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4,16

sur 1586 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un pére, une mère, et un petit garçon,le narrateur.
Nous sommes au nord de l'Italie dans les années 80.
Ils vivent à Milan l'hiver et l'été c'est la vallée d'Aoste, et Grana où ils finiront par louer une petite maison. le père, un solitaire, se retrouve dans les longues randonnées en montagne, et malgré son mal de montagne, le petit le suivra, pour un temps.....
La maison de Grana sera aussi le début d'une très belle amitié entre Pietro, le petit garçon avec un autre du coin, Bruno. Ils partiront ensemble à la conquête de la montagne et de ses endroits secrets, remontant un torrent, s'aventurant dans les galléries condamnées d'anciennes mines, dévalisant des vieilles cahutes, surprenant des chamois ......nous entraînant à leur suite, pendant trois décennies.
Il y a une tristesse infinie dans cette histoire d'une famille « sans histoires » ( « Lui, irascible, autoritaire, intolérant, elle, forte et tranquille et conservatrice. Leur façon rassurante de jouer toujours le même rôle en sachant que l'autre jouera le sien : ce n'étaient pas de vraies discussions que les leurs, mais des dialogues écrits d'avance dont je devinais immanquablement la chute, et dans cette cage je finissais moi aussi par étouffer. »), une tristesse qui se fondra dans la beauté des montagnes et de la nature avec « La barma drola ».......

Paolo Cognetti nous raconte ici, une magnifique aventure spartiate de montagne et une histoire d'amitié et de solitude, qui rayonnent sur toutes les misères de la vie. J'ai adoré cette communion avec la nature et le personnage intègre et pur de Bruno le montagnard et sa conception de vie d'en profiter au présent (« ....Il vaut mieux pas trop penser à l'avenir.....autrement on devient fou.
-Alors à quoi je dois penser ?
-À maintenant. Elle est pas belle, cette journée ? »).
Il m'a rappellée le personnage de Novecento de Baricco qui ne descendra jamais à terre de son bateau. Un autre personnage que j'ai adoré.
Si vous aimez la montagne, vous serez comblé, pour le contraire je suis convaincue que ce beau livre vous donnera envie d'y aller faire un tour, et pourquoi pas sur les traces de Pietro dans le Piémont....... et même plus loin.
Un coup de coeur pour ce prix Strega , Goncourt italien 2017, amplement mérité !

Je remercie NetGalley et les Éditions Stock. Un livre que je n'aurais probablement pas lu s'il n'était sur le site, et ça aurait été bien dommage .

« -Et tu es né pour quoi, alors ?
- Pour être montagnard. »
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Authenticité
Simplicité
Force
Beauté

Voilà, selon moi, les ingrédients marquants de ce magnifique récit dont on comprend assez vite qu'il ne peut qu'être à forte connotation autobiographique car « Nul ne peut faire comprendre les sensations éprouvées là-haut à celui qui n'est pas sorti de chez lui » et qui n'a pas lui-même éprouvé la montagne avec ses pieds, ses muscles, son énergie et ses doutes.

L'histoire se déroule donc à la montagne, et plus précisément autour de Grana, petit village du Val d'Aoste. Pietro, jeune milanais, venu passé là ses vacances d'été avec ses parents, se lie d'amitié avec Bruno, un montagnard de son âge. Éprouvants tous les deux des difficultés relationnelles avec leurs pères, ils s'apprivoisent mutuellement et partagent fin de l'enfance, adolescence et découvertes des sommets.
Ils nouent une amitié solide qui leur permettra de se retrouver et s'entraider après une séparation d'une vingtaine d'années, l'un ayant voyagé, l'autre étant resté accroché à sa montagne.

Ce roman est pour moi une réussite totale, un témoignage d'une humanité rare, un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire. J'ai quasiment savouré chaque page, appréciant à la fois le style simple et poétique, l'histoire émouvante et forte, mélange de beauté et d'angoisse existentielle, à l'image de ce que peut inspirer la montagne elle-même.

