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sur 1605 notes
Un pére, une mère, et un petit garçon,le narrateur.
Nous sommes au nord de l'Italie dans les années 80.
Ils vivent à Milan l'hiver et l'été c'est la vallée d'Aoste, et Grana où ils finiront par louer une petite maison. le père, un solitaire, se retrouve dans les longues randonnées en montagne, et malgré son mal de montagne, le petit le suivra, pour un temps.....
La maison de Grana sera aussi le début d'une très belle amitié entre Pietro, le petit garçon avec un autre du coin, Bruno. Ils partiront ensemble à la conquête de la montagne et de ses endroits secrets, remontant un torrent, s'aventurant dans les galléries condamnées d'anciennes mines, dévalisant des vieilles cahutes, surprenant des chamois ......nous entraînant à leur suite, pendant trois décennies.
Il y a une tristesse infinie dans cette histoire d'une famille « sans histoires » ( « Lui, irascible, autoritaire, intolérant, elle, forte et tranquille et conservatrice. Leur façon rassurante de jouer toujours le même rôle en sachant que l'autre jouera le sien : ce n'étaient pas de vraies discussions que les leurs, mais des dialogues écrits d'avance dont je devinais immanquablement la chute, et dans cette cage je finissais moi aussi par étouffer. »), une tristesse qui se fondra dans la beauté des montagnes et de la nature avec « La barma drola ».......

Paolo Cognetti nous raconte ici, une magnifique aventure spartiate de montagne et une histoire d'amitié et de solitude, qui rayonnent sur toutes les misères de la vie. J'ai adoré cette communion avec la nature et le personnage intègre et pur de Bruno le montagnard et sa conception de vie d'en profiter au présent (« ....Il vaut mieux pas trop penser à l'avenir.....autrement on devient fou.
-Alors à quoi je dois penser ?
-À maintenant. Elle est pas belle, cette journée ? »).
Il m'a rappellée le personnage de Novecento de Baricco qui ne descendra jamais à terre de son bateau. Un autre personnage que j'ai adoré.
Si vous aimez la montagne, vous serez comblé, pour le contraire je suis convaincue que ce beau livre vous donnera envie d'y aller faire un tour, et pourquoi pas sur les traces de Pietro dans le Piémont....... et même plus loin.
Un coup de coeur pour ce prix Strega , Goncourt italien 2017, amplement mérité !

Je remercie NetGalley et les Éditions Stock. Un livre que je n'aurais probablement pas lu s'il n'était sur le site, et ça aurait été bien dommage .

« -Et tu es né pour quoi, alors ?
- Pour être montagnard. »
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Authenticité
Simplicité
Force
Beauté

Voilà, selon moi, les ingrédients marquants de ce magnifique récit dont on comprend assez vite qu'il ne peut qu'être à forte connotation autobiographique car « Nul ne peut faire comprendre les sensations éprouvées là-haut à celui qui n'est pas sorti de chez lui » et qui n'a pas lui-même éprouvé la montagne avec ses pieds, ses muscles, son énergie et ses doutes.

L'histoire se déroule donc à la montagne, et plus précisément autour de Grana, petit village du Val d'Aoste. Pietro, jeune milanais, venu passé là ses vacances d'été avec ses parents, se lie d'amitié avec Bruno, un montagnard de son âge. Éprouvants tous les deux des difficultés relationnelles avec leurs pères, ils s'apprivoisent mutuellement et partagent fin de l'enfance, adolescence et découvertes des sommets.
Ils nouent une amitié solide qui leur permettra de se retrouver et s'entraider après une séparation d'une vingtaine d'années, l'un ayant voyagé, l'autre étant resté accroché à sa montagne.

Ce roman est pour moi une réussite totale, un témoignage d'une humanité rare, un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire. J'ai quasiment savouré chaque page, appréciant à la fois le style simple et poétique, l'histoire émouvante et forte, mélange de beauté et d'angoisse existentielle, à l'image de ce que peut inspirer la montagne elle-même.

