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EAN : SIE278645_370
(01/01/1900)

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En 1598, les concessions faites aux huguenots par l’édit de Nantes réveillent les inquiétudes du milieu Acarie sur la politique religieuse d’Henri IV. Ces méfiances du parti catholique se cristallisent, l’année suivante, dans l’affaire de Marthe Brossier. Déclarée démoniaque par l’autorité ecclésiastique, exorcisée publiquement par les capucins, la malheureuse profère des réponses susceptibles d’attiser les préventions populaires contre les protestants. Le roi interdit les exorcismes. Duval et les capucins ne l’entendent pas ainsi. Pour clore l’affaire, le roi demande alors au docteur Marescot d’établir qu’il ne s’agit pas d’une véritable démoniaque. Sur ces entrefaites, le 5 juin 1599, Bérulle est ordonné prêtre, après une retraite de quarante jours chez les capucins. En juillet, Marescot publie son Discours véritable sur le fait de Marthe Brossier, prétendue démoniaque. Le nouveau prêtre, qui partage alors son temps entre la prière et l’étude, vivant à Dieu seul, pour tirer la lumière requise à reconnaître sa volonté sur lui et la force pour la suivre exactement (CB, I, 2), voit dans cet incident l’occasion d’exercer son zèle. Sous le pseudonyme de Léon d’Alexis, il répond à Marescot par un brillant et solide Traité des Énergumènes, suivi d’un Discours sur la possession de Marthe Brossier contre les calomnies d’un médecin de Paris (fin 1599). Le Traité s’ouvre par les considérations néoplatoniciennes, chères aux humanistes de la Renaissance, sur l’homme, merveilleux abrégé de toute la nature créée. Mais Bérulle, qui achève ses études théologiques à la Sorbonne, est nourri des Pères et des écrits spirituels autant que de l’antiquité profane. Les possessions diaboliques sont, à ses yeux, une caricature des états mystiques. Plus encore, c’est par rage contre le mystère de l’Incarnation, auquel notre nature est élevée à un si haut degré d’honneur, que Satan, ce singe de Dieu, se plaît à s’unir à cette même nature par une possession qui est l’ombre et l’idée de la possession singulière que Dieu a prise de notre humanité en Jésus-Christ (E, III, 850).
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La direction de nombreux collèges, et parmi eux du célèbre collège royal de Juilly, a contribué au haut niveau de culture générale de l’ensemble des oratoriens. Le XVIIe siècle a compté parmi eux des biblistes : Jean Morin († 1659) et surtout Richard Simon († 1712) ; des historiens : Charles Le Cointe († 1681) et Jacques Lelong († 1721) ; des théologiens : Guillaume Gibieuf († 1650) et Louis Thomassin († 1695) ; de grands prédicateurs : Jean Lejeune († 1672) et, plus tard, le célèbre Massillon († 1742) ; des philosophes enfin et parmi eux l’un de nos plus grands, Nicolas Malebranche († 1715). Mais à l’Oratoire, les historiens sont aussi biblistes, les biblistes théologiens et les philosophes mathématiciens. Bernard Lamy († 1715) est un bel exemple de ces esprits encyclopédiques comme notre XVIIe siècle en a tant compté. « Nul, dit le P. Gratry à propos de Thomassin, n’a jamais travaillé davantage au rapprochement de toutes les vérités, à l’illumination réciproque de chaque ordre de choses par tous les autres. Reprendre l’ensemble de l’esprit, en parcourir, en comparer la sphère totale ; retrouver, en se plaçant au centre de cette sphère, son unité perdue et ses harmonies oubliées ; faire descendre du point central la lumière universelle du Verbe ou la vérité catholique dans tous les cercles et sur tous les points de la sphère ; créer l’encyclopédie véritable et l’appliquer à l’éducation des esprits : c’était son but. » Ce souci d’unité se situe dans un contexte néoplatonicien que nous retrouvons chez les grands disciples spirituels de Bérulle.

