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Je n'ai pas lu Testament à l'anglaise du même auteur mais ce n'est pas grave car je vais vous dire pourquoi : j'ai eu l'immense chance de rencontrer Jonathan Coe il y a peu de temps et après l'avoir entendu discourir et échangé quelques mots en anglais et français avec lui afin de me faire dédicacer deux de ses livres (celui-ci d'ailleurs n'en fait pas partie), j'ai eu une révélation et envie de découvrir tout ce qu'il a écrit tant le personnage (enfin personne) m'a plu et tant j'ai savouré cette rencontre hors du temps.

Ici, nous découvrons deux jeunes filles, Rachel et Alison, âgées d'une dizaine d'années, amies jusqu'au bout des ongles mais que la vie va être amené à séparer et ce, sur un énorme malentendu dû à une incompréhension sur un échange via un réseau social. Toutes deux n'ont pas eu une enfance facile mais s'en sont plutôt bien sorties, chacune de leur côté, dans la vie. Bien que l'une d'entre elle soit noire et ait été amputée d'une jambe (je ne vous dit pas de laquelle il s'agit), on l'accusera bien sûr de profiter du système mais n'empêche qu'elle a toujours eu une imagination débordante et surtout, beaucoup de talent et de créativité. L'autre sera plus terre-à-terre, enseignant dans des familles extrêmement riches (une en particulier que je crois que nous retrouvons, enfin les ancêtres de cette dernière, dans le fameux ouvrage qu'il faudra absolument que je lise "Testament à l'anglaise").

Un roman à intrigue, vous l'aurez compris, même si je n'en ai as parlé tant cela me semble évident, autour du chiffre 11, sur la différence des classes sociales en Angleterre (et de manière plus générale un peu partout dans le monde), sur d'étranges disparitions non élucidées...bref sur la vie quoi ! A découvrir et à faire découvrir et merci à vous, chez Jonathan Coe d'exister et encore ravie (même si vous ne lirez jamais ces lignes) de vous avoir rencontrée !
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L'auteur de Testament à l'Anglaise signe là un bel opus, avec des personnages imposants, hauts en couleurs, qui ornementent la trame narrative de leurs richesses personnelles.
Le récit est contemporain et couvre une période relativement courte de la vie de deux amies, Rachel et Alison. Enfants , elles ont partagés des frissons de plaisir en construisant des fables destinées à se faire peur : il suffit d'une maison -volière, habitée par une femme originale pour que l'imagination des enfants prenne le pouvoir sur l'observation.

Le temps passe et les jeunes filles se perdent de vue. concours de circonstances ou aléas de la vie.Le focus s'élargit sur l'entourage et les mésaventures de Val, la mère d'Alison vont alimenter la narration. Cette ancienne chanteuse (elle a eu une courte période de gloire) rejoint une équipe engagée dans une émission de télé-réalité. Même lorsqu'on ne se fait aucune illusion sur la construction de ces parodies de la réalité, destinées à un public de gogos, cela fait froid dans le dos.

A la fin de ces études littéraires, Rachel trouve un emploi de répétitrice dans la famille Winshaw (voilà le lien avec Testament à l'anglaise), une famille pour laquelle on hésite entre la perversion (par l'argent), la bêtise, ou la pathologie psychiatrique. La jeune femme est d'autant plus déstabilisée que des phénomènes étranges se produisent.

Le titre se justifie par les allusions itératives au chiffre 11, qui permet sans le nommer de faire un état des lieux de l'Angleterre , gérée depuis Downing Street. Culture privée de financements , presse à scandale, accès aux études supérieures, évasion fiscale, c'est une peinture au vitriol que nous propose Jonathan Coe. Sans oublier les effets secondaires de la technologie.

Une remarque pour la traductrice ou pour le chef de fabrication : ce sont les bernacles et non les bernaches (qui sont des oies migratrices) qui s'attachent aux rochers.


Tous ces sujets denses, graves sont abordés avec l'humour bien anglais de l'auteur, qui flirte même cette fois avec le fantastique, pour produire un récit extrêmement plaisant à lire, avec à la fin, l'envie de se plonger dans les aventures des Winshaw.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Réjouissant, virtuose, je l'ai dévoré, cet onzième livre de Jonathan Coe !

Onze, dénominateur commun à ces histoires toutes passionnantes, semblant indépendantes mais s'imbriquant subtilement les unes dans les autres, autour de Rachel et Alison, deux fillettes de dix ans présentées au début du livre.En vacances dans la campagne anglaise, elles sont attirées par celle qu'elles surnomment " La folle aux oiseaux" , leur imagination d'enfant s'envole... La nôtre aussi, au fil du chiffre onze, au fil de ces pages foisonnantes, d'une narration merveilleusement construite.

