Une enfance de Jésus

Un roman sur le déracinement.

Doit-on se laver de son passé et oublier ses désirs d'alors en arrivant sur une nouvelle terre? C'est la position de chacun dans la terre d'exil et pourtant le narrateur n'y parvient pas. le risque est trop grand de perdre ce qui faisait son humanité. Son humanité dans ce contexte, c'est avant tout sa paternité, ou parentalité vis-à-vis du petit garcon.

L'enfant, David, n'a pas d'attache hormis le narrateur. Sur le bateau de passe, la feuille qui le liait à sa mère s'est envolée ; c'est ainsi qu'il s'agrippe au narrateur et que ce dernier décide de le prendre en charge en attendant de le remettre à sa mère...
Et avant de le remettre à une inconnue qui joue au tennis et qui a un chien et qu'il identifie comme sa mère.

Ce roman est alambiqué et aride. Coetzee cherche vraisemblablement à atteindre une forme de lyrisme par une écriture sèche et peu expressive ; comme un écho à ce nouveau monde qui n'est que poussière et murs rectilignes. D'un autre côté, il nous abreuve de discussions philosophiques d'une lourdeur insupportable.

Sans moi.

Coetzee John Maxwell, – "Une enfance de Jésus " – Seuil, 2013 (ISBN 978-2021099850) titre original : "The Childhood of Jesus" publié en 2013.

Pour ma part, en dehors de son nom, j’ignorais quasiment tout de cet auteur, je suis donc allé faire un tour sur Wikipedia : John Maxwell Coetzee est un écrivain sud-africain, naturalisé australien, écrivant en anglais, né en 1940, Prix Nobel de littérature 2003 (pour plus de détails, consulter l’article en question).

Le titre est faussement évocateur, il n’est nullement question de l’histoire de Jésus Christ dans ce roman, et la similitude n’est que très lointaine.
Synopsis : De nos jours, un enfant dénommé David (environ cinq ans), accompagné d’un homme dénommé Simon (environ quarante-cinq ans) débarquent dans un pays refuge où l’on parle espagnol, après avoir fui un pays dont on ne saura jamais rien ; Simon a accepté de s’occuper de cet orphelin trouvé sur le bateau, et il est convaincu de parvenir à lui retrouver une mère, chose qui advient rapidement lorsqu’il voit une dénommée Inès (jeune femme vierge, nous précise-t-on) jouer au tennis en compagnie de ses deux frères. Après quelqu’hésitation, la jeune femme en question accepte de jouer le rôle de mère, et se met à infantiliser le garçon qui devient un petit tyran domestique. Simon a trouvé un travail exténuant de docker, mais continue de se soucier de l’enfant et de la mère de substitution. La tentative de scolarisation de l’enfant échoue. Le pays dans lequel se joue ce récit est peuplé de gens aseptisés, qui ne visent qu’à un raisonnable bonheur consistant à ne jamais se poser de questions, tout en prévoyant des services d’assistance pour que les gens restent dans les limites imparties (ça fait penser un peu à l’ex RDA-DDR). On est tantôt dans un pays imaginaire, tantôt dans la réalité la plus sordide (scène du débouchage des toilettes…).

Quelques grandes théories plaquées au fil du récit, que ce soit sur le langage ou sur l’éducation. Le plus invraisemblable étant tous ces adultes, réfugiés comme Simon, dont l’auteur nous garantit qu’elles et qu’ils ont tout oublié de leur passé. Il paraît que ça se voudrait une imitation de Kafka, dans une écriture dite « post-moderne » (à supposer que ce concept ait un sens quelconque)…
Bof, je n’accroche pas du tout du tout à ce type de fiction, et je suppose que Coetzee s’est un peu fichu du monde en commettant ce roman, dont l’écriture n’a pas dû lui demander trop d’efforts. Il faudrait que je lise un autre roman de cet auteur pour confirmer ou infirmer cette impression, mais cette première approche ne m’en donne guère envie…

Décroché au bout de 200 pages...