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3,89

sur 1685 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une grande réussite que ce roman post-apocalyptique, à la croisée entre « Malevil » de Robert Merle et « La route » de Cormac McCarthy.
Quelque part sur terre, des amis étudiants se réunissent pour faire la fête et s'alcooliser sous le macadam d'une Grande Ville qui asphyxie. Imperceptiblement les saisons se sont décalées, l'air s'est raréfié, la température monte anormalement, la sécheresse se répand, la planète crève dans l'indifférence pourtant elle avertit.
Alors que la fête souterraine bat son plein, soudain à la surface tout craque, tout rompt dans un grondement terrifiant. Un souffle incendiaire inexpliqué a réduit la surface du globe en cendres. Sauvés de la grande extinction, sidérés et apeurés le retour risqué à la surface est une épreuve. Il faut dire que le spectacle est horrifique : la ville est ravagée, le paysage calciné et cendreux, l'air enfumé. Au milieu d'odeurs nauséabondes la terre se consume, dans un gris uniformisé, définitivement désertée par la lumière solaire. Se retrouvant seul, Corentin doit organiser les moyens de sa survie dans cet univers inhospitalier. Il n'a alors plus qu'une obsession : retrouver Augustine, son arrière grand-mère. Celle qui l'a recueilli, lui, l'enfant maudit, non désiré et abandonné par sa mère errant de famille d'accueil en famille d'accueil, de rejet en manque d'amour,avant qu'elle ne le recueille enfant dans sa vieille maison aux abords des forêts et l'enveloppe d'un amour pudique mais bien réel. Au coeur d'une nature nourricière et réparatrice elle distille « une sorte de douceur âpre, de rugosité bienveillante ». Enfin une main aimante enserre la sienne.
Dans ce chaos monochrome c'est elle qui envahit ses pensées et devient sa raison de survivre. Appréhendant pourtant ce qu'il va y découvrir, et ignorant si elle a survécu il décide de retourner « aux forêts ».
Une sombre odyssée commence alors accompagné de son chien « l'aveugle » au bout de laquelle il trouvera sa nouvelle destinée et parviendra à se sédentariser. La « chose » est passée mais le souffle mortifère poursuit sa destruction et insuffle « dans l'air et sur la terre des poisons pour les tuer jusqu'au dernier »
Pluies acides, orage de neige qui tombe en lames de glace, chaleur excessive viendront achever ce qui tient encore debout.
Slalomant entre les cadavres, manquant de ressources primaires, de lumière, de moyen de locomotion, l'espoir de reviviscence au-delà de la grisaille, de la destruction de l'humanité, de celle de la faune et la flore, entretient sa combativité.
Sandrine Colette nous tient en haleine, il y a une «  urgence » dans le style avec des phrases saccadées, brutales, lapidaires utilisant des « mots-coups de poing » des retours à la ligne qui tranchent avec le reste du texte et font écho à une certaine froideur, un détachement des personnages. Dans cette complexité existentielle l'affect doit être mis en sourdine. Au cours de ces années de combat l'entraide s'oppose à l'affrontement avec des groupes de rares survivants. La nuance n'existe plus , c'est la vie ou la mort. Et l'Homme toujours l'Homme pour détruire la vie encore et encore même lorsqu'il n'y a plus rien à détruire. Et toujours les forêts comme refuge et espoir. La reconstruction de la civilisation dans des conditions aussi archaïques et inamicales sera-t-elle possible?
La fin est inattendue, déstabilisante et poignante. Cette « fable écologique » que l'on espère non prophétique (...) est glaçante et captivante❤️
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Sandrine Collette trace le parcours de Corentin, du ventre de sa mère où il tremble déjà de froid, ballotté de maison en maison, ce sera auprès de la vieille Augustine en pleine forêt qu'il trouvera enfin un peu de répit. A cette lisière sombre où sa mère Marie lui a dit « File, merde ». Les derniers mots de sa mère. Les rêves, Corentin très vite n'y croit plus, les rêves ce n'est que des mensonges.

