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EAN : 9782916940243
218 pages
Inculte éditions (06/01/2010)
3.5/5   35 notes
Résumé :

Septembre 2007 : né trente ans plus tôt entre la sortie de Star Wars et du God save the queen des Sex Pistols, Bill Madlock vit à Oxford avec sa mère et son iguane domestique. En apparence, son existence n’est pas simple. Il accuse quatre-vingt-dix livres en trop, les filles le fuient, les garçons l’évitent et tous les chiens du quartier semblent lui vouer une haine personnelle.

Mais le Gros Bill, amateur éclairé de jeux de rôle et de ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Big Fan, Radiohead, la fin du monde et moi, tout est dans le titre ou presque de ce roman où s'entremêlent et se rejoignent trois styles de textes, tantôt épistolaires, tantôt biographiques, récit d‘une vie d‘un fan par lui-même (pas toujours rose, mais hautement passionnée) et biographie non officielle du groupe Radiohead restée quant à elle inachevée, la faute au fan précité…
Que l'on connaisse ou non Radiohead est totalement sans importance, tout au plus et si vous étiez tout comme moi dans un état d'ignorance inavouable, irez-vous jeter un coup d'oeil à leur fameux « Creep » (mais bien sûr) pour les suivre ensuite, septique ou enchanté, ce sera selon, mais l'important n'est pas là (en tous cas pas pour les fans, qui devraient toutefois s'y retrouver :)
Non, il faut entrer dans cette histoire, totalement rocambolesque (vraiment ?), celle d'un fan un chouia déjanté aussi passionné qu'illuminé qui rencontra un jour un certain Colin (enfin un de ses doubles fantasmatiques), alors biographe non officiel du groupe, du moins en plein travail d'écriture sur ce dernier…
Bill Madlock , est le FAN par excellence, et plus que cela encore, LE fan absolu, celui qui navigue entre admiration éperdue, et connaissance quasi scientifique, on serait tenté de dire moléculaire du groupe auquel il a voué sa vie et sa substantifique moelle. C'est tout simple il connaît mieux Thom Yorke que ce dernier ne se connaît lui-même, pour un peu il le devancerait dans ses intentions et ses créations musicales, l'inspirerait même à distance, sorte de muse invisible et pourvue de bourrelets…
Bill est gros parce que sa mère ne sait pas l'aimer autrement qu'en le gavant de mayonnaise et de frites, parce que son père, un pilier de bar convaincu les a lâchés sa mère et lui un beau jour, pour ne plus reparaître que tous les quanrante du mois, non sans lui avoir offert en cadeau de départ un tranquille Iguane, du nom de Pablo honey (prémonitoire ?). Et si tout était écrit…
Mais être fan, et qui plus est d'un groupe qui annoncerait de façon même sibylline la fin du monde, n'est pas sans danger… Résultat des courses, Bill, le gros Bill, ou le Gros tout court, finit derrière les barreaux, victime de l'incrédulité du monde qui ne veut rien entendre de ses assertions ou galimatias, et qui court selon lui à sa perte et pas la moindre…
« Quand aura lieu la fin du monde ? La question est sans objet mon pote : on la vit en ce moment même. »
Alternant ses lettres de prison adressées au biographe, le récit de sa courte vie chahutée, triste à en pleurer quoique illuminée par quelques grands moments de bonheur absolu, et les chapitres de Colin-biographe sur Radiohead, très documentés et annotés de la main du gros Billy himself, sur fond musical, avec un Thom Yorke vibrant, déchainé sur scène, Big Fan vous transporte dans un ailleurs ou la folie rime avec la musique, et le fantastique avec le mystique…

Scotché, on suit les méandres de cette histoire qui se dévore comme un thriller (mais qu'a bien pu commettre LE fan pour moisir ainsi dans une geôle)… Ecoutez-le plutôt, alors qu'il se confie au sieur Colin ou biffe d'une main rageuse sa biographie en cours d'écriture (et il n'y va pas de main morte, fidèle à lui-même : « "Il serait bon d'éviter les phrases passe-partout. C'est Radiohead, putain, pas un concours hippique." " D'une façon générale, mec, je suis légèrement consterné par - non pas la pauvreté, mais l'indigence de ton style. On croirait que tu as quelque chose dans le cul, une chose que personne et surtout pas toi, ne se serait donné la peine d'identifier. Il faudrait que ça vibre carrément plus, si tu vois ce que je veux dire. Il faudrait que l'on sente les volts, les leucocytes, le degré d'alcool, les décibels, le décompte des points de santé mentale en chute libre." »

Page turner, Big Fan ? Assurément, et le cafard cosmique a bien raison de le préciser….
Et puis Bill est UN PERSONNAGE, un « type », un héros (n'ayons pas peur des mots), une silhouette de papier qui n'a rien à envier à un Ignatius Reilly ou à un doux dingue dont la folie serait le génie.

