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EAN : 9782081478749
320 pages
Flammarion (27/03/2019)
3.5/5   2 notes
Résumé :
À la fois langage permettant de décrire la réalité et outil qui façonne notre quotidien, les mathématiques sont bien plus qu’une science. D’Euclide à Bourbaki, comment se sont-elles développées et imposées au cœur de nos sociétés ? Quelle place occupent-elles au sein de notre système éducatif ? Et quelles sont les nouvelles frontières, les nouveaux défis de cette science qui ne s’impose aucune limite ?
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les mathématiques en liberté ... conditionnelle

Par seulement 2,5 étoiles, je viens sanctionner non pas le contenu qui est de qualité comme on s'en doute vu les intervenants, mais la démarche contestable, commerciale, qui a consisté à publier sous un titre différent (c'est un peu abusif malgré tout) et sans jamais interpeller le futur lecteur, le résultat d'un entretien qui était paru en 2012 sous le titre : "Les mathématiques en liberté."

https://www.amazon.fr/Math%C3%A9matiques-libert%C3%A9-Libert%C3%A9-r%C3%A9alit%C3%A9-responsabilit%C3%A9/dp/2360120263/ref=pd_rhf_gw_p_img_2?_encoding=UTF8&psc=1&refRID=61DGK8HGEVFFZJRNCJXK

Le doute m'a pourtant saisie au moment de l'achat mais j'ai pensé que cette expérience de pensée avait été renouvelée tout simplement. Les maths, leur enseignement, les applications qui en découlent sont une intarissable source de débats, d'échanges donc rien n'était moins étonnant que des personnalités aussi impliquées, passionnées, décident de faire un nouvel état des lieux. On est d'autant plus induits en erreur que Cédric Villani est présenté au tout début de l'ouvrage comme député de l'Essonne et ex-directeur de l'IHP, autant de caractéristiques récentes. C'est, avec de petites caricatures des différents intervenants, la seule plus-value qu'offre cette nouvelle version finalement. Comme tout le monde, j'encourage ces publications moins onéreuses forcément pour éviter le slogan qui menace : "manger ou lire, bientôt il faudra choisir" mais par simple honnêteté, il fallait signaler qu'il s'agissait là d'une réédition. Cela me choque d'autant plus qu'il s'agit de mathématiques, une discipline par essence même intègre, fiable, rigoureuse sans pour autant être rigide et qui refuse les compromis. Quant au contenu, c'est un dialogue érudit mais très accessible, enrichi (et ce n'est pas toujours le cas) par les interventions subtiles et justes du journaliste scientifique, pour le coup véritable trait d'union entre les 4 chercheurs. Puisqu'il est question de maths utiles, "d'applications", on regrette que soient laissées de côté celles qui concernent l'imagerie médicale. La médecine est plus que jamais, pour le confort du patient, une consommatrice de mathématiques, une inspiratrice aussi. Enfin, si la partie sur l'enseignement au lycée notamment était un peu décevante à l'époque, elle est aujourd'hui "dépassée". Grâce à une réforme que les plus pessimistes d'entre nous, dont je fais pourtant partie, n'avions pas anticipé, les maths disparaissent finalement de l'enseignement obligatoire, du tronc commun comme on dit (on rappelle dans ce livre que ce n'est pas le cas en France ...Il suffisait d'attendre !). Si l'on en croit les dernières statistiques, et comme on ne change pas si facilement une équipe qui perd, les sections que l'on voulait anéantir se recréent d'elles-mêmes avec comme corollaire le fait les élèves semblent choisir l'option "mathématiques" par crainte, presque sous la menace si bien que l'on donne une fois de plus à cette discipline un rôle qu'elle n'a jamais tenu à jouer : celui de la sélection. Jusqu'à présent, on faisait souvent une première S par hasard, parce que le conseil de classe (quel dommage parfois) ne s'y opposait pas, parce que soit disant "cela ouvrait toutes les portes" ; avec la réforme, tout se perd, rien ne se crée même si cela se transforme . Pourtant, lorsque l'on a un bac S avec 06 en maths, 07 en physique et 11 en SVT, ce sont surtout des portes qui se ferment mais certaines croyances ont le vie dure ...

