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EAN : 9782070643899
480 pages
Gallimard (15/05/2012)
4.38/5   1833 notes
Résumé :
"19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Führer. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (441) Voir plus Ajouter une critique
4,38

sur 1833 notes
Bien sûr, j'ai déjà lu et entendu parler à propos des Lebensborn, « fontaines de vie », en traduction littérale. C'était, en réalité, un programme de sélection des nouveau-nés puis des enfants pour créer la fameuse race supérieure aryenne rêvée par les Nazis.
Mais, en me plongeant dans la lecture de Max, le roman de Sarah Cohen-Scali, publié pour les plus de 14 ans mais surtout à ne pas réserver à la jeunesse, j'ai été complètement aspiré par le drame effroyable, cet engrenage inimaginable et pourtant bien réalisé par Himmler et des gens tout à fait respectables, intelligents, cultivés, comme le docteur Ebner et les sages-femmes, les infirmières, tous ceux qui l'assistaient.
Max qui est nommé Konrad - avec un K comme Krupp - à sa naissance, le 20 avril 1936, au foyer de Steinhöring, près de Munich, raconte. C'est lui, ce personnage fictif et pourtant d'un réalisme poignant qui m'a emmené jusqu'au bout que tout le monde connaît, la victoire des Alliés sur les Nazis en 1945, avec d'immenses dégâts matériels et surtout humains impossibles à réparer à cause de la quantité incroyable de victimes de Hitler et de ses sbires.
Max raconte donc et c'est d'une franchise, d'une spontanéité qui fait souvent sourire malgré les perspectives que l'on connaît. Il est dans le ventre de sa mère qui fut violée par un Waffen-SS évaporé ensuite, et il fait durer, retarde au maximum sa venue au monde pour naître le même jour que le Führer, ce fameux 20 avril.
Petit à petit, grâce à Max, je découvre toute l'incroyable organisation méprisant les règles les plus élémentaires de l'humanité afin de sélectionner les êtres « parfaits » à venir. Si on sélectionne, on élimine sans pitié et les prisonniers du camp de Dachau sont là pour nettoyer, embellir les lieux avant de mourir.
Le petit Max observe, décrit mais il est absolument persuadé de l'utilité de ce qu'il constate, soutient complètement le régime nazi, même s'il a peur, parfois, de faire partie de ceux qui sont « réinstallés » ou éliminés car on s'exprime en langage codé, ici.
Quand Max grandit, il est emmené en Pologne, à Poznań, où je découvre une autre facette abominable du plan, la capture des enfants polonais blonds, après sympathisation avec Max. La séquence avec Bibiana, cette femme extraite du camp de Ravensbrück pour jouer la mère de Max, est particulièrement terrible. de plus, les scènes de débauche entre les Frauen, putes allemandes pour les officiers et les Polonaises pour les simples soldats, sont très réalistes.
Changement de décor à six ans. Max est à Kalish, toujours en Pologne, où il est mêlé aux autres enfants embrigadés, scolarisés sous la direction de Johanna Sander. Max se fait passer encore pour un Polonais pour rassurer les autres. Lui qui a été Baptisé Par le Führer en Personne (BPFP), il découvre toute l'horreur de la sélection des filles et des garçons. C'est là qu'il est fasciné par un gars de douze ans, Lukas, qui joue un rôle très important ensuite. Surtout, il permet de comprendre le sort réservé aux Juifs et sa description du ghetto de Lodz est terrible.
Ensuite, c'est la Napola (NAtionalPOlitische LehrAnstalt) à Postdam. J'ignorais ce mot et j'apprends qu'il y en avait ailleurs comme à Rouffach, en Alsace. Dans un ancien hôpital psychiatrique dont on a « réinstallé » les malades, c'est-à-dire qu'ils ont été tués, gazés dans des camions, Max et Lukas sont scolarisés, l'un en primaire, l'autre en secondaire.
Les événements, les rebondissements ne manquent pas, les drames non plus. Même si Max-Konrad qui est toujours un parfait petit nazi, le vit mal, le sort de son pays est en train de basculer et les voilà tous les deux dans Berlin bombardée, avec Manfred, camarade que Max méprise puis accepte. Les couloirs du métro, les caves, l'appartement de la famille de Manfred puis les Russes qui libèrent et violent les femmes tout en chassant les SS, la fin est proche.
Max est un roman dont les principaux protagonistes comme le docteur Ebner, Johanna Sander et d'autres ont bien existé, ont bien appliqué consciencieusement cet odieux Lebensborn mais il est terrible d'apprendre qu'à l'issue du procès de Nuremberg, ces gens-là ont été libérés.
Quant à Max, Sarah Cohen-Scali a eu l'idée géniale de le créer et de lui faire raconter de l'intérieur ces années atroces qu'il ne faut en aucun cas oublier. de plus, l'hommage qu'elle rend aux déportés, aux victimes des camps de la mort, m'a particulièrement touché.
Un grand MERCI à Emma car Max est vraiment un livre à lire !!!

