Mais que sait-on de ce qui se passe derrière une belle façade, le sourire des parents, la mine épanouie des enfants ? On a zéro idée de ce qu’il y a derrière une porte close, peut-être la colère, peut-être la maltraitance, des rêves brisés et des espoirs morts-nés.
On peut toujours se moquer, arguer que l’argent ne fait pas le bonheur... sauf que ce n’est pas vrai. L’argent est ce qui nous rapproche le plus de cet idéal impalpable qu’on appelle le bonheur. Il diminue le stress. Il permet une meilleure éducation, une meilleure alimentation, de meilleurs soins... une certaine forme de tranquillité d’esprit. L’argent est source de confort et de liberté. L’argent vous offre des expériences et des commodités, mais par-dessus tout, l’argent vous procure du temps, une valeur que Simon plaçait au même rang que la famille et la santé.
- Je récapitule : un petit garçon céleste, qui est son propre père, naît d'une vierge mariée. Puis le père du garçon - qui n'est autre que lui-même - le torture et le tue. Sauf qu'il revient d'entre les morts genre zombie, et si tu manges sa chair qui est comme une gaufrette et bois le vin qui est son sang, et si tu promets de lui baiser le cul, il fera sortir tout le mal de toi...
- Dee Dee...
- Attends, le meilleur reste à venir. La cause de tout le mal sur la terre... tu te souviens de ça, Ash ?
Il préféra ne pas répondre.
- Non ? Alors tu vas adorer. Le mal existe parce qu'une pétasse écervelée, qui a commencé sa vie sous forme de côtelette, s'est laissé convaincre de mordre dans un fruit blet par un reptile qui parle.
Dee Dee frappa dans ses mains et se laissa retomber sur son siège en riant.
- Tu veux que je continue ? La mer qui recule, les prophètes qui montent au ciel sur le dos d'un animal, Abraham qui refile sa femme au pharaon. Et ceux d'aujourd'hui, tous ces "saints" hommes qui vivent dans des palais à Rome au milieu de peintures érotiques et portent des tenues à faire rougir une drag-queen ?
- Et vous n'êtes pas ressorti ?
Simon réfléchit une fraction de seconde.
- Si, deux fois.
- Pour aller où ?
- Au parc.
- A quelle heure ?
- A sept et à dix heures du soir. Je suis allé promener le chien.
- Sympa. C'est quoi comme chien ?
- Un bichon havanais. Elle s'appelle Laszlo.
- Mais Lazslo, c'est un prénom masculin, non ?
Simon hocha la tête. Ils avaient eu Lazslo pour les six ans de Sam. C'est lui qui avait insisté pour lui donner ce nom, indépendamment du sexe du chiot. C'était de l'histoire ancienne, mais malgré les promesses de Sam et de ses deux sœurs, le seul membre qui s'occupait du chien, c'était celui qui n'en avait pas voulu au départ.
Rien d'étonnant à cela : Simon était tombé fou amoureux de Lazslo. Il aimait leurs promenades, surtout quand il rentrait le soir et que la chienne l'accueillait à la porte comme on accueille un prisonnier de guerre sur le tarmac de l'aéroport avant de le traîner joyeusement au parc.
J'ai croisé Paige deux jours avant la mort d’Aaron. En bas, dans l’entrée. J’arrivais, et elle était en train de dévaler l’escalier. En trébuchant comme si elle avait le diable à ses trousses.
Ils veillèrent plus d'une heure à son chevet en attendant des nouvelles de Rocco.
Mon Dieu, donnez-moi la SÉRÉNITÉ d’accepter les choses que je ne peux pas changer,
Le COURAGE de changer les choses que je peux changer,
La SAGESSE de reconnaître la différence.
Les avatars de ses "supporter" étaient tous flanqués d'un aigle ou d'un drapeau américain.
- Super, acquiesça Simon. Les psychopathes sont tous de mon côté?
- Ah, mais il ne faut pas cracher dans la soupe. Certains pourraient finir par faire partie du jury. Même s'il n'y aura pas de jury. Ni de procès, d'ailleurs.
Soyez gentil, cliquez pour rafraîchir la page.
Il ne voyait pas très bien ce qu'elle voulait dire par là. Se penchant, Hester appuya sur la flèche du dessus. La vidéo se rechargea. Le nombre de vue était passée de 289 000 à 530 000 en l'espace de deux minutes.
- Félicitations; dit-elle. Vous êtes un phénomène viral.
Les moments de pur bonheur sont rares ici-bas. La plupart du temps, on en prend conscience après coup.
- C'est une blague?
- Pas du tout.
- Un gang cubain qui se fait appeler les Fidel?
Un sourire joua sur les lèvres de Cornélius.
- Le nom de leur chef est Castro.
- Vous me faites marcher.
- Je jure devant Dieu que c'est vrai. (p 168-169)