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160 pages
Le Temps qu'il fait (28/02/1982)
3.75/5   2 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Emprunté à la Réserve Centrale des Bibliothèques de la Ville de Paris- fin octobre 2022

**Lecture des plus riches pour les curieux et les passionnés de l'oeuvre ainsi que du parcours très atypique de Georges Navel....

Relisant les écrits de Georges Navel, grâce à une soirée littéraire dans une librairie montmartroise, avec l'écrivain Patrick Cloux (****ayant d'ailleurs participé à cette publication) des discussions à bâtons rompus... et le nom de cet écrivain a été "re-nommé" avec des partages enthousiastes de nos souvenirs de lecture de son texte le plus connu, "Travaux"...

Prise dans l'élan de cette soirée, J'ai été faire des recherches supplémentaires, pour tenter de dénicher sa Correspondance avec Groethuysen, "Sable et Limon", que je n'ai jamais lue... et qui semble très précieux de lire...

Et...chemin faisant , dans mes prospections, .j'ai découvert cette publication, exclusivement consacrée à cet écrivain-ouvrier que j'ai aussitôt demandée à la Réserve centrale du réseau des Bibliothèques de la ville de Paris...

En dépit de ses 40 années passées (1982) depuis sa publication, cet ouvrage est passionnant à plus d'un titre, car ils nous offre différentes contributions d'auteurs , comme Danièle Sallenave, Daniel Rondeau, , Jean Paulhan, Maurice Nadeau, Patrick Cloux.... et en parallèle des extraits de Correspondance, avec Jean Giono, Groethuysen, etc.


" Chacun son royaume " par Jean Duvignaud

(...) Navel raconte comment le philosophe Bernard Groethuysen lui apprit que l'écriture était une chose grave, pas seulement un exercice de voltige, mais la seule manière d'approfondir et de prolonger le travail de ses mains. Or, la lenteur même du maniement des outils et la répétition des gestes dont, comme le montrent les chants anciens du travail, générateurs de poésie. Et le sage savait que la méditation métaphysique était comme le labeur social, un ressassement éternel. (...)
Jean Giono l'a senti qui, dans sa préface, appelle Navel un " Hésiode syndicaliste ": ici le poète tente de trouver ce qui justifie la vie sans cesser de plonger dans la vie la plus simple."

Une bibliographie, des photographies, ainsi que des fac-similés de lettres , augmentés de notices biographiques succintes sur les "contributeurs"....complètent cet ouvrage.

Une mine de renseignements: j'ai ainsi appris qu'il avait été l'ami de Jean Giono, qui l'a soutenu et encouragé dans son travail "d'écriture", qu'il a croisé, rencontré, sympathisé avec bon nombre d'acteurs du monde littéraire, et d'auteurs sensibles à la "Littérature dite prolétarienne" , comme Henri Poulaille (*** pas de réduction rapide pour Navel, car sa plume et ses idées, sont "inclassables"...sortent des chemins habituels)

J'achève ce billet quelque peu "décousu" par cet extrait très significatif et éclairant : "Navel au débotté par Alain Bourdon

(...)Mais il y a plus merveilleux ; en maniant le marteau, la faucille et même en tirant l'aiguille, il arrive qu'un miracle vous délivre de la solitude. Sous l'effort patient se dévoile un dénominateur commun à tous les hommes qui peinent et l'on s'aperçoit que se crée entre eux un lien universel, émouvant, mystérieux, chaque fois que quelqu'un se livre à sa tâche humblement. " Il s'est passé quelque chose d'extraordinaire en moi ces temps-ci, confie Georges Navel à son ami Groethuysen...c'est en faisant des besognes de femmes qu'un monde s'est révélé à moi. La dernière fois ce fut en me levant tôt pour raccommoder mes pantalons. J'ai découvert qu'en n'ayant plus d'âme propre, tout à coup on pouvait comprendre toute l'âme du monde, que ce fût celle des femmes, les âmes vivantes et les âmes mortes, celles des Chinois et des Arabes, et celles des civilisations mortes. "
Vivre n'est pas banal, quand on vit dans l'oubli de soi."

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
" Le miracle vient des mains" de Danièle
Sallenave

Il est des livres qui traversent silencieusement leur époque et,dans la rigueur d'une trajectoire sans concessions, creusent patiemment leur marque à l'écart des modes caduques et des discours qui tiennent bruyamment le devant de la scène. " Sable et Limon"est de ceux-là: le goût de l'exactitude, la clarté et la ferveur qui animent ce livre sans modèles font de sa lecture une expérience sans exemple. On n'en sort pas comme on y est entré.;on n'écoute pas sans un profond remuement intérieur un homme qui ouvre, dans la dure contrainte de la réalité sociale, un espace neuf et libre pour y faire entendre sa voix; qui, instruit par l'épreuve concrète du travail de ses mains, opère un retour sur soi, et interroge en lui-même les liaisons singulières du corps et de la pensée.