Jeune adulte, il part faire ses études en ville, rencontre des jeunes de son âge, fait la fête, arrose ses nuits de whisky, rit d'ivresse jusqu'à l'aube. Tapis au fond d'un tunnel, les amis assistent à un terrible tremblement de terre, à la descente d'un soleil fou qui calcinera tout sur son passage. Les quelques rares rescapés sont ceux qui étaient cachés au sous sol, ils se comptent sur les doigts de la main. le monde a été détruit, l'humanité n'est plus. Ne reste plus que la poussière, les cendres, les larmes pour pleurer.

Corentin partira sur La route rejoindre son Augustine en espérant qu'elle ait survécu. Ce roman en rappelle bien d'autres qui aborde ce thème apocalyptique d'un personnage central qui marche seul dans un monde dissolu. Peu de rencontres ici, celle qui percute le plus est peut-être celle avec l'Aveugle, ce chiot survivant d'une fratrie en agonie. Un jeune chien qui apaisera et accompagnera notre Corentin dans son périple.

J'ai beaucoup aimé ce roman pour sa force évocatrice. La désolation est rendue vivante à travers le caractère onirique de la plume de l'auteure. Un monde apocalyptique « comme si Hercule, au terme de ses travaux, avait succombé à un rhume. Comme si Dieu avait créé le monde puis avait fait un infarctus. »

C'est puissant, imagé à souhait, d'une précision littéraire impressionnante. J'aurai néanmoins aimé que l'auteure fouille davantage dans les décombres, fasse bouillir la rage des protagonistes, la peur, la désespérance. Ça reste à mon sens assez soft et aurait mérité une explosion intérieure comme Sandrine Collette maîtrise si bien. Néanmoins, ça reste un roman choc, vibrant et intense. Mais n'y aurait-il pas saturation dans ce thème si souvent revisité en littérature... Je me questionne...
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Météo du jour : Apocalypse, avec pluies acides et rafale fatale sur la majeure partie du globe. du calme Evelyne, ce n'est qu'un roman. Vous allez pouvoir continuer à faire rugir le golfe du Lion qui est en nous et câliner la Côoote Basque en forçant l'accent.
Intro à la Zola ou Dickens. Corentin est un enfant non désiré que sa mère abandonne à droite, à gauche puis à une petite vieille, Augustine, qui vit dans un hameau si reculé qu'il a fini dans un trou perdu. le territoire forestier est hostile, ce n'est pas le monde de Mickey. Plutôt celui du petit Poucet, des tiques et des taons. La mémé n'est pas très causante, elle compte ses mots comme ses sous et gestes d'affection mais un coeur bat sous sa blouse. En arrière-plan de cette première partie, beaucoup d'herbe verte et de vieilles branches qui raviront les accrocs de la chlorophylle et les scouts, mais aussi la petite musique de l'auteure qui accélère le dérèglement des saisons pour nous préparer au grand effondrement qui fait palpiter les survivalistes.
Pour ses études, Corentin succombe aux charmes de la grande ville, cède à l'insouciance de son âge et s'éloigne de l'austérité champêtre. La nature, c'est sympa cinq minutes, tant qu'on n'est pas obligé d'y vivre, mais l'eau du torrent n'a pas goût au Spritz et dans une forêt, la gueule de bois, c'est toute l'année.
Heureuse idée, sinon le récit s'arrêtait à la soixantième page, le jeune étudiant passe une soirée dans des catacombes avec des amis quand un souffle dévastateur signe la fin du monde. Pas étonnant que Sandrine Colette cite un verset de l'Apocalypse de Jean en exergue de son roman. Les cavaliers de l'Apocalypse, casaques noires, ont bouclé le quartet dans le désordre. Pas le temps de rédiger un nouveau testament. La quasi-totalité des êtres humains et inhumains, animaux domestiques et sauvages, plantes en plastique et végétation, sont réduits à l'état de braise. Pratique pour les barbecues ou les hammams mais pas idéal pour tenter de survivre.
Corentin se retrouve seul à la surface et il décide de retrouver Augustine dans sa forêt. Il se lance dans un périple à pied dont Cormac McCarthy avait déjà publié le guide du routard survivant dans le somptueux « La Route », paysages où transite aussi souvent Antoine Volodine dans ses romans. Par temps de crise, la fin des temps ne connait pas la crise. Je recommande aussi dans le même registre de l'extinction au Baygon vert, l'excellent « Station Eleven », d'Emily St John Mandel.
Sans donc réinventer le genre, Sandrine Collette excelle dans ce récit qui s'étale sur une vingtaine d'années et lui permet de sublimer les thèmes qui traversent la plupart de ses romans : l'instinct animal de survie et la violence de la nature qui répond à la violence des hommes.
Avant un final éblouissant, j'ai trouvé la partie où Corentin va s'attacher à perpétuer l'espèce, façon famille Ingualls qui va couper du bois en se tenant la main avec des nattes sur la tête et des paniers en osier moins passionnante, métaphore un peu chargée de la renaissance du monde.
Par les temps qui courent dans le mur, il ne faut pas compter sur ce roman pour prendre la poudre d'escampette de la réalité. Tentative d'évasion ratée à la Dalton, mais un vrai plaisir de lecture et un coup d'oeil dans le judas d'un monde d'après qui donne envie d'arrêter sa montre.


