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sur 2087 notes
La critique en herbe.

« il venait d'avoir dix-huit ans, il était beau comme un enfant, fort comme un homme (…) Il m'a dit : "J'ai envie de toi", il avait vu au cinéma "Le blé en herbe

Chacun se souvient de la célèbre chanson de Dalida mais quelle est l'histoire derrière le tube ?

Sous le ciel bleu de Cancale. C'était l'été...évidemment. Des havenets pleins d'écrevisses à rendre jaloux les courlis. Des jambes de bronze pédalent frénétiquement à travers le pré de mer.

Phillipe et Vinca se connaissent depuis l'enfance, mais cet été, c'est différent. L'adolescence les plonge dans un sourd désarroi. La Dame en Blanc n'est pas pour arranger quoique ce soit.

1923. Sidonie-Gabrielle Colette, future présidente de l'Académie Goncourt, Mata-hari bourguignonne du music-hall, figure libre aux amours saphiques, l'une des plus célèbres plumes de la littérature française fait paraitre « le blé en herbe », roman au parfum iodé et scandaleux.

« Je crève à l'idée que je n'ai que seize ans ! » Que reste-t-il du scandale ? Probablement pas grand-chose à l'aune de nos pratiques amoureuses ce qui permet de découvrir véritablement le talent d'écrivain de Madame Colette. Ses phrases sont un travail d'orfèvre, elle souffrait beaucoup et longtemps pour leur donner précision et richesse du vocabulaire, elles rendent l'atmosphère bucolique, teintée d'humour et de sonorités allégoriques.

Refusant tout idéalisme, l'écrivaine s'inspire, de sa propre liaison avec le fils adolescent de son second mari pour la relation entre Philippe et Madame Dalleray.

Camille Dalleray garde tout son mystère, un livre entier pourrait lui être consacré mais son rôle reste secondaire, par quelques mots, Colette entrouvre ce que peut représenter pour sa sensibilité la rencontre de Philippe.

« le bain quotidien, joie silencieuse et complète, rendait à leur âge difficile la paix et l'enfance, toutes deux en péril. » Les années de puberté sont témoins des plus rapides turbulences et des plus profonds changements qu'il est donné à une existence humaine d'éprouver.

C'est cet « âge difficile » que Colette choisi de raconter, celui où les adultes ne sont plus que des « Ombres » et où les vagues de la sensualité, étincelantes sous l'éros estival, nous entraine au large. Un âge ingrat dans toutes ses ingratitudes, gonflé d'orgueil et de maladresse où l'on est comme locataire de son propre corps et de ses sentiments en travaux.

A lire à l'âge adulte, Colette recrée presque pour son lecteur cette "saudade" brésilienne sous le soleil breton.

La fameuse « première fois », idéalisée, survendue par le cinéma ou bien noircie et inhibée pour mieux la retarder, retrouve ici toute son authenticité et son malaise…et si c'était à refaire ?

