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EAN : 9782702165386
414 pages
Calmann-Lévy (02/01/2019)
3.31/5   31 notes
Résumé :
Propulsé dans une Europe en crise face à l’islamisation, la montée de l’extrême droite ainsi que la recrudescence de réfugiés, Nielsen imagine une société danoise qui aurait trouvé sa solution: exporter tous ses étrangers sur un terrain racheté au Mozambique. Dans ce contexte intense, une galerie de personnages en crise se déploie. Il y a Stig, issu de la scène rock radicale, devenu un grand galeriste d’art contemporain toujours plus provoc. Son épouse, chercheuse e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Premier contact avec la littérature danoise. Contact rugueux, j'ai eu raison de faire du rugby dans ma jeunesse !
Les outrages, c'est d'abord une couverture bien flashie, qui attire l'oeil. N'étant pas fan des résumés au dos, je me fie au conseil d'un collègue qui pense que le livre vaut le coup d’œil.
Et c'est parti donc et pour partir ça part très vite puisque , on apprend que les musulmans sont expulsés du Danemark pour être parqués au Mozambique dans une zone achetée par les Danois. Mais , on est en quelle année ? ?? On ne le saura jamais , mais c'est du futur très proche.

Parallèlement à l'histoire, il y a de courts chapitres en italique qui mettent en scène deux personnages que l'on a du mal à cerner mais qui semblent avoir des super pouvoirs . (J'aurais dû me méfier du collègue).
Et cette histoire alors ? C'est celle d'une famille : Elisabeth qui vient de se voir offrir un poste dans le Lolland danois , une île au sud du pays. Elle travaille sur l'intelligence artificielle.
Stig le mari est galeriste presque par hasard et a dans son catalogue Christian, que je vois comme un vieux beau qui passe son temps à sauter et sodomiser si affinité des vieilles , des matures ou des jeunes, il n'est pas difficile le Christian (mais qu'est ce qu'il bande pour son âge et son état physique !).
Enfin , il y a la fille , la vingtaine , Emma et elle ne va pas fort : 42 kilos, un cancer, bref , on a des doutes sur le fait qu'elle arrive à la page 400.

Voilà, le décor est planté . Que penser de ce livre ? Il y a le monde qu'on nous y vend , qui est à pleurer, manichéen à souhait, les européens contre les musulmans, les riches contre les autres, les chats contre les oiseaux...

Cependant, le questionnement sur les avancées technologiques est opportun dans une telle dystopie . Dommage que finalement il n'ait pas été plus développé.

Il y a l'étude des personnages , et là on décolle un peu (sauf avec Christian, lui il est allongé ou sur les genoux...). Chacun cherche à exister, à sauver sa peau et ma foi, le livre y prend de l'intérêt. Même les deux gugusses "en italique" prennent corps !
Faut il conseiller ce livre ? Il a le mérite de l'originalité mais pour vous faire une idée , il est noté en bas de la quatrième de couverture que je lis à la fin du livre : le Houellebecq scandinave. Je me disais bien que j'avais déjà lu un truc comme ça...
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Inconnu en France, jusqu'à la parution début 2019 de Les outrages, le romancier danois Kaspar Colling Nielsen nous est présenté comme le "Houellebecq scandinave." C'est en partie vrai pour la radicalité du propos, le goût de la provocation, la permanence du cynisme et un humour franchement noir. Et aussi un style assez simple mais brillant au service d'une architecture narrative extrêmement pensée et efficace. Il s'agit d'une dystopie, un genre que semble affectionner l'auteur (parmi ses romans inédits figure un titre prometteur : La guerre civile danois 2018-2024). En vrac, dans Les outrages, il y a la description d'un bout de terre au Mozambique où les danois envoient leurs réfugiés et autres indésirables mais aussi un lieu au sud de Copenhague où l'élite intellectuelle, scientifique et artistique s'est regroupée progressivement. Il y a des drones omniprésents qui simplifient la vie des humains, des animaux sur lesquels sont menées des expériences et qui parlent, pour certains d'entre eux (le dialogue entre une pie et un chien dans un avenir plus ou moins proche sert de fil conducteur au livre). 4 personnages ont le premier rôle, un galeriste, sa femme scientifique, leur fille qui cherche un sens à sa vie et un peintre qui ne peut travailler s'il n'a pas sa dose de sexe. Ce qui nous vaut un assez grand nombre de scènes qu'on ne peut qualifier autrement que de pornographiques et qui feraient passer Houellebecq pour un écrivain pudibond. Les outrages est un roman d'anticipation mais assez crédible du point de vue des avancées scientifiques et de l'évolution des relations sociales dans un meilleur des mondes assez terrifiant où l'agrégation des égoïsmes fait fonctionner la communauté humaine. En privilégiant les plus nantis sans qu'aucune espèce d'éthique n'ait le droit de s'exprimer. Malgré ses fulgurances, le livre laisse pourtant une impression mitigée. Peut-être à cause de son pessimisme angoissant ?