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Rejeté par sa mère qui n'a jamais voulu de lui, ballotté chez les copines de cette dernière, puis finalement déposé chez Augustine, la grand-mère de son père qu'il n'a jamais connu, Corentin connait une enfance chaotique. Mais heureusement, aux Forêts, entre l'attachement profond qu'Augustine lui manifeste silencieusement et l'amitié de Mathilde et Jeannot, les enfants des fermiers d'à côté, le jeune garçon grandit bon an mal an et finit par quitter le hameau pour s'installer dans la Grande Ville afin d'y poursuivre ses études. D'abord en retrait, il réussit à se faire des amis avec qui il passe de longues soirées. Lors de l'une d'elles, alors que tous s'enivrent dans les profondeurs de la Grande Ville, un bruit soudain les fige... Et ce fut la fin du monde. Lorsque les quelques rescapés remontent à la surface, ils découvrent un monde inconnu, dévasté et un tombeau à ciel ouvert. de nouveau seul, Corentin se met en tête de retrouver Augustine...

Un monde méconnaissable, apocalyptique, où tout n'est plus que cendres et cadavres... Voilà l'atmosphère de fin du monde dans laquelle nous plonge Sandrine Collette avec son dernier roman. Dans une ambiance étouffante, pesante, où le gris du ciel se confond avec celui des cendres, où la pluie brûle les peaux, où le silence devient assourdissant, Corentin, un des seuls rescapés, n'a qu'une idée en tête : retrouver Augustine. Pour ce qui est de l'après, il verra demain... Car, comment survivre dans un monde vide, aussi bien d'humains que d'animaux ? Comment, même, concevoir un futur ? Si le thème central de ce roman a déjà été vu, Sandrine Collette se démarque de par sa façon de l'aborder. Rien de spectaculaire dans cette fin du monde, à peine en connait-on les raisons. Elle préfère aborder ce nouveau quotidien, auprès de Corentin et quelques autres. Si l'ambiance se révèle sombre, il y a toujours, quelque part, un espoir, aussi infime soit-il. Un huis clos étonnant, parfois oppressant, ardent, servi par une plume vive et des phrases courtes...
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Au départ, l'histoire d'un enfant mal aimé, et même pas aimé du tout, que la mère en détresse finit par laisser aux bons soins d'Augustine, son arrière grand-mère, qui vit dans une petite maison aux Forêts. L'enfant y trouve une stabilité et une affection qui lui ont jusque là manquées. Puis vient le jour où l'oiseau doit quitter le nid pour rejoindre ses congénères étudiants. Augustine ne fait plus partie de ses priorités, il sera toujours temps de l‘emmener à la mer…Mais quand on vit avec une certaine idée de l'éternité, et que cette éternité s'interrompt brutalement, l'évidence s'impose, il faut retrouver ses racines.
A la suite de la catastrophe qui a tout détruit, (comme dans la Route de McCormack), Corentin prend la route, ou ce qu'il en reste, pour tenter de retrouver Augustine. C'est un chemin de sidération plus que de désespoir. le trajet est compliqué et douloureux, mais le but sera atteint. Des retrouvailles inattendues seront la base d'un nouveau départ, pour quelle destination?