Bel été,
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Une femme de tempérament.
Je n'avais jamais lu Colette, jamais franchi le col des Claudine, bégayé Gigi ou chériChéri. J'avais tort, mais j'ai un mot d'excuses de mes préjugés sur les célébrités. Comme si le succès était forcément suspect et surfait. Je ne suis pas français pour rien.
Femme à chats, Colette eut des milliers de vies et donna de sa langue à qui voulait bien la sucer. Ce n'est pas une citation du Dalaï-lama. Après avoir sauvé Willy, son premier mari, qui signait les Claudine à l'école et un peu partout qu'elle écrivait, trompé son second époux avec son beau-fils de 16 ans pour se venger de ses infidélités, puis épousé en troisièmes noces, un homme bien plus jeune qu'elle alors qu'il n'était même pas président, elle peut se targuer d'un CV qui ferait bugger Linkedin. Journaliste, mime nue, danseuse, momie amoureuse d'un archéologue sur scène, maîtresse d'une Marquise, infirmière pendant la première guerre mondiale, rédactrice de publicités ou d'un livret d'opéra pour Ravel et donc… grande écrivaine, qui choisit mieux ses mots que ses amants. Une femme de lettres passionnée. Je ne sais pas si c'est parce que sa vie ressemblait à un roman qu'elle ressentit le besoin d'en écrire et d'y glisser ce que d'autres appelleraient plus tard l'autofiction.
Le Blé en herbe, magnifique titre, c'est l'histoire de deux amis d'enfance, Phil et Vinca, ados d'une quinzaine d'années, harcelés par les hormones, qui se disent pendant l'été qu'ils s'aiment et que les châteaux de sables, c'est marrant cinq minutes.
Promis l'un à l'autre, ils parlent d'amour naissant sans le faire, bousculés par leur désir et la peur de franchir le pas, faute de mode d'emploi. Madame Valleray, une dame en blanc à la trentaine libérée va accélérer l'éclosion de Phil. Pas de cale à Cancale, elle ou il est vilaine, cadre venté qui climatise ce roman face à l'océan, entre verdure et sable fin qui gratte les fesses.
Phil ne venait pas d'avoir 18 ans, mais le Blé en herbe inspira la chanson de Dalida. Claude Autant-Lara l'adapta au cinéma. Pour ma part, au-delà de l'échographie des premiers émois, et toi aussi, je retiens surtout la beauté de ce texte court comme un été ou un amour de vacances, le temps arrêté plus que perdu comme chez Marcel au-dessus des personnages. Chaque phrase jouit d'une esthétique soignée, avec des phrases courtes assez simples qui s'éloignent des exercices de style proustiens. La plume de Colette est légère, débarrassée des adjectifs, plus vivante que classique.
Le roman eut un grand succès mais le public ignora qu'il s'inspirait de sa relation avec son beau-fils, Bertrand de Jouvenel. Elle se fichait du scandale et du qu'en dira-t-on, collectionneuse de transgressions.
Cette année d'hommages pour commémorer les 150 ans de Colette aura eu la bonne idée de me glisser dans ses pages.
C'est du joli, sidonie !
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Dans la série des livres brefs, il y a ceux dont on souhaite éperdument qu'ils durent plus longtemps et ceux qui, malgré leur nombre de pages restreint, semblent ne jamais devoir finir... "Le blé en herbe" fait hélas partie de ces derniers en ce qui me concerne.

Première découverte de l'auteur, loin d'être heureuse.

Années 20, Bretagne. Phil et Vinca ont grandi ensemble et sont comme deux doigts de la main, si proches qu'un amour juvénile et évident les lie été après été, vacances après vacances tandis que leurs familles se retrouvent dans leur sempiternelle villa pour une villégiature pleine de pêches au crabe, de baignades sur le "pré de mer", de lunchs convenus et d'habitudes aussi désuètes que savoureuses.

Phil et Vinca s'aiment et cela fait si peu de doute pour leurs parents et pour eux-mêmes qu'ils se possèdent l'un l'autre chastement, sans même songer à la possession charnelle. Quoique... à y regarder de plus près, l'un et l'autre, du haut de leurs 16 et 15 ans, y songent très naturellement et ce, avec une approche et une sensibilité bien différentes.

Pour Phil, il ne faudra pas longtemps pour passer de la réflexion à l'expérimentation, une énigmatique voisine l'ayant attiré dans ses filets, et dans la candeur de cette première aventure, son manque de prudence et son aveuglement ne peuvent que blesser son amie d'enfance.

Vinca, plus jeune mais paradoxalement plus mûre que son aîné, dévoile par petites touches délicates la femme pragmatique et franche qui se cache en elle et qui a davantage conscience de l'avenir. Reste à savoir si cet avenir sera commun ou non...

Je me suis éperdument ennuyée à suivre l'évolution des sentiments adolescents de Phil et de Vinca. Bien que le style de Colette porte indéniablement en lui la marque d'une littérature de qualité, il ne m'a pas touchée et le phrasé souvent alambiqué m'a souvent déroutée puis rapidement lassée. La déception fut d'autant plus cruelle qu'après un premier chapitre réellement percutant, j'eus la sensation de recevoir une désagréable douche écossaise difficile à pardonner.