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Ouawh ! Une lecture qui ne vous laissera pas indemne, je vous le garantis ! Et pourtant, cela s'est réellement passé, il faut bien se le dire. Même si cet ouvrage est avant tout un roman, destiné à la jeunesse (qu'on se le dise), il n'en est pas moins qu'il s'inspire de nombreux faits réels...et pas des plus gais que l'on puisse trouver puisqu'il s'agit à mon avis, des pires événements qu'a connu notre XXe siècle.

Max, ou devrais-je plutôt dire Konrad von Kebnersel, est né le 20 avril 1936, le jour anniversaire d'Adolf Hitler, à minuit une. Il est le premier représentant de la race aryenne, telle que l'a imaginée le Führer. Né sans amour puisque sorti du ventre d'une Frau sélectionnée pour les critères répondant à ceux qu'Hitler a déterminé répondant comme ceux de la race aryenne et d'un officier SS, sélectionné sur les mêmes critères, Konrad (ou Max comme sa mère biologique se plait à l'appeler) n'est que le fruit d'une organisation machiavélique : le programme "Lebensborn". Après sa naissance, Konrad a été examiné sous toutes les coutures ( taille, poids - jusque là, rien de choquant - mais aussi espacement entre les deux sourcils, taille de la bouche, esoacement entre le cou et le menton...bref toutes sortes de mesures inimaginables et qui font de Konrad le prototype parfait, pur représentant de la race aryenne.

Après que Konrad ait été "Baptisé Par le Führer En Personne (ce qui lui vaudra plus tard son surrnom de "BPFP"), celle-ci sera rapidement et que sa mère biologique l'ait allaité quelques temps, cette dernière sera rapidement "remerciée" et l'enfant confié aux plus hautes institutions sensées faire de lui le Parfait Allemand Nazi, véritable machine à tuer, antisémite et ne jurant que par le Führer.

Il sera par la suite envoyé dans des écoles d'élite (car il faut vous dire qu'il est également extrêmement intelligent) telles que celle de Kalish et la Napola qui feront de lui ce qu'il est sensé devenir. C'est dans celles-ci qu'il fera la connaissance de Lukas (bien entendu, ce n'est pas son vrai prénom, vous comprendrez plus tard en lisant la suite de mon récit) qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et que le "Herr Doktor Ebner", celui qui l'a mis au monde, acceptera de lui octroyer comme frère. Cependant, et voici le basculement de l'histoire, Lukas est polonais et qui plus est, juif !


