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EAN : 9782729899981
176 pages
Ellipses (01/06/1999)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Pour faire le tour du sujet, un recueil d’articles approfondis rédigés par une équipe de professeurs sur chacune des oeuvres au programme.
Comme chaque année, et depuis près de 25 ans, nous consacrons un ouvrage de la collection "Analyses & Réflexions" à chacune des oeuvres au programme des classes préparatoires scientifiques. Ces ouvrages, pour être destinés aux élèves des classes préparatoires scientifiques, n'en sont pas moins utiles à d'autres étudi... >Voir plus
Que lire après Bouvard et Pécuchet, Gustave FlauvertVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai commencé à 'prendre plaisir à lire à mes vingt ans. Des livres lus pour l'école, ce livre de Flaubert, du Camus, de Bertolt Brecht et la condition humaine de Malraux furent ceux dont j'ai profité pleinement.

Lire est un plaisir, et donc en dehors de l'école, j'ai pu commencer à apprécier pleinement de découvrir par moi-meme quelques autres centaines de livres, ce roman de Flaubert a été un voyage que je me rappellerai longtemps.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une traversée critique des savoirs

C'est à partir de la représentation littéraire que Flaubert va interroger les positivités de son époque, juger et démystifier les différents savoirs, les pratiques institutionnelles ainsi que les stratégies de discours. A travers les expériences menées par les deux "bonshommes", Flaubert passe en revue les sciences et systèmes de pensée du XIXe siècle, de l'agriculture et la chimie à la religion et l'éducation en passant par la médecine, l'archéologie, l'histoire, la politique. Le bilan des connaissances s'accompagne d'une condamnation des croyances saugrenues et des sottises contenues dans les traités scientifiques. Les erreurs commises par les deux novices qui se répètent de chapitre en chapitre, les contradictions entre le savoir théorique des livres et les situations pratiques, la fragilité de l'acquisition et de la transmission du savoir, le ratage de la tentative pédagogique, démythifient l'illusion du Progrès scientifique ou moral propre au siècle positiviste. Dans cette parodie de la quête encyclopédique de la philosophie des lumières, l'échec des personnages, renvoyés d'un savoir à l'autre, "embrouillés" par les systèmes, ne parvenant pas à progresser dans leur quête et la construction d'un sens, ouvre sur une crise épistémologique. En juxtaposant des théories et des opinions contraires sans chercher à faire la part de l'exactitude et de l'erreur, l'archéologie du savoir livresque entreprise par Flaubert constitue une sorte "d'encyclopédie"critique en farce" qui tend à annuler et relativiser les connaissances, à anéantir la prétention de la science à constituer un savoir absolu et global. Incertitudes, contradictions, sottises, dogmatisme témoignent de la faillite de la connaissance scientifique et renvoient à une impossible synthèse du savoir. Quant au vouloir savoir, cette passion épistémologique qui anime les deux personnages, ne répond-il pas surtout à un besoin de croire?
La vision nihiliste et pessimiste sous-tendue par Bouvard et Pécuchet qui remet en question les certitudes et les croyances et souligne l'échec des utopies humanistes, se traduit par un scepticisme radical qui sape l'ordre du réel. L'unité du réel se dissout en effet en une multiplicité de faits qui se dérobe à la signification.

Frank Evrard
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Où est Flaubert? La plupart de ses contemporains sont cités, mais il n'est jamais nommé. Il avait écrit en 1866 à Mlle Bosquet: '"[un romancier] doit, dans sa vocation, imiter Dieu dans la sienne, c'est-à-dire faire et se taire." Ses personnages pensent de même en critiquant A. Karr; "[...] l'auteur efface son oeuvre en y étalant sa personne." (205) [p. de l'édition folio] Flaubert est donc comme Dieu; "présent partout, visible nulle part". Pourtant, il se laisse aller à une opinion personnelle, une seule, dans laquelle, en singeant B. et P., on pourrait lire une clé pour approcher ses personnages; "L'Art, en de certaines occasion, ébranle les esprits médiocres; - et des mondes peuvent êtres révélés par ses interprètes les plus lourds." (211)
p. 43, Pascal Michel, Composition de Bouvard et Pécuchet.
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Ce brouillage systématique et permanent que réalise cet emploi exceptionnel du style indirect dans Bouvard et Pécuchet est assurément propre à souligner la force de l'opinion qui s'infiltre partout et réussit à s'exprimer d'elle même sans plus avoir besoin d'énonciateur: elle se parle.
Catherine Durvye, Les ambiguïtés du dialogue ou la révélation de la bêtise, p. 156.
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