Si je devais choisir un seul terme pour synthétiser ma lecture, ce serait "fade", ce qui est toujours dommage quand on parle d'un grand nom de la littérature française mais voilà, c'est un fait, les montées de sève de ce jeune blé en herbe n'auront pu empêcher mon intérêt de pourrir sur pied.
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Voilà des années que je voulais lire Colette.
Agnés F. qui tient l'écrivaine du Palais-Royal comme l'un(e) des plus grand(e)s auteur(e)s du (XXème) siècle me moquait de ne jamais avoir lu l'auteur des Claudine
Aussi j'ai profité des vacances pour lire "Le blé en herbe" retrouvé dans un coin poussiéreux du grenier.
On tient ce court roman de 1923 comme une des oeuvres les plus audacieuses de son temps. Raconter la découverte de l'amour physique par de jeunes adolescents de 15 ou 16 ans était aussi sulfureux que "Le diable au corps", "L'amant de Lady Chatterley" et "Sodome et Gomorrhe" réunis.

Quelle déception ! La langue de Colette est horriblement désuète (ah ! l'origan poivré et les derniers parfums du mélilot), les sentiments des personnages totalement boursouflés et ce qui nous est présenté comme un sommet du féminisme se révèle, à la réflexion comme l'apologie de la soumission féminine au sexe fort.
Dire qu'on impose la lecture de ce roman, au motif qu'il n'est pas trop long et qu'il évoque un sujet "de leur âge" aux collégiens de 3ème. Les pauvres !
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Le blé en herbe, écrit en 1923 par Sidonie-Gabrielle Colette, inspiré d'une liaison amoureuse qu'elle vécut avec le fils de son second mari, fit scandale à l'époque. Aujourd'hui il a perdu de son côté sulfureux, je trouve qu'il en reste quelque chose de bien plus délicieux, comme un goût de sel sur les paupières, comme le sable sous les pieds nus, comme le vent du large qui remonte sous une robe légèrement flottante, entrouverte à la promesse du soir qui vient...
Il y a dans ce roman, un brin désuet, quelque chose de brûlant qui rappelle les saisons de l'adolescence, oui désuet certainement ce roman l'est-il un peu et c'est aussi ce qui fait son charme, sa jeunesse, sa saveur, comme le sont les réminiscences qui nous reviennent parfois de cette période de notre existence et qui nous font sourire, on ne sait pas trop pourquoi, comme si nous en avions un peu honte ou comme si nous aurions voulu à toutes forces ne jamais perdre cette candeur et cette fougue d'alors...
Le blé en herbe, c'est la lumière d'un ciel breton, le ciel bleu de Cancale. Comme chaque année, Phil seize ans et demi et son amie Vinca quinze ans et demi, se retrouvent aux vacances estivales. C'est une tendre et exclusive camaraderie, depuis l'enfance, depuis toujours. Sans se l'avouer, ils se sont promis l'un à l'autre depuis la nuit des temps, ou plutôt ils se le disent un peu comme dans un jeu d'enfants, et le temps vient, passe, qui rend ce serment troublant sous le soleil de l'été breton. Mais voilà ce ne sont plus des enfants et pas encore des adultes, quelque chose est là brutalement dans cet été lumineux, un an de plus, un an qui compte comme le poids d'une voile qui cherche à se déplier dans le vent.
Les jours passent et se ressemblent, des jours à rire, à se chamailler pour un rien, à s'agacer, à se chercher sans cesse, à ne pas voir ou faire semblant qu'ils ont un an de plus depuis l'été dernier et que les douze mois qui les séparent d'âge n'ont jamais été une frontière si ténue qu'aujourd'hui... Les jours passent, il faut prendre les havenets, les vélos, les maillots de bain, filer avec le pique-nique vers la mer, pour la baignade quotidienne.
Le désarroi de leur corps les rend un peu gauches, un peu maladroits. La pudeur se mêle étrangement à la sensualité dans les gestes de Phil et de Vinca, dans l'écriture de Colette aussi pour dire ce qui n'est plus tout à fait là et ce qui n'est pas encore né, pour convoquer le paysage qui a son importance dans ce trouble naissant que réfutent les deux adolescents, parfois avec violence ; ici c'est un ciel laiteux comme une peau nue et iodée, entrevue dans la transparence du jour, là-bas sur la plage un reflet nacré ressemble à l'intérieur d'une coquille...
Le soleil de septembre qui prend le relais de celui d'août, n'a sans doute pas la même lumière...
Un jour, une femme apparaît qui s'est perdue, demande son chemin, celui des goémons. Une dame en blanc. Elle s'appelle Camille Dalleray. Elle a le double de l'âge de Phil... On dirait une apparition dans un conte, c'est peut-être d'ailleurs un conte, il faut des apparitions comme celle-ci pour accueillir dans la vie des rites de passage.
Phil va délaisser Vinca pour cette autre femme.
Le roman devient alors récit d'apprentissage...
Tout d'un coup, c'est un amour immobile où le coeur choit comme un fardeau lourd de désillusion.
La dame en blanc aura disparu, comme elle était apparue, un peu par enchantement, il y a comme un halo de mystère, une éclipse, une comète qui a rayé le ciel breton, dans cette femme qui traverse les pages, qui aura volé brutalement à Phil la légèreté et l'insouciance de ses seize ans, sa hâte, son impatience, sa gaieté, ses fous rires, ses moqueries, ses gestes maladroits, sa curiosité insolente.
Il y a dans ce récit une férocité enfantine. C'est cruel comme l'éclat du jour.
Mais le propos du récit ne serait peut-être rien sans les mots de Colette, j'aime ce roman pour son écriture. Ses phrases sont des enchantements, ciselées à merveille comme les épis d'un blé. Ici la phrase de Colette ressemble à l'adolescence, fuyante, rebelle, audacieuse, cassante, indomptable, déjà charnelle, offerte à la promesse...
Dans la courbe de la phrase, il y a aussi tout ce qui se tait, par pudeur ou par chagrin, les escapades de Phil vers la villa Ker-Anna, la douleur qui naît de l'amour, le visage de Vinca, déjà amante blessée, ses yeux de pervenche avec en dedans l'azur qui fuit de l'autre côté de la mer...
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Chute ou apprentissage,
un mime va à l'essentiel.

