Léon Ichbiah Matricule 173293/
René Collinot
Cet extraordinaire témoignage sur sa déportation à partir de Drancy jusqu'à Auschwitz, Birkenau, Gleiwitz, Buchenwald et Oranienburg a été consigné en 1947 et 1948 par
Léon Ichbiah lui-même, incité par sa seconde épouse Maguy.
Libéré en 1945, traumatisé à jamais, il se refusa au début à revivre ce cauchemar. Puis il écrivit comme pour exhaler une souffrance inoubliable.
Mort en 1975, c'est
René Collinot son ami qui a décidé de reprendre le manuscrit pour le rendre publiable. En vérité, il y eut peu à modifier et conserver la simplicité et l'authenticité de ce témoignage fut le souci majeur de
René Collinot. Dans l'avant-propos, l'auteur explique la façon dont il a oeuvré sur ce point.
La postface de
Maguy Ichbiah, l'épouse de
Léon Ichbiah, est particulièrement touchante et vient apporter un éclairage particulièrement intéressant sur la personnalité de Léon, un homme qui aura vu l'horreur sous toutes ses formes. Un instinct de conservation hors du commun lui épargna la chambre à gaz ou l'exécution sommaire, comme ce fut le cas pour sa première épouse Victoria et sa jeune enfant Michèle gazées et brulées le premier jour à Auschwitz.
D'autres témoignages viennent compléter ce récit tout empreint de sobriété et de sincérité et un rappel sur le Génocide suit en conclusion.
Un livre bouleversant.
À lire absolument afin que la « bête immonde » (Berthold
Brecht) ne revienne pas et que les révisionnistes ne puissent poursuivre leur oeuvre falsificatrice.