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Critique de elodiedupuis


Je ne m'attendais pas à grand chose en lisant ce livre. Je connaissais déjà les positions de Mme Coffin, positions absolument honteuses pour une élue à la mairie de Paris.

En se revendiquant porte-parole du féminisme, des lesbiennes, des femmes en général, puis en écrivant ce livre, elle fait un doigt à ces communautés, à son sexe, après leur avoir craché à la figure.

Les féministes (du moins, pas les extrémistes) essayent depuis des années de montrer que leurs causes sont faites pour plus d'égalité dans la société, et qu'en aucun cas, elles ne détestent les hommes. A. Coffin écrit que le féminisme n'est bien que si on arrive à vivre sans les hommes, au point de refuser de consommer tout contenu culturel produit par un homme, qu'importe sa position politique (ce "régime" n'est que culturel, elle continue évidemment à profiter du confort de choses produites par des hommes). Elle veut qu' "ils paient". Elle parle d'eux comme Hitler aurait parlé des juifs. Elle trouve que l'hétérosexualité des femmes est un problème, et que les femmes lesbiennes sont plus exigeantes... parce qu'elles sont lesbiennes. C'est bien d'insulter 95% des femmes.

Les personnes LGBT ont essayé, pendant des années, de convaincre le reste de la population, qu'ils étaient parfaitement normaux, que leur seule différence résidait dans leur orientation sexuelle.
A. Coffin nous répète encore et encore dans son livre qu'être LGBT implique forcément un "activisme", une façon de penser, que cela "ne se limite pas à une attirance sexuelle". Elle n'arrive d'ailleurs pas à comprendre que des personnalités LGBT ne veuillent pas faire un "coming out" sur un plateau télé, en imitant les coming out à l'américaine, qui sont de véritables spectacles selon elle, ou qu'elles ne souhaitent pas être associée à un quelconque activisme (avec des activistes comme Coffin, est-ce surprenant?)
Elle n'a pas de problèmes à traiter ces gens souhaitant simplement vivre leur vie paisiblement qu'ils sont "égoïstes et ingrats". Parce qu'ils ne veulent pas rappeler qu'ils sont gays à chaque fois qu'on parle d'eux.
Ses descriptions des lesbiennes sont d'ailleurs risibles: les lesbiennes sont forcément dévouées à autrui, forcément activistes, le "condensé de la rage des femmes", "plus intelligentes", des "génies universalistes", forcément vertueuses selon sa logique. Est-ce qu'une lesbienne est vraiment lesbienne si elle en désaccord avec Coffin?

Et je conseille le plus sérieusement du monde à Mme Coffin d'aller voir un bon psychiatre, parce qu'avoir des idées pareilles en tête constamment doit être une torture au quotidien. Elle est très sérieusement paranoïaque, complexée, avec une vision du monde et de la place que devrait avoir son orientation sexuelle dans sa vie absolument délirante.

Non, il n'y a pas de conspiration mondiale des hommes contre les femmes. La majorité des hommes ne sont pas des ordures, des violeurs, des brutes, et encore moins des assassins. Ce n'est pas parce qu'il y a des mauvais pères et des mauvais maris que la figure du père et du mari est une invention du "méchant patriarcat", que la présence d'une figure paternelle est inutile pour le bon développement d'un enfant. Les gens ne s'opposent pas forcément à la PMA pour toutes parce qu'ils n'aiment pas les femmes qui font leur vie sans les hommes.

C'est encore pire si les hommes en question sont blancs. Alors que ce sont dans les pays des hommes blancs que les femmes et les LGBT sont les plus libres. Encore une fois, très logique de sa part.

Sans parler du fait que la plupart des exemples de "pouvoir masculin" qu'elle donne sont une ultra-minorité d'hommes qui emmerdent tout le reste de la population, hommes comme femmes? Les hommes au gouvernement ne sont absolument pas des cas généraux. Mais comme elle vit dans un entre soi bobo, où elle a vécu quasiment toute sa vie (elle est allée au lycée Condorcet, un lycée ultra-privilégié, un des meilleurs de France), elle ne s'en rend absolument pas compte.

Aussi, dans son livre, Coffin se confesse, nous montrant des pensées parfois très intimes ... qui montrent encore plus son besoin d'accompagnement psychiatrique. Par exemple:

-lorsqu'elle était encore en couple hétérosexuel, elle se sentait mal parce qu'elle en ressentait du "contentement", qu'elle avait l'impression que tous les regards sur elle étaient forcément des "regards de validation", et qu'elle "offrai(t) du bonheur" aux autres en étant en couple hétérosexuel. Comme si tous les gens qu'elle croisait étaient obsédés par sa vie personnelle, se réjouissaient simplement parce qu'elle rentrait dans "le cadre".

-elle est incapable, tout le long du livre, de comprendre que quelqu'un puisse avoir un avis différent du sien sans être un être diabolique ou sous l'emprise de quelqu'un.

-ses complexes et problèmes sont toujours la faute de quelqu'un d'autre. Elle est complexée par les actrices au cinéma (parce qu'elle n'arrive pas à les imiter)? Elle en veut au cinéma. Elle n'a pas eu de modèle lesbien à la télé, ce qui fait qu'elle ne pourra jamais être une "lycéenne lesbienne"? On lui a volé dix ans de sa vie (pas de précision sur le "on"). Lorsqu'elle parle de son alcoolisme, elle mentionne un programme de désintoxication en plusieurs étapes, et elle ne comprend pas qu'il y ait une étape où il faut faire des excuses à son entourage (l'alcoolisme fait souvent des ravages dans l'entourage, ce qu'elle omet complètement). Selon elle, c'est inutile, non, il faut plutôt qu'elle aille demander des explications à ceux qui ont "tiré profit de (s)on alcoolisme". Qui a profité de son alcoolisme, alors qu'elle dit avoir bu en cachette?
-Et, elle est très modeste . Dans le premier chapitre, au tout début du livre, pour prévenir les reproches, elle compare son livre à une oeuvre incomprise, qui finit par révéler sa beauté malgré toutes les critiques, parce que les gens qui détestent, n'ont tout simplement pas compris, n'est-ce pas?

Pour ne citer que ça.

Et l'apologie du journalisme biaisé aussi. Comme si ce n'était pas déjà suffisamment un problème. A vrai dire, c'était le seul moment drôle du livre, parler du Monde, du Libération et de 20 Minutes comme d'affreux journaux intolérants (alors qu'ils sont déjà bien à gauche)

Bref, je ne conseille pas ce livre si vous n'aimez pas le manque de logique, l'intolérance, la bêtise, et les leçons de morale de la part de petites bobos parisiennes privilégiées. Parce que oui, Coffin est mille fois plus privilégié qu'au moins 95% des hommes de ce pays, qu'importe leur couleur de peau.
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