Jean Cocteau aime les tragédies grecques et il le prouve encore une fois avec "
Les enfants terribles" qu'il écrit en 1928 durant une cure de désintoxication (qui lui inspira également le livre "
Opium" sous forme de journal).
Ce sont les tourments amoureux de l'adolescence qui sont au centre de ce roman culte, ceux de Paul et d'Élisabeth, frère et soeur, qui vont se créer un univers à la fois baroque et insolite. Ils partagent la même chambre qui devient vite un territoire de jeux où se retrouvent aussi leurs amis Gérard et Agathe.
Plus tard, orphelins, ils vont devenir oisifs, vivre en marge des réalités quotidiennes à l'abri des soucis matériels en se demandant si la vie elle-même n'est pas autre chose qu'un jeu ? Mais c'est sans compter sur la puissance de
l'amour d'Élisabeth pour son frère Paul.
Cette histoire, qui ressemble à un conte, se déroule sur un rythme lent et selon une construction rigoureuse de tragédie. Mais sa particularité est le non-conformisme que l'on retrouve dans le choix des thèmes : homosexualité, inceste (même non consommé), vol...
Cela m'a rappelé «
Agatha » de
Marguerite Duras mais aussi « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre, d'ailleurs évoqué en référence par le narrateur.
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