Le roman se lit sans déplaisir, mais m'apporte pas vraiment de nouveauté sur le thème du post-apocalyptique. Les cadavres partout, les hordes d'humains prêts à tuer pour un peu de nourriture, mais prêts aussi à violer et massacrer sans une once de remords, quelques rencontres plus positives.
La seconde partie, avec la reconstruction d'un futur incertain reste peu plausible du fait de sa durée et des conditions de survie, mais pourquoi pas?

C'est bien entendu très désespérant et d'autant plus que l'on sait bien q'un jour un tel scénario pourrait très bien bouleverser le cours de nos existences déjà bien menacées par un truc microscopique qui rafle sur son passage les plus fragiles de nos proches.

Pas déplaisant mais impression de déjà vu.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un roman post-apocalyptique de la part de Sandrine Collette... je n'y croyais pas. Et pourtant c'est une belle réussite !

C'est avec fascination que j'ai découvert cet univers totalement immersif.
L'auteure nous dresse le triste scénario que tout le monde redoute : celui de la désolation, de la solitude et de la survie.
Comme à chaque fois, les personnages de l'auteure sont profonds et touchants.
Nous suivons Corentin, un jeune homme qui a réussi à se construire malgré une enfance chaotique. Pourtant sa vie, comme celle de l'humanité entière va être chamboulée...
La catastrophe a tout détruit.
Plus de paysages, une civilisation perdue, aucune trace de biodiversité à l'horizon... que reste-t-il de ce tableau sans couleurs ?
Une maigre poignée de survivants.
Aux côtés de Corentin, nous allons faire face à ce triste monde qu'on ne reconnaît plus.
Aura-t-il la force suffisante pour vivre malgré tout ?
Réussira-t-il a retrouver Augustine, son arrière-grand-mère qui a pris soin de lui depuis son enfance ? A-t-elle survécu ?
Quel avenir est possible lorsque tout est devenu sombre ?

Ce monde fait peur et l'être humain aussi.

Plus que jamais ce roman nous met face à nos responsabilités vis à vis de la planète.
Il faut avoir l'esprit assez positif au moment d'entamer cette lecture car l'ambiance est assez anxiogène.
Le lecteur reste désespérément optimiste quant à l'avancée de l'histoire.
Face au désastre, l'espoir d'un nouveau départ persiste sans arrêt. de plus, le temps est compté pour la survie des personnages avec ce qui reste de l'ancien monde.
C'est haletant et bouleversant.
L'écriture est particulièrement soignée avec de sublimes descriptions d'une atmosphère effrayante et menaçante. On retrouve aussi le style rurale qui est propre à l'auteure et qui fait selon moi sa signature.
Jusqu'à la fin, ce récit nous glace.

Un roman déstabilisant qui sonne comme un cri d'alerte qu'il ne faut pas ignorer.
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Pour notre plus grand bonheur, pour son huitième roman Sandrine Colette pose son étiquette d'auteure de polar et « donne » dans la dystopie post-apocalyptique et le résultat est vraiment très réussi.

