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Critique de AmandineMM
Valérie Cohen a choisi pour personnages principaux un groupe de sexagénaires, autrement dit des femmes qui ne sont plus jeunes aux yeux de la société, qui les invite donc à rejoindre une résidence qui leur est réservée, et pas encore vieilles, au moins dans leur esprit. Leur corps les trahit bien de temps à autre (un coup de bistouri suffit alors pour faire illusion), sans que ça ne les empêche de continuer à se sentir jeunes et à le prouver au lecteur par quelques répliques bien ajustées, des chamailleries dignes d'adolescents ou des projets jugés fous par les « adultes responsables ». L'un de ces projets, qui constitue la trame du roman, est un voyage-surprise à Séville afin de retrouver l'« homme-perle » d'Alice, sans qu'elle ne se doute de rien ; autrement dit, réaliser un voyage vers le passé, afin de voir comment celui-ci peut encore s'accorder au présent.
De tels personnages auraient pu mener à un récit déjanté, dans la lignée du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire entre autres, mais il n'en est rien. Valérie Cohen a su trouver la juste tonalité, entre humour et émotion, sans tomber dans l'écueil du misérabilisme. Tout en jouant des clichés autour des personnes âgées, elle les déconstruit peu à peu en nuançant les personnalités de ses personnages, notamment grâce à des focalisations successives sur chacun d'eux, qui permettent de ne pas en rester aux préjugés que les uns portent sur les autres. La gentille « mamie-gâteau », comme l'élégante et riche célibataire sans enfants, est bien plus complexe qu'elle ne le laisse paraître. Les images d'elles-mêmes qu'elles projettent afin de se protéger se fissureront au fil du voyage et révéleront des faiblesses plus ou moins inattendues. Celles-ci relèvent de peurs assez universelles (celles de vieillir, de s'engager, de vivre ses rêves, notamment) et ne se limitent pas aux préoccupations futiles dont font également preuve ces bourgeoises plutôt aisées au début du roman.
Un récit tendre, frais et divertissant.
Lien : http://monsalonlitteraire.bl..
De tels personnages auraient pu mener à un récit déjanté, dans la lignée du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire entre autres, mais il n'en est rien. Valérie Cohen a su trouver la juste tonalité, entre humour et émotion, sans tomber dans l'écueil du misérabilisme. Tout en jouant des clichés autour des personnes âgées, elle les déconstruit peu à peu en nuançant les personnalités de ses personnages, notamment grâce à des focalisations successives sur chacun d'eux, qui permettent de ne pas en rester aux préjugés que les uns portent sur les autres. La gentille « mamie-gâteau », comme l'élégante et riche célibataire sans enfants, est bien plus complexe qu'elle ne le laisse paraître. Les images d'elles-mêmes qu'elles projettent afin de se protéger se fissureront au fil du voyage et révéleront des faiblesses plus ou moins inattendues. Celles-ci relèvent de peurs assez universelles (celles de vieillir, de s'engager, de vivre ses rêves, notamment) et ne se limitent pas aux préoccupations futiles dont font également preuve ces bourgeoises plutôt aisées au début du roman.
Un récit tendre, frais et divertissant.
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