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Le fil rouge de ce roman de l'écrivain danois Nielsen est le transfert de nos jours, sous l'influence de l'extrême droite, de tous les immigrés , musulmans en particulier, et autres indésirables, du Danemark vers le Mozambique où des terres immenses sont louées pour loger ces populations dans des conteneurs. le moins qu'on puisse dire c'est que ça démarre fort.
Sur cette toile de fond se greffent des histoires particulières , celle de Stig, galeriste plus ou moins reconnu, de son épouse Elisabeth, scientifique spécialisée en Intelligence Artificielle, de leur fille Emma, malade, anorexique, et d'un peintre sur le retour, Christian, plutôt genre libidineux qui se fera piéger par une jeune poulette toujours consentante.. mais arriérée mentale(ce qu'il ignorait tout de même).
Tout ce beau monde quitte Copenhague pour la campagne où se retrouve l'intelligentsia danoise.
Elisabeth travaille avec ses collègues à greffer des neurones humains sur Felix, un babouin, avec plus ou moins de bonheur, des drones prennent de plus en plus de place dans le quotidien. Stig , au contact peut-être de son grand chien malamut devient aussi féroce que lui pour réussir dans son métier ; seule Emma part au Mozambique pour aider les exilés, y trouve l'amour , du moins le croit-elle.
Quelque chapitres en italique, comme une fable qui colle au roman, font parler Jack, le malamut et Wilhem une pie, ces animaux aussi ont leurs problèmes philosophiques.
Bref, un roman de science fiction (quoique...) étonnant, aussi intelligent que perspicace, le tout pimenté de scènes de sexe assez fréquentes jusqu'à une fin détonante celle là.
Merci à NetGalley France et aux Edts Calmann-Levy qui m'ont permis de lire ce livre vers lequel je ne serais pas allée spontanément , mais duquel je ne regrette pas la lecture.
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Effectivement, un récit danois à la Houellebecq, voire bien pire : notre "Michel National" est un petit joueur à côté de Kaspar Colling Nielsen ! Ce n'est pas franchement optimiste, même si relativement lucide ... Mon avis (si je peux me le permettre) aux lecteurs un tantinet déprimés : il est plus prudent de vous abstenir sous peine de gros cafard !
Une intrigue de science-fiction carrément dystopique ... Des personnages désabusés, un couple qui finit par se dégoûter mutuellement (Stig et Elisabeth), leur fille Emma sur le point de rendre l'âme et l'esprit, un autre couple à la sexualité débridée dont l'intrigue met le coeur au bord des lèvres (Christian et Mia) ...
Ils vont quitter Copenhague pour Lolland (Elisabeth voulait partir à la campagne avec sa fille et un chien ...)
Des évènements terroristes se multiplient en Europe (notamment en France où la Joconde a été détruite, lors d'un attentat à la bombe perpétré au Louvre) ... Une société d'extrême droite qui décide de créer des "camps de concentration" en Afrique pour les islamistes intégristes ...
Bref, un monde totalement désenchanté, une race en fin de vie, il serait peut-être bon d'implanter des cerveaux sur des singes pour la remplacer ...
Tout ça est bien évidemment allégorique, toutefois j'avoue avoir fait une belle indigestion de noirceur, de désillusion et de consternation ... Et par dessus le marché, deux personnages insolites, Jack et Whilelm (des humains devenus des animaux grâce à l'intelligence artificielle ... ) qui viennent discuter entre les chapitres ... J'avoue que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout apprécié ... Probablement pas le bon moment pour une telle lecture, après ces derniers mois alarmistes et chaotiques ...
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Le monde se fracture. Le Danemark loue des terres au Mozambique pour "exporter ses immigrés".