« Avec tout le respect que je lui dois, Bill Madlock ressemble au cinglé qui sommeille en moi : le fan que nous voudrions être et que nous avons probablement été, quelques semaines durant, aux alentours de nos quinze ans. ».

Finalement, et en guise de conclusion, je n'aurai qu'un mot d'ordre : lisez Big Fan !
Et puis... Billy a besoin de vous (les droits du présent ouvrage seront intégralement reversés à la fondation qui gère ses intérêts en vue de financer son procès en appel).
Vous doutez de son existence, vraiment ? Pourtant il n'a jamais été aussi vivant que sous la plume de Colin (qui rappelons-le, n‘écrit pas que pour la jeunesse. Et diablement bien en plus !)


Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Biographie rock et névrose apocalyptique du fan. Tour de force. Un régal.

Publié en janvier 2010 chez Inculte, sous-titré « Radiohead, la fin du monde et moi », ce roman de Fabrice Colin réalise une réelle triple prouesse : proposer une décapante biographie du rapidement mythique groupe de Thom Yorke (jusqu'à l'album « In Rainbows » inclus), réaliser un portrait d'une certaine jeunesse britannique, au démonte-pneu davantage qu'à l'emporte-pièce, que ne renieraient certainement ni Nick Hornby, ni Roddy Doyle, ni Richard Milward, et enfin – surtout ? – échafauder une étonnante mise en abyme du rock à la fois comme « pièce essentielle » du monde et comme prétexte aux théories apocalyptiques et complotistes les plus sophistiquées, pour le meilleur et pour le pire – avec une subtilité qui résonne tant avec le déjà monumental « Pop Yoga » de Pacôme Thiellement qu'avec la si magnifique « Planet of Sound », nouvelle de SF de Laurent Queyssi mettant en scène au premier chef les Pixies.

« Big Fan » raconte, de trois points de vue distincts qui iront peu à peu fusionnant, la trajectoire de télescopage entre le groupe Radiohead, et la merveilleuse pâte à mystère existentiel que contiennent ses textes comme ses musiques, et un fan, un « gros » fan, exclusif, absolu, boulimique, - que l'on imagine volontiers, par moments, sous les traits narquois, faussement violents, mais réellement sans compromis musical, du Barry de « High Fidelity » (le film, où il est interprété par Jack Black, plutôt que le livre de Nick Hornby, justement) -, qui, de molle galère professionnelle en triste et tragique histoire d'amour, découvrira l'horrible vérité que recouvre le « Kid A », et dont Thom Yorke et ses collègues de Radiohead sont devenus les complices, otages ou victimes…

Véritable et réjouissant tour de force, s'adressant à toutes et à tous, bien au-delà des fans de Radiohead.
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Difficile de classer correctement ce livre dans une catégorie.

Essai biographique sur le parcours musical du groupe de rock Radiohead, retraçant sa genèse et son apogée dans les grandes lignes, sans trop en dire sur les membres eux-mêmes, et plus sur l'aspect sonore, musical, commercial et conceptuel. de quoi donner envie de découvrir (si tant est que quelqu'un soit passé à côté) ou redécouvrir plus en profondeur cette musique qui aura inspiré de profondes théories apocalyptiques à un jeune homme qui tira sur un fan lors d'un concert du groupe, en 2008. Histoire vraie.

Science fiction, peut-être - quoique ? - puisque lesdites théories parlent d'une Police du Karma, d'une faille spatio-temporelle (le Kid A), de sauver l'humanité de la fin du monde annoncée dans les paroles de Thom Yorke. Mais finalement, il ne s'agit pas tant de ça, on en parlera assez peu (moins en tout cas que des performances du groupe en tant que telles). Peut-être par pudeur, peut-être parce qu'il s'agit d'une invitation à recréer soi-même les théories en allant fouiller soi-même dans ces messages codés à l'intérieur de la musique, album par album, comme autant de chapitre divins.

