Pfffff ... je me suis lancée dans une intégrale de Claudine après avoir lu
Somerset Maugham qui précisait (dans ses "Mémoires" ) qu'une de ses écrivaines françaises préférées était
Colette ...
J'avais lu il y a loooooogtemps (dans mon adolescence , c'est dire ... mémé n'a plus 20 ans... )
le Blé en Herbe, il me semble que j'avais bien aimé à l'époque ... du coup je me suis dit "bon pourquoi ne pas tenter les Claudine" ...
J'ai commencé par
Claudine à l'école .
LA CONSTERNATION.
Je me suis forcée à aller au bout (par respect pour
S. Maugham et au cas où quelque chose viendrait "relever" le tout ... ) : mais rien.
J'ai trouvé ce bouquin horripilant (et assommant d'ennui...) .
Claudine est une sorte de Lolita prétentieuse et méprisante (en gros : "je suis pas comme tous ces culs-terreux mais si je traîne avec eux c'est parce que mon père s'en fout et que je suis libre et riche et que j'ai pas envie de me fouler davantage; tout le monde m'adule , je suis trop belle trop sexy trop intelligente , les autres sont si stupides et moches" ... ), de nos jours on qualifierait même sans doute de harcèlement scolaire ce qu'elle fait subir à certaines de ses camarades ...
Bref une "héroïne" insupportable , des faits sans intérêts étalés sur des pages et des paaaaaages (on est vraiment dans des souvenirs d'écolière-de-base ... Là où
Pagnol , dans sa série des "Souvenirs d'enfance", rendait les choses intéressantes et marrantes ici franchement quel ennui : Machine a mis une robe bleue avec des rubans verts, quelle sotte le délégué régional ne la regardera pas / Trucmuche est trop nulle en chant mon dieuuuu qu'elle est ridicule / Unetelle récite trop mal sa poésie, quelle naze / Madame Bidule se fait tripoter par Mademoiselle Machin dans le grenier j'enrage de jalousie, mais elles sont trop ridicules et leur vie si minable alors je suis bien au-dessus d'elles et j'aspire à tellement mieux / etc ... ).
BREF ... la consternation.
Je me demande à qui plait encore ce genre de bouquin ?
A des vieux pépés qu'émoustillent des récits où des écolières s'offusquent sans trop (oui parce qu'on pourrait à la limite reconnaître à ce texte la vague intention de dénoncer l'emprise patriarcale/culture du viol comme on dirait de nos jours ... Mais en fait même pas: c'est loupé tant l'héroïne est instable et agaçante ... ) que des hommes rougeauds cherchent à les tripoter ? ou ... franchement je ne vois pas ...
Ok , peut-être "la photographie" d'une école de campagne de l'Epoque ... Mais purée ... de là à devenir culte , quelle énigme.
Ayant l'intégrale je vais toutefois tenter la lecture du tome 2 (
Claudine à Paris) histoire de ne pas avoir totalement jeté mon pognon par les fenêtres... En espérant que ce soit moins "cour-de-récré-tirage-de-cheveux" ... on verra ...