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EAN : 9782012792050
263 pages
Hachette (09/03/2005)
3.64/5   11 notes
Résumé :
La mondialisation actuelle est la troisième mondialisation. Les deux premières, la conquête de l'Amérique au XVIe siècle, puis celle des comptoirs anglais au XIXe siècle, se sont terminées en tragédie pour les populations concernées. Les ennemis de la mondialisation se recrutent aujourd'hui dans deux camps que tout oppose, mais qui se nourrissent de ce témoignage de l'histoire. Celui des "mollahs" qui résistent à "l'occidentalisation du monde", et celui des anticapi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet essai est décapant même si il faut souvent conserver à l'esprit que, par choix, l'ouvrage de Daniel Cohen ne considère que la perspective économique ou les éléments qui ont un impact direct sur cette perspective matérialiste.

Daniel Cohen m'a agacé, parfois, m'a interloqué, souvent, ne m'a pas laissé indifférent.

La Mondialisation aujourd'hui ! La mondialisation actuelle est la troisième mondialisation. Les deux premières, la conquête de l'Amérique au XVIe siècle, puis celle des comptoirs anglais au XIXe siècle, se sont terminées en tragédie pour les populations concernées. Les ennemis de la mondialisation se recrutent aujourd'hui dans deux camps que tout oppose, mais qui se nourrissent de ce témoignage de l'histoire. Celui des "mollahs" qui résistent à "l'occidentalisation du monde", et celui des anticapitalistes qui luttent contre l'exploitation des peuples. le premier groupe mène une guerre des civilisations, le second, une lutte des classes à l'échelle planétaire.
Les pays pauvres souffrent-ils de l'exploitation par les pays développés ? Ou bien les pays pauvres souffrent-ils d'être oubliés ? L'occident n'a pas besoin du tiers monde'' disait Paul Bairoch. Et c'est bien leur malheur !
Par média interposés, dès que leur regard croise le notre, la Mondialisation fait voir aux peuples un monde qui bouleverse leurs attentes.
‘'Dès lors la principale erreur serait de considérer comme un fait accompli ce qui reste une attente. C'est parce que elle n'advient pas, et non parce qu'elle est déjà accomplie, que la Mondialisation aiguise les frustrations.''

La Mondialisation fait partie de l'Histoire de la race humaine. Elle est, a toujours été, et sera.
C'est la Mondialisation qui a aboutie à la diffusion des principales sources de nourritures, d'énergie et de culture. (80% du tonnage des cultures se répartit entre une quinzaine d'espèces (blé, riz, sorgho, orge, maïs, soja, pomme de terre, manioc et banane). Seulement 5 espèces de gros mammifères se sont diffusés (vache, mouton, cochon, chèvre, cheval). L'écriture née quelque part en Syrie actuelle.)
La circulation de ces biens via les deux axes Nord-Sud et Ouest-Est avec les limites géographiques et climatiques naturelles.

Qu'est-ce que l'échange international ? Existe-t-il ?
L'Europe représente 40% du commerce mondial. Les 2/3 sont des échanges inter-européen !
Les USA représentent 25% du commerce mondial. 12% de son PIB concerne de l'import/export.
Pour nous, pays riche, la Mondialisation est en grande partie imaginaire, elle est peut-être notre imaginaire..

Par l'échange international, un ouvrier du Michigan peut acheter pour une heure de son travail le produit d'une journée entière de son collègue vivant au Sud. Puisque le taux de marge est le même au Nord et au Sud, l'ouvrier du Nord profite directement des bas salaires du Sud. Oupssssss !!!

Les clefs du développement ou les leviers de la richesse
1. Premier levier : Education ou expérience professionnelle
2. Deuxième levier : La technologie et les machines
3. Troisième levier : le plus mystérieux, ‘'l'efficience globale'', l'efficacité organisationnelle.

Les pays pauvres actionnent les mêmes leviers que les pays riches. Mais en moyenne ils souffrent d'un handicap de 35% à chacun des leviers. Donc un rendement de 65%, multiplié par un rendement de 65%, fois 65%.
Au total, le rendement global est de 27 contre 100 pour un pays riche. Soit une différence de 1 à 4 entre le revenu des riches et des pauvres.


Je ne vais pas reprendre chapitre par chapitre. D'autres sujets sont couverts et sont tout aussi passionnants. Vous aurez noté que voilà un livre ou chacun peut picorer de temps en temps afin de nourrir sa réflexion. Que vous soyez étudiant, professionnel, syndicaliste, politique, citoyen, cet essai de 260 pages au format poche paru chez Hachette Littérature mérite la dépense de 8€ et les deux ou trois heures de rafraichissement.

Les chapitres et sujets couverts
1. Naissance de l'axe Nord Sud.
2. D'une mondialisation à l'autre.
3. La nouvelle économie monde.
4. le choc des civilisations.
5. La croissance indigène.
6. L'Empire et caetera.
7. le sida et la dette.
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Ce livre contient des analyses intéressantes (pourquoi les pays pauvres ont tant de mal à se développer malgré une main d'oeuvre bon marché ?) pour autant l'ouvrage de Daniel Cohen me semble bien incomplet par rapport à un sujet aussi vaste que la mondialisation (l'histoire de la mondialisation me semble mieux traitée dans La fin de la mondialisation de François Lenglet).
De plus écrit en 2004 lire certaines choses font sourire aujourd'hui, par exemple:
"L'union européenne est toujours parvenue à résorber les inégalités de revenus entre les nations qui la composent" et de citer l'Espagne, le Portugal et la Grèce !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pas plus que la baisse du taux de fécondité féminine ne suffit à prouver
que les femmes ont gagné la bataille de leur émancipation, la croissance économique d’un pays ne démontre que les forces de la liberté l’emportent sur leurs ennemis […] Le développement économique nourrit des aspirations nouvelles, tout autant qu’il se nourrit de celles-ci. Il ouvre des possibilités inédites, sans les inscrire dans une trame pré-écrite.
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Si le coût du travail est quinze fois moins cher en Inde qu’aux États-Unis, le
produit final ne l’est pas nécessairement parce que l’énergie et le capital y sont
plus onéreux.
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Pour des raisons données par l’histoire et confortées par le mouvement syndical, les ouvriers du Nord peuvent s’organiser pour faire payer, à travers le commerce international, ceux du Sud.
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La mondialisation fait voir aux peuples un monde qui bouleverse leurs attentes ; le drame est qu’elle se révèle totalement incapable de les satisfaire.
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L’idée d’une citoyenneté mondiale, a priori inaccessible, est curieusement en
avance sur l’égalisation du niveau de développement.
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