AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Charybde2


Biographie rock et névrose apocalyptique du fan. Tour de force. Un régal.

Publié en janvier 2010 chez Inculte, sous-titré « Radiohead, la fin du monde et moi », ce roman de Fabrice Colin réalise une réelle triple prouesse : proposer une décapante biographie du rapidement mythique groupe de Thom Yorke (jusqu'à l'album « In Rainbows » inclus), réaliser un portrait d'une certaine jeunesse britannique, au démonte-pneu davantage qu'à l'emporte-pièce, que ne renieraient certainement ni Nick Hornby, ni Roddy Doyle, ni Richard Milward, et enfin – surtout ? – échafauder une étonnante mise en abyme du rock à la fois comme « pièce essentielle » du monde et comme prétexte aux théories apocalyptiques et complotistes les plus sophistiquées, pour le meilleur et pour le pire – avec une subtilité qui résonne tant avec le déjà monumental « Pop Yoga » de Pacôme Thiellement qu'avec la si magnifique « Planet of Sound », nouvelle de SF de Laurent Queyssi mettant en scène au premier chef les Pixies.

« Big Fan » raconte, de trois points de vue distincts qui iront peu à peu fusionnant, la trajectoire de télescopage entre le groupe Radiohead, et la merveilleuse pâte à mystère existentiel que contiennent ses textes comme ses musiques, et un fan, un « gros » fan, exclusif, absolu, boulimique, - que l'on imagine volontiers, par moments, sous les traits narquois, faussement violents, mais réellement sans compromis musical, du Barry de « High Fidelity » (le film, où il est interprété par Jack Black, plutôt que le livre de Nick Hornby, justement) -, qui, de molle galère professionnelle en triste et tragique histoire d'amour, découvrira l'horrible vérité que recouvre le « Kid A », et dont Thom Yorke et ses collègues de Radiohead sont devenus les complices, otages ou victimes…

Véritable et réjouissant tour de force, s'adressant à toutes et à tous, bien au-delà des fans de Radiohead.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}