L'auteur, à travers un patchwork de personnages hauts en couleur, dresse , comme il l'a déjà fait dans ses autres oeuvres, un portrait au vitriol des années 2010 en Angleterre: évasion fiscale , marchandisation de tout, télé-réalité et ses coulisses ahurissantes , paupérisation des classes moyennes.

Mais il le fait avec une bonne dose d'humour noir, de tendresse pour ses personnages, et va même jusqu'à flirter avec le fantastique, dans un délire arachnéen délicieux...

Vraiment un très bon cru, dont je me suis délectée!
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Une couverture énigmatique et attirante, tel est le premier atout du dernier opus de Jonathan Coe.

Qu'y a-t-il de commun entre un rapace en plein vol, la bouille sympa d'un garçonnet surgissant d'un centre de table, un bus londonien ou « le testament à l'anglaise », célèbre roman de l'auteur ?
Nous le découvrons petit à petit au fil de ce roman puzzle que j'ai trouvé particulièrement bien construit et original.

Dans une première partie, l'auteur nous présente deux fillettes Rachel et Allison qui passent quelques jours chez les grands-parents de cette dernière. Elles font par hasard la connaissance d'une femme mystérieuse qu'elles surnomment « La folle à l'oiseau ».

Les autres chapitres semblent à première vue être des histoires différentes.
Mais le talent de l'auteur nous fait découvrir à petite dose qu'elles sont toutes imbriquées les unes dans les autres avec pour fil conducteur le « Numéro 11 ».

Numéro d'une maison, numéro d'un autobus, ou demeure du premier ministre britannique ou peut-être tout simplement numéro fétiche de l'auteur, ce « 11 » nous poursuit tout au long de cette lecture.

J'ai aimé me perdre dans ce labyrinthe, pour subitement retrouver ce fameux « numéro 11 » au fil de ces histoires qui s'enchâssent avec maestria comme les tesselles d'une mosaïque.

Jonathan Coe est probablement l'auteur britannique contemporain que je préfère, j'ai lu beaucoup de ces livres, mais toujours pas ce fameux « testament à l'anglaise ». Je vais y remédier au plus tôt.
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Après 3 lectures en demie teinte (pour ne pas dire un peu décevantes), j'ai choisi une valeur sûre : Jonathan Coe. Et comme prévu je me suis de nouveau régalée ! Humour tout british, description cynique de notre société (en fait je devrais dire "description réaliste"), et une petite touche de fantastique !
Jonathan Coe pointe toutes les dérives actuelles. La jeune fille qui vit des minimas sociaux, vend deux tableaux qu'elle a peints, ne déclare pas cette vente et se retrouve pour 6 mois en prison pour fraude. de l'autre côté le multi milliardaire qui fait de l'optimisation fiscale et ne paie pas d'impôts.... Quelle tristesse ! Rien n'échappe au regard acerbe de l'auteur : la santé, la presse, la téléréalité.... C'est noir mais aussi drôle !
Le plus triste c'est que c'est le fantastique qui rétablit un peu de justice.... autrement dit, dans la réalité, on n'a pas cet espoir.....

Un excellent cru de Jonathan Coe qui m'a donné envie de relire "Testament à l'anglaise" lu il y a déjà bien longtemps....
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Une mystérieuse "folle à l'oiseau" habitant une maison au numéro 11 , rue superflue (traduction de l'anglais Needless) dans le village des grands-parents de Rachel, intrigue son amie Alison à l'imagination fertile...L'annonce de la mort suspecte à la télé d'un inspecteur de l'ONU en Irak se mêlant chez les fillettes à la découverte d'un étrange cadavre...Et la carte d'un jeu représentant une horrible araignée.

Quelques années plus tard, une bibliothécaire, la mère d'Alison, est réduite à se réchauffer dans le bus de la ligne 11, car la bibliothèque de quartier n'est plus une priorité en période de crise...Ayant toujours rêvé de percer dans la chanson, elle accepte de se soumettre à une émission de téléréalité dont elle ressort traumatisée après avoir été forcée à manger des insectes vivants en direct...

