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Critique de Biblioroz


Au printemps, le sommeil du rossignol l'emprisonne dans les vrilles de la vigne alors son chant s'élèvera la nuit pour se tenir éveillé et ne plus être prisonnier de cette vigne qui ne cesse de pousser. C'est ainsi que l'on débute ce petit recueil, en savourant un moment de poésie cristalline dans ce chant pur du rossignol.

De petits textes brefs, très personnels, qui nécessitent donc de connaître un peu la vie de Colette pour comprendre et goûter pleinement ces subtiles petites réflexions qui semblent écrites sur le vif.
On y trouve, dans un pêle-mêle sans véritable cohérence, sa compagne du moment, ses amis à quatre pattes, son amour de la nature, la nostalgie de son enfance en Bourgogne, la vieillesse à venir, des instants passés en baie de Somme… de ce fait, ce recueil s'inscrit donc dans un registre profondément lyrique.

D'intérêt inégal en ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé les textes nostalgiques qui offrent de très beaux passages dans la nature de son enfance. Colette parle admirablement des matins d'hivers de sa Bourgogne qu'elle fait ressurgir dans sa rêverie du nouvel an, avec son visage d'enfant qu'elle aimerait tant retrouver.
Elle livre son coeur, les jours de grisaille, qui implore son pays avec de très belles métaphores « Il faut que je refasse le chemin, il faut qu'une fois encore j'arrache, de mon pays, toutes mes racines qui saignent… »
Elle utilise un dialogue entre chien et chat pour faire éclater son désir d'être libre ou nous présente avec un réalisme fascinant Nonoche, avec son poil aux trois couleurs, qui entend l'appel du Matou dans l'ombre du bois.
Les très courts instantanés en baie de Somme sont également magiques et vivants avec une partie de pêche qui n'a pas manqué de me faire sourire par son odeur de poisson ! L'éblouissement de la plage, l'onde de chaleur renvoyée par le sable et la pensée de Colette qui s'égare sont magnifiques.
Dans un registre plus léger, j'ai goûté aussi l'humour de Colette autour de son « amie convenable » Valentine qui se soucie tant du qu'en-dira-t-on.

De Colette j'avais adoré La Maison de Claudine. Ici, je n'ai pu saisir pleinement la totalité des textes, peut-être qu'ils exigeaient plus de connaissances sur la personnalité de l'auteure pour les appréhender totalement. Reste que l'on retrouve dans ces brèves nouvelles tout l'art d'écriture de Colette, une écriture aux sonorités hautement poétiques que l'on aime relire pour la beauté du style.
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