Je ne résiste pas au plaisir de partager quelques impressions glanées lors de ma randonnée au coeur des huit montagnes :
« Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien »
« Il n'y a rien de mieux que la montagne pour se souvenir »
« C'est dans le souvenir que se trouve le plus beau refuge »
« Chaque fois que je revenais, j'avais l'impression de revenir à moi-même, au lieu où j'étais moi et où je me sentais bien. »
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Avec sa chemise de bûcheron canadien, sa barbe rousse, son regard farouche et son sourire timide, Paolo Cognetti est vraiment l'"uomo selvatico" qu'évoque le titre de son autre livre. Alors quand ce "montagnero" taciturne prend une nouvelle fois la plume , c'est un vrai cadeau qu'il nous fait!

Le secret d'un bon livre est là: avoir vraiment quelque chose de fort et d'essentiel à dire, à partager, à faire revivre.

Dans une interview, Paolo Cognetti, comme on se jette à l'eau et comme pour en finir avec les finasseries littéraires et mondaines où sa modestie un peu rugueuse est mise à rude epreuve, lâche soudain : " C'est une histoire d'amour!" . Et tout est dit!

Loin de tout poncif, de toute bleuette, de tout roman autobiographique à la gomme, "Les Huit Montagnes" sont une histoire d'amour.

Un amour profond, total, dévorant du narrateur, Pietro, pour la montagne- la sienne, le Grenon, dans le Val d'Aoste, et, plus tard, pour toutes celles qui gravitent et se laissent parfois gravir, autour du divin Himalaya, mère primitive de toutes les montagnes du monde.

Un amour tardif et contrarié pour un père irascible et despotique qui lui a laissé l'amour de la montagne en héritage- et même quelque chose de plus - à construire, à gravir, à découvrir- comme une bouteille qu'on jetterait dans les moraines glaciaires pour qu'elle délivre un jour son message..

Un amour enfin pour Bruno, son frère en montagne, son double immobile, attaché à la montagne de son enfance jusqu'à l'abnégation.

Le monde des hommes est bien différent, là-haut, de celui des femmes, plus concernées par la vie sociale, le lien, la parole. À l'exception notoire de la mère de Bruno, madre selvatica s'il en fût, les femmes restent en prise avec le réel, les autres, le monde. Les hommes, eux, sont gagnés par la montagne comme on est gagné par la fièvre. Elle peut tout leur prendre- et elle le fait sans hésiter- elle qui leur donne tant!

J'ai dévoré en v.o. avec une grande émotion ce livre magnifique-pardon pour les traductions sûrement maladroites de mes passages préférés...

Un peu comme si j'avais moi aussi, escaladé quelque sommet, comme si j'avais pu entrevoir, du haut d'un col perdu dans les nuages, un petit lac de montagne, serti, comme une gemme bleue, entre les éboulis de rochers.

Le vieux plateau d'Aubrac, la maison de granit qui fait le gros dos au vent d'écir, les longues balades avec mon chien sur le plateau où les dernières vaches, avant de redescendre dans les vallées pour l'hiver, goûtent le beau soleil de Toussaint et l'herbe rase et déjà fauve : voilà ma montagne à moi - pas bien haute, mais solitaire et éprise de grand ciel.

Quel merveilleux hasard d'avoir emporté ici, pour les lire, ces Huit montagnes qui font rêver, penser et voyager!

Un grand merci à Bookycooky à qui je dois cette belle randonnée existentielle!

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Revenant chaque été dans le même hameau perdu des montagnes du Val d'Aoste, un petit citadin se lie d'amitié avec un gamin du cru et découvre à son contact la rudesse et les beautés de la nature alpine. Parvenu à l'âge adulte et cherchant sa voie après la disparition d'un père qu'il n'a jamais vraiment compris, Pietro finira par retourner auprès de son ami, toujours resté sur le même pan d'alpage où il tente obstinément de maintenir un mode de vie d'un autre siècle.