Etant donné que de nombreuses critiques ont été faites sur cet ouvrage, je vais m'arrêter là pour ce qui est de l'intrigue mais sachez que j'ai vraiment été bouleversée en lisant cet ouvrage tant il est émouvant (même si il est très dur), que l'ai trouvé vraiment très bien écrit, très documenté et que je le recommande vraiment à tous - même si je n'aurais pas eu tendance à classifier cet ouvrage dans les livres Jeunesse -. A découvrir !
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Quelle audace, quelle originalité et en même temps y a-t-il meilleur narrateur qu'un enfant pour nous parler de ce fameux programme "Lebensborn" initié par Himmler dès décembre 1935 et qui perdura jusqu'en 1945 ?
Ce projet Lebensborn, l'un des plus secrets et terrifiant projet nazi, peut être traduit par "source de vie". Des femmes sélectionnées, jugées "racialement pures" par les nazis mettent au monde dans le secret, de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich. Plus horrible encore, a été ensuite, l'enlèvement d'enfants répondant aux critères raciaux (cheveux blonds et yeux bleus notamment) et leur transfert dans des centres Lebensborn pour y être "germanisés".
Le livre débute donc dans la première maison Lebensborn créée en 1936 dans Steinhöring, un petit village non loin de Munich, lors de la naissance de notre narrateur, ou plutôt la veille à minuit, le 19 avril 1936, quand il est encore dans le ventre de sa mère. Il nous dit qu'il aurait déjà dû naître la veille, mais qu'il a tout fait pour retarder cela, et que, dans une minute, il aura réussi : " Mon voeu, le premier de ma vie à venir, est de voir le jour le 20 avril. Parce que c'est la date anniversaire de notre Führer. Si je nais le 20 avril, je serai béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde."
Le ton est donné. C'est donc cet enfant qui va tout nous raconter depuis sa conception, sa naissance bien sûr, sa grande crainte ensuite dans les mains du Docteur Ebner de ne pas répondre aux critères raciaux, sa vie avec sa maman réduite aux tétées, comment celle-ci a été sélectionnée pour faire partie du programme, jusqu'à l'apothéose. Son baptême, désormais remplacé par la cérémonie du Namensgebung, la "donation du nom" est présidé par… vous l'avez deviné, le Führer en personne, pour le récompenser d'être né le 20 avril comme lui et sa maman a été sacrée championne des donneuses de lait ! Un moment grandiose immortalisé par une photo où ils ont eu le privilège de poser avec le Führer, photo qui va revêtir une extrême importance. Et le principal, il a maintenant un nom et un prénom : Konrad von Kebnersol, K comme Krupp.
Ce bébé qu'on pourrait qualifié de surdoué a vite compris que les gens autour de lui s'exprimaient en langage codé et, contrairement à ses collègues de la maternité, il l'a vite déchiffré et compris que, par exemple, ces jeunes femmes qui n'ont pas convenu à la sélection et qui ont été "réinstallées", n'ont pas été installées ailleurs, mais tout bonnement exterminées. de même que lorsque des chauffeurs viennent chercher "les lapins", "ce sont les bébés qui servent de cobayes et qui sont livrés à l'institut de Vienne, pavillon 15." et d'autres encore... Quelques événements vont intervenir et perturber cette vie qui semblait toute tracée, puis il y aura la rencontre, lors d'une sélection parmi des enfants raflés, avec Lukas, jeune juif polonais, son aîné de quatre ans rencontre qui va tout bouleverser. La suite, à vous de la découvrir.
Contrairement à beaucoup d'ouvrages, ce roman s'inspire de faits réels, certains personnages dont le rôle est important dans l'intrigue ayant d'ailleurs réellement existé. On peut le qualifier de roman ou plutôt de fable historique, une fable glaçante, fascinante, très dérangeante écrite de façon très caustique. C'est une fiction, certes, mais basée sur tellement de faits réels qu'elle fait frissonner. Heureusement, beaucoup d'humour traverse cet écrit et permet de ne pas sombrer. On est, au contraire, scotché à ce personnage qui nous tient en haleine jusqu'au dernier mot. Un roman choc, un roman jeune-adulte, à lire par des ados, tout de même après explications.