Roman, enfin, parce que la biographie de celui qui tira, appelé également Bill Madlock ou le gros, racontée tantôt à la troisième personne, tantôt à la première, semble tout droit sortie d'un roman bien fait, avec la bonne dose de talent narratif, d'humour, de rebondissements, de drames familiaux, d'amours déçus... Mais là encore, la réalité rattrape la fiction.

On notera aussi trois points de vue différents : le groupe, l'enfance et l'adolescence de Bill, et Bill en prison, qui écrit des lettres à l'auteur. Pour chacun, on part du début, et on progresse doucement, de façon plutôt égale, linéaire. Et ça fonctionne plutôt bien, on ne s'y perd pas, et même on y prend goût. Les interactions entre Fabrice Colin et Bill Madlock sont parfois cocasses, mais surtout très familières, comme s'il y avait plus entre eux qu'une envie de partager cet évènement qui fut passé sous silence - et peut-être est-ce tout simplement une forte admiration pour Radiohead (bien que personne ne puisse égaler l'adoration religieuse de ce jeune homme désespéré, dont la vie plutôt accablante laissa une grande place pour l'imagination et la musique).

Bref, les fans de science-fiction resteront sur leur faim, sûrement, les amateurs de théories du complot pourront disserter longuement sur les tenants et les aboutissants, et les fans inconditionnels de Radiohead pourront répondre aux questionnements laissés entre parenthèses. Pour les autres, ce sera un livre bien écrit, tantôt drôle, tantôt dramatique, et une longue liste de références musicales de 10 pages. Servi bien piquant, un peu acide, légèrement tête brûlée, sûrement mélancolique, musicalement vôtre. Et pour moi, une invitation radicale à dénicher d'autres livres de cet auteur, que je ne connaissais pas et qui semble avoir publié... beaucoup.

Se commence aisément par la postface pour un éclairage amplifié sur la chose.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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« Nous arborons des sourires de cartons-pâtes, nos pas régressent jusqu'aux enfers, nous glorifions la fissure et les pertes, we are accidents waiting to happen »

Ainsi termine Bill Madlock -dit le gros- sa seizième et sans doute plus terrible lettre à l'auteur Fabrice Colin alors qu'il est interné à Grandon, UK, maison d'arrêt spécialisée sur les cas psychiatriques. Nous sommes en 2008 et la fin du monde a déjà eu lieu. le problème, c'est que personne ne s'en est rendu compte. Sauf lui, le gros, et parce qu'avant toute chose il a su entendre la voix du prophète, comprendre et déchiffrer son message codé. le prophète se nomme Thom Yorke, il est leader du plus grand groupe de tous les temps : Radiohead.

« Big Fan » est un ovni, un uppercut bien placé à couper le souffle. C'est un livre qui s'adresse à tous ceux qui croient au pouvoir de la musique et des mots, à la poésie et au miracle de l'instant. Si tu as un jour su que la musique était le plus puissant de tous les arts magiques, que cet acte cathartique quasi chamanique a changé ta vie et ta vision à tout jamais, que tu as voué un culte à un groupe parce qu'il ouvrait un chemin pour toi, alors ami lecteur, ce livre est pour toi. Si tu es fan de Radiohead, c'est encore mieux. Mais sinon on s'en fout. Achète-le, ou trouve-le, débrouille-toi mais il est pour toi.

Fabrice Colin nous livre ici un récit d'une érudition vibrante, traversé de cette pulsation si particulière et propre aux années 90 pré-millénariste. Un style non dénué d'humour noir, parfaitement raccord avec cette fable anglaise rock'n'roll et paranoïaque qu'il tisse d'une plume électrique, cinglante, mais capable aussi d'une grande tendresse et d'absolu (Madlock serait mort de rire en lisant ces mots). Préalablement paru aux éditions Inculte et maintenant épuisé, « Big Fan » s'est vu offrir la bonne surprise de retrouver une nouvelle vie aux éditions Folio SF. Pas vraiment SF (c'est à dire pas du tout dans sa vision traditionnelle) ni même vraiment fantastique, c'est un livre inclassable en fait, et c'est très bien comme ça.

