Un livre qui raconte avec passion et talent l'histoire locale de cette sous-préfecture vauclusienne , la ville (célèbre pour ses fruits confits , industrie quelque peu déconfite aujourd'hui !), mais aussi tous les villages alentours.
A travers cette série de douze conférences reprise ici, in extenso, nous découvrons tout ce qui fait la spécificité de ce territoire particulièrement attractif mais, aujourd'hui, fragilisé à divers titres. Les sujets traités sont complets et permettent de mieux connaître l'histoire des hommes, ce qui fait leur identité, leur culture , d'apprécier la grande richesse de ce pays (géologie, histoire, architecture…) mais aussi de réaliser, un peu plus concrètement, toutes les crises et bouleversements qu'il a connu et qu'il continut à subir (famine, épidémies, guerres, bouleversements économiques et industriels).
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Le Calavon (1)n'a pas le renom de la Seine,
Mais il a salué César (2)
Et le sage empereur qui montait Borysthène (3)
Y déploya son étendard.
Avec ses blondes eaux, il baigne, il fertilise
Des rivages aimés des dieux
où l'abricot vermeil, la pêche, la cerise,(4)
Tentent la main, charment les yeux.
Antonin Benardi de Sigoyer qui sera sous-préfet . A cette époque la fonction laisse beaucoup de loisirs pour s'en aller aux champs. Au cœur de la nature, le poète s'exalte nous précise-t-on "dans des rêves d'un esprit sublime, toujours enveloppé dan les plus chastes draperies d langage retentissant de la plus délicieuse harmonie". (...) Ne sourions pas, Tentons de nous placer dans le contexte du temps !
1 Le Calavon, affluent droit de la Durance
2 Il s'agit de l'empereur Hadrien
3) Son fidèle et très aimé destrier qui, selon la légende serait enterré dans les parages d'Apt
4) Apt, capitale mondiale du fruit confit (du moins à cette époque)
Le passage d'une siècle à l'autre et le basculement dans le troisième millénaire constituaient un tel événement qu'une collectivité, fût-elle territoriale, se devait de marquer. Quand nous étions enfants, au lendemain de la guerre, les "anciens" ne nous disaient-ils pas : "vous les jeunes vous verrez peut-être 'an 2000, il y aura ceci, il n'y aura plus cela... Nous y sommes arrivés, portés par les flots du fleuve temps, avec ses crues et ses étiages, ses calmes et ses tourbillons. C'est vrai que le monde a changé, mais aucune génération n'a pu prétendre, comme le disait Albert Camus, d'avoir refait ce monde. Les progrès sont innombrables mais ne profitent pas toujours au plus grand nombre. Et l'on sait depuis longtemps que, sans conscience, les avancées peuvent aussi entraîner des reculs.