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1) Les Lebensborn étaient des maternités où des femmes donnaient naissance à des enfants dits « parfaits » de race aryenne, selon les critères de l'idéologie nazie. Au total, on estime que 20 000 enfants seraient issus de ces dispositifs.
2) Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 200 000 enfants polonais, ainsi qu'un nombre indéterminé d'enfants d'autres nations, ont été arrachés à leurs foyers et transférés de force en Allemagne nazie à des fins de travail forcé, d'expérimentation médicale et de germanisation.
3) Les Napola étaient des internats de l'enseignement secondaire et étaient destinés à devenir les écoles de l'élite du Reich.
4) À la fin de la guerre, l'Allemagne est dévastée et occupée : elle capitule le 8 mai 1945 après la prise de Berlin par les soldats soviétiques. de nombreuses villes allemandes ont subi des dégâts considérables et Berlin est détruite à 40%.

À travers l'histoire de Max, ou plutôt de Konrad von Kebnersol ainsi baptisé par le Fürher en personne, l'autrice reprend ces quatre aspects de l'histoire de l'Allemagne nazie, de sa toute puissance à son effondrement. Max, ainsi je préfère l'appeler, est le premier bébé issu du programme Lebensborn, né un 20 avril comme le Fürher. Comme un fait exprès, il répond à tous les critères de la race nordique. Il est l'échantillon type de la race supérieure. Avec sa gueule d'ange (blond, yeux bleus, peau très clair et crâne dolichocéphal) et son "draufgängertum", il est le modèle à suivre.

Ainsi, nous suivons cet enfant, endoctriné dès sa naissance, sinon avant. Non pas orphelin, puisque sa mère est l'Allemagne et son père le Fürher. Il est fier de ce qu'il est et on le lui rend bien. Il n'hésite pas à dénoncer les traîtres à sa patrie, collabore du mieux qu'il peut, se donne à fond dans toutes les missions qu'on lui octroie. Il déteste les Juifs et les Tsiganes, comme on le lui a bien appris. À priori, il n'est pas un personnage très attachant, et pourtant je n'ai pas aimé le détester. Mais il évolue, petit à petit, jusqu'à penser quelque peu par lui-même et se poser des questions. Sa relation avec Lukas y sera pour beaucoup et lui ouvrira les yeux... Je n'en dirai pas plus, à vous de le découvrir.

Nous sommes bien évidemment dans une fiction, mais la dimension historique est si bien fournie qu'on pourrait se croire dans une histoire vraie. J'y ai cru en tout cas, j'y étais parmi ces gamins endoctrinés. J'ai suivi leur éducation, emplie de propagande et de haine envers les Juifs. C'est affolant mais je n'ai pas voulu en perdre une miette, d'autant qu'au fur et à mesure que l'Allemagne nazie s'affaiblit, un autre aspect de l'histoire finit par prendre le dessus : le relationnel et l'humain.

La narration étant à la première personne, nous vivons les événements en direct. Nous sommes dans la tête de Max, au plus près de sa conscience et de son état d'esprit. Nous grandissons avec lui, doutons avec lui. On finit par s'en sentir très proche, d'autant que nous l'accompagnons depuis qu'il est dans le ventre de sa génitrice (sa mère pourrait-on dire mais il n'en a plus de souvenirs). Avec lui, on assiste à certaines horreurs dont ont été capables les nazis.

Je n'ai rien appris de plus que ce que je savais déjà, pourtant ce roman est foisonnant de détails historiques. Encore une fois, les mêmes interrogations demeurent : Comment peut-on devenir à ce point inhumain et perpétrer de telles atrocités à ses semblables ? Comment peut-on devenir à ce point haineux et cruel ? Comment a-t-il réussi à ce qu'autant de gens le suivent ? [Mais aussi pourquoi décréter blond aux yeux bleus, grand et élancé comme critères de la race supérieure quand on est soi-même petit aux cheveux et yeux foncés ? Rien qu'avec ses propres caractéristiques, qui ne répond en rien aux critères, comment a-t-il fait pour se rendre crédible ? S'il avait suivi ses propres principes, c'est dans un camp qu'il aurait dû finir...]