La postérité spirituelle
*Le bérullisme à l'Oratoire
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(...) il est bon de se rappeler que Bérulle vit dans un univers social fort différent du nôtre. Le royaume de France est divisé en « ordres » : non seulement clergé, noblesse et tiers-état, mais, à l’intérieur de la noblesse, par exemple, les uns exercent le pouvoir judiciaire, d’autres dirigent les affaires publiques, d’autres encore sont conseillers à la Chambre des comptes (Coll, 150), et à chacune de ces fonctions correspond un « ordre », c’est-à-dire un élément d’institution presque divine dans l’organisme de la création, aussi réel et aussi respectable que les Séraphins, les Chérubins et les Trônes de la Hiérarchie céleste. Les gravures du temps nous montrent qu’il est essentiel à ces « ordres » d’être hiérarchisés : au sommet, le roi rayonne sur la noblesse, et celle-ci, à son tour, sur les ordres inférieurs. A l’école de Denys, Bérulle pense que d’une manière analogue les prêtres et les Supérieurs départent (dans l’Église) leurs influences aux inférieurs et doivent imiter les anges supérieurs… qui purgent, qui illuminent, qui enflamment ceux qui leur sont soumis et subordonnés (OP, 191,1268). Mais pour transmettre ainsi aux âmes, sans l’altérer, le rayonnement du Christ, Souverain-Prêtre, il faut devenir instruments conjoints au Fils de Dieu et n’agir que par l’Esprit de Jésus (AO, I bis). De 1611 à 1615, Bérulle élabore à cette fin, pour les prêtres de l’Oratoire, un programme d’initiation mystique qui récapitule en l’explicitant toute son évolution christo-centrique.
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Ses oncles Séguier, tous conseillers au Parlement, tiennent de leur père, président à mortier, une profonde culture humaniste et des opinions modérées. Face aux « ligueurs », ils ne s’estiment pas mauvais catholiques pour partager les thèses des « politiques ». L’Université de Paris étant aussi divisée que les catholiques eux-mêmes, on envoie le jeune Pierre faire ses humanités, sous d’excellents maîtres, aux collèges de Boncourt, puis de Bourgogne. En 1592, il étudie la philosophie au collège de Clermont. Remarquablement doué, l’élève étonne surtout par la maturité précoce de sa piété : les jésuites jettent sur lui les yeux. Depuis son enfance, il sent que Dieu l’appelle à la perfection par divers moyens et mouvements extraordinaires, et il rêve d’une vie consacrée.(...)
Après quelques mois, le jeune homme obtient d’entreprendre ses études de théologie (1594). Chez les jésuites d’abord, puis probablement sous Gamache et Duval, les meilleurs maîtres de Sorbonne et du Collège Royal, il s’adonne à l’Écriture, à la Scolastique et aux Pères ; mais, lecteur insatiable, il continue à fréquenter les grands humanistes de la Renaissance, notamment Pic de La Mirandole et Marsile Ficin, qui lui communiquent leur fervente admiration pour les platoniciens. Il estimera désormais que ces derniers sont les plus élevés entre les païens en la connaissance des choses sublimes, hommes vraiment divins entre les naturalistes et théologiens entre les philosophes (G, 192).
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Ces thèmes caractéristiques du bérullisme semblent pouvoir se ramener à quatre : l’esprit de religion de son théocentrisme, son christocentrisme mystique, son sens vécu de la souveraineté de la Mère de Dieu et son exaltation de l’état de prêtrise.
Le théocentrisme n’est évidemment pas propre à Bérulle. Il ne peut y avoir de spiritualité digne de ce nom qui ne soit centrée sur Dieu. Mais devant l’humanisme dévot de ses contemporains, Bérulle a affirmé avec une telle puissance le sens religieux de notre condition de créature et la grandeur du Christ comme adorateur infini du Père, qu’il en a marqué son siècle. Notre second critère, le christocentrisme mystique, consiste à voir dans l’union hypostatique le mystère exemplaire et prototype de toute union à Dieu (OP, 148,1192). Dèslors tout se rapporte au mystère de l’Incarnation comme à son principe et comme à sa fin (Ibid.). Aucune vie spirituelle n’a plus la moindre valeur par elle-même, mais seulement dans la mesure où elle est une participation de la vie humainement divine et divinement humaine du Verbe incarné. C’est sur ce point, et non sur celui du théocentrisme comme l’a dit Bremond, que Bérulle a eu conscience d’opérer en spiritualité une révolution (G, 161). Dans le cadre d’une théologie du Corps mystique, ce christocentrisme se traduit par une spiritualité d’adhérence à Jésus, plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes.

La postérité spirituelle
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