Il est impossible de ne pas voir de larges traits autobiographiques dans la narration de Pietro, tant cette histoire exprime d'intime ressenti et revêt des accents d'authenticité jusque dans ses plus infimes détails. L'intrigue, très simple, tire son épaisseur de ses personnages, dont on découvre peu à peu les multiples nuances, restituées avec une sensibilité toute de finesse et de pudeur. Chez Paolo Cognetti, l'émotion ressemble à ce petit torrent de montagne qui, dans son livre, court sous-terre avant d'émerger plus en aval : on la ressent plus qu'on ne la lit, elle sourd au travers des lignes et se laisse deviner plus qu'elle ne s'exprime. Et elle s'enterre parfois au tréfonds d'une génération pour rejaillir à la suivante, dans de curieuses répétitions des mêmes destins.


La couleur de ce livre est d'abord celle d'une indéfectible amitié, entre deux garçons, puis deux adultes, que tout sépare : Pietro se cherche de par le monde, Bruno s'accroche à la montagne qu'il n'a jamais quittée, mais, chacun à leur façon, ils vivent les mêmes apprentissages et les mêmes blessures, tentant de se construire un avenir en se réconciliant avec leur passé et leur héritage filial.


Aux prises avec leurs tâtonnements et leurs drames, tous deux tirent leur force de leur seul vrai point d'ancrage : la montagne et l'amour viscéral qu'elle leur inspire. Omniprésente, elle est leur refuge, leur lieu de repli, leur cachette face à un monde oublieux des vrais essentiels. Elle leur offre la liberté et la solitude au sein de grandioses espaces de nature préservée, une vie rude et spartiate au rythme des saisons, le calme et l'apaisement au contact d'une simple authenticité, la souffrance et le plaisir de l'effort physique.


Une grande tristesse et une vraie sincérité émanent de ce livre que l'on quitte le coeur serré et les larmes aux yeux, mais les jambes musclées, les poumons oxygénés et les yeux tournés vers les cimes de l'avenir. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Pietro, un garçon de la ville, il habite Milan chez ses parents, raconte son amitié avec Bruno, un garçon des montagnes, du petit village de Grana dans le Val d'Aoste. Ils sont âgés de onze ans lorsqu'ils font connaissance à Grana où les parents de Pietro vont désormais passer tous les étés.
Le père de Pietro les emmène vers les plus hauts cols, les plus hautes montagnes qui les entourent. En haute altitude, Pietro subit le mal des montagnes, il a essayé de le cacher mais lors d'une ascension, il remet tripes et boyaux devant son père inquiet qui dès lors donne le signal de la descente.
Pietro et Bruno se perdent de vue, ce n'est que vingt ans plus tard qu'ils se retrouvent ...
Paolo Cognetti dépeint, dans une langue poétique, la montagne et l'amitié à toute épreuve qui unit Pietro et Bruno.
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A la recherche de fraîcheur et de plantes pour Génépi, mon regard se porte vers là-haut, vers l'infini et au-delà des nuages, des cimes majestueuses parcourues par des bourrus locaux, des chamois ou quelques touristes. Que vais-je bien y trouver là-haut que je n'aurais pas ici, en bas ? le silence, probablement. Car plus l'on monte, plus il est accepté, probablement pour pouvoir y communier toute l'essence de son être avec celle de la nature. L'amitié aussi. C'est dans ces hauteurs au milieu de la rocaille et du silence que va se forger une amitié forte, et durable, espérons plus que les neiges éternelles qui fondent à vue d'oeil, entre deux gamins, un de la ville, l'autre d'ici. Pietro et Bruno au coeur de la vallée d'Aoste. L'apprentissage de la vie, la vie de son père aussi.

Des souvenirs d'enfance, des brouilles avec le vieux, des regrets finalement. Entre mélancolie et tristesse, ce roman est avant tout une histoire de solitude et de silence. J'écoute le vent, j'entends une trompette un piano comme un air de jazz, air pur air sensuel. Je perçois même le cri de la marmotte en rut, et tout devient beau dans ce silence empli d'amour et de respect. L'eau s'infiltre entre les roches lui conférant des années après sa pureté, comme l'amitié qui met des années à se construire, dans la patience et le silence des montagnes.