"Max" est un livre que je voulais lire depuis longtemps, qui m'attendait bien sagement sur une étagère depuis aussi longtemps, j'ai enfin sauté le pas et je ne regrette qu'une chose, comme bien souvent, c'est de ne pas l'avoir ouvert plus tôt. C'est un roman enrichissant, abouti, très bien documenté, original par le choix de son point de vue (celui d'un enfant né nazi), mais aussi captivant et saisissant, qui ne laisse pas indifférent. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le programme Lebensborn, les Jeunesses hitlériennes et la germanisation, je vous le conseille fortement.

J'ai cru comprendre qu'il avait été maintes fois récompensé, et c'est amplement mérité.
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Quelle douche froide ! En entrant dans ce livre, on s'en prend plein la figure du début à la fin. Je connaissais les Lebensborn, ces « fontaines de vie » cachant l'innommable, c'est-à-dire la sélection des meilleurs petits aryens et leur reproduction pratiquées par les nazis… Mais l'entendre « raconter » par un enfant qui le vit c'est parfois insurmontable et glaçant. Belle idée de l'auteure d'avoir imaginé comme narrateur un foetus d'abord puis un bébé et un enfant que l'on suit jusqu'à ses douze ans. Malgré une réflexion d'adulte endoctriné et un vocabulaire soigné, ce narrateur garde la naïveté de l'enfance et cela rend le récit encore plus bouleversant.

J'ai dévoré ces 469 pages en deux soirées tant l'histoire est accrocheuse et ce, malgré les horreurs décrites. Sarah Cohen-Scali nous offre un récit richement documenté qui nous plonge au coeur d'un processus aussi abominable que le furent les camps. Que sont devenus tous ces enfants à la fin de la guerre ? Ces orphelins nazifiés ? Qui s'en est soucié ? Voilà une question qui me taraude depuis que je sais que l'eugénisme a existé à grande échelle en Allemagne et dans les pays conquis. Quel avenir a-t-on donné à ces enfants sacrifiés sur l'autel de la folie humaine ?

Avant de rédiger cette histoire, l'auteur a beaucoup lu sur le sujet et notamment « La chute de Berlin » d'Anthony Beevor. Un ouvrage qui fait référence si j'en crois les nombreux auteurs que j'ai lus et qui s'en sont inspirés. Il faudra que je le lise à mon tour.

Ce roman jeunesse destiné aux 15-16 ans devra faire l'objet d'un accompagnement dans les classes. Introduire le récit d'abord, pour mettre en garde les âmes sensibles sur l'implacable relation des faits et permettre aux élèves de s'exprimer ensuite sur leur lecture. S'il est bon que les jeunes sachent ce qui s'est réellement passé durant la Seconde Guerre mondiale, notre rôle d'adulte est de les accompagner dans leurs découvertes de l'indicible horreur qu'elle a engendrée.

