Scarface : Edition collector

J'ai du mal à comprendre l'intérêt de ce livre. Je ne peux que supposer qu'il a été publié à l'origine pour faire partie d'un coffret DVD, ce qui expliquerait cette appellation de "collector"... Mais non sa profonde médiocrité.

De grand format (30 cm x 21 cm), il présente essentiellement des photos du film. Oui, mais des photos moches, mal choisies, à la résolution déficiente, aux couleurs saturées par manque de technicité, à la mise en page inexistante. La plupart sont tout simplement en pleine page, ce qui les rend peu lisibles, voire en double page : et, dans ce cas, on a les visages des acteurs complètement coupés en deux.

Mais nous avons également droit à des textes. Et quels textes ! Outre un résumé du scénario, parfois difficilement compréhensible si on n'a pas vu ou qu'on a oublié le film, de courtes présentations des personnages (y compris les plus obscurs) et un florilège de répliques nous sont infligés. Ce qui n'est rien par rapport aux espèces de courts essais, dont deux, intitulés "Tony Montana et le rêve américain" et "Une influence considérable dans le mouvement hip-hop", sont des ramassis de niaiseries. Par exemple, pour l'auteur, Tony Montana serait un modèle pour chacun d'entre nous... C'est à se demander si elle a réellement vu le film. On atteint l'acmé avec cette phrase : "Il est le film le plus marquant des années 80, et peut-être même de toute l'histoire du cinéma [.]" J'aime beaucoup Scarface, mais je ne saurais que conseiller à l'auteur de l'ouvrage d'aller voir, ne serait-ce qu'une fois, M le Maudit, Les sept samouraïs, Douze hommes en colère, Citizen Kane, Mulholland Drive ou encore 2001 l'odyssée de l'espace.

Le bon côté de la chose, c'est que j'ai pas mal ri en lisant ce tissu d'inepties écrit avec les pieds.

Ma copine me l'a lu à haute voix, vu que c'est très court. Entre les photos laides et les textes stupides, on n'a plus qu' à conclure que c'est un livre inutile. A ne surtout pas mettre entre les mains des cinéphiles et des amateurs de Brian de Palma, ils pourraient faire une crise cardiaque. Quand ce ne sont pas des poncifs qui sont proférés à longueur de page, ce sont des interprétations douteuses du film. A oublier !