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Critique de Yggdrasila


Un très bon document que nous livre la journaliste Annick Cojean, dans lequel elle dénonce les crimes sexuels perpétrés par Mouammar Kadhafi en quarante deux ans de pouvoir.

Ce livre se présente en deux parties principales.
Dans la première nous découvrons le témoignage de Soraya, une jeune fille de quinze ans qui a été enlevé pour servir le frère Guide. Celui-ci, toujours avide de chair fraîche, lui a pris sa virginité, l'a violée à maintes reprises quand bon lui semblait, il l'a battue, droguée et humiliée pendant cinq années. Mais Soraya n'est qu'une esclave sexuelle parmi tant d'autres dans le sous-sol du Colonel qui constitue son harem.
Soraya nous explique ses craintes et ses douleurs, mais le plus difficile sont les passages où elle raconte toutes les perversions de ce tyran irascible à l'obsession maladive et brutale. Toujours affamé de sexe, il contraint des centaines de personnes a satisfaire ses perversions, qu'ils soient hommes, femmes ou adolescentes.

Dans la seconde partie Annick Cojean nous relate son enquête à travers les différents intervenants qu'elle a pu rencontrer lors de son voyage en Libye, notamment des rebelles après la mort du dictateur.
Elle cherche avant tout à dénoncer les crimes de Kadhafi et de ses multiples complices pour faire justice à toutes ces femmes détruites. Elle nous parle aussi de Mabrouka Shérif, la plus grande complice de Kadhafi et également bourreau et geôlière de Soraya.

Par ailleurs, Annick Cojean rencontre d'autres victimes qui témoignent anonymement. Mais le sujet reste malheureusement encore tabou dans la société libyenne actuelle. Ce qui ne facilite pas le travail de la journaliste.
Elle dénonce aussi l'envers du décor notamment à propos des gardes du corps féminins du Colonel Kadhafi, avec lesquelles il aimait tant se pavaner en public, celles que la presse internationale avait surnommées les "amazones" et qui n'étaient autres que ses esclaves sexuelles elles aussi. Tous ses dires se confirment à travers les nombreux témoignages qui correspondent.
Le plus écoeurant est probablement tout le système mis en place pour permettre au dictateur de trouver ses nouvelles proies: des rabatteurs à son service ciblent notamment les écoles et les salons de beauté pour trouver de nouvelles jeunes filles. Tout est étudié pour avilir et écraser toujours plus de personnes.

J'étais étonnée de constater que le terme "pédophile" ne soit pas une seule fois cité dans cet ouvrage. Il est pourtant mentionné que le Colonel voulait au moins quatre vierges par jour et que celles-ci avaient une moyenne d'âge entre douze et quinze ans. Répugnant !

Une belle preuve de courage pour toutes ces femmes qui se battent pour qu'on reconnaisse leur statut de victimes et également pour l'auteure qui s'est investie pour mettre à jour la vérité.
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