Eden, de
Fabrice Colin et
Carole Maurel, une découverte par Service de Presse.
A présent très confiant et encore plus intéressé par les éditions Rue de Sèvres, depuis les "Quatre soeurs" de Malika Ferdjouk mis en images par
Cati Baur, depuis "le Château des étoiles "d'
Alex Alice, je me lance dans cette nouvelle aventure graphique imaginé par un auteur que je commence à bien connaitre par la voie de la littérature jeunesse.
Fabrice Colin, c'est entre autres pour ados, "Bal de Givre" et "La malédiction d'Old Heaven" chez Albin Michel, "Les étranges soeurs Wilcox" chez
Gallimard Jeunesse, "La Saga Mendelson" au Seuil Jeunesse, "
La vie extraordinaire des gens ordinaires" chez Flammarion et pour les plus jeunes, "Des frères en final" chez Rageot.
Je pourrais en citer d'autres.
Je n'ai pas voulu m'entretenir du communiqué de presse et rester vierge de la première impression.
Je connaissais le genre de cette proposition BD, la 1ère de couverture était séduisante et le sous-titre intrigant. Les Sans-Noms.
C'est de la SF.
Nous sommes invités, si je puis employer ce terme, dans une société divisée en deux castes.
Un examen écrit de passage permet à chacun de s'élever dans cette société, la forme démocratique affiche déja l'atmosphère, seuls les dits plus intellectuels seront acceptés.
Jonas, un ado, doute de pouvoir réussir l'examen. La narration ne pose aucun jugement, nous comprenons simplement que la vie en haut serait plus confortable.
Helix la soeur aînée de Jonas a réussi à "s'élever", les règles semblent un peu strictes et c'est en cachette qu'elle visite sa famille afin de donner le conseil, celui qui permettra à Jonas de réussir l'examen.
L'aventure s'appelle Eden et au bout de quelques pages, nous doutons que le monde du haut soit le paradis promis.
L'épreuve écrit est désarçonnant mais Jonas ne pourra en parler, ni aucun des participants recalés, car sa mémoire sera effacée.
Le travail de couleurs de
Carole Maurel rend l'atmosphère bien moins sombre que le scénario peut le présenter.
C'est une lutte des classes que
Fabrice Colin promet aux lecteurs.
Les deux catégories ont leur caractère honorable et aussi inquiétant, de quoi corser un peu l'affaire et de douter de tout, attendre de voir ce que Jonas va décider avec confiance et force malgré son jeune âge.
Le père de Jonas s'engage dans des rassemblements secrets des "masses" populaires, leur cagoule afin de tenir leur identité secrète nous renvoie malgré tout à des heures historiques moins glorieuses.
Hélix a le sens de la débrouillardise et de la survie dans le monde des éclairés de la pensée à Eden.
Je ne suis pas certain de saisir les cheminements de pensées, c'est sans doute voulu par l'auteur et
Fabrice Colin offre tous les codes de l'endoctrinement spirituel.
Frissonnant.
Le tome 1 pose l'univers surtout, mais l'action ne tardera pas et les groupes ont un oeil les uns sur les autres, ça sera à celui qui agira le premier pour prendre l'avantage d'un soulèvement.
Les références multiples sont intéressantes et nous sommes curieux de la suite, que Jonas gagne en densité sur un deuxième tome.
Le tome se lit bien, absolument pas anxiogène, il suscite la curiosité d'en découvrir plus sur les grandes lignes prévues par l'auteur.
Qui sera t-il? Sera t-il un héros dans ce drôle d'univers?
Quel héros sera t-il?
A vous de découvrir le tome 1.