A Lolland est créé un village idéal ou Elisabeth va s’établir comme chercheuse en intelligence artificielle. Son mari galeriste, Stig part avec elle. Leur fille Emma, anorexique, les rejoint, puis finalement décidera de partir au Mozambique, elle ressent un puissant besoin de venir en aide aux immigrés déplacés.
En parallèle et en italique d’autres personnages, un autre monde, une vie animale qui vit, réfléchit à ses droits, et veut modifier la perception des humains et les rapports entre les deux mondes.
Sujet de fiction et de friction très moderne, qui contient nombreux ingrédients de notre monde occidental.
Ce livre écrit par Kaspar Colling Nielsen , écrivain danois pris au hasard dans les rayons de la médiathèque se laisse lire.
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critiques presse (2)
Bibliobs
27 mars 2019
Houellebecq battu sur son propre terrain ? [...] Si Kaspar Colling Nielsen [...] a défrayé la chronique au Danemark, ce n'est pas pour ses sorties de route intellectuelles, ni pour sa provoc à deux balles, mais bien parce que ses romans sont une satire aussi efficace qu'effrayante des pays scandinaves.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeDevoir
04 mars 2019
Kaspar Colling Nielsen va dans tous les sens avec ses personnages sans complexité, son assemblage d’audace sexuelle facile et d’islamophobie primaire.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
A terme, il deviendrait interdit de conduire des véhicules à moteur à Lolland. Le principal moyen de transport serait d'assez petites charrette tirées par des chevaux ou des ânes. Plus généralement, les animaux seraient beaucoup plus utilisés pour porter, tirer ou transporter biens et personnes. Les véhicules et deux-roues électriques seraient autorisés hors des villes, car l'idée tout entière derrière la nouvelle Lolland était de créer une société différente de celle environnante. Une société moins fonctionnaliste et moins uniforme. Où le transport de représenterait pas une perte de temps, une corvée à expédier le plus vite possible, mais une part du quotidien à privilégier^, plus importante peut-être que l'arrivée à destination en elle-même. Un endroit où les odeurs, les images et les sons seraient plus doux et plus agréables.
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On dit qu’il est possible de déterminer le statut social d’une personne en regardant ses chaussures, mais ça ne s’applique pas aux artistes. Les plus grands artistes au monde – et les plus riches – peuvent porter de vieilles chaussures usées et trouées, ou des sandales toutes maculée de peinture. Pour savoir si un artiste a du succès, il faut regarder ses dents. Et il ne faut pas faire affaire avec un artiste aux dents fichues.
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Les jeunes musulmans lançaient des pierres et des cocktails Molotov – dans certains cas, tiraient à l’arme à feu – contre les soldats qui ne devaient pas riposter contre ces civils, très souvent mineurs de surcroît. L’armée essayait de contenir les assaillants à l’aide de balles en caoutchouc et de canons à eau, mais ce n’était pas très efficace et elle était souvent contrainte de se replier ; la ligne de front avançait dans les quartiers résidentiels. La situation était intolérable. On finit par prendre la décision de poser des clôtures de fil barbelé autour des ghettos, percées de peu de points de passage où fouille et présentation de passeport étaient de règle. Cette mesure atténua les confrontations, et surtout, elle signifiait que les combats avaient maintenant lieu à l’intérieur des ghettos.
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Le cerveau humain est fait de neurones et de cellules gliales. Les neurones sont les cellules qui constituent nos pensées et notre personnalité. Le cerveau humain en comprend plus de cent milliards, qui communiquent entre eux. Chaque neurone possède des milliers de connexions avec les autres. Ils envoient de petits signaux électriques qui libèrent d’infimes quantités de substances chimiques dans les synapses, des espaces microscopiques entre les connexions des neurones. Quand on résout l’équation, on se retrouve avec une structure bien définie dans le cerveau, des relations précises entre les neurones qui changent tout le temps en fonction de ce que l’on fait.
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Voilà comment je vois l'anorexie: un projet, un plan qui fait sombrer l'individu dans une chute régulière qui se termine par la mort. La mort n'est pas un effet collatéral de l'anorexie, comme la plupart des gens le croient, non, c'en est l'intérêt, ou à défaut, c'en est l'élément essentiel après le contrôle. L'anorexie consiste à choisir délibérément la mort, à en prendre le contrôle. Parce que nous devons tous nous soumettre à la mort tôt ou tard, on ne peut s'en affranchir qu'en la choisissant volontairement.
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