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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une cure de bien-être que m'a procuré ce livre. Un moment suspendu hors du temps, hors du monde.
Paolo Cognetti a décidé de vivre une expérience de solitude dans les hauteurs du Val d'Aoste. Là, tel Chris McCandless à qui il dédie ce carnet de montagne, il redécouvre les plaisirs simples de la nature. Entre les quatre murs dépouillés de son chalet (sa "baita" selon le terme italien qui a été judicieusement gardé dans la traduction française) et à travers quelques explorations dans les environs, il vit la vie authentique des montagnards.
Il nous ouvre (ou plutôt entrouvre) sa porte pour nous faire partager son quotidien, ses pensées, ses émotions.
C'est fin, c'est sensible, et j'ai senti instinctivement que je ne devais pas déranger, que je devais lire ce texte du bout des yeux et l'apprécier sans manifestations excessives.
Je ne devais pas me montrer, respecter la quiétude de l'auteur et prendre ce carnet comme un cadeau qui m'était fait. Un merveilleux cadeau qui m'est allé droit au coeur et m'a profondément touchée.
Ce petit livre est plein de poésie : dans les phrases de Paolo Cognetti mais aussi à travers les nombreuses citations toujours bien choisies et qui entrent en résonance avec les mots de l'auteur.
Dans un style différent mais avec une sensibilité et une faculté identiques de transmettre au lecteur l'amour de la montagne, de ses habitants, de sa faune et de sa flore, Paolo Cognetti va rejoindre sur mes étagères Erri de Luca. Et vive la littérature italienne !
Un livre que je recommande à tous ceux qui veulent respirer une bonne bouffée d'air frais et aussi à ceux qui trop accaparés par leurs activités trouveront peut-être dans ce texte l'incitation à faire une petite pause salutaire.
Un immense merci à Babelio et aux Éditions Zoé de m'avoir fait découvrir cette petite pépite.
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Quel bonheur de lecture ! Paolo Cognetti est un poète, admirateur de Thoreau, Muir, Chris McCandless (Into the Wild). Comme eux, il va vivre quelques temps en solitaire. Pour lui, ce sera à 2 000 mètres d'altitude au-dessus de la vallée d'Aoste d'où il est originaire. Il nous conte, à sa manière, la montagne, les montagnards, le dialecte, les arbres, la nature, et surtout les bouquetins, qui sont pour moi, une véritable fascination. Auteur nous parle d'hauteur. Pour ceux qui veulent une bonne bouffée d'oxygène.
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J'ai déjà lu ce livre de Cognetti traduit par Anita Rochedy. C'est le 3eme livre de Cognetti que je lis. Après New York est une fenêtre sans rideau. L'haleine des bêtes , les vapeurs de polenta et de lait infesté de fantômes. J'ai trouvé quelques cartes postales qui remontaient à son âge d'or. Comme un ermite, j'étais plus loquace sur ce chemin muletier. Perche coltivara, il y avait des tagliatelles vertes dessous. Adesso vado. Je respecte le sapin rouge comme l'habitant d'un pays sombre. J'aime le mélèze comme un frère. Il aime le soleil . Je vénère le pin cembro comme un dieu. Ils poussent dans des endroits inaccessibles à l' homme. J'ai du dire quelque chose comme une prière. Brumes . Et le bruit sourd des cailloux.
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Alors qu'il a une trentaine d'années, Paolo Cognetti décide de quitter la ville.
Il loue un chalet isolé en pleine montagne, dans le val d'Aoste pour, dit-il, faire l'expérience de la solitude.
Et peut-être retrouver le plaisir d'écrire, alors qu'il sort d'une suite d'expériences difficiles.
Il est souvent venu dans cette région étant enfant et c'est avec plaisir qu'il retrouve le superbe décor montagnard.
Mais c'est un citadin et il est partagé entre l'émerveillement de se réveiller dans la nature et les contraintes du lieu.
Même les bruits nocturnes l'effraient et il s'oblige à rester dehors pour s'apprivoiser au monde qui l'entoure, les lièvres, les souris, …
Pourtant il doit reconnaitre que ce qu'il aime particulièrement c'est partager ses impressions avec un « voisin » de montagne, un gardien de troupeau, un solitaire comme lui avec lequel il partage des repas tard le soir.
Ou son autre voisin qui a découvert la littérature sur le tard avec Sartre et Camus.


