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EAN : 9782368462584
112 pages
Steinkis Editions (26/03/2020)
4.25/5   211 notes
Résumé :
Annick Cojean est grand reporter au Monde. Au fil de sa carrière, elle a croisé Simone Veil à plusieurs reprises. D’une rencontre à l’autre, une relation singulière s’est installée entre Simone Veil et la journaliste.

Une relation de femmes au-delà des fonctions.
Un portrait subjectif, délicat et parfois surprenant de la femme au-delà de l’héroïne.


Xavier Bétaucourt commence sa carrière en tant que journaliste.
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
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sur 211 notes
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Le 30 juin 2017, alors qu'Annick Cojean se rend en scooter au journal le Monde où elle travaille, un coup de fil de son collègue Benoît lui apprend le décès de Simone Veil. Bien que la nécro soit prête, le journal compte sur Annick pour un papier de huit pages, plus perso où elle raconterait ses différentes rencontres avec cette femme hors du commun.
Si pour beaucoup de personnes Simone Veil, née Jacob dans une famille juive profondément laïque, restera avant tout cette femme magistrate, ministre de la Santé nommée par Jacques Chirac qui, le 26 novembre 1974, prononce à l'Assemblée nationale un discours historique présentant son projet de loi pour la légalisation de l'avortement, elle est l'une des plus grandes femmes politiques françaises.
L'originalité de cette BD biographique est de raconter la vie de Simone Veil en nous présentant tous les combats de cette femme brillante, tellement engagée et combattive, prête à lutter contre toutes les injustices et notamment celles envers les femme tout en nous faisant entrer dans l'intimité et la vie personnelle de celle-ci. le fait qu'Annick Cojean ait côtoyé et rencontré Simone Veil à plusieurs reprises rend le récit très personnel et très vivant.
Annick Cojean et Xavier Bétaucourt nous apprennent donc comment Simone qui voulait être avocate, profession à laquelle son mari a mis son veto, mais compromis trouvé, est devenue magistrate. Affectée à la direction de l'administration pénitentiaire, elle s'occupe des prisonniers, va en Algérie inspecter les prisons, reçoit un appel à l'aide de Gisèle Halimi, puis sillonne tout la France pour visiter les établissements pénitentiaires. Cette activité empiète évidemment sur sa vie de famille "Mon mari et mes enfants n'en pouvaient plus ils ne voulaient plus entendre parler des prisons". Après ces sept années, elle est affectée comme nouveau garde des sceaux à la direction des Affaires Civiles. S'enchaîne ainsi sa carrière politique, toujours à s'occuper des exclus, des oubliés, des humiliés. Est évoquée bien sûr la vie dans les camps où Simone, sa maman et sa soeur Milou ont été déportées et où elle rencontrera Marceline, qu'elle retrouvera en 1956.
À 81 ans, elle est élue au premier tour à L Académie Française. Sur son épée, elle a fait graver son n° de déportée et la devise de l'Europe : "Unie dans la diversité".
C'est le récit de la vie d'une femme intelligente, forte, prête à lutter contre toutes les injustices, que l'on pourrait peut-être trouver froide si l'autrice n'en dévoilait pas certains traits plus personnels. On apprend que Simone Veil avait une étroite relation avec sa mère de même qu'avec ses trois fils. Elle confie, qu'après la guerre, elle n'a pleuré que deux fois, la première en 1952, lorsqu'elle perdra sa soeur Milou dans un accident et en 2002, pour la perte de son fils Claude-Nicolas (54 ans) victime d'une crise cardiaque.
Annick Cojean et Simone Veil partagent d'ailleurs cet amour pour leur mère respective et leurs vies vont parfois s'entremêler au cours du livre.
L'album se termine le 1er juillet 2018 avec l'inhumation de Simone Veil au Panthéon, un an après son décès, avec son mari Antoine.
Ce portrait admiratif, très délicat, alternant moments intimes et politiques que dressent Annick Cojean et Xavier Bétaucourt est superbement mis en valeur par le dessin sobre mais très évocateur et très réaliste, en teintes douces d'Étienne Oburie, même si j'apprécie peu la couverture.

