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sur 1536 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'avais jamais lu de livre de Jonathan Coe, et ciel quelle erreur !!
J'ai déniché dimanche, sous un soleil radieux à Carpentras , dans une brocante : La pluie avant qu'elle tombe. J'ai été totalement séduite par cette écriture ciselée au scalpel pour décrire les sentiments, les hasards d'une vie qui scellent toute une vie.
Rosemonde, au soir de sa vie décide de transmettre à Imogen, une jeune femme aveugle, l'histoire de sa famille, de sa grand-mère : Béatrix, de sa mère Théa.
C'est la nièce de Rosemonde avec ses deux filles qui va la découvrir en écoutant la voix rocailleuse de Rosemonde la raconter au micro, à l'aide de vingt photos qu'elle a sélectionné.
On est littéralement sous le charme, et tout comme Gill et ses filles, j'ai eu l'impression d'être près de la cheminée avec elles à écouter Rosemonde.
La pluie avant qu'elle tombe est une histoire de femmes s'inscrivant dans les années 50, en Angleterre .Pour Rosemonde, la vie n'est pas facile, elle est lesbienne et doit vivre ses deux grands amours dans une "clandestinité" ambivalente.
Son sort se scelle alors qu'elle est adolescente, elle part pendant la guerre se réfugier chez sa cousine: Béatrix où elles deviennent en une nuit fugueuse des soeurs de sang.
Rosemonde connaît l'amour fou, passionné avec Rebecca, elles prennent sous leur aile, la petite Théa, fille de Béatrix qui rêve d'une vie sans cette enfant gênante.
Jonathan Coe nous parle avec des mots forts du désamour d'une mère et de ses répliques sur les autres générations .
Et, c'est très vrai et effroyable, si l'on ne meurt pas de trop d'amour, le manque d'amour maltraite à tout jamais celle qui en est victime.
Un roman fort sur les liens filiaux qui peuvent être si dévastateurs.
Si comme moi, vous n'avez pas lu ce livre, il est temps de combler ce trou littéraire.
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C'est le premier livre de J Coe que je lis et c'est une très belle découverte : mignifiquement écrit et construit, c'est prenant et bouleversant.
Cet auteur nous entraine avec lui là où il veut et pour ce qui me concerne je l'ai suivi avec grand plaisir.
Je le recommande sans réserve!
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Les albums photos des autres en général c’est chiant et pour la soirée diapositive de vos dernières vacances en Italie, je ne serais pas présente sauf si vous invitez ; Mr Jonathan Coe.
Car c’est avec la description de dix-neuf photos de famille et d’une peinture à l’huile que l’ouvrage ‘La pluie, avant qu’elle tombe’ réussit l’exploit d’être un roman passionnant.
Le talent, la virtuosité de l’auteur et un coup de génie qui lui permet, en plus, de parler du handicap rend le récit descriptif de ces images captivant et font de cette construction assez simpliste au départ une œuvre riche et singulière ou l’on découvre l’enfance et la vie de trois générations de femmes mais où surtout, très simplement et sans en avoir l’air (ou alors peut-être avec celui de la chanson de Jean Ferrat : 'Nul ne guérit de son enfance'), on aborde la question... du destin.
Image numéro douze. Numéro seize. Trois et dix-huit.
Laquelle préférerez-vous ?
Certainement toutes.
Une vie entière, finalement, ça tient dans un petit album photo.
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Impressionnant !
Jonathan Coe est vraiment un auteur à part. On pourrait citer une dizaine de ses livres qui sont vraiment des romans exceptionnels, à mille coudées au-dessus de tellement d'autres.
Certes je dois me méfier parfois d'une anglophilie qui pourrait me conduire à apprécier n'importe quel livre comportant des phrases comme " de Charing Cross à Canterbury, une tasse de thé à la main, le printemps m'apparu...". Vous voyez le genre !
Mais en fait non, bien que ce soit un ouvrage anglais, qu'il ait donc été traduit, je trouve le style superbe. Tant de phrases pourraient faire partie des citations proposées sur Babelio. le moins que l'on puisse dire c'est que Coe a des choses à dire, sur la famille, sur les déterminismes, sur l'amour, sur la photographie, sur la famille...
le procédé pourrait paraître artificiel mais non, car chaque photo décrite par Rosamund est différente, car chacune donne lieu à des remarques profondes...
le titre est superbe, la scène qui le justifie est magnifique.
Coe interroge ici notre capacité à comprendre les autres, s'interroge sur ce que peut refléter une photographie prise à telle ou telle moment, sur le temps qui passe.
Que reste-t-il de nos amours ? Une photo, vieille photo...Jamais Trenet n'aura sans doute été si bien illustré !
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Lorsque sa tante Rosamond meurt, Gill et ses filles découvrent des cassettes décryptant vingt photos marquantes de la vie de cette femme. Ces documents sont destinés à une certaine Imogen, jeune aveugle dont Gill se souvient vaguement. Ne réussissant pas à la retrouver, la nièce et ses filles se résolvent à écouter les cassettes.
Elles découvrent petit à petit les raisons de ce choix et les blessures du passé de Rosamond et de sa famille.
La construction du récit, centré sur des photographies, est profondément originale.
Les limites de l'amour maternel sont présentées jusqu'à l'effroi, ainsi que la transmission du manque de celui-ci de mères en filles.
Nous découvrons sans grande surprise les préjugés rencontrés par les homosexuelles dans l'Angleterre des années cinquante-soixante.
J'ai beaucoup apprécié ce récit, un des meilleurs de l'auteur, ce me semble.
Cependant, la fin m'a quelque peu déstabilisée, tout comme Gil l'a été, ce qui explique peut-être les toutes dernières lignes (que, pour ma part, j'ai trouvé bâclées).
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Une superbe découverte avec ce roman : Rosamond, la tante de Gill, vient de mourir. Sans enfant, elle décède à 73 ans et c'est donc sa nièce qui hérite d'une partie de ses biens. Elle découvre chez le notaire qu'une autre personne va également hériter, une mystérieuse Imogen, qu'elle se souvient vaguement avoir vue 20 ans avant. Elle lui avait été présentée comme une cousine.
Deuxième surprise : Rosamond demande dans son testament de la retrouver et de lui donner des cassettes sur lesquelles elle s'est enregistrée. Incapable de la retrouver, Gill et ses filles finissent par écouter les cassettes, récit s'appuyant sur vingt photos choisies par Rosamond pour expliquer son parcours à Imogen, aveugle.
Une magnifique histoire de trois générations de femmes depuis la fin des années 30, avec de multiples interrogations sur l'influence de l'éducation et de l'amour maternel.
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C'est mon livre préféré de cet auteur, il est plus émouvant, plus intimiste que les autres que j'ai lus de lui et que j'appréciais déjà beaucoup.