( p.58)
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Lettre de Jean Giono (24 décembre 1949)

Cher Navel,

Je trouve votre lettre en rentrant d'un voyage " père Noël ".Non, je ne suis pas aimable...ni bien élevé. Si je vous ai dit de revenir, c'est que j'y éprouvais de la joie. Je ne fais jamais rien qui me déplaise. Je ne me force jamais. Et venez partager mes repas en toute simplicité. Si je l'ai dit c'est que je le pense.Le reste est légende. (...)
Je vis seul et n'écoute personne, ni éloge ni critiques dures.
(...)
Soyez " vache" avec bonheur. Je n'écoute rien.Ni vous ni personne. Alors vous pouvez y aller.
J'aime courir des risques (...)
A demain

Jean Giono
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" Chacun son royaume " par Jean Duvignaud

(...) L'ouvrage qui paraît aujourd'hui,
" Chacun son royaume ", reprend les thèmes familiers de l'auteur, les affronte aux souvenirs et esquisse même une philosophie de la vie.

Le royaume de Navel, c'est le travail. Une intense, une âpre poésie du labeur domine ses récits.Le mouvement de la main serrant un outil, ramassant des fruits ou soignant des abeilles commande au déroulement de son roman.C'est un chant qui accompagne les personnages, les équilibre et, parfois, les dévore.
(...)Certes, Navel parle peu du travail en usine.Le sien s'accomplit sur des chantiers de plein air, dans le midi, au soleil ; c'est aussi le ramassage des fruits, la construction d'un barrage ou d'une maison. L'homme alors peut s'attarder sur les gestes qu'il accomplit, en suivre le déroulement dans les muscles et dans les nerfs et mêler la tendresse ou la camaraderie à la peine.

( p.56)
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Le Travail d'écrire de Georges Navel

(Publié la 1ère fois, dans "Lettres nouvelles ", 1959)

(...) Je ne me proposais pas d'être écrivain. J'étais terrassier. Je connaissais bien l'euphorie musculaire. Le mouvement factice commencé par une sorte de poème Dada devenait une sorte d'aspiration. J'avais 28 ans.Il me semblait que si je trouvais la formule, elle pourrait me servir au cas où, à nouveau, je me trouverais dans l'obligation de reprendre , par exemple, le travail d'usine.Il me suffirait alors de réciter le petit poème que j'avais écrit pour que le monde se transforme. Comme quelqu'un qui se dirait: Aujourd'hui il pleut, mais on ne m'aura plus: le soleil se cache derrière les nuages ; je connais le profond secret des choses".Ce mouvement a été la direction même.

( p.11)
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Navel au débotté par Alain Bourdon

(...)Mais il y a plus merveilleux ; en maniant le marteau, la faucille et même en tirant l'aiguille, il arrive qu'un miracle vous délivre de la solitude. Sous l'effort patient se dévoile un dénominateur commun à tous les hommes qui peinent et l'on s'aperçoit que se crée entre eux un lien universel, émouvant, mystérieux, chaque fois que quelqu'un se livre à sa tâche humblement. " Il s'est passé quelque chose d'extraordinaire en moi ces temps-ci, confie Georges Navel à son ami Groethuysen...c'est en faisant des besognes de femmes qu'un monde s'est révélé à moi.La dernière fois ce fut en me levant tôt pour raccommoder mes pantalons. J'ai découvert qu'en n'ayant plus d'âme propre, tout à coup on pouvait comprendre toute l'âme du monde, que ce fût celle des femmes, les âmes vivantes et les âmes mortes, celles des Chinois et des Arabes, et celles des civilisations mortes. "
Vivre n'est pas banal, quand on vit dans l'oubli de soi.

( p.44)
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Vidéo de Gérard Meudal
Entretien mené par Gérard Meudal
Porté par le bouche-à-oreille des lecteurs enthousiastes et sélectionné pour le Prix Strega, Chemins de fer du Mexique de Gian Marco Griffi à été une véritable révélation dans le paysage littéraire italien de l'année 2023. Ce roman débordant d'aventures qui s'ouvre à Asti, au Piémont, en février 1944, met en scène un soldat de la Garde nationale républicaine ferroviaire, qui se voit confier par le IIIe Reich la mission apparemment insensée d'établir une carte des chemins de fer du Mexique en une semaine. C'est le point de départ d'un texte à la fois amusant et émouvant, réaliste et fantastique qui entrelace habilement une multitude d'histoires secondaires, de digressions, de rêves, de lettres et de visions. Ce n'est pas un hasard si la critique italienne a évoqué à plusieurs reprises le nom de Roberto Bolaño.
Dans le cadre du festival Italissimo 2024.
À lire – Gian Marco Griffi, Chemins de fer du Mexique, trad. de l'italien par Christophe Mileschi, Gallimard, 2023.
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