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Quelle belle idée de conter la vie de Simone Veil en bande dessinée avec Annick Cojean et Xavier Bétaucourt au scénario, Étienne Oburie assurant un dessin tout en douceur et en finesse ! Grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Steinkis/Plon que je remercie, je viens de passer un excellent moment de lecture.

Annick Cojean, la célèbre journaliste du Monde dont j'appréciais beaucoup la série de biographies intitulée Duels, sur France 5, était évidemment la plus qualifiée pour raconter. Grâce à ses rencontres, ses articles, un livre déjà, elle était très bien placée pour nous rappeler qui était cette femme au courage et à la volonté extraordinaires. Si elle est au Panthéon aujourd'hui, avec son mari, Antoine Veil, ce n'est que justice.
Dans la foulée ou plutôt dans la roue du scooter d'Annick Cojean, j'ai été emporté dans les phases essentielles de la vie de Simone Veil. de sa première rencontre à la sortie d'un Conseil des Ministres, en 1979, alors qu'elle est stagiaire à Europe 1, jusqu'à cette longue conversation de juin 2004 pour un livre que l'éditeur Jean-Marc Roberts veut publier avec l'intégralité du discours de Simone Veil défendant sa loi pour l'interruption volontaire de grossesse, les deux femmes qui ont en commun un amour profond pour leur mère, se confieront l'une à l'autre.
Simone Veil parle de son enfance heureuse à Nice, de la guerre, de l'occupation et de la déportation à Auschwitz avec sa mère et Milou, sa soeur aînée, de Birkenau où, à 16 ans, elle sympathise avec Marceline Loridan qui a un an de moins, puis Bergen-Belsen et la marche de la mort. Ses épreuves terribles, inimaginables sont contées avec pudeur et précision. Son féminisme, son combat pour les femmes prend racine.
Son père et son frère ont disparu en Lituanie. Sa mère a succombé au typhus un mois avant leur libération et Simone Jacob a dû réapprendre à vivre. Elle épouse Antoine Veil et ne cesse de se battre pour l'indépendance des femmes, pour qu'elles aient d'abord un métier.
Elle a eu trois fils et confie avec humour qu'avec son mari, cela fait quatre machos… Elle les aime mais ne cède rien. Entrée dans la magistrature, elle lutte pour améliorer les conditions de vie des personnes détenues. Avec Gisèle Halimi, elle obtient le transfert depuis l'Algérie, de Djamila Boupacha, militante FLN, torturée et violée.
Je ne peux citer que quelques éléments mais il faut lire cette BD dessinée avec tendresse, les couleurs sépia variant avec la période contée. Vous rencontrerez aussi quelques personnages importants de la Ve République et un florilège consternant de quelques interventions de députés de droite, le camp de Simone Veil, pour contrer son projet de loi en faveur des femmes.
Simone Veil ou la force d'une femme est un bel album qui se termine avec la publication du magnifique article signé Annick Cojean, publié dans le Monde daté des 2 et 3 juillet 2017 alors que cette grande dame qui fut Membre du Conseil Constitutionnel, Ministre de la Santé, Ministre d'État, Présidente du Parlement européen et membre de l'Académie française, venait de mourir. Ce texte débute ainsi : « C'est de ses yeux d'un vert transparent et liquide qu'on se souvient d'abord. de ses yeux si clairs, si vifs, qu'elle plantait dans les vôtres et qui semblaient exclure qu'on puisse se dérober, esquiver, mentir ou faire semblant. »

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La journaliste Annick Cojean, grand reporter au journal le Monde est sans doute une des personnes les mieux placées pour parler de Simone Veil. Elle a eu le privilège rare de la rencontrer à plusieurs reprises et surtout de nouer avec elle une relation de confiance au-delà de la simple relation journaliste. Elle l'a notamment accompagnée à Auschwitz en 1995 pour le 50ème anniversaire de la libération du camp.

Il en faut pas chercher de scoop dans ce roman graphique, ceux qui connaissent bien la vie de Simone Veil n'apprendront rien de nouveau du point de plus factuel. Pour ma part, la seule réelle révélation fut de découvrir que lorsqu'elle dirigeait l'administration pénitentiaire auprès du ministère de la justice, elle fit transférer en pleine guerre d'Algérie des militants du FLN comme Djamila Boupacha en métropole pour éviter leur lynchage. de quoi renforcer encore plus mon admiration pour cette grande dame.