Juste avant de mourir,Rosamund enregistre des cassettes pour une cousine aveugle, Imogen, à qui elle dévoile en vingt photos décrites des instantanés de sa vie et de celle de leur famille, des années 40 à aujourd'hui.C'est sa nièce, Jil, et ses filles, en fait, qui les écouteront et découvriront des pans entiers , cachés, du passé familial.

On retrouve les thèmes et obsessions chers à l'auteur, plus fouillés encore: les non-dits , les rapports douloureux entre mère et fille, l'homosexualité féminine difficile à vivre, la volonté rageuse pourtant de s'affirmer, malgré les obligations de l'existence et les contraintes sociales.L'histoire se déroule sur trois générations de femmes et le désir, l'enfance perdue, les lieux auxquels on s'attache se mêlent intimement, en touches délicates et sensibles, au récit de Rosamund.

J'ai trouvé l'idée de départ originale et riche: se raconter à travers des clichés pourtant figés et qui reprennent vie, grâce à la voix de Rosamund, et l'écriture.Séduisante est aussi l'idée de l'auteur, d'un lien transgénérationnel, un lien ineffable et fragile.

Et de plus, ce livre évoque avec poésie et justesse une jolie région anglaise que j'ai eu l'occasion de découvrir : le Shropshire.

Une lecture pleine de nostalgie et d'émotions,un moment de magie tendre, comme l'étincelle de la rosée, comme la pluie, avant qu'elle tombe...
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C'est un très beau roman que nous offre là Jonathan Coe. Un de ceux qui se digère doucement une fois la dernière page tournée. Je gardais en mémoire l'excellent Testament à l'anglaise, mais je crois bien qu'avec ce titre l'auteur signe son chef-d'oeuvre.

Une narration originale qui va entraîner le lecteur vers les secrets de femmes à travers plusieurs générations dans l'Angleterre de 1940 à nos jours.

Avec une grande sensibilité, le romancier décrit l'amitié, l'amour, la maternité, les déceptions, les ruptures, la mort.