L'intégralité de ma chronique sur le site des nyctalopes !
Lien : http://www.nyctalopes.com/bi..
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Aimer un groupe absolument. Etre persuadé que c'est pour vous qu'il compose, que vous êtes plus bouleversé que quiconque par tel passage de guitare, telle envolée du chant, que vous comprenez mieux que tout le monde les paroles. Aller jusqu'à choisir ses amis parmi ceux qui apprécient ce groupe, même s'ils n'atteindront jamais votre degré d'adoration. Exclure tous les autres, juger les incultes, mépriser ceux qui n'ont pas été touchés par la grâce. On a tous connu ce sentiment (j'espère, sinon je commence à douter de ma santé mentale). Enfin, à quinze ans. Après, on modère nos emportements.

Big fan, lui, admirateur total de Radiohead, ne réprime pas son exaltation. Jamais. Jusqu'à la folie. Ado obèse complexé, William Madlock perçoit dans la musique un refuge à sa solitude. Dés les 80's, le grassouillet solitaire d'Oxford entreprend de tout écouter, de prendre des notes, de comparer les styles pour être sûr de ne rien louper, sûr de devenir enfin expert en quelque chose : 11 pages du roman sont ainsi consacrées à la retranscription alphabétique de ses découvertes. Un peu psychorigide, comme garçon. Quand il entend Radiohead pour la première fois, sa fougue mélomane tourne immédiatement à la monomanie. Il respire, mange, vit Radiohead. Et puis, il se met à décrypter les messages cachés dans les mots de Thom Yorke. Et puis, il devine que le groupe est attaqué par un mystérieux Kid A. Et puis, il se met en tête de défendre ses héros face au complot invisible mené par la police du Karma. Et puis, c'est de sa prison qu'il perpétue son délire, après avoir commis un geste définitif. Si vous voulez d'ailleurs prendre de ses nouvelles depuis sa cellule, rendez-vous sur le site fondation-scatterbrain.com.

Avec beaucoup de détachement et d'humour, Fabrice Colin nous plonge dans le cerveau névrosé d'un ado en quête de popularité, d'un excessif comme on en voit dans les pages des faits divers. Belle réflexion sur la notoriété, agrémentée d'une biographie documentée sur Radiohead, Big fan nous rappelle aussi qu'on conserve tous en nous une part de gros garçon inadapté.

