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EAN : 9782017178569
352 pages
Hachette (05/10/2022)
2.93/5   38 notes
Résumé :
"Il nous faut distinguer trois mondes. Le Nôtre, le Leur, et celui du Milieu : le Delirium."

Dandelion Manor, Dorset, juillet 1914.
Dans la langueur d'un été secoué par les éclairs menaçants de la guerre qui approche, quatre écrivains veillissants, jadis si créatifs, sont réunis. L'inspiration s'est envolée ; les bruits de bottes feraient-ils fuir les fées ?
A leurs côtés, un elfe sauvage et fantasque, une femme secrète assoiffée de rép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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D'où vient l'inspiration ? du seul génie de l'écrivain ou d'une muse qui lui chuchote les histoires à l'oreille ? Tel est le sujet de fond de ce roman de Fabrice Colin, aussi étonnant dans le fond que sur la forme.

1914, la Grande Bretagne est aux portes de la guerre. Quatre écrivains de fiction (de l'Imaginaire) se retrouvent dans un manoir, comme en cale sèche. Ils ont tous connu un grand succès, mais les vagues de cette fameuse inspiration semblent avoir reculé au loin depuis trop longtemps.

Cet aréopage d'hommes, qui se sentent fort importants dans le domaine, jugent, durant ce séjour, la situation autant que leurs congénères. Et vont même jusqu'à infliger châtiments afin de rallumer la flamme. Une femme, et la guerre, viendront bouleverser cet ordre un peu trop établi.

Dans ce roman, Colin interroge, de manière ludique, cette quête de souffle romanesque. En intégrant dès le début un petit elfe malicieux qui vient se frotter d'un peu trop près au monde des hommes, à travers le Delirium.
Certains arrivent presque à ressentir sa présence. Mais qui mieux que les enfants et les fous peuvent réellement voir ce monde caché ?

Le monde décrit met un pied dans le réel, et pose l'autre dans un univers fantasmé empli de fées. Mais on est loin d'un univers pour gamins, certains passages sont durs et ces créatures n'ont pas vraiment de bienveillance pour l'être humain.

Le récit est imagé, tout en illusion, une paréidolie qui demande au lecteur de lâcher totalement prise.

Avec comme toile de fond une certaine nostalgie de l'âge d'or, celui des romans d'avant-guerre, dont ce cataclysme mondial va effacer une partie de la magie. D'ailleurs, ce livre est l'occasion de s'amuser avec quelques noms d'auteurs et de romans du XIXème, réinventés pour l'occasion.

Le livre-objet est superbe. Un gros travail sur l'esthétisme, la mise en page et la typographique a été réalisé, séparant les pans du réel des élucubrations du lutin. Et égrainant l'inéluctable.

Fabrice Colin y a trouvé un grand espace de liberté, au point brouiller les codes. Et s'abandonner à travers une construction narrative singulière, avec un travail stylistique fouillé. Je peux vous assurer que vous prendrez quelques fois le dictionnaire en main, tant l'éventail des mots et expressions est sensiblement plus étendu que dans nombre d'autres romans.

Avec ce fameux lâcher-prise qui permet à l'écrivain d'accumuler bons mots et calembours plus ou moins bien sentis. Parfois au kilomètre.

Je dois bien l'avouer, cette lecture m'a tour à tour subjugué et perdu, tant la structure narrative est évanescente. Certains passages ne m'ont pas du tout parlé, alors que d'autres ont éveillé une malicieuse étincelle dans mes yeux.
J'en ressors donc partagé, et un peu perdu. C'est une expérience à vivre hors du temps et de l'espace.