J'avais lu quelque temps avant « Les huit montagnes » qui est plus élaboré, plus romanesque aussi, mais qui comprend aussi cette partie « isolement en montagne pendant plusieurs mois ».
J'ai donc retrouvé cet amour de la nature chez Cognetti, ce lyrisme, ce besoin de retrouver l'inspiration loin de la ville aussi.
Les deux livres sont complémentaires et montrent que Cognetti est un véritable écrivain.
Il sait mêler ses expériences personnelles, sa sensibilité, sa passion pour la montagne, et le talent de savoir raconter une histoire.
Son nouveau livre vient de sortir, « Sans jamais atteindre le sommet », récit de voyage dans l'Himalaya et apprentissage, une nouvelle fois, de la solitude…
Cet auteur est une de mes grandes découvertes de l'année !


Et, très bonne nouvelle, je vais le voir à Saint-Malo à "Etonnants voyageurs" :-)

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Cela fait longtemps que je voulais lire un roman de Paolo Cognetti, et il était temps que je me décide à le faire. En fait "le garçon sauvage" n'est pas un roman, mais un récit autobiographique présenté comme un "carnet de montagne"...

Dans ce court récit de 140 pages à peine, traduit de l'italien par Anita Rochedy, le lecteur accompagne l'auteur dans une baita (une bergerie) au fin fond du Val d'Aoste...un beau voyage !
Pour une raison inconnue, et que nous n'avons pas besoin de savoir, l'auteur n'arrivant plus à écrire, décide de quitter la ville, Milan, où il habite, pour partir pendant toute une saison, s'installer dans la montagne.
Nous allons vivre avec lui au rythme de la nature et de ses rencontres. Là, il parcourt les sommets, s'isole du monde pour mieux réfléchir à son existence et à la civilisation qui l'entoure.
C'est avant-tout pour lui, une belle façon de renouer avec lui-même, car cette montagne, il la connaît bien, il y venait déjà lorsqu'il était enfant. Il écrivait des petits mots qu'il glissait dans les fentes des rochers, pour lui dire au revoir, en attendant l'été suivant...

C'est un beau récit initiatique, sincère et profond. A offrir à tous les amoureux de la montagne qui n'ont pas peur de la solitude...
En plus de quelques belles références littéraires, des descriptions de paysages, poétiques et magnifiques, qui m'ont enchantées, j'ai vraiment aimé me plonger dans cette ambiance particulière où tout est dans le ressenti du temps qui passe.

Un auteur que je relirai avec grand plaisir. Un beau voyage pas très loin de chez nous mais superbement décrit.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Cheminé par monts et vaux
Lumineux-
Traversé des lacs morts-et les ondes prisonnières
M'ont chuchoté
Un secret
Antonia Pozzi, Névés