Tous les moments forts de la vie de Simone Veil sont bien évidemment évoqués avec fluidité et clarté, sans être approfondis : son enfance, sa déportation à Auschwitz, la mort de sa mère et de sa soeur Milou, sa loi sur l'IVG, sa présidence à la tête du Parlement européen, son retour en temps que ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville en 1993 dans le gouvernement Balladur. Autant dire que c'est une lecture idéale pour un adolescent pour lui faire découvrir cette extraordinaire héroïne du XXème, tous les CDI de collège et lycée devraient l'avoir dans leurs rayons.

Le dessin d'Etienne Oburie apporte beaucoup de douceur et renforce l'émotion, très palpable du récit d'Annick Cojean qui dévoile les coulisses de ses rencontres avec Simone Veil, sans cacher son immense admiration. L'alternance de pastels ( jaune pour le temps présent, bleu-gris pour le temps des souvenirs, marron-rose pour le temps des entretiens – rencontres ) permet de suivre le récit qui n'est pas forcément chronologique. Ces pastels sont cependant un peu tristounets, j'aurais préféré un peu plus de couleurs, de peps, Simone Veil n'étant pas une personnalité « sage » comme elle le dit à la journaliste, souvent indignée et toujours en lutte contre les injustices.

Ce que je retiens de ce roman graphique que j'ai pris beaucoup de plaisir à feuilleter, c'est le portrait lumineux de la mère de Simone Veil dont on sent à quel point elle a compté dans la construction de sa personnalité ; c'est sa ténacité à reprendre ses études et à travailler après trois grossesses, se rappelant avec colère les séances humiliantes où son père épluchaient les comptes tenues par sa mère en demandant une explication au sou près ; c'est son appel à la sororité qui résonne dans de très nombreuses pages, appel Ô combien toujours d'actualité. Bref sa modernité.

Lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée Babelio
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Je remercie avant tout le site de BABÉLIO pour cette proposition de Masse Critique privilégiée, ainsi que les éditions STEINKIS/PLON pour cette excellente BD. Non seulement le scénario d'Annick Cojean et de Xavier Bétaucourt, mais aussi les dessins d'Étienne Oburie, en font une oeuvre complète et émouvante.
On découvre la genèse d'un article du journal le Monde commandé à Annick Cojean suite au décès de Simone Veil. L'ensemble sert de prétexte à retracer sa vie de manière la plus juste possible, et l'hommage qui lui est rendu me semble à la hauteur de cette femme exceptionnelle pour cette catégorie d'ouvrage.
Voilà un livre rendu accessible au plus grand nombre, avec des textes qui font mouche et un graphisme que j'ai trouvé à la fois précis, riche et classe, comme cette grande dame. La mise en couleur, monochrome, différente selon les pages, en sépia le plus souvent, et parfaitement étudiée donne à l'ensemble un aspect sérieux et plaisant à la fois. Les détails foisonnent, les décors sont riches, les vues toutes différentes, en plongée, en contre-plongée, ou autres, et certains dessins rendent pleinement l'émotion exprimée.
Je recommande vivement ce livre, lu rapidement, pour ne jamais oublier.



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Je remercie Babelio et les éditions Plon de m'avoir fait découvrir un genre littéraire que je ne connaissais pas : la biographie en bande dessinée.

Annick Cojean est journaliste au Monde, en 2017 son journal lui demande de rédiger un article pour saluer la mémoire de Simone Veil qui vient de mourir. Les deux femmes se sont rencontrées à de multiples reprises et ces différentes rencontres ont tissé entre elles un lien particulier.

Les dessins d'Étienne Oburie sont simples, en noir et blanc, car ici l'important c'est le texte qui retrace la vie de cette femme admirable. Simone n'a jamais toléré aucune incartade en matière de droits de l'homme, dans les différents postes qu'elle va occuper elle va secouer la société pour améliorer la condition des exclus, des oubliés, des humiliés et en premier lieu les femmes.