Je ne résiste pas au plaisir de partager quelques impressions glanées lors de ma randonnée au coeur des huit montagnes :
« Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien »
« Il n'y a rien de mieux que la montagne pour se souvenir »
« C'est dans le souvenir que se trouve le plus beau refuge »
« Chaque fois que je revenais, j'avais l'impression de revenir à moi-même, au lieu où j'étais moi et où je me sentais bien. »
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Avec sa chemise de bûcheron canadien, sa barbe rousse, son regard farouche et son sourire timide, Paolo Cognetti est vraiment l'"uomo selvatico" qu'évoque le titre de son autre livre. Alors quand ce "montagnero" taciturne prend une nouvelle fois la plume , c'est un vrai cadeau qu'il nous fait!

Le secret d'un bon livre est là: avoir vraiment quelque chose de fort et d'essentiel à dire, à partager, à faire revivre.

Dans une interview, Paolo Cognetti, comme on se jette à l'eau et comme pour en finir avec les finasseries littéraires et mondaines où sa modestie un peu rugueuse est mise à rude epreuve, lâche soudain : " C'est une histoire d'amour!" . Et tout est dit!

Loin de tout poncif, de toute bleuette, de tout roman autobiographique à la gomme, "Les Huit Montagnes" sont une histoire d'amour.

Un amour profond, total, dévorant du narrateur, Pietro, pour la montagne- la sienne, le Grenon, dans le Val d'Aoste, et, plus tard, pour toutes celles qui gravitent et se laissent parfois gravir, autour du divin Himalaya, mère primitive de toutes les montagnes du monde.

Un amour tardif et contrarié pour un père irascible et despotique qui lui a laissé l'amour de la montagne en héritage- et même quelque chose de plus - à construire, à gravir, à découvrir- comme une bouteille qu'on jetterait dans les moraines glaciaires pour qu'elle délivre un jour son message..

Un amour enfin pour Bruno, son frère en montagne, son double immobile, attaché à la montagne de son enfance jusqu'à l'abnégation.

Le monde des hommes est bien différent, là-haut, de celui des femmes, plus concernées par la vie sociale, le lien, la parole. À l'exception notoire de la mère de Bruno, madre selvatica s'il en fût, les femmes restent en prise avec le réel, les autres, le monde. Les hommes, eux, sont gagnés par la montagne comme on est gagné par la fièvre. Elle peut tout leur prendre- et elle le fait sans hésiter- elle qui leur donne tant!

J'ai dévoré en v.o. avec une grande émotion ce livre magnifique-pardon pour les traductions sûrement maladroites de mes passages préférés...

Un peu comme si j'avais moi aussi, escaladé quelque sommet, comme si j'avais pu entrevoir, du haut d'un col perdu dans les nuages, un petit lac de montagne, serti, comme une gemme bleue, entre les éboulis de rochers.

Le vieux plateau d'Aubrac, la maison de granit qui fait le gros dos au vent d'écir, les longues balades avec mon chien sur le plateau où les dernières vaches, avant de redescendre dans les vallées pour l'hiver, goûtent le beau soleil de Toussaint et l'herbe rase et déjà fauve : voilà ma montagne à moi - pas bien haute, mais solitaire et éprise de grand ciel.

Quel merveilleux hasard d'avoir emporté ici, pour les lire, ces Huit montagnes qui font rêver, penser et voyager!

Un grand merci à Bookycooky à qui je dois cette belle randonnée existentielle!

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Revenant chaque été dans le même hameau perdu des montagnes du Val d'Aoste, un petit citadin se lie d'amitié avec un gamin du cru et découvre à son contact la rudesse et les beautés de la nature alpine. Parvenu à l'âge adulte et cherchant sa voie après la disparition d'un père qu'il n'a jamais vraiment compris, Pietro finira par retourner auprès de son ami, toujours resté sur le même pan d'alpage où il tente obstinément de maintenir un mode de vie d'un autre siècle.


Il est impossible de ne pas voir de larges traits autobiographiques dans la narration de Pietro, tant cette histoire exprime d'intime ressenti et revêt des accents d'authenticité jusque dans ses plus infimes détails. L'intrigue, très simple, tire son épaisseur de ses personnages, dont on découvre peu à peu les multiples nuances, restituées avec une sensibilité toute de finesse et de pudeur. Chez Paolo Cognetti, l'émotion ressemble à ce petit torrent de montagne qui, dans son livre, court sous-terre avant d'émerger plus en aval : on la ressent plus qu'on ne la lit, elle sourd au travers des lignes et se laisse deviner plus qu'elle ne s'exprime. Et elle s'enterre parfois au tréfonds d'une génération pour rejaillir à la suivante, dans de curieuses répétitions des mêmes destins.


