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Critique de jeandubus


J'aime la métaphore lorsqu'elle atteint la dimension allégorique et ce livre prend une telle hauteur qu'il arrive sans effort à convaincre le vieil athée que je suis depuis l'âge de raison.

L'âge de raison c'est celui du « garçon » qu'accompagne L' « homme » débarquant en terre inconnue qui ont tous deux le choix d'un prénom et d'un âge et qu'on appelle respectivement David et Simón.

Simón sait qu'il découvrira la mère de David au premier regard. S'il se considère comme le parrain du garçon de cinq ou six ans égaré sans identité sur le bateau le conduisant à Belstar, port d'attache de la terre inconnue, il sait aussi que le garçon a besoin d'une mère. Simón souffre de la mémoire de sa mémoire enfuie. Il lutte pour s'intégrer aux groupes particulièrement vertueux et fraternels qui les accueillent.

Sur cette terre inconnue on parle español. L'homme et le garçon apprennent cette langue. Simón est docker et transporte des sacs de grains, Simón et David habitent un petit appartement dans la barre est de Novilla près du port. Simón rencontre Inés et décide que Inés est la mère de David.

David a donc un père et une mère qui ne sont pas ses parents biologiques. Inés, vierge, aime David comme une mère, « plus que tout » et Simón travailleur et exilé aime David comme un père mais préfère rester en retrait pour le bonheur de David.

Lorsque David doit aller à l'école, lorsqu'il a peut-être six ans, les problèmes d'insertions se posent parce que les professeurs n'ont que des références conformes à un savoir transmis par les aînés. Or il se trouve que pour David une pomme plus une pomme ne font pas deux pommes. David considère que dans cette formule simple il y a une fracture entre un et deux. David a donc une avance vertigineuse en termes de mathématiques.

(Chacun sait d'ailleurs que une pomme plus une poire ne font pas deux pommes-poires ou bien alors font deux « fruits », ce qui est très différent de la formulation « pomme » initiale, et que l'arithmétique ne sait pas résoudre cette équation sauf par des pirouettes amusantes).

David ne peut donc rester à l'école puisqu'il est plus savant que ses maîtres. Et ces derniers veulent l'envoyer dans un centre spécialisé. Les « savants conformistes » apparaissent comme les seules personnes non fraternelles de la communauté, capables de lancer la machine judiciaire et policière, tant leur crainte d'être découverts est grande.

Ne restent alors que la fuite de tous et l'émancipation inéluctable de David qui commence à désigner des frères un peu partout.
Dans cet élan prosélyte commence à naître chez le lecteur extasié, une petite envie de « fessée » pour ce martien qui n'est pourtant pas coupable de l'être !

De dimension universelle cette fable où chaque rôle est parfaitement distribué est merveilleusement écrite et fourmille de belles choses, de raisonnements simples qui emportent l'adhésion.

Merci au traducteur d'avoir traduit "The" en "une" dans le titre...

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