Vous avez dans votre entourage un big fan ? Faites gaffe.
Lien : https://blackrosesforme.word..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Quand es-tu censé sortir ?
Je ne sais pas. Ils disent dans huit mois, mais ça dépend de –
OK. Tes disques sont chez toi ? Tes CD ?
Il hoche la tête.
Détruis-les.
Je –
Détruis-les. La vie est absolument courte.
À ce moment-là, mec, je pressens la nécessité d’un léger cours de rattrapage. Récapitulons, dis-je. Quand arrive Pablo Honey, Thom Yorke ne sait rien : lui et les siens sont persuadés de composer des chansons normales dans un groupe de rock comme les autres. Plus le temps passe, néanmoins, plus leurs intuitions s’affinent : à cet égard, OK Computer peut être lu comme l’album de l’anté-révélation. Le monde qu’il décrit est le deuxième monde, celui qui nous attend. Une majorité des titres présente une vision angoissante et doucement futuriste de notre propre environnement. « Karma Police », « Fitter Happier » ou « Exit Music (for a Film) » doivent être interprétées à l’aune de ces intentions prophétiques. Toutes les chansons de l’album, d’ailleurs, et la plupart de celles de « The Bends ».
Le type opine, ébahi. Aussi, appuyé-je, réfléchis bien à ceci : si la musique ne te transporte pas, si la musique ne te rend pas meilleur, alors n’en écoute pas. Je pourrais admettre que tu sois fan de Portishead, à la rigueur. Je pourrais accepter Of Montreal, voire American Music Club. Je serais même prêt à tolérer Grandaddy, Midlake ou les Flaming Lips – c’est dire à quelles frontières s’étend ma mansuétude. Mais The Cure ? As-tu déjà essayé d’écouter Bloodflowers dans son intégralité, ô frère de misère ? Wild Mood Swings ? Je veux croire que tu t’es égaré. Je veux croire que tu n’as pas la moindre idée de ce dont nous sommes en train de discuter. La musique, bon Dieu. Pas seulement trois ou quatre connards en studio : la MUSIQUE, au sens révélateur du substantif.
Le type acquiesce, sonné. Impossible de savoir s’il est sincère, si mes paroles se sont véritablement frayé un chemin jusqu’aux territoires marécageux qui lui tiennent lieu de conscience. Moi, dis-je, je ne sais pas quand je sors. Mais personne ne reste ici éternellement. Et je te retrouverai, tu comprends ça ?
Ouais.
Je te retrouverai. Je viendrai te rendre visite. J’ai accès aux fichiers de chacun des pensionnaires de Grendon – toutes les adresses. Je me pointerai chez toi un beau jour. Ta discothèque a intérêt à être en ordre.
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Je suis pion dans un lycée (...).
Dès le troisième jour, je passe dans les rangs. Des garçons et des filles se serrent sur des rebords de pierre racornis, casques vissés sur les oreilles. "OK, les mecs. Ces trucs sont interdits dans l'enceinte de l'établissement et vous le savez. Donnez-moi une bonne raison de fermer les yeux. Qu'est-ce que vous écoutez ?"
"Bag it Up" de Geri Halliwell.
"Fill Me In" de Craig David.
"Breathless" de The Corrs.
Ou "Music" de Madonna.
Je tends la main: "Aboulez le matos."
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Lorsque je lève les yeux, c'est pour constater que les gratte-ciel barrent et masquent l'horizon aujourd'hui, nous empêchant de distinguer ne serait-ce qu'une vapeur, la danse des nuages féminisés, ce qui subsiste quand la magie a été retirée au monde. All tapes have been erased. Je plaque mes mains contre mes oreilles pour faire taire les voix des poulets morts-nés. Numéro of the year ? Que diable est ce langage ? Quels horizons t'aspirent, mon pote ? I'm sorry for us. Mais retourne-toi, retourne-toi ! Tu voudrais parler aux fantômes et aux automates, les adjurer de ralentir, de lâcher leurs regards comme des chiens sanguinaires. Quel est notre lot ? Que faisons-nous en ce lieu ? Phrases et blips et rocailles formant le lit de mes rêves roulent sous ma voûte crânienne comme une symphonie aux guenilles de stupre et de rouille. Time is up. Ce qui se détache du chaos, c'est le sentiment parfait de notre parfaite inutilité, des trames qu'impriment nos ombres sur l'asphalte, des étouffements d'espoir dont s'opacifie notre pourtant parfaite vision nocturne. Il n'y a plus de branches, plus d'ours polaires, plus d'existence au bord des routes. Les amphibiens expirent, les glaciers s'affaissent : nous avons perdu la volonté d'infléchir le cours du monde. L'argent, le pouvoir, la terreur - nous n'embrassons plus que les porteurs d'influx.
Marchons à reculons vers l'asile. Que l'hystérie fasse de nous ses proies, qu'elle nous dévore vivants.
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Dès les premières notes de "Just Can't Get Enough", on comprend que le mal existe sur notre planète. Martin Gore devrait être écartelé en place publique et ses tripes distribuées à des singes syphilitiques sous acide de troisième classe.
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Il existe trois catégories de groupes, dis-je. Les non-groupes constituent l'anomalie première, un mollard glaireux craché au visage de l'esthétique musicale. Ils sont nuls de naissance ou bien le sont devenus. Par exemple, les Kaiser Chiefs sont nuls, Oasis et Franz Ferdinand le sont devenus.
Bon.
Les groupes passables sont les autres groupes. Les Flaming Lips : voilà un groupe passable. Ce qui ne garantit pas qu'ils le resteront. On pourrait aussi citer les Pixies ou My Bloody Valentine.
Connais pas. Et la troisième catégorie ?
Elle ne comprend qu'un groupe.
Radiohead ?
Je ne prends même pas la peine de répondre. Ce n'est pas que les autres groupes n'aient pas leurs bons moments. Simplement, aucun n'est destiné à racheter l'Homme. Aucun n'est destiné à sauver le monde.
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