Le garçon a trente ans et se sent « à bout de force ». On n'en saura pas plus sinon que tous ses projets semblent anéantis et l'idée de l'avenir, une chose bien farfelue.
Lui qui écrivait n'écrit plus, lui qui lisait ne lit plus. Enfin presque.
Il ressent encore quelque attirance pour ces auteurs qui ont un jour tourné le dos au monde, à la civilisation, pour vivre plus intensément, se mesurer au monde, le vrai : Henri David Thoreau, bien sûr, avec Walden, John Muir (naturaliste américain du XIXe militant pour la protection de la nature), Elisée Reclus (géographe anarchiste du XIXe siècle) et Mario Rigoni Stern. L'homme n'a pas « remis les pieds à la montagne » depuis dix ans et ses quelques économies lui permettraient de rester plusieurs mois sans travailler. Alors, il décide de louer une baita en bois et en pierre « là où les dernières forêts de conifères cèdent la place aux hauts pâturages » dans une vallée proche de celle où il a passé son enfance, le Val d'Aoste, à deux mille mètres d'altitude.
Cela dit, pas question de jouer les super-héros : « L'idée n'était pas de me mettre au supplice : si je trouvais quelque chose de bon là-haut, je resterais, mais je pouvais tomber plus bas encore, et dans ce cas, j'étais prêt à tourner les talons. » Pragmatique, le gars : la tête en haut, les pieds sur terre !
Un trente avril, il gare sa voiture au bout d'une route et emprunte le sentier à travers les bois. Il s'installe. L'occupation ne manque pas: il faut couper du bois, nettoyer le pré, créer un potager, faire des sillons avec une motobineuse, labourer, sarcler, ratisser ( j'ai soudain une pensée émue pour mon pauvre potager qui n'en a plus que le nom, pauvre carré de terre envahi d'herbes folles), il faut, disais-je, construire un banc pour lire et contempler le paysage, se repérer dans un nouvel espace où finalement, les traces des hommes sont nombreuses.
En effet, rien n'est naturel là où les bois ont été coupés pour construire des pistes de ski : « le paysage qui m'entourait, en apparence si authentique et sauvage, avec ses arbres, ses pâturages, ses torrents et ses rochers, était en fait le produit de siècles de labeur, un paysage artificiel au même titre que celui de la ville. » Déçu ? Non, pas du tout. Ce que recherche le narrateur est « exclusivement humain ». Pourquoi la baita d'à côté est-elle orientée de cette façon ? A qui appartenait ce vieux seau en bois vermoulu ?
Autrefois, le hameau était habité. Autrefois… il y a bien longtemps… Plongée dans l'enfance.
Les seuls habitants dorénavant sont les blaireaux et les renards. Dans son isolement, le narrateur s'imagine jouer le rôle de tous les habitants et s'amuse en se disant : « Je représentais à la fois l'habitant le plus en vue et l'indigent, le noble propriétaire et son fidèle gardien, le juge, l'invité, l'ivrogne, l'idiot du village : j'avais tant de moi dans les jambes qu'il m'arrivait parfois le soir de devoir sortir et m'en aller dans les bois pour me retrouver un peu seul. »
De toute façon, jouer les Robinson, ça n'est pas pour lui : la nuit, il est mort de trouille. Les bruits de la montagne sont inquiétants. Un soir, il brave courageusement le danger et décide… de dormir dehors ! « Un genre de traitement de choc » avoue-t-il, plein d'humour.
Et puis, prendre un café avec Remigio le proprio n'est pas désagréable surtout quand on découvre qu'il est aussi grand lecteur !
Plus tard, dans la saison, ce sont les bergers qui montent avec leurs bêtes, ça fait de la compagnie à l'homme qui constate, faisant preuve, par là-même, d'une grande lucidité: « Comme ermite, je ne valais pas un clou : j'étais monté là-haut pour rester seul et n'arrêtais pas de me chercher des amis. »
Ce Carnet de montagne est le récit d'une expérience : celle d'un homme qui ne se la joue pas et qui, s'il espère que la montagne va « le transformer en quelqu'un d'autre », comprendra vite qu'il doit s'accepter comme il est, avec ses faiblesses, ses fragilités, ses doutes, admettre, finalement, d'être ce qu'il est.
Un texte d'une grande sensibilité dans le regard porté sur les autres, sur la nature et d'une grande justesse dans l'analyse de soi. A cela, s'ajoute l'humour, cette distance indispensable, la seule capable de nous placer sur le chemin de nous-mêmes.
Une belle et tendre leçon de vie et de poésie…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Quel paradoxe que de trouver dans ce tout petit livre, dévoré d'une traite, un tel parfum d'éternité.
Paolo Cognetti voulait s'éloigner du monde et des hommes pour retrouver le goût d'écrire. Finalement il y a fait des rencontres et c'est en ce sens qu'il diffère un peu des récits de retraite en solitaire qu'on peut lire habituellement. L'auteur ne se vit pas comme un héro face aux éléments, il observe de tous ses yeux, il apprend de lui-même et des autres, il trouve sa juste place dans un décor somptueux ou la faune est reine et les mélèzes sont rois.
On se prend d'affection pour une marmotte mélomane ici, on s'inspire de la sagesse d'un vieux chien de berger plus loin, les chamois nous coupent le souffle, les saisons s'égrainent et quand vient l'heure de redescendre, ou de fermer ce carnet de montagne c'est enrichis de ces instants précieux qu'on retrouve notre réalité avec le sentiment confus d'avoir presque vécu une vie entière et de l'avoir laissée filer trop vite.
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Le narrateur, la trentaine, décide un beau jour de quitter la ville et de louer une maison en pleine montagne pour y passer quelques mois avec pour projet celui d'écrire et de tenter l'expérience de vivre seul.
Il retrouve vite ses marques, il a passé en altitude ses plus beaux étés jusqu'à l'âge de 20 ans.
Il marche, observe, écoute, dort peu, n'écrit pas mais fait de très belles rencontres.
C'est surtout pour lui l'occasion de se (re) connaître, de se reconnecter à lui même avec beaucoup d'humilité et d'honnêteté. Il se surprend à avoir peur, à ne pas se passer si facilement d'une présence amie, humaine ou animale.
Il raconte la montagne, le rapport qu'il entretient avec les arbres, les animaux. Il nous donne à observer et à réfléchir et c'est un pur régal.