Une saga familiale poignante, passionnante.
Lien : http://bibliobleu.blogspot.f..
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Le « fil » de la filiation existerait-il vraiment? de génération en génération, il glisserait d'une personne à une autre, insidieusement, sournoisement, imposant parfois un destin implacable. Les membres d'une même famille seraient ainsi inconsciemment liés fermement ensemble et condamnés à suivre un schéma pré-établie, une sorte de ligne de conduite imposée par son ascendance. Nous serions « captifs » de notre histoire familiale. En entrant dans l'engrenage, il semblerait que nous perpétuons un système que nous transmettons à notre tour à nos descendants. C'est ce que Jonathan Coe a voulu mettre en évidence dans ce roman ; l'enchaînement tragique de faits qui se répétent par- delà les époques.
Suite au décès de sa tante Rosamond – qui n'a pas eu d'enfant – , Gill organise les obsèques. Mort naturelle ou suicide, le doute se fait jour assez rapidement : la vieille dame semble avoir « mis en scène » son départ. Un électrophone et un magnétophone trônent près d'elle. Elle écoutait son disque-fétiche, Les chants d'auvergne de Joseph Canteloube, avec son célèbre Bailero.
Plus tard, en triant ses affaires, Gill tombe sur une lettre accompagnée de quatre cassettes audio. Rosamond lui demande de retrouver Imogen et de les lui confier. Gill se souvient vaguement d'une jeune fille aveugle portant ce prénom, entraperçue des années plus tôt. Malheureusement, ses recherches sont vaines. Aucune trace d'Imogen. Gill entreprend donc d'écouter les cassettes avec ses deux filles Elizabeth et Catharine.
La voix de Rosamond résonne, tour à tour triste, nostalgique, ironique, tendre, gaie. La tante de Gill raconte son histoire et celle de trois femmes qui ont traversé son existence : Beatrix la mère – sa cousine préférée – , Théa la fille et Imogen la petite fille. Trois générations de femmes, des mères et des filles.
Le fil se déroule.
En s'appuyant sur vingt photographies qu'elle a sélectionnées avec attention, Rosamond passe en revue les moments fatidiques liés à elles. Nous parcourons ainsi un demi-siècle de la vie de ces femmes, chronologiquement.
La vieille dame commence par décrire la photographie devant elle, puis sort du cadre, élargit sa vision, ses souvenirs. le cliché fixe un instant, il est éphémère. Rosamond va plus loin, sur le chemin de l'histoire des personnes figurant sur la photo : elle nous parle des relations mère-fille, de leur violence, des comportements des unes et des autres, de l'amour aussi, de l'attachement, des contradictions, des moments de plénitude, de l'Histoire en marche, de l'homosexualité féminine, de la place de la femme et de l'homme dans la société, des blessures d'enfance, des mariages râtés, des abandons, des ruptures, de l'indifférence, du courage de ces femmes et de leurs faiblesses...
Un roman brillant et émouvant. L' écho de la voix de Rosamond continue de résonner en nous une fois le livre refermé. Des images aussi : une caravane, un chien qui s'échappe, une remise de diplôme, un lac en auvergne, une cabine de plage, une nuit de Noël... Et puis, il y a cette tension narrative liée au mystère qui entoure Imogen : Où est-elle aujourd'hui ? Qu'est-elle devenue ? A-t-elle suivie le chemin de sa mère et de sa grand-mère ? Et en fond sonore, le bailero...
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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'est le challenge de Miss Bouquinaix qui m'a poussée à sortir ce livre de ma PAL et à le lire. Je dois avouer qu'il y traînait depuis quelques temps, un prêt de ma soeur. Pour la petite histoire, si j'aime beaucoup les ouvrages de Jonathan Coe, je n'ai pas vraiment les mêmes goûts que ma cadette et j'étais un peu réticente à entamer cette lecture. J'ai heureusement changé d'avis !


A la mort de Rosamond, Gill, sa nièce, est chargée par la défunte de remettre quatre cassettes à Imogen, une petite fille aveugle, croisée des années auparavant. Ne parvenant pas à la retrouver, Gill prend connaissance des enregistrements et c'est tout un pan de l'histoire familiale qui lui est dévoilé. A travers une soixantaine d'années, par le biais de vingt photos qu'elle décrit, Rosamond relate l'histoire de sa famille jusqu'à la petite enfance d'Imogen et l'accident qui lui a coûté la vue.

Habituée à l'humour et l'ironie de l'auteur, j'ai été un peu surprise du genre tout à fait différent de ce roman, dans le bon sens du terme. Je me suis régalée à découvrir les confidences de Rosamond, à entrer dans ses secrets de famille. Au fil des photos que Rosamond commente, l'auteur nous livre le destin poignant de ces femmes et nous conduit au drame. Dans un style inédit, il signe ainsi un récit intimiste, sensible qu'il est difficile d'abandonner une fois commencé.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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