« La dépendance économique vous menotte, vous bouche l'horizon, vous expose à toutes les humiliations y compris d'ailleurs aux violences conjugales. »

L'histoire retiendra avant tout son passage au ministère de la Santé et le débat houleux sur la libéralisation de l'avortement à l'Assemblée nationale composée presque exclusivement d'hommes.

Mais c'est toute sa vie qui défile au détour des pages de cet album ; une enfance heureuse à Nice, un père rigoureux et sévère, une mère qui a guidé sa vie dans tous les domaines ; l'enfer des camps bien entendu et sa rencontre avec Marcelline Loridan, tellement différente et tellement complice ; son amitié pour Gisèle Halimi, la même passion pour la défense des femmes ; ses deuils : « La mort ne pouvait s'empêcher de roder autour de moi » ; sa fascination pour les musées, Antoine son mari, le déjeuner hebdomadaire réunissant toute la famille ; son élection à l'Académie française et le transfert des cercueils de Simone et Antoine au Panthéon « Une décision de tous les français ».

Cet album émouvant qui retrace bien la force, le courage et les engagements de cette femme exceptionnelle se termine par la copie de l'article rédigé par Annick et publié le 2 juillet 2017 dans « le Monde ».
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critiques presse (2)
Bedeo
13 juillet 2023
Un nom devenu mythique, qui évoque immédiatement une loi, une histoire, une image. Un portrait délicat de Simone Veil, femme sensible et engagée, militante et ministre, rescapée des camps et académicienne.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
18 août 2020
Cette biographie se laisse lire avec plaisir, comme un article de presse bien écrit, sommaire mais documenté, léger mais juste, empreint de sincérité.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce la certitude de partager une autre échelle de valeurs que celles des hommes ? Les femmes, je le crois, sont spontanément solidaires.
Alors, il faut qu’elles s’unissent pour faire progresser leurs droits, leur liberté, leur visibilité. Il faut qu’elles s’épaulent, s’encouragent, se mobilisent. Qu’elles enfoncent les portes et prennent des responsabilités. Elles peuvent changer le monde. Mais il faut se battre car les hommes défendront toujours leur boys club !
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En juillet 1944, notre transfert à Bobrek, à 4 ou 5 km de Birkenau, nous a certainement permis de rester vivantes plus longtemps. Nous travaillions pour Siemens. On ne mangeait pas plus, mais la tâche était moins pénible et la surveillance moins stricte. Le calme régnait car nous étions terrifiés à l'idée qu'une incartade nous renvoie à Birkenau.
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Et j’ai souri devant son idée (à Desmond Tutu) de lancer un mouvement de femmes qui diraient : Les hommes, dégagez du chemin ! On vous a laissé du temps, et regardez le bordel que vous avez créé ! À nous maintenant ! Il est si convaincu que cela ferait une sacrée différence. À condition, insiste-t-il, qu’elles refusent de se comporter en hommes comme l’ont fait Margaret Thatcher, Indira Ghandi ou Golda Meir.
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Sa mort sonne comme une injonction. À se souvenir. Se montrer vigilant. Poursuivre ses combats. Et ne jamais rien lâcher. L’espérance européenne, l’émancipation des femmes, l’aide aux persécutés… Jusqu’au bout, elle a fait tout ce qu’elle a pu pour témoigner, tisser des ponts, prôner des solidarités. Son histoire nous oblige. Son courage interpelle. Cette Européenne debout, au regard si clair, a besoin de relais.
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SV - L'indépendance économique est une règle d'or, Gisèle Halimi et son mouvement "Choisir" ont eu raison d'en faire leur credo.
AC - C'est ce que ma mère n'a cessé de m'enseigner : "un métier, Annick, un métier ! Ne jamais dépendre de quiconque !"
SV - Quel meilleur conseil pour une fille ?
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Vidéo de Annick Cojean
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Étonnants voyageurs" à Saint-Malo, Annick Cojean vous présente son ouvrage "Nous ne serions pas arrivées là si..." aux éditions Grasset.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2610381/annick-cojean-nous-ne-serions-pas-arrivees-la-si
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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