Un très court roman d'à peine cent vingt pages, c'est l'histoire d'une éducation sentimentale. Philippe et Vinca, adolescents, amis depuis toujours, se découvrent homme et femme, dans une société où l'on est sensé passer de l'enfance à l'age adulte sans période intermédiaire. Les adolescents se trouvent dans une zone grise, sont sensés se comporter en enfants jusqu'au mariage, et se découvrent comme ils peuvent, également séparés du monde de l'enfance et de celui des adultes qu'ils appellent " les Ombres". C'est en ces eaux troubles que parait mme. Dalleray, figure ambivalente, sans doute prédatrice, qui passe ses vacances annuelles sur la côte bretonne et y séduit des adolescents de l'âge de Philippe. Vinca, Philippe, Dalleray : étrange triangle qui durera un été, et ne sera pas sans conséquences.

Je retiens surtout la peinture des sentiments, art où excelle Colette. Empathie, maîtrise des mots, retenue : elle mène le lecteur en visité guidée du monde intérieur de ses personnages, sans verser dans le sentimentalisme, l'obséquiosité ou la dissection infinie du moindre evenement. On se souvient de ce que Colette a été mime.

En conclusion, une bonne lecture, d'un grand auteur, qui ne correspond pas à ce que je recherche en littérature.

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On a dit bien des choses sur ce roman: d'abord qu'il illustrait assez largement la relation que Colette a eue avec son jeune beau-fils. Que c'était un roman de plus sur l'adolescence et ses émois. Que c'etait une histoire démodée. Même si ce n'est certes pas mon roman préféré de Colette, je lui reconnais un intérêt et un attrait certains.

Tout d'abord, rappelons que ce livre , paru en 1923, a fait plutôt scandale. Il faut se replonger dans le contexte de l'époque. On ne racontait pas l'initiation amoureuse d'un jeune garçon. Surtout par une femme plus âgée que lui! Et en plus dans un livre écrit par une femme! Colette a eu cette audace et ce courage.