La remise d'un prix prestigieux, le Winshaw, dans la bibliothèque luxueuse de Birmingham, est l'occasion d'une curieuse nouveauté : des menus vivants, à savoir des têtes humaines au centre des tables, guidant les convives dans le choix des mets. Mais il se trouve que celui de la table numéro 11 est suspecté d'avoir assassiné deux humoristes qui s'étaient moqué de la fille d'un célèbre et richissime journaliste conservateur...Joséphine Winshaw-Eaves, elle même, dont la médiocrité n'a pour égal que la hargne et qui enverra notre pauvre Alison en prison. Alison, pauvre, noire et unijambiste, accusée d'avoir escroqué de quelques livres les services sociaux.

Et Rachel ? Brillante étudiante, son diplôme d'Oxford sous le bras, elle est embauchée pour l'aide aux devoirs des enfants d'une famille de millionnaires...les Gunn. Installée dans une maison d'un quartier huppé mais désert de Londres - la plupart des maisons étant des placements financiers - elle découvre le monde de la démesure. Et un étrange chantier : la vaste demeure où le personnel de maison est soigneusement mis à part, où les promeneuses de chiens gagnent plus que les cadres des banques, doit être agrandie en creusant des étages souterrains : 11 exactement. Mais des disparitions sont signalées, les ouvriers du chantier inquiets, une horrible créature remonte des profondeurs...Vengeance venue du monde des ténèbres ?

Dans ce roman foisonnant, Jonathan Coe nous dépeint avec un humour féroce l'aberrante réalité de notre monde contemporain, l'effroyable inversement des valeurs, la banalisation d'une violence née de l'abandon de toute morale et de toute culture, où la valeur marchande est devenue l'unique critère d'évaluation de toute activité humaine. Un régal ! Que je ne peux que vous conseiller en cette pluvieuse journée du 11 janvier !
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Lors d'une rencontre en librairie, Jonathan Coe avait expliqué qu'il aimait bien piocher dans la galerie de personnages secondaires qu'il développe dans ses histoires afin de les faire vivre dans d'autres (c'était le cas avec le héros de Expo 58, déjà brièvement croisé dans La pluie avant qu'elle tombe) et qu'il avait bien l'intention de continuer. Alors ce Numéro 11, présenté comme une suite à Testament à l'anglaise (l'un de mes premiers chocs littéraires), n'est pas vraiment une surprise sur le papier... mais se révèle être un numéro d'écrivain assez époustouflant.

Pourtant, il a failli me perdre lors du premier chapitre. Etait-ce bien du Jonathan Coe que j'étais en train de lire, ces aventures à hauteur d'enfant où le moindre événement prend une ampleur dramatique ? Les toutes jeunes Rachel et Allison confrontées aux mystères du monde des adultes vont néanmoins devenir grandes et ce début un peu poussif prendre finalement tout son sens. Car ce que livre Jonathan Coe est un travail d'orfèvre, un roman tissé comme une toile (oui, cette comparaison est bien volontaire) dans laquelle le lecteur se retrouve totalement collé. Une intrigue qui s'empare de son esprit et ne le lâche plus. Ce n'est pas une suite à Testament à l'anglaise. C'est plutôt le témoignage de ce que l'Angleterre dépeinte dans ce roman est devenue sous l'influence libérale poussée à l'extrême, sous le règne quasiment exclusif de la finance symbolisés par la famille Winshaw, dont l'ombre plane sur Numéro 11.

A commencer par ce titre. Onzième roman de l'auteur paraît-il. Mais surtout, le 11, Downing Street, résidence voisine de celle du Premier Ministre (plus connue), hébergeant le Chancelier de l'Echiquier ou Ministre chargé des finances et du Trésor. le centre du monde ou en tout cas de celui vu par les dirigeants britanniques adeptes du libéralisme. A partir de là, les cinq parties construites autour du chiffre 11 prennent un éclairage tout à fait impactant, chaque partie venant servir le tableau grinçant que dresse Jonathan Coe. Où dominent les inégalités. Où les puissants manipulent les foules. Où les très riches creusent le sol pour agrandir leurs demeures (jusqu'à 11 niveaux en sous-sol !) et caser les salles de sport, de cinéma ou les piscines, tandis que les étudiants galèrent pour rembourser les prêts qu'ils se sont mis sur le dos, que les foules se pressent dans les banques alimentaires, que les immigrées roumaines promènent les chiens des familles aisées dans les allées des parcs. Personnages invisibles. Vraiment ?

