L'Avant-scène théâtre, N° 1419 : Bankable

Il est indiqué "une comédie de Philippe Madral"... Ok, mais une comédie noire alors. Parce que j'ai beaucoup aimé la pièce, mais je n'ai pas franchement ri.
Les personnages sont particulièrement intéressants, et touchant à leur manière.
Bruno, l'acteur déjà vieillissant mais séducteur, enfermé dans cette vie à la recherche de la starification. Il a parfois des élans qui le poussent vers la sortie, mais l'attrait de l'argent et des paillettes est le plus fort. Il essaie de vivre ce mal-être en s'incrustant chez ses amis. Chargé de ses deux enfants, il cherche de l'appui auprès des seules personnes qui lui prêtent attention, même si c'est pour des raisons professionnelles d'abord.
Pierre, le scénariste, aspire à autre chose, à une vraie oeuvre, une vie de vrai écrivain. Mais là aussi, l'argent et le plus fort, alors il continue le scénario. Mais c'est son corps qui manifeste ce tiraillement entre la vie vécue et la vie souhaitée. Il est hypocondriaque, se bloque le dos, se rend malade par cette pression. Mais heureusement, il a sa femme, Sabine, qui est la seule personne équilibrée du lot.
Et enfin Antoine, le producteur. Lui aussi a un idéal, mais il doit composer avec la pression des producteurs américains. le bouddhisme est sa solution pour supporter cela, pour vivre une forme d'équilibre. Et cela l'autorise à être un salaud par ailleurs, parfois.
Bankable, ou le tiraillement entre le rêve d'argent et de gloire et l'aspiration à l'équilibre, à des rêves plus profonds.