Enfant non désiré, Corentin voit sa petite enfance se résumer à vivre sans amour chez les uns ou chez les autres, jusqu'au jour où, sa mère s'en débarrasse chez Augustine, une vieille dame désabusé et triste qui vit au coeur des Forêts, un bout de terre sauvage loin du reste du monde. Contre toute attente, il va y découvrir un semblant de bonheur et après une enfance finalement agréable, partir pour la grande ville. Étudiant, il noue des amitiés éphémères, sombre dans la futilité et les pires travers de la société sans se soucier des signes avant-coureurs de l'effondrement tels qu'une chaleur anormalement élevée, ou un assèchement des rivières entre autres dérèglements. Il assiste impuissant à l'apocalypse et en sera l'un des seuls survivants. Son seul objectif est de retrouver celle qui l'a élevé dans les Forêts de son enfance. Commence alors un long périple au milieu du chaos, des cadavres calcinés et d'une terre ravagée. Au terme d'un périlleux et épuisant voyage, en compagnie d'un chiot aveugle, il retrouve dans les Forêts la vieille Augustine et Mathilde, un amour de jeunesse. Quelques vivres intacts dans les villages avoisinants permettent de subsister pour un temps, mais la terre et les eaux sont polluées et stériles.
Sandrine Collette nous plonge dans un univers de solitude post-apocalyptique intéressant mais totalement improbable et incohérent. On sait qu'il s'est passé quelque chose de terrible, que tout est à peu près mort, lugubre et dévasté mais, ça s'arrête là. Dans un style condensé entrecoupé de dialogues sommaires, l'auteure relate le quotidien ordinaire et insipide de cette pseudo-famille survivaliste par nécessité. Peu d'interactions avec d'autres survivants, une référence explicite à « La Route », le récit s'enlise dans la monotonie et multiplie les illogismes et les lacunes.
Sandrine Collette ressasse sans relâche les états d'âmes de Corentin à qui elle semble trouver des excuses malgré son comportement primaire écoeurant et sexiste. Les personnages sont d'ailleurs dans leur ensemble d'une platitude navrante, soumis et résignés, sans autre ambition que subsister. On s'ennuie beaucoup, l'histoire n'a rien de captivant ni d'intéressant. le final, façon « Walking dead » sans les zombies est plutôt affligeant même s'il reflète parfaitement l'iniquité et l'abjection dont bon nombre, à travers les époques et aujourd'hui plus que jamais ont su faire preuve. Cette fable noire à l'excès ne délivre aucun message, n'entraîne aucune réflexion, ne dénonce rien.
Sandrine Collette fait du tragique juste pour faire du tragique sans imagination ni vraisemblance, sans se soucier de juste raconter une bonne histoire, d'éclairer notre imaginaire et transmettre de l'émotion.