Maintenant on prendra "maths" toujours pas par goût mais par peur des représailles, "parce qu'on ne sait jamais". Or les nouveaux programmes semblent assez ambitieux et destinés justement à un public averti, motivé. Je comprends mal comment une telle décision peut conduire à quelque chose de positif. Les maths ne sont pas une langue morte mais bien vivante comme le rappelle l'ouvrage alors qu'on les laisse vivre (en liberté justement) sans les réduire, sans les restreindre. Ce qui manque, c'est du temps car il en faut pour comprendre, faire comprendre, pour apprécier. du temps et un peu de goût de l'effort aussi.

N'en déplaise à certains, les maths ce sont les statistiques, les probas, les algorithmes en langage Python mais pas seulement. Dieu merci. L'introduction des algorithmes au lycée a été un fiasco rarement égalé. Les élèves, pourtant réfractaires à rédiger, ne sont pas du tout sensibles finalement à cette image "squelettique" , dépouillée, d'un raisonnement, d'une instruction. Ils ont fini par mémoriser les grands classiques : dichotomie, seuil sans passion et sans haine.

Idem pour la petite incursion en théorie des graphes qui est proposée en spécialité en ES notamment. Elle les laisse indifférents mais confiants car ce sont les exercices très scolaires et des points facilement gagnés.

Je rappelle pour finir une phrase d'un autre médaillé Fields (2006), W. Werner : "Lorsque l'on me demande à quoi peu servir une éducation mathématique au lycée pour quelqu'un dont le métier ne nécessitera en fait aucune connaissance scientifique, l'une de mes réponses est que la science permet de former un bon citoyen : sa pratique apprend à discerner un raisonnement juste, motivé et construit d'un semblant de raisonnement fallacieux et erroné."

Si le titre a changé, c'est peut-être la preuve que les maths ne sont plus en liberté mais détenues en otage. Alors nous enseignants, nous vous demandons simplement de nous les rendre.
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Comme Conversation sur la physique, Conversation sur les mathématiques s'ouvre sur un petit avant-propos de Sylvestre Huet, coordinateur de l'ouvrage, suivi d'une présentation de chaque des intervenants par lui-même. Introduction que j'ai trouvé très agréable et de bonne longueur (4 pages max.). Suivent quatre parties :

origines des mathématiques (très courte. Trop courte ?)
Les mathématiques et le réel
L'enseignement des mathématiques et ses enjeux politiques et sociaux.
La recherche en mathématiques. Sa nature et ses enjeux.

La longueur des différentes parties est très variable, allant de 20 à 120 pages.

Après la description, ce que j'en pense.

Peut-être parce que j'ai moins l'occasion de lire des livres ou des articles de vulgarisation en mathématiques, j'ai eu le sentiment d'y apprendre plus de choses qu'avec les Conversation sur la physique.

Par ailleurs les prises de paroles des uns et des autres étant moins longues, le dynamisme de l'ensemble s'en ressent... dans le bon sens. J'ai eu ici beaucoup plus l'impression d'assister à une conversation. Et je préfère largement cette situation.

À la lecture de certains passages, je n'ai pu que penser qu'il serait temps que l'enseignement des mathématiques, au moins jusqu'à la fin de la terminale, s'inspire des remarques faites par ces mathématiciens de renom. Ça m'éviterait d'entendre des c*** comme « les maths, ça sert à rien » [1] Ainsi Cédric Villani dit, à propos des mathématiques appliquées et de leur enseignement : »Je pense que c'est quelques chose qu'on ne peut pas enseigner de manière théorique ; si le professeur fait un cours sur les rapports entre mathématiques, monde réel et société, ça ne passera pas. Il faut partir d'exemples, et montrer comment les mathématiques peuvent être utilisées ici ou là.« En bref : Un livre à lire pour se rafraîchir les idées sur les mathématiques et leurs relations à nos sociétés, de la plus »primitive« à la plus »moderne".
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je pense que c’est quelques chose qu’on ne peut pas enseigner de manière théorique ; si le professeur fait un cours sur les rapports entre mathématiques, monde réel et société, ça ne passera pas. Il faut partir d’exemples, et montrer comment les mathématiques peuvent être utilisées ici ou là.
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