L’histoire du chien Hachikô
Un professeur d’université qui habitait non loin de la gare de Shubaya avait un chien nommé Hachikô. Chaque matin, celui-ci accompagnait son maître jusqu’à la gare et, le soir, venait l’attendre au même endroit. Un jour de 1925, le professeur mourut dans un accident. Durant neuf années, le chien continua de venir tous les soirs à la sortie de la gare. Lorsqu’il mourut à son tour, en 1935, on l’enterra auprès de son maître au cimetière d’Aoyama. Cette belle histoire fit la une des journaux, et une collecte fut organisée pour édifier, devant la gare, une statue du chien fidèle. Mais celle-ci ayant été fondue pour les besoins de la guerre, on en fit une nouvelle en 1948.
C’est aujourd’hui un point de rendez-vous populaire, une sortie de la gare porte le nom du chien. Du fait même de ce succès, il est difficile d’apercevoir la petite statue au milieu de la foule, et seul le hasard permet d’y retrouver la personne avec laquelle on a rendez-vous.
Icônes du Soleil-Levant
Visage fardé de blanc, chignon élaboré, nuque dégagée et kimono de soie parfaitement sanglé, les geishas sont des artistes qui incarnent à elles seules tout le raffinement nippon. Elles ne sont plus qu’une centaine, vivant pour la plupart à Kyôto dans le quartier de Gion. Dames de compagnie cultivées, elles y animent des soirées, charmant et séduisant par leur esprit les clients et des invités privilégiés qui en retour, observent une certaine retenue.
Tout d’abord maiko, c’est-à-dire « élève geishsa », elles suivent un long apprentissage artistique auprès de leurs paires ou dans une école. Devenue des artistes accomplies, elles savent jouer des shamisen (instrument à trois cordes pincés) ou du taiko (tambour traditionnel), manier la poésie des haïkus. Elles connaissent aussi bien le théâtre nô que la cérémonie du thé, l’art de la calligraphie, celui de la composition florale, et développent souvent un goût pour la littérature.
Au XIXe s., les premiers Occidentaux eurent la maladresse de confondre ces femmes distinguées, très respectées au Japon, avec des courtisanes et des filles de joie. À l’aube de IIIe millénaire, les geishas apparaissent comme les plus précieuses icônes de l’héritage culturel japonnais.
Le parc de la Paix*** (Hiroshima)
(Hiroshima heiwa kinenkan kôen)
Ici se trouaient les quartiers de Najkajima et de Sarugako-chô où vivaient une population bigarrée d’acteurs de théâtre nô, d’artisans et de petits commerçants. Proche de l’hypocentre de l’explosion, toute la zone fut volatilisée. Aujourd’hui ce parc paisible et vert est parsemé de monuments commémoratifs dont le mémorial des Enfants pour la paix (à l’entrée N.–E.). À travers le parc résonne, tel un tocsin, la cloche de la Paix (au N.). Au centre, les noms connus des victimes sont inscrits sur un cénotaphe en face duquel se consume une flamme appelée à ne s’éteindre que lorsque du démantèlement de la dernière arme nucléaire du monde.
Extrait de "Le Maroc - Guide culturel et pratique" lu par Lila Tamazit. En collaboration avec les Guides Bleus. Parution le 10 juin 2020.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-maroc-guide-culturel-et-pratique-9791035402099