Ensuite et surtout, Colette nous offre une description subtile et sensible , intelligente, du passage de l'enfance à l'adolescence. Phil a seize ans et demi, Vinca quinze ans. On sent encore en eux des attitudes puériles et même une nostalgie de cette enfance qui leur échappe. Ils se trouvent confrontés à des désirs, des sentiments qui les dépassent , les attirent et leur font peur. Tout cela est très bien rendu dans leurs paroles maladroites , cruelles parfois mais si touchantes aussi, ainsi que leurs silences, leurs pensées secrètes.

Et puis il y a bien sûr ce style magnifique, tout en nuances et en délicatesse, où la nature participe à l'évocation de ce lien bouleversant, tourmenté et unique de deux amis d'enfance qui se savent destinés l'un à l'autre depuis toujours. Leurs émotions se mêlent au paysage breton, à ses criques intimes, à son aspect sauvage. Autant de lieux qui vont marquer pour eux comme jamais l'été des vacances. Un été qui se termine d'ailleurs et qui va symboliser un rite de passage, un changement radical. Ils auront gagné en maturité, mais aussi en amertume et blessures.

C'est pour moi un livre émouvant, présentant des personnages en devenir, que j'ai aimés jusque dans leurs contradictions, leurs faiblesses. Vinca, la sauvage aux yeux pervenche, fière et passionnée, Phil, le jeune homme qui se cherche, attiré par la dame en blanc, cruel et naïf à la fois.

Ce qu'ils partagent tous les deux, c'est cet idéal d'un amour entier, pur et exigeant, un amour que nous désirons tous...
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Dans le "Blé en herbe" Colette nous raconte les vacances de 2 adolescents, Phil et Vinca, 16 et 15 ans, amis depuis l'enfance parce que leurs familles se retrouvent chaque été à Cancale. On nous décrit avec une grande profondeur ces deux êtres qui se transforment en adulte, par l'amour qui est en train de naître en eux, mais aussi par la trahison dont sera capable Phil envers elle. Trahison d'autant plus difficile à accepter qu'elle sera vécue avec une femme de 30 ans. Femme dont la description fait étrangement penser à Colette elle-même. Ce roman regorge à mes yeux de beaucoup de longueurs et de descriptifs. Les couleurs prennent une grande importance dans les écrits de l'auteure et son style souligne bien le ton nostalgique qu'impose la situation. Même si je reconnais le talent de Colette, j'ai trouvé la lecture fastidieuse.
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J'ai lu ''Le blé en Herbe" au cours de mon adolescence et j'avais particulièrement été sous le charme de ce roman de Colette. C'est une oeuvre très audacieuse de la part de l'auteur pour l'époque car elle y décrit les premiers émois amoureux et parfois torrides de Phil et Vinca, la fin de l'enfance et l'ouverture et l'initiation à la sensualité, l'amour et la vie qui s'accomplissent plus ou moins dans la douleur.

C'est un roman classique, plein de pudeur et d'humanité, qui parle si on l'interprète bien pourtant des cruautés de l'amour. La jeune héroïne, Vinca, est assez émouvante dans un rôle où elle domine, par sa sagesse, son jeune partenaire, Phil.
Les visites nocturnes de Phil à leur belle voisine, Mme Dalleray, n'échappent pas à son amie. Malgré cela, Vinca se tait et encaisse : à quinze ans, elle apprend à souffrir de la sournoise trahison masculine, sans pour autant renoncer à son amour.

Avec ce récit, on découvre le grand art et la poésie si chère et si sensuelle de Colette, tout comme son style d'écriture , remarquable, au travers d'une histoire prenante et courte qui se laisse lire comme un roman d'été sur la plage ou en vacances tout simplement.
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Qu'une femme ose écrire dans les années 1920s comment un adolescent de seize ans est déniaisé par une femme mûre, cela a probablement déchainé les passions. D'autant plus quand l'écrivain en question a séduit son beau-fils. le texte nous décrit à demi-mot l'éveil sexuel de Philippe durant un été. C'est tout à la fois sage et suffisamment provocant. Paradoxalement, les réactions de son amie Vinca sont très conformes à ce qui est attendu d'une femme à cette époque. J'en retiendrai de belles pages des dernières vacances sur une plage de Bretagne de deux adolescents qui comprennent que leur relation a changé à tout jamais.
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