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EAN : 978B00AOJT91S
Booking international (30/11/-1)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Une anthologie de la poésie française comme les autres et tellement différente.

Un recueil totalement illustré de gravures, eaux-fortes, dessins, photographies, détails d'enluminures et de tableaux.

Des plus grands auteurs à d'autres plus obscurs ou oubliés, des textes les plus classiques à d'autres moins connus...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête à béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victime,
Dix nuits, sans regretter l'œil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénètrera ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la mer, infusés d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleutés, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais sais les cieux crevât en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et es courants : je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
t j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir.

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminent de long figements violets,
Pareil à des acteurs de drame antiques,
Les flots roulant au loin leurs frisson de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois plein pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux océans poussifs !

J'ai heurte, savez-vous d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à glauques troupeaux.

J'ai vu fermenter les marais énormes , nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écoulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleil d'argent, flots nacreux, cieux de braises,
Échouage hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont berce mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque ile, ballotant sur les bords mes querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormi, à reculons !...

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Plante folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultra marins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinq lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternelles immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des iles
Dont les cieux délirants sont ouvert aux vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune atroce et tout soleil amer :
L'acre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Oh que ma quille éclate ! Oh que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage au porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
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Ballade à la lune
C'était, dans la lune brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et profil ?

Es-tu l'œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafards ?

N'es-tu rien qu'une boule ?
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?...

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?

Sur ton front qui voyage,
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?

Est-ce un ver qui te ronge,
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
À quelque arbre pointu ?

Car tu vins pale et morne,
Coller sur mes carreaux
Ta corne,
À travers les barreaux.

Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.

Tu n'en n'est que la face,
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé...

Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.

Et toujours rajeunie, Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.

T'aimera lez vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à, ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.

T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !

Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.

Comme un ours à la traine,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traine
L'Océan monstrueux.

Et qu'il vente ou qu'il neige,
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?

Je viens voir à la brume,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
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- Tout fait l'amour. -Et moi, j'ajoute,
Lorsque tu dis : Tout fait l'amour - :
Même le pas avec la route,
La baguette avec le tambour.

Même le doigt avec la bague,
Même la rime et la raison,
Même le vent avec la vague,
Le regard avec l'horizon.

Même le rire avec la bouche,
Même l'osier et le couteau,
Même le corps avec la couche,
Et l'enclume sous le marteau.

Même le fil avec la toile,
Même la terre avec le ver,
Le bâtiment avec l'étoile,
Et le soleil avec la mer.

Comme la fleur et comme l'arbre,
Même la cédille et le c,
Même l'épitaphe et le marbre,
La mémoire avec le passé.
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Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genets
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le plan blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
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- Tout fait l'amour. - Et moi, j'ajoute,
Lorsque tu dis : - Tout fait l'amour - :
Même le pas avec la route,
La baguette avec le tambour.

Même le doigt avec la bague,
Même le rime et la raison,
Même le vent avec la vague,
Le regard avec l'horizon.

Même le rime avec la bouche,
Même l'osier et le couteau,
Même le corps avec la couche,
Et l'enclume sous le marteau.

Même le fil avec la toile,
Même la terre avec le ver,
Le bâtiment avec l'étoile,
Et le soleil avec la mer.

Comme la fleur et comme l'arbre,
Même la cédille et le c,
Même l'épitaphe et le marbre,
La mémoire avec le passé.
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Et vous, savez-vous épeler Stanislas Le********* ? Si vous souhaitez vous frotter à la redoutable "dictée pour les nuls" de Jean-Joseph Julaud et de son acolyte Julien Soulié, lue par Juliette Arnaud, rendez-vous à 11h, dimanche 15 septembre, au Muséum-Aquarium de Nancy.
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