Ces huit montagnes seraient donc le genre de roman à offrir pour entretenir l'amitié, juste avec une bière à partager et de longs silences qui en disent souvent plus sur les émotions que des mots envoyés au vent. Que leurs cimes percent les nuages himalayens ou transalpins, le regard se porte toujours vers l'intérieur, celui de l'âme, et donc de l'âme de l'autre, compagnon de cordée, de route ou de vie.
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Un livre d'une grande humanité, une bouffée d'oxygène, une très belle histoire vraiment. Peu de personnages mais des liens très forts entre eux.
Une relation père fils un peu compliquée, une amitié improbable puis indéfectible, une oscillation entre le monde urbain et le monde rural, entre la vie solitaire et la vie en société, les difficultés d'intégration à cette même vie en société. ..Et puis, le personnage principal, celui qui prend la plus grande place dans ce beau roman, la montagne.Et qu'elle est belle cette montagne! Elle offre, par son immensité, la liberté et le repos de l'esprit, elle s'offre aux yeux éblouis de nos principaux protagonistes.Elle est belle, attirante, fascinante mais aussi implacable, un peu sournoise pour qui croit l'apprivoiser et s'en faire une amie docile et résignée .
Ce livre nous emmène à l'assaut des cimes, on voit les torrents argentés dévaler les pentes en chantant, les pierres roulent sous les pas, les panoramas dévoilent leurs richesses, c'est sublime.
Mais ne nous trompons pas, ce livre est bien plus qu'une belle promenade. Son rythme lent arrête le temps, pas la réflexion. J'ai passé un très bon moment et ce malgré le sérieux et la gravité de la situation.
Assurément besoin d'aller "à la montagne", l'été, tout au moins...
Amateurs de ski, luge, grandes stations, remonte-pentes et télésiège,s'abstenir.
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Les huit montagnes, c'est l'histoire d'une amitié indéfectible entre deux gamins devenus adultes à l'ombre de figures paternelles troublées. Pietro est un petit gars de la ville, que ses parents emmènent chaque année de Milan au petit village de Grana, dans les montagnes du Val d'Aoste. Bruno, son futur alter-ego alpestre, est un rude montagnard en devenir, dans ce coin perdu négligé par les touristes. D'été en été, au fil des échappées dans les alpages, le long du torrent ou sur les sommets environnants, les garçons fraternisent, un lien profond se tisse entre eux, fait de peu de mots. Ils ont en commun de vivre une relation compliquée avec leurs pères respectifs, qui leur ont pourtant chacun transmis leur amour de la montagne, de cet univers rude et sauvage, à la fois hostile et réconfortant. A l'âge adulte, les chemins des deux amis se séparent. Ou plutôt, celui de Pietro s'écarte de celui de Bruno, jusqu'au bout inamovible comme un roc, autant que sa montagne à laquelle il reste enraciné par le coeur. Pietro mettra vingt ans à y revenir, et contre toute attente "grâce" à son père. Grana redevient son port d'attache dans son errance et sa quête de soi, parce qu'il ne peut s'empêcher de partir et repartir dans l'Himalaya, à la recherche d'autres montagnes authentiques et encore vierges de tourisme de masse.
Que dire encore après 169 critiques sur Babelio ? Ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre me rappelle ce que j'éprouve quand je vais en montagne. Beauté, force, grandeur et puissance de la Nature, qui se débrouille parfaitement sans l'humain. Lequel devrait faire preuve d'humilité devant ces chefs-d'oeuvre de pierre au lieu de les défigurer en y aménageant des pistes de ski. Mais je m'égare. Bref, ce texte est lui aussi magnifique, grandiose et sobre, avec ses deux personnages principaux tellement attachants, l'un si sûr de son destin, entêté même, intègre, solide, l'autre moins assuré mais d'une loyauté à toute épreuve. Mention spéciale aux mères des deux garçons, héroïnes ordinaires dont la présence discrète est tout sauf accessoire. Dans cet hymne à l'amitié, la montagne est bien plus qu'un décor, elle est une raison de vivre, un espoir, un refuge, et le réceptacle d'histoires familiales tristes et de solitudes infinies. Nostalgie, pureté, beauté, ce sont les mots qui pour moi ressortent de cette lecture inspirée (une fois de plus :-)) par Bookycooky.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Quand vient l'été, Pietro et ses parents quittent Milan et partent à la découverte de nouveaux villages, sentiers ou montagnes. Si son père s'aventure seul, Pietro, lui, reste avec sa maman, elle-même refusant de monter sur le glacier. Dès lors que Pietro atteint l'âge de 11 ans, toute la famille se rend dans le petite village de Grana, dans les montagnes du Val d'Aoste. La même maison louée où ils retrouvent leurs marques, le même garçon des montagnes, Bruno, que Pietro retrouve avec plaisir tous les étés. Quand celui-ci n'est pas occupé à garder ses vaches, les deux garçons sont inséparables, s'aventurant ici ou là. Un jour où Bruno était à l'alpage, son père décide qu'il est enfin temps pour lui d'aller en montagne ensemble...