La couleur de ce livre est d'abord celle d'une indéfectible amitié, entre deux garçons, puis deux adultes, que tout sépare : Pietro se cherche de par le monde, Bruno s'accroche à la montagne qu'il n'a jamais quittée, mais, chacun à leur façon, ils vivent les mêmes apprentissages et les mêmes blessures, tentant de se construire un avenir en se réconciliant avec leur passé et leur héritage filial.


Aux prises avec leurs tâtonnements et leurs drames, tous deux tirent leur force de leur seul vrai point d'ancrage : la montagne et l'amour viscéral qu'elle leur inspire. Omniprésente, elle est leur refuge, leur lieu de repli, leur cachette face à un monde oublieux des vrais essentiels. Elle leur offre la liberté et la solitude au sein de grandioses espaces de nature préservée, une vie rude et spartiate au rythme des saisons, le calme et l'apaisement au contact d'une simple authenticité, la souffrance et le plaisir de l'effort physique.


Une grande tristesse et une vraie sincérité émanent de ce livre que l'on quitte le coeur serré et les larmes aux yeux, mais les jambes musclées, les poumons oxygénés et les yeux tournés vers les cimes de l'avenir. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un livre d'une grande humanité, une bouffée d'oxygène, une très belle histoire vraiment. Peu de personnages mais des liens très forts entre eux.
Une relation père fils un peu compliquée, une amitié improbable puis indéfectible, une oscillation entre le monde urbain et le monde rural, entre la vie solitaire et la vie en société, les difficultés d'intégration à cette même vie en société. ..Et puis, le personnage principal, celui qui prend la plus grande place dans ce beau roman, la montagne.Et qu'elle est belle cette montagne! Elle offre, par son immensité, la liberté et le repos de l'esprit, elle s'offre aux yeux éblouis de nos principaux protagonistes.Elle est belle, attirante, fascinante mais aussi implacable, un peu sournoise pour qui croit l'apprivoiser et s'en faire une amie docile et résignée .
Ce livre nous emmène à l'assaut des cimes, on voit les torrents argentés dévaler les pentes en chantant, les pierres roulent sous les pas, les panoramas dévoilent leurs richesses, c'est sublime.
Mais ne nous trompons pas, ce livre est bien plus qu'une belle promenade. Son rythme lent arrête le temps, pas la réflexion. J'ai passé un très bon moment et ce malgré le sérieux et la gravité de la situation.
Assurément besoin d'aller "à la montagne", l'été, tout au moins...
Amateurs de ski, luge, grandes stations, remonte-pentes et télésiège,s'abstenir.
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Les huit montagnes, c'est l'histoire d'une amitié indéfectible entre deux gamins devenus adultes à l'ombre de figures paternelles troublées. Pietro est un petit gars de la ville, que ses parents emmènent chaque année de Milan au petit village de Grana, dans les montagnes du Val d'Aoste. Bruno, son futur alter-ego alpestre, est un rude montagnard en devenir, dans ce coin perdu négligé par les touristes. D'été en été, au fil des échappées dans les alpages, le long du torrent ou sur les sommets environnants, les garçons fraternisent, un lien profond se tisse entre eux, fait de peu de mots. Ils ont en commun de vivre une relation compliquée avec leurs pères respectifs, qui leur ont pourtant chacun transmis leur amour de la montagne, de cet univers rude et sauvage, à la fois hostile et réconfortant. A l'âge adulte, les chemins des deux amis se séparent. Ou plutôt, celui de Pietro s'écarte de celui de Bruno, jusqu'au bout inamovible comme un roc, autant que sa montagne à laquelle il reste enraciné par le coeur. Pietro mettra vingt ans à y revenir, et contre toute attente "grâce" à son père. Grana redevient son port d'attache dans son errance et sa quête de soi, parce qu'il ne peut s'empêcher de partir et repartir dans l'Himalaya, à la recherche d'autres montagnes authentiques et encore vierges de tourisme de masse.
Que dire encore après 169 critiques sur Babelio ? Ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre me rappelle ce que j'éprouve quand je vais en montagne. Beauté, force, grandeur et puissance de la Nature, qui se débrouille parfaitement sans l'humain. Lequel devrait faire preuve d'humilité devant ces chefs-d'oeuvre de pierre au lieu de les défigurer en y aménageant des pistes de ski. Mais je m'égare. Bref, ce texte est lui aussi magnifique, grandiose et sobre, avec ses deux personnages principaux tellement attachants, l'un si sûr de son destin, entêté même, intègre, solide, l'autre moins assuré mais d'une loyauté à toute épreuve. Mention spéciale aux mères des deux garçons, héroïnes ordinaires dont la présence discrète est tout sauf accessoire. Dans cet hymne à l'amitié, la montagne est bien plus qu'un décor, elle est une raison de vivre, un espoir, un refuge, et le réceptacle d'histoires familiales tristes et de solitudes infinies. Nostalgie, pureté, beauté, ce sont les mots qui pour moi ressortent de cette lecture inspirée (une fois de plus :-)) par Bookycooky.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Quand vient l'été, Pietro et ses parents quittent Milan et partent à la découverte de nouveaux villages, sentiers ou montagnes. Si son père s'aventure seul, Pietro, lui, reste avec sa maman, elle-même refusant de monter sur le glacier. Dès lors que Pietro atteint l'âge de 11 ans, toute la famille se rend dans le petite village de Grana, dans les montagnes du Val d'Aoste. La même maison louée où ils retrouvent leurs marques, le même garçon des montagnes, Bruno, que Pietro retrouve avec plaisir tous les étés. Quand celui-ci n'est pas occupé à garder ses vaches, les deux garçons sont inséparables, s'aventurant ici ou là. Un jour où Bruno était à l'alpage, son père décide qu'il est enfin temps pour lui d'aller en montagne ensemble...