Golden age est un roman atypique, dans sa forme comme dans le fond, un récit merveilleux empreint de cruauté, de mystérieux. Comme une ode à l'Imaginaire et à l'inspiration qui peuvent être sans limite.
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Dans un château anglais, en juillet 1914, quatre écrivains se réunissent car leur inspiration s'est fait la belle. Peut-être que la guerre qui approche fait fuir les Fées, leurs muses, leurs inspiratrices ?
Autour d'eux, dans ce huis clos, une femme en quête d'amour et d'indépendance, un "fils de" lâche et pitoyable, une cantatrice frivole, égoïste et malheureuse, une fée prisonnière, et deux enfants rêveurs livrés à eux-mêmes.
A l'extérieur, un Elfe les observe et tente de se mêler à eux. Fasciné par ce monde des humains, presque amoureux de leurs faiblesses, mais aussi méprisant, railleur, cruel, il rêve en vérité de les rejoindre et de connaître l'expérience d'une existence qui aurait une fin, la mort. Car la sienne n'a pas de saveur ? Chargé par le Roi des fées d'une mission d'envoûtement à la Songe d'une nuit d'été, il a failli. Les armées du Roi du monde des fées le poursuivent pour le juger, il doit leur échapper.
Et pendant ce temps-là, le monde se mobilise, la guerre approche à grands pas.

Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'histoire passionnante et formidablement réussie d'un Fabrice Colin en très grande forme pour son retour à ses premières amours : la fantasy. Plusieurs histoires se mêlent, le merveilleux se frotte au réel, les destins des personnages, sont passionants, car ils sont creusés, vivants, ils fascinent. Nul se resortira indemne de cette histoire. Comme le monde d'ailleurs...

L'univers de Fabrice Colin m'a toujours fascinée : son imagination libre, très originale, toujours inventive. Et sa plume magnifique, très unique en France selon moi, et dont ne ne se lasse pas (il faut lire aussi La Poupée de Kafka, par exemple).
Les chapitres de l'Elfe sont particulièrement réussis. Présentés sur fonds noirs intrigants, dans une très belle typographie originale, ils font plonger le lecteur dans le torrent de pensées de ce personnage magique : ce sont les plus belles pages du roman, et de loin. Elles sont comme une vague qui emporte tout sur son passage, et je n'ai pas pu m'en détacher.
Il faut dire un mot au passage de la maquette de ce livre, très soignée : le motif du Pissenlit qui se défait au fur et à mesure des sept jours sur lesquels se déroule l'histoire.
Il faut préciser qu'il y a aussi de la noirceur dans ce roman, des pages violentes, très dures. Les écrivains sont résolus à des actes assez extrêmes pour que les Fées restent et leur "parlent" à nouveau, et si l'idée est dérangeante, elle est aussi très fascinante.
Les enfants sont comme un pont entre le réel et l'irréel, comme si eux seuls étaient capables de comprendre les deux ? Ou de ne rien comprendre du tout, on s'interroge et c'est ça aussi qui est passionnant.

Je me suis interrogée sur le titre "Golden Age". Est-ce parce que c'est un âge d'or qui va disparaître avec la guerre ? Est-ce parce que le monde des fées est en lui-même un âge d'or que nous ne cesserons jamais de regretter ? Il y a un détail dans l'histoire qui peut donner une autre piste, mais je pense que c'est secondaire. Car il y a de la tristesse dans cet été où le monde va connaître un bouleversement sans précédent, de la tristesse dans le départ des fées, et dans les regrets des vieux écrivains. Et pourtant, ce n'est pas un roman triste. Il est empreint de nostalgie, mais de lumière aussi, d'énergie, et de beauté. Et puis, il y a de l'amour, qui sauve tout.

Mais c'est aussi et surtout un livre très intelligent, sur l'écriture, la création, l'imagination, la littérature. D'où vient l'inspiration ? Je ne sais pas si celle de Fabrice Colin vient des fées, mais il a réussi ici un très grand roman d'imaginaire pur, de ceux qui restent en tête longtemps, et qu'on relira.
Un très grand coup de coeur !
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Fabrice Colin est un écrivain français qui a d'abord oeuvré dans les registres de l'imaginaire avant de se tourner vers le polar et la littérature générale. Il a écrit de nombreux romans pour adultes, romans pour la jeunesse, nouvelles et scénarios de BD, et a obtenu quatre fois le Grand Prix de l'Imaginaire. Il revient au genre qui l'a fait découvrir avec Golden Age, un roman fantastique publié chez Hachette dans la collection le rayon Imaginaire.