La lenteur maîtrisée et lancinante du récit n'est pas sans rappeler « La Route » de Kerouac ou encore « Je suis une légende » de Richard Matheson, créant un état d'apesanteur et d'engourdissement.

Disruptif et resserré, ce récit sombre comme une longue nuit d'hiver chez les Inuits, compose l'inquiétant tableau d'un monde post-apocalyptique finalement pas si éloigné du nôtre.
L'auteure n'a délibérement pas situé l'histoire dans le temps, ni dans un lieu précis, car les Forêts avec un « F » majuscule, personnifient la force de la nature. La seule force capable de repartir après une catastrophe.
Mais aussi la force de l'être humain face à une catastrophe et son incroyable capacité de résilience et d'espoir à toujours espérer une renaissance.

Et toujours les forêts est porté par une Sandrine Colette aux capacités hors du commun. Son écriture s'adapte naturellement à l'histoire qu'elle raconte. Sa marque de fabrique à savoir intégrer de la poésie dans la noirceur, de lumière dans le gris absolu, est encore salutaire.

L'intrigue de mieux en mieux construite, progresse lentement, intégrant et libérant emphases et descriptions contemplatives.
La construction très intime et l'écriture très visuelle, autour de quelques personnages, permettent au lecteur de s'interroger sur la place de l'homme dans l'univers et de créer son propre scénario dans sa tête.


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Abandonné par ses parents, le narrateur a été élevé par la vieille Augustine dans un hameau de la vallée des Forêts, avant de rejoindre Paris pour ses études. Lorsqu'il survit miraculeusement à la catastrophe qui détruit soudain quasiment tout ce qui vit à la surface de la terre, il n'a de cesse de parvenir à rejoindre ce qu'il reste des Forêts et, espère-t-il, Augustine. Que trouvera-t-il là-bas? Quelle vie pourra-t-il avoir, rare survivant dans un monde post-apocalyptique ?


Pas du tout adepte de la science-fiction et de la dystopie, je me suis plongée dans celle-ci avec l'enthousiasme suscité par mes précédentes lectures de romans de Sandrine Collette.


Malgré les improbables retrouvailles du narrateur aux Forêts, le récit se développe de manière plutôt crédible et a su balayer mes a priori légèrement réticents à ce genre d'histoire. J'ai certes ressenti une baisse de rythme en milieu de parcours, au cours du huis-clos qui s'installe aux Forêts, pour finalement me laisser à nouveau emporter avec plaisir par les derniers développements dont on se demande longtemps de quoi ils pourront bien être faits.


Si l'intrigue est bien pensée, le style, sans provoquer d'émerveillement particulier, se distingue par son efficacité : le rythme est insufflé par des phrases courtes, voire hachées. La perception de l'incertitude des personnages est renforcée par un questionnement récurrent, reflet des doutes et des peurs qui les traversent. Le ton est délibérément moderne, il restitue sans fard le langage quotidien et confère à l'ensemble vie et réalisme, vivacité et spontanéité.


Alternant grands tableaux épiques et scènes intimistes, l'inépuisable imagination de Sandrine Collette célèbre ici le miracle de la vie, petit îlot de chaleur et de couleur au sein d'une immensité noire et stérile, capable d'une extraordinaire résilience fut-ce au prix, pour certains, de l'impitoyable loi du plus fort.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Corentin, né de père incertain, est ballotté de famille d'accueil en famille d'accueil par sa mère. Jusqu'à ce qu'elle décide de le confier à la vieille Augustine, peut-être l'arrière-grand-mère, au hameau les Forêts. Corentin y vivra des jours heureux, jusqu'à son départ pour faire des études dans la grande ville.
La catastrophe survient au cours d'une soirée estudiantine dans les catacombes. La surface de la terre est détruite, brûlée ; Corentin et quelques amis survivent, protégés par les profondeurs de la terre. Lorsqu'ils remontent à la surface, chacun part de son côté, à la recherche d'éventuels proches survivants. Corentin prend la direction des Forêts pour retrouver la protection d'Augustine. Il y parviendra après un long périple. L'aïeule y a survécu, en compagnie de Mathilde, l'amour d'enfance du jeune homme.

