Un oiseau avale un jour une étoile, devient tout joli et tout lumineux... et voici que la vie de l'oiseau devient toute pourrie, parce que les autres animaux le rejettent aussitôt (en se servant de prétextes fallacieux). le voilà donc amené à s'isoler et à être malheureux. C'est pas gai. L'histoire finit bien, mais je me suis fait une sacrée peur en imaginant que l'oiseau allait finir en cage et qu'on allait nous dire que tout était pour le mieux (mais en fait non, pas du tout, c'est moi qui suis d'un naturel très pessimiste).
C'est à la fois triste et mignon. Mignon parce que les dessins très stylisés sont jolis dans l'ensemble, surtout quand il s'agit des animaux, comme les oiseaux, les cerfs et les poissons (qui sont tous des salauds). Triste parce que la tristesse de l'oiseau est palpable et qu'on a très envie de pleurer avec lui (c'est typiquement l'effet Yashamaru). C'est d'ailleurs un des points fort de ce livre que d'arriver à rendre très expressif l'oiseau, qu'il soit triste ou heureux.
Alors oui, un petit oiseau qui est rejeté par les autres et qui se met à pleurer, tout ça joliment dessiné, ça fonctionne super bien avec des enfants de 3 à 5 ans. Reste que cette histoire sur la différence et le rejet par les autres est très classique, et je ne vois pas bien quel argument utiliser pour conseiller d'acheter ce livre plutôt qu'un autre à un enfant. Il y a tout un travail d'accompagnement de la part des adultes à faire pour que ça devienne un outil de réflexion sur la thématique principale. Après, pour que l'enfant accroche complètement et en fasse un livre de chevet, il me semble que c'est un peu un coup de poker.
Parce que vu le prix (17 euros), il va quand même falloir le rentabiliser ce bouquin... Et pour ce qui est du côté pratique, en plus, il aurait peut-être fallu éviter le papier glacé (bonjour les traces des petits doigts sur les pages à fond sombre !!!)
Donc oui, on a bien là un joli album, prêt à remplir sa mission pédagogique pour peu que les adultes participent. Mais trop cher, on va pas se cacher les choses.
Masse critique Jeunesse
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Par une belle nuit douce et sucrée, un oiseau avala par mégarde une étoile… il devint alors aussi brillant qu’un diamant. Si son plumage faisait des envieux, il n’en restait pas moins que l’oiseau était malheureux : partout où il tentait de se poser, il était rejeté par les animaux qui redoutaient d’être repérés par leurs ennemis. Alors, l’oiseau s’isola pour cacher ses larmes…
Mon avis : Cet album au titre intriguant capte notre regard dès sa première de couverture et une illustration pleine de promesses… et ne nous lâche plus. Se présentant sous forme de conte, le texte joue sur la répétition pour nous offrir une histoire émouvante et douce nous mettant face au désarroi de celui qui peut se trouver à la fois envié et rejeté de par sa différence. Sur les trois dernières doubles pages, le récit se met au silence pour laisser toute la place à la force de suggestion des superbes illustrations qui nous ont déjà transportés jusque là. Toutes empreintes de contrastes, de grands aplats sombres et la luminescence de l’oiseau amplifient le jeu d’ombres et de lumières. Les animaux y sont très bien réalisés, avec une préférence chez moi pour les cerfs et les hérissons et un vrai coup de cœur pour le gros plan sur la tristesse infinie de l’oiseau qui nous montre un regard poignant, ombré de larmes, qui en dit long sur sa détresse. Une très belle promenade au pays de la nuit et de la solitude, un peu de magie et de mystère, une fin ouverte qui permet à chacun de laisser parler son imaginaire, une histoire singulière sublimée par de magnifiques illustrations… que pourrais-je dire de plus...
Public : à partir de trois - quatre ans en lecture accompagnée
Si vous voulez vous rendre sur le site ou sur le blog de l’illustrateur, Toni Demuro, vous pouvez suivre ces adresses :
http://www.tonidemuro.com/
http://tonidemuro.blogspot.fr/
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Au cours d'une nuit, un petit oiseau avale par mégarde une étoile et devient à son tour scintillant comme l'astre. Si les autres animaux lui envient sa beauté, ils craignent aussi que sa luminosité n'attirent les prédateurs. La peur pousse alors cerfs, hérissons ou encore grenouilles à rejeter notre pauvre petit oiseau, désormais tristement seul. Jusqu'au jour où il rencontre un voyageur qui pose un regard bienveillant sur sa différence.
Une jolie histoire qui aborde avec simplicité le thème de la différence. Cette dernière peut faire peur et engendrer la méchanceté, causant rejet, souffrance et solitude.
Pourtant, tout est une question de point de vue, et la différence peut être merveilleuse, si on la regarde avec empathie et tolérance.
Un beau message d'espoir aussi. Une seule rencontre, une main tendue, peut changer le cours de notre vie.
J'ai apprécié les illustrations, belles et poétiques, et les animaux de la forêt joliment représentés devraient ravir les plus petits.
Juste deux bémols :
Premièrement, lorsque l'oiseau explique au voyageur que “personne ne veut de lui car la brillance de son corps attire les prédateurs”, et que le voyageur répond “Eh bien c'est idiot.” Non, les animaux ont peur pour leur sécurité et la peur n'est pas un sentiment idiot. Par contre, les éventuelles réactions négatives et malveillantes qui en découlent, comme le rejet donc, sont effectivement discutables. Je sais, il s'agit d'un livre petite enfance, qui n'a pas pour vocation de développer la psychologie, mais quand même, quitte à aborder le thème de la tolérance, je pense que ce raccourci aurait pu être évité.
Et deuxièmement, j'ai trouvé la fin un peu trop rapide. Deux ou trois pages supplémentaires sur l'espoir et cette amitié naissante auraient été les bienvenues.
Un grand merci à Babelio et aux Editions Cipango pour l'envoi de ce beau livre à l'occasion de la Masse Critique Jeunesse et Jeune Adulte.
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Les silhouettes des animaux en contrastes y gardent un côté artisanal et « tremblotant » derrière l'aspect stylisé, formule de dessin qui convient à merveille au propos. Bravo.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Un oiseau par mégarde
avait avalé une étoile.
D'un seul trait.
Il était désormais plus brillant qu'un diamant.
La nuit on ne pouvait le perdre
car il irradiait de mille feux.
Son plumage faisait des envieux mais
pourtant l'oiseau était malheureux...
Alors le petit oiseau demeura seul.
Un jour.
Deux jours.
Trois jours.
Chaque jour il versait quelques larmes scintillantes dans la terre.
Et puis... une petite fleur germa.
Une petite fleur dorée qui prit la forme d'une étoile.
Une fleur merveilleuse.
L'oiseau ému, monte sur l'épaule du voyageur,
et ils repartent ensemble.
Dans le désert,
au loin,
on croirait qu'un homme
porte une étoile
sur son dos.
Flora Prevosto - Maison d'Eliza
A l'occasion de Livre Paris 2018, Flora Prevosto vous présente les ouvrages aux éditions Maison d'Eliza.