Nous sommes en juillet 1914 à Dandelion Manor, dans le Dorset, près d'un petit village anglais de bord de mer. le monde est en suspens, les prémices de la guerre se font entendre. L'univers semble sur le point de changer définitivement, emmenant avec lui tout ce qui faisait l'ancien monde, toutes les croyances relatives au petit peuple. Parallèlement, le célèbre écrivain Kembell Gradey a perdu son inspiration, comme si celle-ci lui venait directement des muses ou des fées. Deux autres vieux auteurs britanniques se trouvent également dans le château, ainsi que le fils de Gradey. Trevor Sinclair, un reporter venu de Londres, se rend à Dandelion Manor dans le but officiel d'interviewer Kembell Gradey. Mais sa visite cache en réalité des motivations beaucoup plus personnelles. le récit suit également un elfe que les paysans de ce coin du Dorset appellent un «pook». Ce dernier se trouve dans une partie du monde appelé le Delirium, d'où il peut observer les hommes en tranquillité.

Dans l'univers du roman, il y a en effet trois mondes : le nôtre, celui des fées et autres peuples de l'ancien monde, et celui du milieu, le Delirium. L'elfe semble avoir un regard presque amoureux sur les humains, leur enviant leur mortalité. Les humains, hormis un enfant, ne se rendent pas compte de sa présence. La veille de la Première Guerre mondiale va entraîner des modifications majeures dans le monde et le départ définitif des fées. Cela a pour conséquences la perte d'inspiration des vieilles gloires littéraires Gradey, Dodilus et Balfour. Leur âge d'or semble achevé, le don s'est tari.

Fabrice Colin entame avec ce roman une réflexion sur la création, l'inspiration et la littérature mais se perd malheureusement dans les méandres du vaudeville. Il préfère parler des histoires sentimentales de ses personnages et mélanger des genres entre eux de manière brouillonne. Il introduit des tas d'éléments qui ne sont pas vraiment utilisés. Tout ce qui a trait aux fées n'est pas exploité, certains personnages apparaissent et disparaissent sans que l'on comprenne leur utilité dans le récit, les protagonistes sont peu attachants et beaucoup trop égoïstes. le roman est beau, avec des typographies différentes selon les personnages. Cependant, celle choisie pour le pook a tendance à chagriner les yeux. Les inspirations de l'auteur sont nombreuses, les titres des chapitres sont liés à des romans publiés avant 1914. Mais à force de vouloir se concentrer sur l'esthétique et l'hommage, l'auteur en oublie de raconter une véritable histoire. Je me demande si le format du roman convient bien au récit, peut-être l'histoire aurait elle gagné à être une novella.

Golden Age est ainsi une occasion manquée, un récit désordonné et fourre-tout qui passe à côté du thème sur la création et l'inspiration littéraire. C'est dommage car l'univers était prometteur, tout comme la période où se déroule l'histoire. Je suis totalement passée à côté de ce roman, n'entrant jamais véritablement dans Dandelion Manor.
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  Très vite, dès les premières pages de "Golden Age", on devine la promesse de cette audace propre à Fabrice Colin. le calme apparent des paysages, les mystères qui animent les motivations dissimulées des personnages, et, surtout, la beauté du verbe. Plus habité que jamais, le style caractéristique de l'auteur sublime l'intrigue par son pouvoir d'évocation et les images qu'il suscite. Dans sa profusion comme dans ses moments de retenue, la plume de Fabrice Colin met de nouveau la forme au profit du fond, et le lecteur se laisse ainsi porter par son délicieux sens des tournures et de la poésie à la rencontre des divers protagonistes qu'il croisera au détour des chapitres.

