A un mois des fêtes de Noël, une chronique de saison (d'Hiver).
Jan Brett est à proposer pour les futures lectures en attendant le Jour J.
Une auteure qui, à mon sens, nous transporte magnifiquement dans l'atmosphère attendue grâce à une science de la mise en scène.
Animaux des forêts, mobilier artisanal et volutes de bois joliment travaillés, du charme et de l'élégance au rendez-vous de l'Hiver.
Nous renvoyons vers ses titres enneigés et incroyables tels que "
le chapeau" ou "Nicky et la moufle de l'hiver" qui empruntaient astucieusement au conte revisité "la moufle".
Jan Brett faisait de ses double-pages un véritable petit théâtre avec une scène principale et une autre en coulisse, qui à la fin se rejoignaient, deux histoires pour le prix d'une en sorte.
Le procédé fut repris à plusieurs reprises, même sur le décor équatorial du "Parapluie" qui s'inspirait lui-même de la "Moufle" en s'adaptant à la faune locale.
Il y a à découvrir avec
Jan Brett.
Mais "Qui frappe à la porte la nuit de Noël?"?
La première de couverture suggère un énorme ours blanc en invité de dernière minute, tandis qu'une petite fille hésite à ouvrir la porte et qu'un autre jeune personnage, probablement son frère supposons-nous, se trouve aussi à l'extérieur de la maison.
Qui risque de se faire croquer le premier, a t-on envie de demander?
L'ours lève la patte en guise de salut, cela reste encourageant.
Qu'en est-il de l'histoire?
Jan Brett reprend en définitive à son compte un autre conte, une histoire classique scandinave que nous retrouvons sous une autre version avec les albums du
Père Castor adaptée par
Albena Ivanovitch-Lair, "L'ours et les Trolls".
Des Trolls, attirés chaque année par la bonne odeur des préparatifs bons à manger de Noël, s'invitent dans une maison et dévorent le repas, mettent tout à sac à chaque fois, jusqu'à l'arrivée d'un jeune garçon et son ours blanc, invités dans cette maison.
Dans la version du
Père Castor, le jeune garçon trouve l'ours, l'élève puis dans l'impossibilité de le garder tant il est imposant, il décide d'aller voir le roi pour le lui offrir, jusqu'à ce qu'il tombe sur la maison en chemin.
Ici, avec
Jan Brett, le jeune garçon, un petit finlandais, voyage vers la Norvège afin de faire admirer son ours blanc et il tombe, fatigué et affamé, sur la route de la maison.
Jan Brett accorde un peu de suspens à l'affaire puisque avant que les vilains trublions n'interviennent, nous apercevons dans le décor un troisième humain dont l'auteur nous montre les activités extérieurs sans l'intégrer au texte.
Ce que l'auteure nous dit c'est que quelqu'un tambourine à la porte, sans que nous le voyons.
Cette part est amusante, cette divergence entre ce qui est montrée et ce qui est racontée.
La tension monte astucieusement, les lecteurs attendent que surgissent enfin les trolls et ce sera chose faite.
Empêchez les d'entrer d'un côté, ils se faufileront de l'autre.
Rien n'arrête ces piques-assiettes et les enfants prendront la poudre d'escampette dans le froid.
Mais c'est sans compter avec l'ours qui s'est endormi sous le poêle bien chaud.
Ne réveillez jamais un ours mal léché et bien installé!
Et dernier personnage, quel est-il?
Il faudra mettre la main sur cet ouvrage pour le savoir.
On ne va pas non plus tout vous révéler.