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EAN : 9782207136386
144 pages
Denoël (27/05/2020)
3.33/5   21 notes
Résumé :
Dans sa bourgade du Kentucky, où il vit une enfance difficile entre un père inexistant et une mère brutale, Harry Monroe rêve d'Hollywood. Depuis qu'il a vu le Nosferatu de Murnau, il n'a plus qu'une idée : travailler dans le cinéma. Il débarque à Los Angeles en 1929 dans l'espoir de devenir scénariste. La chance finit par lui sourire. Il est engagé à la MGM comme troisième assistant sur le tournage du prochain film du grand réalisateur Tod Browning : Freaks - La Mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Freak, la parade monstrueuse, le chef-d'oeuvre du cinéma américain de Tod Browning.
Tourné en 1932, il ne rencontrera un succès international que 30 ans plus tard.
Il fallait oser mettre en scène ces phénomènes de foire, ces monstres comme certains les appelaient.
Est-ce ce qui a choqué le public à l'époque ?
Homme tronc, siamoises, femme à barbe, nains, homme sans bras ni jambes et j'en passe sont les acteurs principaux de ce film.
Browning les appelait ses enfants.
Dans ce Freak Parade, Fabrice Colin au scénario et Joëlle Jolivet au dessin, nous offrent une vision de l'intérieur du tournage à travers le regard d'Harry Monroe, quatrième assistant du réalisateur.
Harry, victime dans son enfance d'une mère violente et qui cherche à fuir ce passé, se retrouve, par hasard, sur le plateau de tournage et va découvrir un milieu qu'il ne soupçonnait pas.
Accepté par cette communauté, il va jouer les intermédiaires entre les comédiens et les techniciens du film.
C'est une vision assez noire que nous offrent les auteurs de ce roman graphique.
L'exploitation, le mépris, les abus en tous genres que subissent ces acteurs particuliers qui cherchent réconfort et abandon dans la consommation de produits stupéfiants sous le regard d'un metteur en scène alcoolique et parfois tyrannique.
La fin Lynchienne (C'est l'éditeur qui m'a soufflé le mot que je trouve tout à fait adapté) m'a dérouté et a gâché un peu mon plaisir.
Je suis quand même content d'avoir Freak Parade dans ma bédéthèque.
J'y ai retrouvé tous les personnages du film, j'en ai d'ailleurs profité pour faire des recherches afin de savoir ce qu'ils étaient devenus et j'ai été ravi d'apprendre que la plupart avaient bien vieilli.



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Encensé par les uns, décrié par les autres, Freaks – La monstrueuse parade – de Tod Browning, sorti sur les écrans en 1932 , tombé dans l'oubli, interdit même dans certains pays, réapparu ensuite au début des années 1960, est devenu depuis un film culte qui ne laisse personne indifférent. Dans Freak Parade – condensé des titres français et anglais – paru aux éditions Denoël Graphic, Fabrice Colin et Joëlle Jolivet nous font passer de l'autre côté du miroir et découvrir l'envers du décor hollywoodien aux côtés de Harry Monroe. Black is black ...

Pas gaie, gaie, la vie du jeune Harry Monroe dans le middle of nowhere du Kentucky, coincé entre une mère tortionnaire et un père qui ferme les yeux. Alors, il va trouver un échappatoire : le cinéma! le déclic ? le Nosferatu de Murnau. Oh bien sûr, ce n'est pas simple ! Pas de ciné à Williamsburg. Pour assouvir sa passion, il est donc contraint de se rendre à Louisville en compagnie de son oncle. Et là, la magie opère et une vocation voit le jour ... Une énième crise de violence de sa mère va le laisser avec une main atrophiée. A la mort de celle-ci, il décide de jouer son va-tout et se rend à Hollywood bien décidé à devenir scénariste. Hélas pour lui, c'est le début de la Grande Dépression et ses rêves s'effondrent. Par chance, il croise Tod Browning qui va l'embaucher comme quatrième assistant sur le tournage de Freaks. Chance ? Pas si sûr…