Pietro, l'enfant de la ville, et Bruno, l'enfant des montagnes, vont, malgré leurs différences, se lier d'amitié. Une amitié indéfectible et forte, malgré les années qui les aura éloignés, malgré leurs modes de vie opposés, l'un profondément ancré à ses montagnes, l'autre, initialement réfractaire aux voyages, s'aventurant de par le monde. Si la montagne, grandiose, et cette amitié, magnifique et pure, sont au coeur de ce roman, Paolo Cognetti dépeint également, avec beaucoup d'émotions et de sensibilité, les relations père/fils. Ce père taciturne, autoritaire, amoureux des montagnes, en colère, Pietro aura bien de la peine à nouer avec lui, malgré sa bonne volonté de gravir ces sommets qui le rendront malades. Faite de silences, de petits gestes et de pardon, leur relation n'en est que plus touchante. D'une simplicité et d'une profondeur rares, ce roman d'apprentissage dépeint combien ce que l'on nous transmet, ce que l'on vit pendant l'enfance est capital et façonne ce que l'on devient. Une magnifique ode à la nature, l'amitié, la solitude dont la plume, poétique, parfois mélancolique, rend hommage...

À noter que ce film a été adapté au cinéma par Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen.
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L'auteur nous raconte l'histoire d'une rencontre entre deux enfants qui va peu à peu se transformer en une belle amitié, qui résistera au temps, à l'absence…

Ils sont issus de milieux différents, Pietro est un enfant de la ville qui vient en vacances chaque été à Grana, alors que Bruno est un pur montagnard. Ensemble ils vont explorer cette montagne qu'ils aiment tant, arpentant chaque mètre carré, pour l'apprivoiser, communier avec elle, la respectant.

Pietro a commencé à marcher avec son père, un taiseux qui lui a appris le langage des sentiers, la manière de progresser, le mettant parfois en danger lorsque la pente s'incline et que survient le fameux vertige des montagnes.

Puis les deux amis s'éloignent, l'un poursuivant des études, l'autre gardant les troupeaux familiaux, pour retrouver leur amitié intacte des années plus tard, remettant à neuf, avec les moyens traditionnels une vieille bâtisse.