    Et quels protagonistes ! Car derrière les figures hautement charismatiques et apparemment fictives de Kembell Gradey, Carl Dodilus, James Balfour et Flin Boyce se cachent en fait les réels Kenneth Grahame (auteur du célèbre Vent dans les saules mais aussi – tiens donc – d'un recueil intitulé Golden Age), Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles), James M. Barrie (Peter Pan) et L. Frank Baum (Le magicien d'Oz). Qui mieux que ces quatre romanciers pouvait, en effet, incarner l'Âge d'Or des littératures de l'imaginaire ? A la façon d'un Alan Moore (qui se plait à détourner les oeuvres de littérature fantastique pour mieux s'en amuser), Fabrice Colin se réapproprie ces quatre grandes personnalités (quasi-totémiques). Si les individus réels se reconnaissent à travers les sonorités similaires des noms et prénoms, l'auteur ne s'arrête pas là et s'inspire également de leurs biographies respectives pour fignoler ses personnages. Tout comme son alter ego de papier, l'Américain L.F.Baum s'engagea après l'écriture dans l'industrie montante du cinématographe ; à l'image de Gradey, Grahame cessa de publier plusieurs années avant la Première Guerre mondiale ; Dodilus et Carroll partagent le même bégaiement (qui disparait parfois selon la personne à laquelle ils s'adressent ou le sujet dont ils parlent) ; enfin, le jeune protégé de Balfour n'est pas sans évoquer les pupilles de James Barrie (la fratrie Llewelyn Davies) et leur funeste destin. A la façon d'A.S.Byatt dans "Possession", Fabrice Colin leur réinvente à chacun une bibliographie tellement détaillée qu'on rêverait de trouver leurs ouvrages en librairie.

    Tout "Golden Age" se pare ainsi de ces ornements historico-littéraires, à la façon d'une partie de cherche-et-trouve dans laquelle on irait se perdre avec délice, entre jeux de miroir et chausse-trapes vertigineux, réminiscences et hommages. L'elfe, qui s'autorise quelques brèves incursions dans notre monde (lesquelles ressemblent à chaque fois à un tableau fantasmagorique de Richard Dadd), voit son nom orthographié dans une typographie qui n'est pas sans nous rappeler la langue inventée par Tolkien. Baptisé Pook au détour des premières pages, on comprend rapidement, lorsqu'il évoque le roi et la reine des fées, ainsi que les intrigues amoureuses qui les animent, qu'il n'est ni plus ni moins que le célèbre Puck de Shakespeare. Outre le quatuor d'auteurs en panne d'inspiration, on trouve cités çà et là les noms d'artistes et d'écrivains également savamment rebaptisés, mais derrière les patronymes desquels se laissent entrevoir leur identité véritable : Lostoïeveskov, Sickens, Hugolay, Jausten, Malthorpe ou encore Coyle. Mais d'ailleurs, les titres des chapitres n'évoqueraient-ils pas subtilement ceux de grandes oeuvres littéraires ? Du Manoir aux six tourelles à Fierté et préjudice en passant par Loin de la foule en Liesse, on vous laisse découvrir et savourer ces doctes clins d'oeil.

    Mais "Golden Age" n'est-il qu'un simple jeu de références, ou ces belles enluminures vient-elles orner une trame qui a son intérêt propre ? Si Fabrice Colin passe par ces artifices pour retenir l'attention du lecteur, il propose bien évidemment une base solide à son intrigue, articulée autour d'une réflexion entêtante sur l'inspiration. Comment vient-elle à nous ? Se dompte-t-elle ou sommes-nous ses victimes ? Et, surtout, jusqu'où sommes nous prêts à aller pour la retenir ? Cette crise de la créativité survient aux veilles d'un monde qui s'effondre : en situant son histoire à l'aube de la Première Guerre mondiale qui se présente aux portes de l'Angleterre, l'auteur amène avec finesse la notion de l'avant et de l'après la catastrophe. Il questionne la violence du trauma face au pouvoir de l'imagination mais aussi, peut-être, la façon dont l'un et l'autre peuvent s'entretenir. Au cours de sept jours qui s'égrainent, il nous raconte le chassé-croisé de ces personnages sous les toits de Dandelion Manor. Sept jours, soit le temps qu'il fallut au Monde pour se créer... ou qui lui suffiront pour disparaître ?  On pourrait d'abord penser qu'il s'y passe finalement peu de chose et, pourtant, tout est dans les interlignes et les suggestions, dans les paupières mi-closes et les bouches entrouvertes. Tout est là, dans l'entre-deux, à la façon du Delirium.