Clap ! Moteur ! Dès la couverture, qui semble illustrer une scène de tournage, le ton est donné. Sur la première, figure une photo des différents personnages posant face à nous dans un décor de cirque. le disque jaune de la poursuite met en lumière le titre ainsi que les visages des seules personnes ne faisant pas partie du monde des « freaks » : l'actrice principale et … Harry Monroe qui, logiquement, aurait dû se trouver sur la quatrième – représentant l'équipe du tournage – en lieu et place de l'autre Harry (Earles), l'acteur qui, dans le film de Tod Browning interprète Hans, le lilliputien amoureux de la belle trapéziste. Dualité … Jeu de miroirs ...
L'utilisation des trois couleurs primaires crée une tension, la couleur rouge des coulisses préfigurant tout à la fois l'interdit et les dangers à venir. Quant au bleu profond qui domine le tout, il évoque le bleu lynchien du cabaret Silencio de Mullholland Drive où tout n'est qu'illusion …

Quelques mots sur le film et son réalisateur
L'action se déroule dans un cirque. le nain Hans, étant tombé sous le charme de la trapéziste Cleopatra, s'éloigne peu à peu de sa fiancée Frieda. Apprenant que celui-ci vient d'hériter, Cleopatra décide de l'épouser avant de se débarrasser de lui avec la complicité de son amant. Mais les amis de Hans ne l'entendent pas de cette oreille et préparent leur vengeance ...
Tod Browning, réalisateur des premiers films de vampires américains – muet avec « Londres après minuit » en 1927 et parlant avec le fameux « Dracula » incarné par Béla Lugosi en 1931 – est considéré comme le créateur du film d'horreur américain. Attiré par l'étrange, le macabre ainsi que le burlesque, ses thèmes de prédilection, dualité, culpabilité, vengeance, châtiment ou rédemption qui en découlent vont tous trouver leur place dans Freaks, qui cependant, pour effroyable qu'il soit a une toute autre portée.
Ce film a pour particularité son casting. Nul trucage ici. La femme à barbe, l'homme tronc, les soeurs siamoises, les trois microcéphales … ont tous été recrutés dans les fameux sideshows de la côte est des Etats-Unis.
Cependant, outre la violence, il y a chez Browning comme chez Pasolini et Mizoguchi un très fort sentiment de compassion pour ceux qui sont exclus et rejetés. Ainsi, Freaks, expérience à part dans l'histoire du cinéma hollywoodien, pose un regard empreint d'humanisme sur la monstruosité.