Lien : http://argali.eklablog.fr
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critiques presse (2)
Actualitte
03 août 2012
Ce livre est assez effrayant, dérange et repousse par moments mais retient la plupart du temps et mène le lecteur, sans ménagement, jusqu'aux confins de l'horreur. Une histoire qui interpelle, secoue, interroge et ne laisse pas indifférent, qu'on soit ado ou parent.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Ricochet
26 juillet 2012
Le narrateur, au lieu de provoquer l’adhésion du lecteur, le choque, le provoque et finalement l'intrigue (tout comme d'ailleurs la couverture de ce roman), l'incitant à chercher une faille dans ce monstre enfanté par le IIIème Reich.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (183) Voir plus Ajouter une citation
Nos futurs parents adoptifs, des couples formés par des officiers SS et leurs épouses, ont des exigences bien précises : certains veulent un nouveau-né fraîchement débarqué, d'autres un bébé de trois à six mois, qu'il n'est plus nécessaire de nourrir au sein, ceux-ci veulent un garçon, ceux-là une fille. (Heureusement que nous sommes tous grands et blonds aux yeux bleus, cela réduit un peu le champ des critères de choix.) Les secrétaires, avant de répondre aux diverses demandes, doivent prendre en compte les grades des pères postulants. Plus le grade est haut, plus beau sera le bébé attribué. Par exemple, un Oberscharführer, simple sergent-chef, ne peut pas prétendre à un bébé aussi parfait qu'un Obersturmbannführer, lieutenant colonel, lequel sera moins bien servi qu'un Obergruppenführer, un général de corps d'armée. Quant à la demande d'un soldat 1ère classe, Sturmmann, elle n'est même pas étudiée, sa requête va soit à la poubelle, soit sur la pile des dossiers en attente. Lorsqu'il y aura un excédent de bébés, ce qui n'est pas le cas pour l'instant, on pourra peut-être lui répondre. La tâche des secrétaires est donc délicate : interdiction formelle de se mélanger les pinceaux dans les grades, sans quoi il faudra assurer un service de retour ou d'échange qui risque d'être fort difficile à gérer. Pour traiter chaque demande, elles doivent étudier les fiches raciologiques des bébés, faire des estimations de compatibilité, elles tracent des courbes, des graphiques, se réfèrent à des statistiques savantes. C'est beaucoup de travail, je veux bien le croire.
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Je suis en train d'assister à l'un des enlèvements d'enfants polonais orchestrés par la Gestapo et les "Braune Schwester". [...]
Les deux soldats SS se précipitent dehors, tenant chacun un garçon par la main, tandis que la Schwester, elle, porte une petite fille dans ses bras. Elle l'a calée sur sa hanche comme un paquet, si bien que la fillette se trouve en position horizontale, la tête plus bas que les pieds. La mère, qui ne cesse de hurler, se rue dehors à son tour, elle court d'un côté puis de l'autre, essayant de récupérer un de ses enfants. Elle accroche la main de l'un, les cheveux de l'autre, mais à peine les effleure-t-elle qu'ils lui échappent, elle ne peut lutter contre la force des soldats qui la repoussent avec brutalité. Elle tente alors de sauver sa petite fille qui lui tend les bras en pleurant. Elle parvient à rattraper la Schwester, dont la course est moins rapide que celle des soldats, néanmoins, celle-ci se débarrasse d'elle en la giflant violemment. La femme s'écroule à terre.
Les soldats, arrivés à la fourgonnette, soulèvent la bâche et hissent les garçons à côté de moi − je veille à me cacher au fond pour qu'ils ne me voient pas. La Schwester, elle, garde la petite dans ses bras, lui plaquant la main sur la bouche pour atténuer ses hurlements. Dans la précipitation, personne ne remarque ma présence. Il s'en est fallu de peu. C'est grâce à la mère des enfants. Elle s'est relevée et, bien que groggy par la gifle de la Schwester, elle a réussi à se traîner jusqu'à la fourgonnette, dont elle agrippe le rebord de la main. L'un des soldats frappe alors sa main avec la crosse de son fusil pour qu'elle lâche prise. Elle ne cède pas, bien que sa main soit rapidement en sang. Il continue de frapper, frapper jusqu'à lui briser les os. L'autre soldat, lui, est occupé à repousser les enfants qui veulent aider leur mère à monter dans la fourgonnette, au risque de se prendre un coup de crosse.