Comme d'habitude avec l'auteur, c'est riche, c'est dense, c'est intelligent. Mais il y a ici quelque chose en plus. Une virtuosité folle, une maîtrise qui lui autorise un détachement rare dans la façon de mener sa trame en dehors des règles et des codes. C'est puissant, pertinent et méchant. Certes, ce livre peut paraître déstabilisant dans sa forme car il demande un peu de travail au lecteur. Mais surtout, il devrait amener à se poser des questions sur notre monde (La Grande-Bretagne, ce n'est pas si loin...), cette finance qui nous gouverne (tiens tiens...), ces mensonges qui inondent la sphère médiatique, cette société de l'apparence... le miroir renvoie une image plutôt terrifiante.

Un nouveau joyau donc, qui vient enrichir mon étagère dédiée à Jonathan Coe. Gageons que l'auteur ne s'arrêtera pas en si bon chemin et que moi, je serai là pour l'accueillir, encore et toujours.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Quel auteur incroyable que Jonathan Coe ! On ne sait vraiment jamais ce qu'on va découvrir quand on ouvre un de ses romans. Celui-ci n'échappe pas à cette règle. Un roman en forme de contes, d'une certaine façon, très cruels.
Ça débute par une histoire à faire peur aux enfants et ça finit pareil. Il y a du surnaturel, de la métaphore bien gore, la tristesse insoutenable des shows télévisés, la maladie, l'absence, l'amour.
Les transformations de la société, importantes et profondes sont traitées par le biais d'un fil conducteur : deux filles, amies, que l'on suit de l'enfance à l'âge adulte.
Le monde dans lequel nous vivons.
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Plus atypique que cette couverture,on a du mal à trouver ,et plus étrange encore ce roman.
Nous sommes à mi-chemin entre la réalité et le fantastique.En lisant ce roman ,j'avais l'impression de regarder dans un kaléidoscope. le fil conducteur est le numéro onze,car tout se joue autour du chiffre onze,ainsi que l'amitié unissant Rachel et Alison. Nous allons les suivre de leur enfance à leur vie de jeune femme.
Ce roman se divise en cinq histoires qui toutes nous ramèneront par des voies détournées à Rachel et Alison.Mais sous ces histoires se cache une brillante satire sociale enveloppée d' humour grinçant de la société anglaise actuelle.C'est terriblement bien construit ,original,et parfois déroutant,mais je ne veux pas en dire plus ,si ce n'est que ce livre m'a quelque peu envoûté par sa construction et l'histoire très " bizaroïde".J'ai beaucoup apprécié cet auteur et je recommande ce " numéro11" chaleureusement .
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Numéro 11 est le ... onzième roman de Jonathan Coe. Pour les lecteurs britanniques, le chiffre 11 évoque immanquablement la résidence du Chancelier de l'Echiquier, là où se décide la politique économique du pays. Et si le livre s'amuse à en faire une sorte de fil rouge, il ne faut pas lui accorder plus d'importance que cela. Par sa construction, en 5 segments en apparence indépendants, et son propos, rien de moins qu'un état des lieux du Royaume-Unis après Blair, l'ouvrage se révèle bien plus ambitieux que les deux prédécesseurs de son auteur, La vie très privée de Mr Sim et Expo 58. Pour autant, il n'en est pas moins passionnant quoique nettement moins drôle. Coe ausculte l'état déliquescent de notre voisin d'Outre-Manche sous la forme d'histoires qui tiennent de la satire acerbe avec des récits qui se complètent mais diffèrent totalement dans la tonalité. Il y a de quoi être décontenancé mais Jonathan Coe a volontairement conçu son roman ainsi quitte à surprendre son lecteur, à le mettre mal à l'aise et même à l'effrayer. La partie la plus violente, et la plus amusante aussi, est sans doute celle ayant trait à la télé-réalité, particulièrement incisive et cruelle. Mais Numéro 11 n'hésite pas non plus à aborder le registre du fantastique, en particulier dans sa dernière histoire, à déconseiller aux arachnophobes, laquelle se termine de façon disons énigmatique. Les ruptures de ton sont nombreuses mais le talent de conteur de l'écrivain britannique fait tout passer tellement son style est fluide et son art du suspense aiguisé. Par ailleurs, même s'il prend des voies très détournées, le livre ne raconte t-il pas finalement l'amitié sur 12 ans de deux jeunes filles, une relation un temps victime des réseaux sociaux (joli clin d'oeil) ? Numéro 11 est pessimiste dans l'âme et assez cruel, certes, mais il reste encore quelques raisons d'espérer, même en des temps aussi difficiles et troubles que les nôtres. Pas sûr que cela soit la morale du roman mais c'en est une que l'on peut y trouver, en cherchant bien.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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