pas de liens du tout.
p.114
Que l'homme soit bon ou mauvais, le problème n'était pas là. Le problème était que l'homme réfléchissait rarement aux conséquences de ses actes.
Un enfant vient au monde avec un programme qui lui est propre. C'est ce que l'on apprend en tant que parent… votre rejeton, il est comme il est et vous, son parent, surestimez grandement votre rôle dans son développement. Un ami très cher lui avait dit un jour qu'un parent, c'était comme un mécanicien auto : on peut réparer la voiture, l'entretenir, la faire rouler, mais on ne peut pas la changer. Quand une voiture de sport arrive dans votre garage pour une réparation, elle n'en ressort pas en SUV.
Pareil pour les enfants.
"Lorsque vous avez éliminé l'impossible, dit Saul, en citant Arthur Conan Doyle, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité."
p.399
On finit par s'immuniser contre la cruauté. Elle devient la norme. On l'accepte. On ferme les yeux. La vie suit son cours.
- [...] Le monde n'est pas blanc ou noir, Wilde, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les tenants de la pensée unique qui prédomine aujourd'hui. Toutes ces polémiques sur les réseaux sociaux... on est forcément bon ou mauvais. Or chacun de nous est plus ou moins gris.
La nature peint sa propre toile, puis l'homme arrive et croit pouvoir l'améliorer.