Un roman qui commence un peu comme Sans famille, d'Hector Malot, et qui se poursuit dans un mélange de la route de Cormac McCarthy et de Mavil de Robert Merle. Sandrine Collette y décrit un monde post-apocalypse, où de rares survivants, humains, animaux et végétaux, tentent de retrouver une place.
Comme ses illustres prédécesseurs, Merle, McCarthy et bien d'autres, l'auteure reconstruit une humanité où la nécessité de survivre fait croître une violence que le civilisation avait domptée, ou cachée. Corentin, le personnage central, a cru pouvoir reconstruire son monde à lui, dans le hameau des Forêts où il a construit un grand pan de sa personnalité, à l'écart des autres. Pour cela, il n'échappera pas à ses instincts de violence, notamment vis à vis de Mathilde... C'est donc une vision très pessimiste de l'humanité, même s'il reste une lueur d'espoir, que nous livre Sandrine Collette.
Evidemment, le scénario de la catastrophe, ses conséquences et la construction du monde d'après sont des plus improbables. Même si je n'y ai pas totalement retrouvé le souffle des deux ouvrages précédemment cités, je me suis laissé séduire et conduire par l'écriture de l'auteure.

Une dystopie noircie par la cendre et la suie, où la tendresse tente de surnager...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Enfin fini Et toujours les forêts.
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L'horrible enfance de Corentin, sa mère qui ne l'a jamais aimé et l'a abandonné à gauche à droite chez des copines moyennant finances, jusqu'au jour oú elle le laisse devant la porte de sa grand-mère, dans un village entouré de forêts, m'a touchée.
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Corentin grandit aux côtés de la vieille Augustine, et son affection, réelle bien que non dite, lui redonne confiance en lui et en sa capacité à être aimé.
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Puis vient le moment des études dans la grande ville, oú Corentin se perd en tourbillons de festivités avec sa bande d'amis.
Ils refont le monde dans les catacombes
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Pendant ce temps, à la surface, le monde a décidé de se refaire lui-même, en commençant par tout faire cramer. Quand les gamins ressortent du sous-sol, tout est dévasté, tout a brûlé et fondu.
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Alors Corentin va parcourir des kilomètres à pied, dans un paysage apocalyptique oú le soleil ne se lève plus, oú il ne reste qu'une demi-nuit permanente et oú une poussière de cendres obstrue le ciel.
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Mais le jeune homme veut retrouver les forêts, espérant qu'elles auront été épargnées, ainsi que sa chère Augustine.
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Pour tout vous avouer, ce n'est pas un livre à lire fin octobre alors qu'on a des températures estivales qui vont encore grimper en novembre.
Ça fait longtemps que je redoute les retombées probables du réchauffement climatique, donc pour le moral, il y a mieux. Mais ce n'est pas la faute de l'auteure.
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Sandrine Collette partait sur une bonne idée, mais c'était long, cette marche... j'en avais presque mal partout avant de me préparer à mourir d'ennui.
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Longs passages contemplatifs oú elle aurait au moins pu soigner le style.
Malheureusement, j'ai retrouvé ces phrases percutantes certes, mais qui hachent le récit. Disparues les belles envolées devant lesquelles je m'extasiais et ce n'est pas l'action inexistante qui pouvait compenser, cette fois.
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Donc un retour en demi-teinte, pour un roman que j'ai trouvé long et dont la lecture fut laborieuse.
Bien entendu, ce n'est que mon avis, et je vous invite à vous faire le vôtre.
Mais je regrette l'époque oú la plume de l'auteure m'emportait.

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