Traduction Anita Rochedy
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Un très beau livre sur la quête de soi et un retour aux sources, à la nature. Une invitation à la réflexion sur la solitude.

La trentaine, Paolo Cognetti se sent bout de force et épuisé. Après avoir goûté aux plaisirs de la vie citadine, la nécessité de revenir à la nature s'impose à lui.

Ecrire est devenu un acte impossible pour lui. En revanche, il se plonge dans les livres. Ses lectures, il les consacre à des parcours d'individus à la recherche de solitude et qui tournent le dos à la civilisation. Il ne lui en faut pas plus pour prendre sa décision. Il se rend dans les Alpes et trouve une « baita » qu'il va habiter pendant une année.

En quête de solitude, il prend un immense plaisir à découvrir la nature et ses milliers de particularités, de sons, d'odeurs, de saveurs qu'elle offre.
Le hameau abandonné qu'il habite est l'occasion d'évoquer les âmes des maisons, en imaginant l'histoire des personnes qui y ont vécu. Chacun laisse un souvenir, des traces, une mémoire.
Il propose aussi une réflexion sur le paysage d'apparence si naturel qui n'est en fait qu'un artifice construit par l'Homme.
Sans oublier les rencontres qu'il effectue, une approche de l'autre qui est bien différente de la celle de la ville.

En résumé, j'ai eu beaucoup de plaisir à la lecture de cet ouvrage et j'ai découvert un nouvel auteur que je suivrai certainement. Un grand merci à l'opération Masse critique de Babelio et aux éditions 10/18 pour cette petite pépite !
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Encore un très beau livre de Paolo Cognetti, remarquablement traduit en français. Je regrette de ne pas l'avoir lu en premier, avant "les huit montagnes" que j'ai adoré. Cela explique sans doute les quatre étoiles et demi car l'effet surprise de la découverte de cette écriture souple, poétique et imagée n'a pas fonctionné de la même façon. Dans "les huit montagnes" l'auteur évoque aussi la complexité et la richesse des rapports familiaux. "Le garçon sauvage" est plus centré sur l'amitié, la montagne et propose une vaste réflexion sur le thème de la solitude voulue mais pas toujours facile à vivre. La description des paysages et des rapports humains est encore une fois lumineuse et chaleureuse.
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