Paolo Cognetti rend un vibrant hommage à la montagne qu'il aime tant, les changements qui se produisent avec le temps, notamment les difficultés de l'agriculture montagnarde, entre traditions et progrès, mais quels progrès ? si tout le savoir ancestral et le respect de la nature s'effritent…

Il parle aussi de la montagne telle qu'on peut la découvrir ailleurs, car Pietro part au Népal et compare l' Himalaya qui semble encore en son état originel :

« J'avais l'impression d'avoir retrouvé vivante la civilisation de montagnards qui, chez nous, s'était éteinte. Je ne vis pas l'ombre d'une maison en ruine le long du chemin. » P 216

Au passage, il nous raconte la conception du monde selon le Mandala : le Mont Sumeru au centre et les quatre continents, et les quatre sous-continents (la fameuse roue) en posant la vraie question :

« Lequel des deux aura le plus appris ? celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru ? » P 207

J'ai beaucoup aimé ce roman ; cette lecture a été un moment de pur bonheur, car il s'agit certes d'une belle histoire d'amitié, mais Paolo Cognetti nous raconte aussi ce qu'est l'existence, est-ce qu'on vit sa vie pleinement en s'adaptant à la montagne où l'on habite ou en partant à l'autre bout du monde, où les traditions restent encore vivantes, où l'homme respecte encore la nature ?

J'habite de l'autre côté des Alpes, alors ce roman me touche en plein coeur, car la Montagne est une grande dame qu'on respecte, qui se mérite, que l'on escalade à la recherche de soi ou de l'absolu, en essayant de la polluer le moins possible…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Beau roman où la montagne est omniprésente et qui nous donne envie d'y aller, de la redecouvrir !

La trame est simple : c'est l'histoire de Pietro, un enfant de la ville dont la famille, chaque été, entraînée par le père, quitte Milan pour Grana, au coeur du Val d'Aoste. le Père adore la montagne, et souhaitant transmettre sa passion à son fils, le prend avec lui dans ses expéditions. Pietro souffre toutefois du mal des montagnes et ne peut le suivre trop haut.
Les r éclations Père - Fils sont difficiles.
Pietro va rencontrer Bruno, enfant des montagnes, tous deux ont 11 ans, et entre eux se nouera une amitié profonde, qui se maintiendra toute la vie alors que tout semble les séparer.
Bruno lui fera découvrir alpages, forêts, torrents, masures abandonnées et glaciers.
Leurs chemins se sépareront, Pietro va parcourir le monde, escalader les montagnes du Népal alors que Bruno ne quittera jamais ses montagnes mais Ils se retrouveront toujours avec plaisir, retaperont un chalet en ruine que Pietro a reçu en héritage de son père à la mort de celui-ci.
Pietro retrouvera des phrases écrites par son père dans les livres d'or des refuges et se rapproche ainsi virtuellement de ce père qu'il n'avait pas connu suffisamment.

C'est une ode à la montagne et à la nature bien entendu mais également le récit d'une forte amitié et des relations père - fils.
Ce livre est plein de poésie, il se savoure !
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Ça transpire, ça suinte l'amour à toutes les pages. C'est un livre qui dès le départ vous embarque dans un très beau voyage : le voyage de l'amitié, de la fraternité. Là où les mots non plus de sens, seul compte la présence.
Ce livre n'est pas un récit ou il se passe mille trucs mais vous raconte le quotidien de gens simples vivant une vie rude et austère que notre fuite en avant efface de nos mémoires.
En Italie, Pietro vit à la ville mais son père passionné de montagne ne rêve que d'elle au point de monopoliser l'attention familiale. Ils finiront par trouver une petite maison dans un endroit reculé du val d'Aoste. Il s'y ennuie un peu car dans le village la moyenne d'âge frôle la maison de retraite. Il y a bien Bruno, le petit gardien de vache mais les premiers échanges ont été secs. Maman finira par les réconcilier et, devenus inséparables, ils passeront leur temps à arpenter le village, courant la montagne, les glaciers, essayant de pêcher dans les torrents.
J'ai tellement été embarqué, que j'ai été obligé de freiner ma lecture. Je crois qu'au rythme où je lisais je l'aurai lu d'une traite. Et quand le premier soir j'ai arrêté à la mi-temps du livre, j'ai gardé l'inertie. Ne trouvant pas le sommeil, je me suis replongé avec tendresse dans le monde de mon enfance. Un monde fait d'insouciance et de grandes bandes de gosses parcourant la lande et les forêts.
Ce livre est un véritable bonheur. L'auteur n'y emploie que des mots simples comme la vie de ses personnages mais la façon dont ils les emploient vous transportent immanquablement vers les rivages de la poésie. Les images se font légion devant cette admirable description de la montagne et je n'ai plus qu'une envie : partir randonnée, sac au dos, casse-croute dans la musette avec un(e) ami(e) à mes côtés.
Un véritable livre d'amour.
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