Le titre complet est
LES NETANYAHOU ou le récit d'un épisode somme toute mineur, voir carrément négligeable, dans l'histoire d'une famille très célèbre
Si vous achetez ce livre pour avoir des détails sur la politique israélienne récente, ou sur les affaires concernant Benhamin Netanyahou vous allez être déçu! Cet « épisode » se déroule dans une petite ville américaine en 1959/1960. Bibi, le Nétanyahou le plus célèbre aujourd'hui, avait alors 10 ans et personne n'imagine sa future carrière. D'ailleurs, le Nétanyahou qui occupe le devant de la scène est son père Benzion venu postuler pour un poste d'enseignant au sein d'une petite université américaine.
Il s'agit donc d'un roman drolatique dans la veine de ceux de
Philip Roth, de Samuel Bellow, ou des films de
Woody Allen, de cet humour juif newyorkais qui oscille entre nostalgie et farce.
Le narrateur, Ruben Bloom, est un universitaire, un historien, le seul juif de l'université Corbin. A ce titre, le directeur de son département le charge de faire partie de la commission de recrutement et d'accueillir Benzion Netanyahou.
Ruben Blum est un personnage fictif inspiré du critique de lettres américaines, Harold Blum, ami de l'auteur. La visite de Benzion Netanyahou a vraiment eu lieu ( peut-être pas toutes les péripéties).
Les parents, et beaux-parents de Ruben Blum offrent les spécimens de Juifs Newyorkais. Les Blum, modestes tailleurs d'origine russo-ukrainiennes, pratiquants tandis que les
Steinmetz, les parent d'Edith d'origine de Rhénanie sophistiqués. Rivalité entre le Bronx et Manhattan :
« Cette antipathie entre Blum et
Steinmetz, un marxiste pourrait l'explique en termes de lutte des classes , comme la tension entre travailleurs et possesseurs : les Blum (mon père taillait le tissu, ma mère le repassait) confectionnaient les vêtements, les
Steinmetz fournissaient la matière : les cousins d'Edith étaient dans le textile, ses parents dans la passementerie… »
Les visites des uns et des autres sont des épisodes amusants.
Il est bien sûr question des Netanyahaou: le grand-père, Rabbi Mileikowski partisan de Jabotinsky « sioniste révisionniste« , et à la fin du livre de Benyamin et de ses frères. Ruben Bloom se documentant sur les travaux et les recommandations de Benzion a reçu divers avis dont une longue lettre détaillant la carrière de ce dernier et faisant apparaître son rôle politique : chercher à étendre l'idéologie sioniste révisionniste dans la société américaine, y compris chez les chrétiens pour en faire des alliés. Les recherches du Professeur Benzion concernent l'Espagne médiévale, ses thèses seraient assez fumeuses, selon certains, très orientées idéologiquement.
sa fonction de représentant principal de Jabotinsky aux États-Unis….[…]
Bref, voici
un homme qui travailla sans relâche pour bâtir non seulement une carrière, mais un État – l'État juif
[…]
A plusieurs reprises, Nétanyahou a fait preuve d'une tendance à vouloir politiser le passé juif et à faire de ses
traumatismes un outil de propagande.
Aux yeux de Jabotinsky, mais surtout aux yeux du jeune Nétanyahou, l'Europe était finie – l'Europe semait la
mort –, seule l'Amérique représentait l'avenir.
La carrière du fils serait largement inspirée de celle de son père. Cet aspect du livre m'a beaucoup intéressée.
Et j'ai bien ri à toute la partie cocasse.
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