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Critique de ibon


4 romans dans ce bloc. Dont un chef d'oeuvre, "Belle du Seigneur", pour les gouverner tous comme aurait pu dire Tolkien dans "Belle du seigneur...des anneaux".

Dans l'ordre: "Solal" (1930), "Mangeclous (1938)", "Belle du Seigneur" (1968) et "Les Valeureux" (1969). Pourtant, Cohen a clos la saga des Solal avec "Belle du seigneur". Ces dates de parution suggèrent des ajouts ou des retards .

En effet, il s'en est fallu d'une guerre mondiale mais aussi des refus de l'éditeur de faire paraître de trop gros volumes. C'est pourquoi, à deux reprises Albert Cohen a dû se délester de plusieurs centaines de pages. Il en a extrait "Mangeclous" de "Belle du Seigneur" version année 30 puis "Les Valeureux" de "Belle du seigneur" version finale de 1968.

D'où un manque de cohérence avec ces deux romans d'avant "Belle du Seigneur" qui se concurrencent et se contredisent parfois mais, ce ne sont que quelques erreurs de dates.

L'ensemble conserve une unité de style et de ton mêlant ironie et tragique. Et les livres sont fortement marqués de la culture juive et d'un burlesque venus de Méditerranée. D'où l'extravagance, l'outrance en comparaison au sérieux du fonctionnaire de type européen du nord de la SDN.
L'auteur a même conservé ses héros du premier roman où certains avaient pourtant péri. Il a recomposé ses familiers pour, à la fois, les moquer et nous faire voyager dans l'Europe des années 30, tout en faisant passer des messages sur la montée d'Hitler ou la création d'un état juif qui, selon l'auteur, devrait se faire dans la paix avec les arabes.

Et, dans 3 romans sur les 4, il y a l'énigme Solal. le romantique qui se serait trompé d'époque, un homme supérieur, à côté du folklore familial qu'il méprise mais dont il ne peut se détacher parce que ce sont ses racines.

Ce tiraillement apparaît dès le premier roman. Il est aussi prégnant que la recherche de la femme qu'il trouvera dans "Mangeclous". Son Ariane.

Lire cette tétralogie permet de constater que les deux personnages principaux sont bien Solal et Mangeclous.
Tout les séparent mais ils se ressemblent avec leur mal de vivre, leur tentation d'en finir quand la pauvreté s'installe ou que la détresse morale est trop lourde à supporter.
La supériorité de ces deux personnages se révèle. Ils ont chacun un roman à leur noms. Ils ont une présence et un art du dialogue qui leur est propre. Et ils se neutralisent dans un exposé de très haut niveau sur l'amour. Mais à distance, l'un dans "Les Valeureux" l'autre dans "Belle du seigneur".

Si vous ne connaissez pas Albert Cohen, plongez dans n'importe lequel de ceux-là. En plus d'être drôles, ils disent sur l'amour ce que vous ne lirez nulle part ailleurs.
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