La mère s'écroule à terre pour la seconde fois.
La bâche se rabat sur nous. La fourgonnette démarre.
La mère continue de hurler. Hurler. Quand on est suffisamment loin, on ne l'entend plus.
Tout ça s'est déroulé en quelques minutes à peine.
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Je crois que maman a eu mal, lorsqu'elle s'est unie à mon père.
Je crois qu'elle ne connaissait pas la signification du mot codé schwester.
Je crois qu'elle a failli renoncer et s'enfuir, elle aussi. Mais mon futur père et moi, nous avons encouragé. Mon père, en lui faisant boire une bonne rasade de schnaps, pour la réchauffer, pour qu'elle se détendre et se prête à son devoir. Quant à moi, moi qui n'étais alors qu'une vague idée dans l'esprit de maman, juste une voix intérieure, je n'ai cessé aussi de la stimuler en lui répétant : « Il faut le faire, maman ! Il le faut ! Pour le mouvement national-socialiste ! Pour le Reich ! Pour ses mille ans de règne ! Pour le futur ! » Alors elle a gardé les yeux rivés sur le portrait du Führer, accroché au mur dans la chambre claire et froide. Elle a serré les dents et elle a tenu bon.
Elle l'a fait.
Et je suis là.
Et maintenant il est minuit passé, j'y vais.
Je sors !
Vite ! le plus vite possible ! Je veux être le premier de notre Heim à naître le 20 avril. Dans les salles d'accouchement, j'ai déjà plusieurs rivaux potentiels. Il me faut les devancer, ne serait-ce que d'une seconde.
Encouragez-moi !
Pensez à ce que je vous ai dit : je DOIS être blond. Je DOIS avoir les yeux bleus. Je DOIS être vif.
Élancé.
Dur.
Coriace.
De l'acier de Krupp.
Je suis l'enfant du futur. L'enfant conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d'autre que la force et la rage.
Heil Hitler !
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'Mort miséricordieuse': Cela signifie que les bebes, une fois arrives au pavillon 15, sont tués. 'La mort misericordieuse' n'est pas exactement synonyme de 'désinfection' ou 'reinstallation', c'est différent, plus subtil, c'est 'donner la mort suite a une maladie declaree'. Parce que voila, les medecins des Heime se sont rendus compte que, meme si nous autres, enfants de pure race aryenne, avons ete programmés avec le plus grand soin, la plus grande rigueur, meme si nous sommes le fruit d'un accouplement irreprochable, une fois nes, nous ne sommes pas a l'abri d'une maladie qui se declare avec la croissance. Triste constat. Enorme déception. Klaus, par exemple, était affligé d'un bec-de-lievre, Edith etait atteinte de surdité, et Markus souffrait d'asthme. D'autres defauts encore avaient ete decouverts chez tel ou tel bebe, ailleurs qu'a Steinhoring. Ces tares etaient inadmissibles pour la nouvelle generation des seigneurs et maitres que nous etions censes representer.
Pourquoi? s'interrogeaient les medecins. Quelle pouvait-etre la cause, l'origine precise de ces maladies de croissance? Comment vaincre les anomalies congenitales? Pour remedier au probleme, il fallait chercher. Faire des experiences. Des tests.
Sur les bebes malades amenés au pavillon 15.
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Parce que notre Führer adore s'adresser à la foule. Il n'aime pas parler à un petit groupe restreint. Il lui faut la foule pour transmettre sa fougue, pour trouver les mots qui galvanisent, qui vont droit au cœur, qui vous font vous lever et tendre le bras comme un automate ! Chaque ovation à la fin d'une phrase l'inspire pour la suivante. Et toute l'assistance vibre alors aux accents de sa voix, les hommes voudraient prendre là, maintenant, tout de suite, les armes nécessaires à accomplir les grands projets d'avenir qu'il décrit. Les femmes sont prêtes, elles, à tout lui offrir, tout, leur corps, leur vie, leur âme. Certaines, d'ailleurs, ne résistent pas au choc émotionnel et s'évanouissent.
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Vidéo de Sarah Cohen-Scali
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Thème : Max de Sarah Cohen-ScaliCréer un quiz sur ce livre

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