La narration, croisement entre deux mondes : le réel et la fantasmagorie
Ecrivain connu notamment dans le domaine de la fantasy et la science-fiction, Fabrice Colin est également un scénariste de bd à qui l'on doit entre autres la série «La brigade chimérique».
Freak Parade est une fiction ayant pour cadre le tournage du film de Browning.
Le récit est admirablement bien ficelé. Les deux intrigues, celle du film et celle du tournage s'enchevêtrent, entrent en résonance ; la tension, le malaise et l'angoisse vont crescendo jusqu'au point d'orgue final qu'est la scène hallucinante de la grande réversion. Harry Monroe, personnage fictif, incarnation du candide, est d'une part le guide qui va nous ouvrir les yeux et nous faire découvrir la monstruosité et la perversité d'un monde qu'on ne connaît pas  - celui du cinéma hollywoodien - et d'autre part le lien entre les artistes de freakshow et le reste de la troupe. Comme nous le laissait présager la couverture, à l'instar de son double dans le film, il va tomber dans les filets d'Olga Baclanova, l'actrice qui joue Cleopatra. Les humiliations subies par le quatrième assistant et par Hans dans le film sont admirablement mises en parallèle lors du tournage de la scène de la noce. Cet instant est le point de basculement que ce soit dans le roman graphique, le film ou la nouvelle « Spurs » (Les éperons) de Tod Robbins (1923) dont le film est une adaptation. Ajoutez à cela Jack, un premier assistant très ambigu et Frank, l'impresario louche d'Olga au physique d'al Capone évoluant dans un univers lynchien dans lequel la maison noire n'est pas sans rappeler la loge rouge de Twin Peaks et tout est en place pour la descente aux enfers.
C'est sombre, très sombre, glauque, dérangeant, passionnant, envoûtant. [...]
Suite de la chronique sur L'accro des bulles :
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Je suis très partagée au sujet de cette lecture : d'une part j'ai trouvé l'idée intéressante, mais d'autre part le propos m'a dérangée.
J'ai tout d'abord apprécié pleinement l'idée : retrouver les plateaux de Freaks, les acteurs de la monstrueuse parade, voir Tod Browning, suivre les tournages des scènes,... c'était un plaisir.
Toutefois, coller à cette histoire (déjà bien rocambolesque en soi !) une intrigue noire... J'ai trouvé ça gênant. Où commence la fiction ? Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui ne l'est pas ? N'est-ce pas manquer de respect à tout le monde que de construire une intrigue très glauque sur des personnes qui ont existé ?! de parler de drogue, de viols, de véritable trafic en coulisses ? Personnellement, j'ai été vérifier ce qui était vrai et ce qui ne l'étais pas, horrifiée par la chute de l'histoire. Mais il semblerait que cette partie soit inventée. Et... je suis dérangée par ce procédé, qui parle de personnes "réelles" (peut-être encore en vie, je l'ignore), et qui me semble les salir.
Bref, cet ouvrage m'a mise mal à l'aise, mais plus par son intention...
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Le film Freaks est un film qui a été étrillé par la critique à sa sortie, et est devenu culte bien plus tard. Fabrice Colin imagine ici le tournage difficile d'un film hors normes, vu par les yeux d'un assistant de plateau fragile et instable en raison d'une enfance tourmentée. Lecture sympathique sans plus, le dessin ne m'a pas emballé et les délires et fantasmes de Fabrice Colin sont un peu trop prévisibles.
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C'est l'histoire trouble du tournage de ce film maudit – échec au box-office, taxé de pervers là où il aurait fallu voir un pamphlet sur la tolérance de la différence – qu'a choisi de nous raconter Fabrice Colin, scénariste entre autre de l'excellente Brigade Chimérique, au travers du regard d'Harry Monroe personnage fictif lui-même marqué par la vie (une mère abusive qui l'a rendu infirme en lui brulant la main sur une laque de cuisine !).



Monroe est embauché comme quatrième assistant de Browning –que l'on voit finalement assez peu dans l'album- et rapidement se sent proche du casting improbable, avant d'être victime de chantage et de découvrir les sordides dessous du tournage.



Un film aussi mythique que Freaks (si vous êtes des habitués du coin vous savez déjà à quel point je l'apprécie) méritait bien une BD aussi aboutie et dévouée que l'album du jour auquel Joelle Jolivet, pour un première incursion dans le medium, donne une identité forte via un style certes axé jeunesse dans le délié mais qui sait rendre l'ambiance expressionniste du long métrage et personnifier les difformités des corps.

Un peu plus et de la musique pour aller avec: http://bobd.over-blog.com/2020/06/etrange-parade/freak-parade-vs.an-american-werewolf-in-london.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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critiques presse (1)
Bedeo
22 septembre 2020
Un bel ouvrage qui mêle la bande dessinée au cinéma, proposant de redécouvrir un film culte des années 1930 à travers une intrigue forte et surprenante.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il y avait des hommes à cheval - des conquérants, des égarés. Il y avait des reines et des grands singes, des prêtres maudits et des salauds sublimes.
J'ai vu un monde finir, et mille autres éclore. J'ai vu des villes et leurs lumières.
De vastes leçons d'histoire, de brèves histoires sans leçons.
Des rires, des cauchemars, la fureur grouillante d'un siècle en devenir ...
Des sultans, des bandits, des royaumes chatoyants. Et des vampires toujours.
Quel déchirement, ensuite, c'était de rentrer!
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N'ayez pas peur ...
... une fois qu'on apprend à regarder au-delà des apparences ...
Ce que vous leur donnerez, ils vous le rendront ...
... en bien ou en mal.
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Il y avait l'écran, et il y avait la vie.
Il existait un monde, de l'autre côté du miroir, et j'en connaissais le chemin.
Au-delà de la peur, au delà du chagrin et du désespoir...
un avenir palpitait : lointain et idéal.
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J'ai passé mon enfance à trembler et à mourir à petit feu. A trembler de peur et d'amour. A courir vers des temples, à la recherche d'une lueur obscure.
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