Pietro, l'enfant de la ville, et Bruno, l'enfant des montagnes, vont, malgré leurs différences, se lier d'amitié. Une amitié indéfectible et forte, malgré les années qui les aura éloignés, malgré leurs modes de vie opposés, l'un profondément ancré à ses montagnes, l'autre, initialement réfractaire aux voyages, s'aventurant de par le monde. Si la montagne, grandiose, et cette amitié, magnifique et pure, sont au coeur de ce roman, Paolo Cognetti dépeint également, avec beaucoup d'émotions et de sensibilité, les relations père/fils. Ce père taciturne, autoritaire, amoureux des montagnes, en colère, Pietro aura bien de la peine à nouer avec lui, malgré sa bonne volonté de gravir ces sommets qui le rendront malades. Faite de silences, de petits gestes et de pardon, leur relation n'en est que plus touchante. D'une simplicité et d'une profondeur rares, ce roman d'apprentissage dépeint combien ce que l'on nous transmet, ce que l'on vit pendant l'enfance est capital et façonne ce que l'on devient. Une magnifique ode à la nature, l'amitié, la solitude dont la plume, poétique, parfois mélancolique, rend hommage...

À noter que ce film a été adapté au cinéma par Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen.
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J'ai voulu monter à l'assaut de la montagne et j'ai failli redescendre. Mais j'ai persévéré.

Nous sommes dans le Val d'Aoste, près du mont Rose. Pietro vit à Milan avec ses parents mais pendant les vacances, c'est direction Grana, un minuscule village de 40 habitants, très haut. C'est à partir de la petite maison de pierres que le père se prépare pour ses ascensions, et il y entraine très vite son fils Pietro en compagnie du petit montagnard Bruno, du même âge.
C'est difficile de suivre le père, car celui-ci ne peut concevoir la montagne qu'en l'avalant sans la goûter. Plus haut, plus vite, allez, allez. Et pour Pietro, la montagne est indigeste, au sens premier du terme : il vomit tripes et boyaux, passé une certaine hauteur. Il préfère explorer la nature et jouer près du torrent en contrebas de la maison, en compagnie de son ami.
Cette première partie est finalement vouée au spectacle du père dévorant. Tyrannique, égocentrique, dramatique. Il n'y a que lui qui compte, et pour moi, cela en devient lassant.

La deuxième partie, 20 ans après, s'attelle à décrire le spectacle de l'ami. Il y est question d'amour et d'engagement malgré les difficultés de la vie quotidienne, de souvenirs, de fidélité au passé, de solitude. Quelques grandes questions sont posées sur le sens de la vie. de la vie dure, simple, difficile.
Je commence à m'intéresser à cette histoire.

Je reconnais que Cognetti écrit bien, mais il ne m'a pas transportée outre mesure.
Je ne suis pas une fille de la montagne, je n'ai jamais ressenti l'appel des sommets.
Mais la nature m'émeut et la solitude m'attire. Alors, pourquoi ne pas grimper là-haut, sur l'alpage, et y goûter l'air pur...
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