En bref : Véritable envoutement, "Golden Age" séduit par le jeu de ses références et ses nombreux hommages à l'Âge d'Or des littératures de l'imaginaire. Mais ce roman est évidemment bien plus que ça : puissante réflexion sur l'inspiration et le pouvoir de la création, il met en scène des personnages secrets et complexes dont les actes sont précipités par la fin d'une époque en ébullition. Avec ce récit incroyablement tangible aux accents subtilement fantasmagoriques, Fabrice Colin réinvente la fantasy. Une merveille.


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Fée comme il va m'être difficile d'écrire une chronique sur le dernier roman de Fabrice Colin. Mais qu'on ne s'y trompe pas, j'ai trouvé ce livre passionnant; il est aussi foisonnant et même s'il peut entrer dans la case "lectures de l'imaginaire", Golden Age traite de problématiques bien réelles, sur l'écriture et la violence de notre monde. Bref, un OLNI.

Que faire quand l'inspiration nous a quittés ? Quand le processus créatif a un électro-encéphalogramme plat ? Quand, face à la violence et à la modernisation du monde, les fées et autres créatures du petit peuple nous ont abandonnés ? Et par un fait d'osmose, quand elles-mêmes disparaissent car le monde est devenu tellement atroce que les humains n'ont plus la force d'y croire ? C'est à ces questions qu'un cénacle d'écrivains moribonds tentent de se confronter. Ils n'ont plus d'encre dans quoi tremper leur Golden Age, marque de stylographes (et allusion évidente bien sûr). Et le petit monde qui leur envoyait la magie nécessaire à l'écriture se meurt aussi. En témoigne Itib (appelons-le ainsi), petit elfe malicieux, voire un sacré queutard. Car il en a toujours été ainsi. Et hommes et fées se sont même souvent rencontrés dans cet espace dénommé Delirium, voire même fécondés. Et devenus fous... (car il est certaines fées dont on n'aimerait pas qu'elles se penchent sur notre berceau)

Si vous avez lu Arcadia du même auteur, vous serez enchanté, car Golden Age en est un peu le prolongement. Il faut complètement abandonner son esprit cartésien pour entrer dans ce roman, accepter de ne pas tout comprendre (il est bon de ne pas avoir de réponses à ses questions parfois), de ne pas avoir d'explications (immédiates), se laisser glisser sur ce fleuve empli de poésie et de nostalgie. Autant avouer tout de suite que j'ai eu du mal à rentrer dans le récit, à accepter de lâcher prise. Mais l'écriture de Fabrice Colin aide grandement le lecteur et ce dernier se retrouve rapidement en train de flotter et de se laisser bercer par le flot onirique de la prose. La langue d'une très grande poésie, presque mélancolique parfois, au vocabulaire ciselé, est parfaitement en adéquation avec le monde d'un autre âge qu'elle décrit. Et elle passe même l'épreuve de la lecture à voix haute (j'ai testé, c'est un bonheur pour la bouche... aucune allusion aux scènes de sexe brutes présentes entre ses pages).

Je pense que même si on est familier avec les romans de l'imaginaire, Golden Age reste un livre exigeant, qualité qui manque à bon nombre d'ouvrages de ce genre littéraire.
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critiques presse (1)
LeSoir
30 décembre 2022
Fabrice Colin met en scène un jeu de piste poétique et espiègle entre notre monde et celui des elfes et des lutins.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Justement ! s’exclama James, enivré. Oseriez-vous postuler que l’amour est une invention ? Que la mort n’existe pas parce que nous n’en avons jamais fait l’expérience ? Non, mon cher, poursuivit-il en secouant la tête. Le cinéma est un produit, un artifice. Le roman n’est que la mise en mots du rêve que font pour nos beaux yeux les douces fées et muses.
Enfin, on me resservit du vin. Imperturbable, Flin s’était remis à mastiquer.
- Les muses, hein.
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Que pouvait-il arriver ?
Le cœur du garçonnet se serra. Ce qui pouvait arriver, c’était les cris, les pleurs, les drames. Ce qui pouvait arriver, c’était ce que la vie dissimule dans les replis du temps ; et le sourire de sa mère n’arrangeait rien.
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Vous, moi, et tous ceux que nous connaissons, sommes condamnés à une paralysie de principe. Une fée, mon cher, c’est ce qui bouge quand même.
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